Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

Le canton de Revel en Lauragais de l’antiquité à la fin du Moyen Age d'apres Sylvie Malary (Mai 1990)

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JAQUETTE

COUVERTURE DOSCOUVERTURE

 

SOMMAIRE

Préface de P. Espénon   
Avant Propos
           
PREMIÈRE PARTIE

Présentation générale
Le canton de Revel (cadre géographique et historique)  
La constitution du canton. Le cadre naturel. Aperçu historique.

DEUXIÈME PARTIE

Etude archéologique et historique par commune

ACCUEIL

Bélesta
- Le contexte historique.
- Le village.
- Le lieu-dit Roqueville.

Juzes
- Le village.
- L'église disparue.
- Le lieu-dit « Lasserre ».

Le Falga   

Maurens
- La seigneurie.
- Le village.
- Montcalvel ou Montclavel.

Montégut
- Contexte historique.
- Le village fortifié.
- Las Mazières.
- Bail d'assises des terres de St Félix.

Mourvilles Hautes
- Le fort de Mourvilles Hautes.
- Le village.
- Le territoire communal.


Nogaret
- Acte de donation de St Félix et de ses dépendances au comte de Foix. Contexte historique.
- Le village.
- Le prieuré bénédictin.
- Le lieu-dit « El Riou »

Revel
- Charte de fondation.
- Avant Revel.
- Chemin de la sablière.
- La forêt de Vauré.
- Document procès de bornage.
- Charte de fondation (traduction).
- Procès de bornage (traduction).
- Confirmation de la charte de fondation.
- La bastide.
- Château de Mont Revel.
- Lamittatmens.
- Église St Pierre de Calvayrac.
- La verrerie de St Férréol.
- La chapelle de St Férréol.
- La chapelle Notre Dame.
- La chapelle St Roch.

Couffinal
- Le terroir.
- La paroisse St André de Couffinal.
- Le hameau d'En Bouyé.
- Le territoire communal (le chemin romain, le château de Beauregard, lieu dit les Pugets, l'église St Hilaire, le château des Crozes).

Dreuilhe  
- La paroisse.
- Le village.
- Le territoire communal (pech de Maffre, lieu-dit « la forêt », en thuries, montcausson).
Saisimentum Comitatus Tholosani.

 

 

Vauré  
- Le contexte historique.
- Le village ecclésial.
- Le territoire communal (En Berni, l'église St Sernin, le prieuré bénédictin, le château de Belloc.)

Roumens
- Le terrain.
- Le village fortifié.
- Le territoire communal.

Saint Félix de LAURAGAIS
- Charte de franchise concédée aux habitants de St Félix.
- La seigneurie.
- La paroisse.
- Bulle de fondation.
- Le village.
- L'église.
- Le château.
- Le territoire communal (l’église St André de Roubignol, l'église St Etienne de Choples, las Peyrouses, St Germain de la Pastourie, butte aux trois moulins (Mayreville - La Gleiso Vieillo).
- Lieu-dit En Brignoulet.
- Église de « La Jalabertie ».
- Église de Cadenac.
- Église St Prim.
- Gastepeau.
- Saint Crapazy. « Factum pour le syndic des habitants ».
- Lieu-dit de « l'homme mort ».
- L'église St Germain.
- Lieu-dit « En Clauzelle ».
- Hameau de Graissens.
- Chapelle St Roch.
- Lieu-dit « En Cry ».
- Lieu-dit « Combelasse ».
- Les Moulignes. Las Clausades.
- La moulière.
- Le Truilhé.
- Lemmercier.
- Lieu-dit la grange.
- Ruisseau de « Lessieure ».

Saint Julia de Gras Capou          
- Contexte historique.
- Le bourg castral.
- Le territoire communal.
- La nécropole.
- En Pégéni.
- Église St André.
- Souterrain d'En Coque.

Vaudreuille     
- La seigneurie.
- Le village primitif St Martin.
- Le château féodal.
- La Planques.

Vaux (le)  
- La seigneurie.
- Le castrum.
- L'église St Blaise.
- Le territoire communal.(église St Pierre des Aygats, métairie En Blémond, mazières de Sers).

 

ACCUEIL

 

 TROISIÈME PARTIE

Évolution de l'habitat
Évolution de l'habitat de l'antiquité au Moyen Age            
L'occupation gallo-romaine.
Le Haut Moyen Age.
La poussée de l'occupation du sol (concentration de l'habitat autour d'une église, concentration de l'habitat autour d'un château.)
La fin du Moyen Age.
La crise du bas moyen age.
Conclusion
Documentation     
Remerciements

SOMMAIRE

Préface

Aussi loin que puissent remonter l'histoire et ses sciences annexes, elles découvrent les preuves des capacités créatrices de l'homme et les progrès de celles-ci.
 Un des points qui singularisent les hommes vis-à-vis des autres êtres vivants est la manière qu'ils ont d'occuper l'espace, de le mettre en valeur et de l'organiser ; c'est aujourd'hui pour les géographes une base de travail que de considérer que les sociétés sont et ont été créatrices d'espaces.
Au travers des temps historiques, les besoins des sociétés humaines, ont évolué, s'accroissant et se diversifiant, et, parallèlement, leurs moyens d'actions se sont améliorés ; de ce fait, l'occupation de l'espace et son organisation ont changé.
Il est aujourd'hui difficile d'imaginer exactement que, dans ce canton où nous vivons, et plus largement dans le Lauragais, les générations passées pratiquaient ces lieux à partir de points différents et selon des circulations différentes.
Ce n'est pas tellement que depuis les débuts de l'histoire la nature ait changé, mais plutôt que les ensembles dans lesquels ces sociétés étaient incluses ont sensiblement varié : Gaule romaine, royaumes barbares, fiefs seigneuriaux, Comté de Toulouse, royaume de France. Chaque société a inscrit dans l'espace sa marque, plus ou moins profonde et plus ou moins indélébile ; au fil du temps se remarquent des permanences et des mutations.
L'ouvrage de Sylvie Malary est digne d'intérêt, apportant à la fois la richesse documentaire sur notre région et la richesse méthodologique de l'histoire, depuis le travail de fourmi dans les archives jusqu'aux repérages aériens. Page après page, est attestée avec précision l'ancienneté de l'occupation humaine au niveau de ce canton ; nous sommes conviés à faire la lecture de la super­position ou de la juxtaposition des habitats, à travers leurs marques diverses et complexes.
Tout le bien que l'on peut souhaiter à ce travail est qu'il fasse des émules, qu'il suscite des curiosités, contribuant ainsi à une connaissance encore approfondie de notre passé.

Pierre ESPENON
Agrégé de géographie
Professeur au Lycée VINCENT_AURIOL-Revel

 

Avertissement

Avant de parcourir les pages de cet ouvrage, nous lançons un appel aux lecteurs. De nombreux monuments, sites archéologiques sont hélas trop souvent détruits ou subissent des déprédations irréversibles.
Ces témoignages laissés par nos ancêtres font partie de la mémoire collective, et permettent de mieux cerner notre identité culturelle.
Chacun de nous est responsable envers les générations futures, nous devons transmettre dans son intégralité ce qui reste de notre patrimoine historique et culturel.

Une législation permet de protéger ce patrimoine :

- nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des recherches, des sondages ou des fouilles (détecteurs de métaux interdits) ;
- lorsque par suite de travaux quelconques, des témoignages archéologiques viennent à être accidentellement mis à jour, l'auteur ou les auteurs de ces découvertes et le propriétaire du terrain sont tenus d'en faire immédiatement la déclaration ;
- toute fouille clandestine, toute découverte non déclarée, toute destruction de monuments ou d'objets mis à jour sont susceptibles de poursuites pénales, d'amendes et de dommages-intérêts en vertu de la loi sur les fouilles et de l'article 257 du code pénal.

On peut prendre contact avec le Service Régional de l’ Archéologie à Toulouse, ou localement avec la Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol.

 

Avant-propos

Un mémoire de maîtrise en histoire médiévale, soutenu en juin 1989, a servi de base à l'élaboration de cet ouvrage.
Mon étude a eu pour but de retracer l'évolution de l'occupation du sol dans le canton de Revel au Moyen-âge. Elle se présente sous la forme d'un inventaire archéologique et recouvre une période qui va de l'époque gallo-romaine à la fin du Moyen-âge.
J'ai choisi d'axer mes recherches sur Revel et son canton, car c'est une région qui me tient à coeur puisque c'est ici que je vis depuis de nombreuses années.
Pourquoi cet ouvrage ?
Par souci de sauver de l'oubli des faits historiques, des sites disparus ... propres à cette région du Lauragais.
Ce travail va sans doute éveiller dans les mémoires des souvenirs oubliés.

 

SOMMAIRE 

Le déroulement des recherches

Premier travail

Etude des cartes.
Le premier travail de recherches a porté sur l'étude des cartes IGN au 1/25000°.
 Ce travail s'est effectué sous plusieurs angles :
- connaissance des lieux,  étude toponymique, étude topographique.
La connaissance des lieux a été approfondie par l'étude de la carte de Cassini (XVIIIème siècle) qui porte encore des noms de lieux et de sites aujourd'hui disparus.
Sur le plan ecclésiastique, l'étude de la carte des diocèses de Toulouse, de Lavaur et de Saint-Papoul a servi de point de départ pour l'inventaire des édifices religieux existants dans le canton.

Deuxième travail

La lecture d'ouvrages régionaux a constitué le premier travail de recherches bibliographiques qui ont été complétées par une consultation aux archives départementales de la Haute-Garonne (manuscrits non édités, charte de fondation de Revel, monographies du XIXème siècle, documents concernant l'archevêché de Toulouse ...) et aux archives communales.
Malheureusement, des lacunes en paléographie et l'absence d'ouvrages concernant l'étude des noms de lieux de la Haute-Garonne ont souvent fait obstacle au déroulement de mon travail.

 

Troisième travail

L'étude des plans cadastraux napoléoniens a fourni trois sortes de renseignements :
- situation topographique des sites,
- existence des noms de lieux ou de sites disparus, - vérification des réseaux de chemins existants.

 

CARTEDIOCESE

 
  CASSINI  
  TOUBLAN  

 

Quatrième travail

L'enquête sur le terrain a permis :
- une vérification des sites et des prospections de surface,
- une enquête orale (la tradition orale a été riche en rensei­gnements),
- une description des lieux et des sites.
Cet inventaire archéologique a pour but de recenser tous les sites ayant existés ou existants encore dans le canton depuis le Moyen-âge.

SOMMAIRE


Les sites répertoriés sont :


- les traces d'habitats gallo-romains,
- les anciennes voies de communication et axes commerciaux,
 - les cimetières barbares (nécropoles),
- les églises et les cimetières du Haut-Moyen-Age,
 - les villages fortifiés ou ouverts,
- les châteaux,
- les bastides.

 

PREMIERE PARTIE

PRESENTATION GENERALE

Le canton de Revel
(Cadre géographique et historique)

  CANTON  

 

 La constitution du Canton

En décembre 1789, l'Assemblée Constituante vota une nouvelle division de la France en 83 départements.
Situé dans le sud-ouest de la France, le département de la Haute-Garonne a été créé le 20 janvier 1790 sous le nom de « département de Toulouse ».
Le 29 février suivant, il fut baptisé département de la Haute-Garonne en raison de sa situation dans le bassin supérieur de la Garonne.
 Sa superficie est de 636 500 hectares.
A l'origine, ce département comprenait 8 districts, 54 cantons et 740 municipalités.
Le district de Revel englobait les cantons de Saint-Félix, de Caraman et de Lanta en plus de celui de Revel.
La constitution de l'An II supprima les districts (celui de Revel a disparu en 1800) et les remplaça par 59 municipalités de canton.

 

Districts  Cantons       Municipalités
Toulouse 10 120
Revel    58
Villefranche 6 53
Grenade 5 76
Muret 7 73
Castelsarrasin 5 44
Rieux 7 69
St-Gaudens 11  247

                                                           
                                                             

La loi du 28 Pluviôse An VIII (17 février 1800) substitua à ces groupements cantonaux des arrondissements communaux dont le nombre fut fixé à cinq par l'arrêté consulaire du 17 Ventôse suivant (8 mars 1800) : Toulouse, Castelsarrasin, Villefranche, Muret et Saint-Gaudens.
L'arrêté consulaire du 7 Frimaire An X (28 Novembre 1801) fixa le nombre des cantons à 44, puis 46 avec la création des cantons de Rieux et Villemur.
 Ce nombre fut sanctionné par l'arrêté préfectoral du 1erVendémiaire An XII (24 septembre 1803).
Aujourd'hui, le département de la Haute-Garonne est constitué de 39 cantons et de 592 communes.
Le canton de Revel est l'un des douzes cantons compris dans l'arrondissement de Toulouse.
 Il est situé à l'extrémité du dépar­tement de la Haute-Garonne.
 D'une superficie de 16357 hectares, il est composé de 13 communes.
Il est entouré des cantons de Villefranche de Lauragais, de Caraman, de Puylaurens, de Dourgne et de Castelnaudary.

 

Le cadre naturel

Le relief

 

En parcourant le canton de Revel d'est en ouest, on distingue trois grandes unités géologiques :
- les premiers contreforts de la Montagne Noire avec Vaudreuille, Dreuilhe et Saint Ferréol,
- la dépression périphérique revéloise avec Revel, Vauré, Couffinal, Cadenac, Roumens,
- les coteaux et plateaux molassiques où se dressent les villages de Saint Félix, Saint Julia, Montégut, Nogaret, Roumens, Le Falga, Le Vaux, Mourvilles-Hautes, Maurens, Juzes et Bélesta.
 La plaine de Revel se déploie au pied du flanc nord de la Montagne Noire.
 Ce versant atteint 436 mètres d'altitude au sud de Vaudreuille. Drainée par le Sor et le Laudot, la plaine révéloise s'étend sur 5-6 kilomètres.

A l'ouest du canton, la cuesta dite de Saint Félix fait face à la Montagne Noire et domine la plaine.
La cuesta double de Saint Félix culmine à 340 mètres.
Cette partie du canton est formée de coteaux et de plateaux séparés par des vallées parfois assez larges, parcourues par des ruisseaux intermittents s'écoulant d'est en ouest.
Nous pouvons citer l'exemple du Falga, terroir situé sur un plateau entre la Vendinelle supérieure et le ruisseau des Tourettes.

  CUESTA  

 

Les sols

Au point de vue pédologique, le canton de Revel possède un sol d'une grande fertilité.
Sa texture est variable car il provient de roches mères très variées allant du grés au calcaire, en passant par tous les stades intermédiaires plus ou moins chargés en argile.
En plaine, le sol possède une texture argilo siliceuse. C'est une terre très fertile mais difficile à travailler.
Les coteaux et les plateaux possèdent un sol argilo-calcaire qui donne une terre grasse, lourde, pénible à travailler mais robuste et féconde.

Ce sol est souvent désigné par l'appellation expressive de « terrefort » (I).
 Il s'est constitué aux dépens des molasses tertiaires sous-jacentes. Ce n'est pas un sol de transport.
 Les intempéries désagrégent la roche mère et l'amènent à se fragmenter.
De plus, sous l'effet des eaux, les carbonates de chaux tombent en poussière. Le climat, avec ses alternances de sécheresse et d'abondantes pluies prolongées, favorise de tels phénomènes.
De leur côté, les plantes, par l'action chimique de leurs échanges avec le milieu édaphique, ont contribué à façonner ce type de sol.
Le terrefort est un sol pauvre en graviers et cailloux et possède une bonne teneur en argile et en sable. Il ne craint pas l'excès d'humidité et résiste à la sécheresse.
Au point de vue chimique, ses qualités sont aussi importantes.
 Sa richesse en argile est appréciable puisqu'elle absorbe les éléments nutritifs et les cède aux plantes. Il est bien pourvu en azote, en potasse et en chaux. Par contre, on peut souligner sa pauvreté en acide phosphorique.
 Mais cette faiblesse n'enlève rien au fait que ce sol soit très fertile. On peut le qualifier de « sol brun ».

  1. JORRE Georges, le Terrefort Toulousain et le Lauragais, Privat, 1971
  Analyse du sol sur la commune du Vaux
14,2 % d'argile
18,7 % de limon
42,2 % de sable fin
24,2 % de gros sable
8,1 % de carbonate de chaux

 




SOMMAIRE

 

Au voisinage du Falga, de Bélesta, du Vaux s'étendent des bancs calcaires de « Briatexte ».
D'après Monsieur Jorré, des carrières exploitées depuis l'époque gallo-romaine existent sur les coteaux du canton de Revel.
Abandonnées au XIXème siècle, elles ont permis de fournir les pierres nécessaires au développement des unités villageoises.
 Très souvent, la possibilité d'exploiter une carrière a été un élément de fixation de l'habitat.

Le climat

Le canton de Revel se situe dans une région de transition climatique où s'affrontent les influences océaniques et méditerra­néennes.
 A un printemps parfois très pluvieux succèdent la sécheresse estivale, un automne et un hiver parfois très doux.
Cette région du Lauragais est souvent balayée par de forts vents dont le vent d'Autan.

L'hydrographie

Le réseau hydrographique du canton de Revel est constitué par une série de petits ruisseaux au régime irrégulier.
Les coteaux de Saint-Félix sont drainés par la Vendinelle, la Grasse. le ruisseau de l'Olivet et le Peyrancou.
 La plaine revéloise est traversée au nord-est par le Sor qui descend de la Montagne Noire et par le Laudot plus au sud.
L'hydrographie a constitué un élément important dans la fixation de l'habitat.

La végétation

L'intervention de l'homme, commencée depuis des millénaires, a profondément modifié les paysages originels. Les surfaces cultivées laissent peu de place à la végétation naturelle.

Sur le versant de la Montagne Noire, l'étagement de la végétation apparaît avec le chêne pubescent, le chêne pédonculé, le châtaignier et les conifères.
Sur la cuesta lauragaise et dans la plaine revéloise, les défrichements ont contribué à faire disparaître la flore d'origine remplacée par une végétation artificielle : champs de maïs, de blé, de tournesol...
Dans ce paysage « artificialisé », il existe pourtant des témoins de la végétation naturelle.
Sur les parties horizontales des barres calcaires ou gréseuses et sur les pentes molassiques trop abruptes pour être mises en valeur, existent des friches, des broussailles et parfois des bosquets.
 On retrouve ces témoins, soulignant de Roumens à Montmaur (Aude), les lignes de cuestas orientées vers le sud-est.
 Elles sont composées essentiellement de petits arbustes tels le chêne vert et le chêne kermès.

 

Aperçu historique

Après avoir étudié le cadre géographique, il est important de retracer les grandes lignes du contexte historique.
 Malheureusement, la rareté et même l'absence de document surtout du haut Moyen Age, font qu'il nous est impossible, à ce jour, de connaître de façon très précise tous les faits historiques concernant le canton de Revel.
Nous associerons donc l'histoire du canton à l'histoire de Toulouse en donnant le plus de précisions possibles sur la région étudiée.

L'empreinte romaine

sigilee gauloise sigilee1
Céramique sigilée de Montans
Céramique Gauloise (2° âge du fer)
Céramique sigilée de Montans

 

La Pax Romana fut une réalité en Midi Toulousain. Elle dura jusqu'au Vème siècle.
Dans le canton de Revel, l'empreinte romaine se manifeste par l'existence de nombreux petits domaines ruraux qui sont le signe d'une exploitation intense du potentiel agricole de la région.
Situé au pays des Volsques Tectosages, notre canton aurait été traversé, à l'époque de Fonteius, par toute une série de routes commerciales secondaires. En effet, une partie des vins italiens importés par Narbonne, quittait à Elusiodunum (Montferrand) la grande route de Toulouse et se dirigeait vers le pays Ruthène.
 Son tracé parait suivre les lignes de crêtes occupées par Montmaur, les Casses, Saint-Félix, Saint-Julia, Auriac... en direction de la basse vallée de l'Agout.
La région de Revel était donc traversée par un certain nombre d'axes commerciaux parallèles à la grande route commerciale qui allait de Narbonne à Toulouse en passant par le seuil de Naurouze.
Certains historiens- affirment même que CRODUNUM, ville citée dans le PRO FONTEIO de Cicéron se serait situé à Revel, ancien Virodunum.
Cela expliquerait la présence de vestiges gallo-romains découverts à l'emplacement de la bastide. Mais cette confirmation reste encore à prouver. A ce jour, nos connaissances ne nous permettent pas de nous prononcer sur l'emplacement exact de CRODUNUM.
Jusqu'au Vème siècle, la paix romaine ne se maintint pas sans difficultés. Menacés par la poussée de peuples nordiques, les peuples gallo-romains ont dû combattre pour survivre. Ils y sont parvenus jusqu'à l'arrivée des Wisigoths.

SOMMAIRE

Le Haut Moyen Age

Au début du Vème siècle, les romains, en plein déclin, n'ont pu s'opposer à l'invasion des Wisigoths arrivés en région toulousaine en 412.
Ils ont essayé de fixer ces nouveaux venus en leur donnant le statut de peuple fédéré. Mais, très vite, les Wisigoths ont pris une position dominante.
Toulouse devient leur capitale. La biographie de Saint-Orens, Evêque d'Auch, nous apprend que Toulouse jouait un rôle politique, militaire et culturel.
 La Lex Romana Wisigothorum (ou bréviaire d'Alaric) aurait été rédigée à Toulouse en 506.
Selon Monsieur Barrière-Flavy, les Wisigoths occupaient la plaine de Revel et possédaient des points fortifiés sur les hauteurs : Montgey, Saint Julia, Montégut, Saint Félix et Les Casses.
L'auteur affirme que la nécropole découverte à Revel était une possession wisigothique.
Le peuple wisigothique s'est superposé à la population déjà existante comme une classe de dirigeants tout en respectant les traditions romaines. Cependant, le clergé, hostile aux wisigoths, chrétiens ariens, favorisa la venue du peuple franc.
Le royaume wisigothique s'effondre en 507 à la bataille de Vouillé remportée par Clovis.
 Les Wisigoths perdent leur capitale, Toulouse, mais restent toujours maîtres en Lauragais, région qui devient alors une marche frontière entre le peuple franc et les Wisigoths.
Monsieur Barrière-Flavy pense que la frontière franque a suivi la crête des coteaux où s'élèvent aujourd'hui Saint-Julia, Saint­Félix, et Montégut. Deux nécropoles d'origine franque, furent découvertes à Saint-Julia et à Saint-Félix.
Au VIIIème siècle, notre région devient une nouvelle marche frontière ; cette fois-ci entre les francs et les musulmans venus d'Espagne.
En 721, ces derniers se heurtent aux troupes d'Eudes aux portes de Toulouse. Ils seront chassés par Pépin le Bref en 739. C'est à cette époque, qu'il va donner l'ordre de fonder le monastère de Soréze, connu sous le nom de Sainte Marie de la Sagne.

 

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Plaques boucles
mérovingiennes
 

Autour de l'An Mil

Aux invasions va succéder une longue période peu connue des historiens à cause de la rareté des documents écrits.
 Nous savons seulement que Revel et sa région ont été rattachés au Pagus Tholosanus.
L'An Mil est surtout marqué par l'instauration d'un régime féodal qui aboutira à un véritable état anarchique et à la montée des violences seigneuriales.
A cette époque, la région apparaît sous la domination de Roger Trencavel, Vicomte d'Albi, de Carcassonne et de Béziers.
Le château de Saint-Félix restera une possession des Trencavel jusqu'au XIIème siècle.
Tout un réseau de liens féodaux s'instaure entre les comtes et les seigneurs. Cette montée du féodalisme va favoriser l'émer­gence de grandes familles locales.
En région toulousaine, peu à peu, le pouvoir central se dégage de la tutelle royale (Xème XIème siècles).
Malheureusement les comtes de Toulouse se distinguent par un fort absentéisme, préoccupés qu'ils étaient par leurs terres de Provence ou de Tripoli. C'est le cas de Raimond IV, l'inspirateur de la première croisade en Terre Sainte, qui mourut à Tripoli en 1105.
Le XIIème siècle est marqué par les guerres méridionales qui opposaient le Comte de Barcelone, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et maître de l'Aquitaine et le Comte de Toulouse.

  PAGUSTOLOSANUS  

SOMMAIRE

L'hérésie cathare

A peine sorti des guerres méridionales, le Midi toulousain se trouve confronté au problème du catharisme.
De 1209 à 1229, notre région s'enflamma dans le conflit albigeois. Le Lauragais apparaît comme la région la plus gagnée par l'hérésie.
Le premier concile cathare se serait même tenu à Saint Félix de Caraman en 1167 sous la présidence de Nicetas.

Pour combattre l'hérésie, le légat du pape nomme Simon de Montfort.
Devenu vicomte de Carcassonne en 1209, il entreprend l'encerclement et la conquête de la région toulousaine et promet de mettre fin à l'hérésie.
 On lui attribue le siège de Lavaur, la destruction de Montgey, les ruines des Casses et du lieu de Roqueville, les prises de Saint Félix et du Vaux.
Au Concile de Latran en novembre 1215, le pape Innocent III déposséda le comte de Toulouse de tous ses domaines pour les donner à Simon de Montfort.
 Ce dernier va être assassiné le 25 juin 1218. Son fils, Amaury n'aura pas son ampleur.

 

  MONTGEY  
 
Le chateau de Montgey autour duquel se déroula la bataille de Montgey en Avril 1211
 

L'annexion du Midi Toulousain au royaume de France

Avec le conflit cathare, les territoires comtaux ont perdu leur indépendance.
Le roi de France, Louis VIII, décide de reprendre les conquêtes de Montfort pour renforcer la position de la couronne de France dans le Midi.
 A la vue du danger de plus en plus menaçant, Raymond VII renouvelle en 1226 son alliance avec le Comte de Foix, à qui il donne le château de Saint-Félix et toute sa mouvance qui comprenait environ quinze villages voisins. Mais en 1229. Le Comte de Toulouse, Raymond VII, las de combattre, en est alors réduit à demander la paix.
Par le traité de Meaux Paris, qui sera pour lui une véritable capitulation, il promet, en présence de Louis IX, d'être fidèle au roi et de combattre l'hérésie.
Après la signature du traité, le Midi Toulousain est en partie intégré dans le Royaume de France. Raymond VII conserve le Comté de Toulouse et le Lauragais mais avec des clauses qui permettront par la suite l'annexion de ces deux territoires au domaine royal.
Par ailleurs, le Comte de Toulouse ne semble avoir qu'une idée en tête: remettre en question la capitulation de Meaux.
Il tente de réagir par une reprise en main territoriale.
Raymond VII se caractérise surtout par une vigoureuse politique d'acquisition de droits seigneuriaux et de biens fonciers : c'est le cas à St-Félix et à Caraman entre autres. C'est à lui que l'on doit la création des premières bastides dont Cordes (1226) et son exemple inspira la création, dans le toulousain de plus de 450 nouvelles villes dans une période qui va de 1226 à 1350.
A sa mort en 1249, sa femme reçut le serment de fidélité des nobles et consuls de la plupart des villes de la région.
 Y sont représentés les villages de St Félix, de Dreuilhe, du Vaux...
Alphonse de Poitiers, qui avait épousé Jeanne de Toulouse, gouverna le comté avec l'aide de ses conseillers méridionaux parmi lesquels figurait Sicard Alaman. Ce dernier octroya, en 1245, une charte de coutumes aux habitants de St Félix de Caraman.
En 1271, Alphonse de Poitiers, meurt à son tour, sans descen­dance. Le comté de Toulouse et le Lauragais sont alors rattachés à la couronne de France.
En décembre de la même année, l'ensemble des consuls des villages des différentes baylies prêtèrent serment de fidélité au roi de France : c'est le Saisimentum Comitatus Tholosani.

 

  CARTE  

Le nouveau découpage ecclésiastique

Jusqu'au XIVème siècle, le diocèse de Toulouse dépendait de la Province ecclésiastique de Narbonne.
En 1317, le Pape Jean XXII le détacha de Narbonne pour en faire un archevêché.
 Il entreprit de mettre en place un nouveau découpage ecclésiastique en créant les diocèses de Lavaur, de St Papoul, de Rieux, de Montauban, de Mirepoix, de Pamiers et de Lombez.
Jusqu'à la Révolution Française, le canton de Revel sera divisé en trois diocèses :
 - le diocèse de Toulouse comprenait les paroisses de St Félix, de St Julia, de Roumens, de Nogaret, du Falga, du Vaux, de Mourvilles Hautes, de Maurens et de Juzes,
- le diocèse de Lavaur était constitué des paroisses de Vauré, de Couffinal et plus tard de Revel.
- enfin, Dreuilhe, Vaudreuille, Cadenac, Graissens et Bélesta étaient rattachés au diocèse de St Papoul.

  dioceselavaur  

La délimitation des nouveaux diocèses est d'ailleurs imprécise :

la fondation de Revel entraîna maintes contestations entre les diocèses de Lavaur et de Toulouse.

  calvayrac  
 
Eglise et cimetière de Saint Pierre de Calvayrac
 
eglise-St-Germier   nogaret
Eglise Saint Germier de la Pastourie (cadastre1834   Plan du village de Nogaret (extrait cadastre 1831)
mourvilles eglise mourville eglise-st-germier
Ancien cimetière Mourvilles Hautes plan 1619 Eglise Ste Marie Madeleine Eglise de Maurens (extrait cadastre 1831)

SOMMAIRE

DEUXIEME PARTIE

ETUDE ARCHEOLOGIQUE ET HISTORIQUE PAR COMMUNE

Bélesta – Lauragais

La commune de Bélesta se situe au centre-ouest du canton de Revel. Elle s'étend sur deux types de paysages. Au centre, une série de coteaux calcaires traversent le territoire communal d'est en ouest.
C'est sur cette hauteur que s'est établi le village de Bélesta à 260 mètres d'altitude. De part et d'autre de cette ligne de coteaux, la commune de Bélesta s'étire sur un relief de plateaux d'altitude moins élevée. La limite nord de la commune suit le cours du petit ruisseau des Rotis.

Le contexte historique

La première mention de Bélesta apparaît en 1271 lorsque le comté de Toulouse fut réuni à la couronne de France.
En 1384, le Consulat de Bélesta apparaît dans le répertoire de recette d'un subside levé par Charles VI. Le village possédait alors trois consuls.
L'absence de documents écrits ne nous permet pas de retracer de façon exacte, l'histoire du village de Bélesta à l'époque médiévale.
Pendant très longtemps, Bélesta aurait appartenu à la famille Roqueville, seigneurs des lieux.
Les « Roquevilles » semblent avoir eu un rôle important pendant l'hérésie cathare.
Avant de s'installer dans le village actuel, ils auraient habité un lieu situé à 500 mètres au sud de Bélesta qui portait le même nom de famille.
 Les seigneurs de Bélesta n'apparaissent que très rarement dans les documents écrits et nous savons peu de choses en ce qui les concernent. Nous savons qu'en 1440, Gaillard de Varagne épouse Brune de Roqueville, fille d'Alzias de Roqueville, seigneur de Bélesta et qu'il acquiert le titre de seigneur des lieux.

  

Le village

Le village de Bélesta est situé en bordure de plusieurs axes de communication.
Trois rangées de maisons, accolées les unes aux autres, constituent avec l'église, l'unité villageoise. Ces maisons construites en pierre semblent avoir eu un rôle défensif.
Sur le plan cadastral en 1831, aucun élément n'apporte la preuve que Bélesta fut un village fortifié.
On peut supposer que Bélesta ne fut jamais ceint de murs en raison de sa position élevée.
L'église St Jean Baptiste s'élève à l'ouest du village.
En 1318, elle fut rattachée au diocèse de St Papoul.
Jusqu'en 1789, elle ne fut qu'une annexe de l'église des Casses. Aujourd'hui, elle fait partie du diocèse de Toulouse.
L'église présente un plan à nef unique. Elle est orientée est­-ouest.
 Bâtie en pierre (à l'exception de son clocher), elle présente en façade des traces d'ouvertures en arc plein cintre aujourd’hui obturé.
Elle est soutenue par plusieurs contreforts. De construction beaucoup plus récente, son clocher mur fut élevé en brique.
Jusqu'au XIXème siècle, le cimetière attenait à l'église au sud. Il était ceint de murs.
De nos jours, le cimetière communal, toujours entouré de murs, est localisé en bordure de la route qui va de Bélesta à Juzes.
Situé à l'écart du village, en bordure d'une dépression allongée, le château de Bélesta fut construit à une date qui ne nous est pas parvenue.
On sait seulement qu'il existait au XVIème siècle puisqu'il fut pris par les protestants en 1585.
Avant cette date, il n'apparaît dans aucun document écrit.
De construction rectangulaire à laquelle se rattachent deux petites ailes, le château est bâti en grès calcaire. Trois tours rondes, munies de bouches à feu, existent toujours.
Dans la tour, située à l'angle sud-ouest, se trouvent un escalier à vis et une voûte. Les trois tours ont été entourées par un mur de pierres dont quelques pans restent encore visibles.

 

 Le lieu-dit Roqueville

Le lieu-dit Roqueville est cité en 1211 dans un épisode de la guerre des Albigeois.
Situé près des Casses, ce lieu, comme nous l'avons vu aurait appartenu bien avant Bélesta à la famille des Roquevilles. La tradition orale rapporte l'existence d'un petit centre de peuplement avec un cimetière et certainement une église ou une chapelle.
 Au XIXème siècle, des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des traces d'habitats. La présence d'un cimetière est attestée par la découverte de nombreux ossements humains. Le plan cadastral napoléonien nous apprend que ce lieu­dit était marqué par une croix qui a aujourd'hui disparue.
Cette dernière rappelait sans doute l'existence d'une église. Roqueville devait constituer un petit centre de peuplement né autour d’une église et de son cimetière au Haut Moyen Age. Il fut déserté vraisemblablement au début du XIIIème siècle au profit de Bélesta.
Actuellement, cet emplacement est occupé par une métairie du nom de Roqueville.

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Juzes

La commune de Juzes est située dans l'ouest du canton de Revel. Elle s'étend sur une série de coteaux qui est partagée en deux par la vallée du ruisseau de la Grasse.
L'altitude est de 250 mètres sur les coteaux et de 205 mètres dans la plaine. Les limites de la commune suivent les limites naturelles des cours d'eau.
Le village de Juzes, perché sur un éperon rocheux, domine la vallée de la Grasse.
Juzes est cité pour la première fois en 1230 lorsqu'un de ses habitants Guillaume Rogas fut capturé au moment des troubles provoqués par l'hérésie cathare. On peut donc penser qu'au XIIIème siècle et même peut-être avant, Juzes constituait déjà un centre de peuplement. A partir de la fin du XIIIème siècle, Bernard III porta le titre de seigneur de Juzes. Ce seigneur serait issu de la famille de la Tour d'Auvergne mais cela semble peu vraisem­blable.
Le Consulat de Juzes est cité en 1384 dans le répertoire de la levée d'une taxe sous Charles VI.

Le village

  juzes  
 
Le chateau de Juzes
 

 

Le village de Juzes est constitué d'un lotissement de maisons, du château et de l'église. Il présente un plan allongé s'étirant d'est en ouest le long de l'éperon rocheux.
Situé au carrefour de plusieurs axes de communication, il semblerait que le village de Juzes ne fut jamais fortifié, protégé qu'il était par sa position élevée. Le plan cadastral napoléonien ne révèle aucune trace de fortification ou de fossé entourant le village de Juzes.
Les maisons, serrées les unes aux autres, semblent former à elles seules un mur de protection efficace. Le château de Juzes se dresse dans la partie ouest du village. La date de sa fondation n'est pas connue mais des vestiges archéologiques permettent de supposer que ce château fut construit au début du XIIIème siècle et qu'il fut remanié pendant les siècles suivants.
Une ouverture en arc plein cintre, encore visible au sol tout près de la tour ronde, peut indiquer l'entrée primitive du château. Ce passage est actuellement obturé.
Bâti en pierre de taille, l'édifice présente un plan quadrangulaire. Il possède trois tours d'angle : deux rondes à l'est et au nord, une carrée à l'ouest.
A l'angle sud, on relève encore les traces d'une échauguette qui devait compléter la défense.
 Le plan cadastral de 1831 révèle un parcellaire arrondi qui semblerait indiquer la trace de fossés entourant le château. La mémoire collective rapporte que le bâtiment était muni d'un pont-levis sur son côté est, ce qui prouverait l'existence de fossés.
Le château de Juzes fut très remanié et ne porte que très peu de vestiges datant du Moyen-âge.           
L'église paroissiale de Juzes fut dédiée à Saint-Léger. Elle s'élève à l'extrémité est du village à l'écart de toute autre construction. Ce n'est que très tard qu'elle apparaît dans les documents.
 En 1538, elle est mentionnée dans un registre du gouvernement des églises dans le diocèse de Toulouse.
L'église Saint Léger de Juzes présente un plan à nef unique et s'orne d'un clocher mur. Construite toute en pierre, elle porte la trace de plusieurs remaniements. En façade, on peut encore apercevoir deux ouvertures en arc plein cintre malheureusement obturées. Le cimetière communal, ceint de murs, jouxte l'église sur son côté est.

L'église disparue Sainte Marie de Juzes

Avant la construction de l'église Saint Léger, il existait sur le territoire communal une chapelle dédiée à la vierge. Elle se serait située dans la vallée de la Grasse, à l'est du village actuel, près du hameau de Cassé. Son emplacement est désigné par un lieu­dit du nom de « En Capelle ».
Ce toponyme semble confirmer l'existence d'une chapelle à cet endroit.
 Sur le plan cadastral de 1831 (section A de Cassé) ainsi que sur la carte IGN (2244 Ouest Saint Félix), figure une croix. Cette dernière semble marquer la présence d'un édifice religieux.
L'instituteur Julia, auteur de la monographie du village au XIXème siècle, affirme que cette chapelle était de style roman. Jusqu'à présent, aucune découverte archéologique n'est venue prouver l'existence de cette chapelle.

Le lieu-dit Lasserre

Des découvertes archéologiques nous permettent d'affirmer que le territoire communal de Juzes fut occupé bien avant le XIIIème siècle.
En 1960, Monsieur Bavato a recueilli près de la métairie Lasserre, et de part et d'autre d'un chemin, de nombreuses tuiles à rebord (tegulae) et du mortier. L'année suivante, au nord de la ferme, le propriétaire des lieux a trouvé divers tessons de céramique qui supposent l'existence d'un habitat gallo-romain d'une certaine importance.
La céramique commune est représentée par :
- plusieurs fragments d'anses dont l'une d'amphore percée d'un trou et destinée à servir de poids ;
- des cols de vases à lèvres légèrement repliées à l'extérieur ;
 - des restes d'anse de lampe, des pesons de tisserand, une
grosse fusaïole.

Monsieur Bavato a également recueilli des tessons de poterie du Haut Empire en pâte noire (lèvres de pots et de jattes). Il a ramassé, en outre, de nombreux morceaux de poteries de couleur rouge vernissée.
- le fond d'un vase estampillé du nom de Maesa, potier de la Graufesenque ;
- un bord formé à l'extérieur par une série de facettes ;
- un autre bord à double rebord guilloché ;
- trois restes de panses de vases décorés dont l'un présente sur deux rangées, des fleurs bifoliées ; l'autre une feuille lancéolée avec un morceau reposant sur deux rangées de  perles et un décor à feuilles palmées.

 

 

Sur le même emplacement, Monsieur Baccrabére a découvert un fragment de pierre à aiguiser, du verre (gobelet de forme sphérique avec inclusions de filets horizontaux à pâte blanche, morceau de poussier de skyphos, lèvres de phiale). Il faut aussi mentionner la découverte d’une fibule à queue de paon dont le disque est mouluré et orné de grènetis. Elle daterait du premier siècle de notre ère.
La prospection au sol a livré quatre monnaies du Haut Empire :
- une pièce en bronze des Longostalètes qui représente une tête nue de Mercure ;
- une pièce en bronze frappée entre 800 et 300 ans avant Jésus-Christ avec les têtes d'Auguste et d'Agrippa laurées et couronnées ;
- une monnaie en bronze représentant la tête d'Auguste laurée ; - un denier d'argent, frappé entre 104 et 110 après Jésus Christ représentant un buste lauré et cuirassé.
A l'ouest du village de Juzes, Monsieur Baccrabére signale la présence d'un morceau de voie gallo-romaine.

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Le Falga

La commune du Falga s'étend sur une série de plateaux calcaires au nord ouest de St-Félix Lauragais. Elle est traversée par deux ruisseaux qui ont creusé leur lit en fond de vallée. Appelée pendant très longtemps lieu du Falga, la commune couvre une superficie de 527 hectares.
Le toponyme Le Falga nous amène à croire que cette commune est un terroir défriché.
Le Falga : toponyme de défrichement signifiant landes à fougères.
Au Moyen-âge, Le Falga appartenait au seigneur Deaussens qui habitait à Tourettes au nord de la commune.
 Existait-il à cet endroit là une demeure seigneuriale ? Aucun vestige n'est venu confirmer cette supposition.
 En 1384, Le Falga possédait deux consuls. Cette même année, le Consulat du Falga est cité dans un répertoire de la recette en Lauragais d'un subside levé par Charles VI. Donc, dès le XIVème siècle, voire avant, la communauté du Falga était dotée d'un consulat.
Les archives de la commune du Falga sont peu riches ce qui fait que l'histoire de ce petit village est fort méconnue surtout en ce qui concerne l'époque médiévale. L'histoire du Falga est beaucoup plus connue à partir du XVIIIème date à laquelle le village fut reçu en héritage par la famille Cafarelli.
Quatre groupes de maisons, situés en bordure de route, forment le « village » du Falga.
L'habitat est totalement dispersé. Il n'y a aucune organisation villageoise structurée. Le Falga constitue le seul exemple de dispersion de l'habitat dans le canton.
Au Moyen-âge, il existait une autre église aujourd'hui disparue. Dédiée à St Martin, elle est citée le 22 février 1318 dans la lettre du Pape Jean XXII fixant les limites du diocèse et de la mense archiépiscopale de Toulouse. Dans un registre du gouvernement des églises datant de 1538, l'église du Falga est citée comme étant une annexe du Vaux.
La mémoire collective veut que cette église, détruite pendant les troubles révolutionnaires, se soit située près du cimetière communal à la limite sud de la commune. L'étude de la carte de Cassini (XVIIIème siècle) confirme cette hypothèse. L'église St Martin du Falga figure près du cimetière au sud du lieu-dit Lanis.
L'occupation du sol dans la commune du Falga trouve, sans aucun doute, son origine autour de l'église St Martin qui semble-­t-il aurait été édifiée au Haut Moyen Age. Le vocable St Martin, très répandu à cette époque, et la situation de ce site près d'un axe de communication, sont une preuve d'ancienneté pour cette église.
La commune du Falga possédait une carrière qui fut exploitée jusqu'au XIXème siècle. Elle se situait au sud du territoire communal sur un éperon rocheux.

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Maurens

Le territoire de Maurens se situe à l'extrémité ouest du canton de Revel en bordure de la route nationale qui va de St Félix Lauragais à Toulouse. Il s'étend sur la cuesta de St Félix.
Le village de Maurens se localise sur le sommet d'un coteau.
Maurens, comme de nombreux noms de lieux terminés en -ens, garde le souvenir des invasions barbares. Le suffixe -ens (suffixe -ingos devenu -encs, puis -ens en occitan) est typiquement germanique. Dans certains textes, Maurens est orthographié Mau­rencs.

La seigneurie


Au XIIème siècle, Maurens constituait une seigneurie appartenant à la famille des Rigaud de Vaudreuille. En 1271, le seigneur de Maurens prêta serment au roi de France.
La seigneurie de Maurens, détachée de la baronnie de Beauville par les comtes de Caraman au XIVème siècle, fut l'occasion de conflits de juridiction. En effet, elle avait été rattachée à la sénéchaussée du Lauragais sans cesser d'être portée sur la liste de la juridiction d'appeaux de Caraman et de St-Félix dont la compétence était déterminée par lettres patentes du roi datées de 1311 et de 1324.
Le Consulat de Maurens est cité pour la première fois en 1384 dans la levée d'un subside royal. Le village possédait alors quatre consuls.

Le village

L'étude du plan cadastral napoléonien nous apprend qu'il y a eu à Maurens un déplacement de l'habitat.
On distingue une première concentration de l'habitat autour de l'église datant du Haut Moyen Age, puis la construction du village actuel qui est beaucoup plus tardive.
L'église et le cimetière de Maurens sont situés à 200 mètres au sud du village actuel.
L'église, dédiée à Ste Marie, est mentionnée en 1318 dans la bulle du Pape Jean XXII limitant le diocèse de Toulouse. En 1538, elle figure dans un registre du gouvernement des églises toujours dans le même diocèse.
Le plan cadastral napoléonien montre que l'église s'élève dans la partie nord d'une structure arrondie. C'est autour de l'église que devait se localiser le noyau primitif du village. Le parcellaire arrondi semble indiquer la présence de fossés et de fortifications autour de l'édifice.
L'église Ste Marie de Maurens présente un plan en croix latine. C'est une église à nef unique ornée d'un clocher mur. L'entrée principale se trouve sur le côté nord de l'édifice. Bâti en pierre, le bâtiment fut très restauré mais quelques vestiges de style gothique apparaissent encore en façade. Le cimetière, ceint de murs, entoure l'église au sud et à l'est.
Un prieuré, dépendant de l'Abbaye de St Sernin de Toulouse aurait existé sur la commune de Maurens. Cité en 1318, il possédait trois arpents de terres sur le territoire communal.
Au XVIIème siècle, le seul décimateur de la paroisse de Maurens aurait été l'Abbaye de St Sernin. Cependant, ni l'église, ni le prieuré de Maurens n'apparaissent dans la liste des paroisses dépendantes de St Sernin.
Situé au nord de l'église Ste Marie, le village de Maurens se localise au centre de plusieurs axes de communication. Le plan cadastral de 1831 laisse apparaître des structures arrondies au sud et au nord du village ce qui peut nous amener à conclure que le village était ceint de murs. Actuellement, le village ne porte aucune trace de fortification.
A l'ouest du village se dresse un bâtiment rectangulaire flanqué d'une tour carrée que Monsieur Dutil qualifie de manoir. La tour semble avoir été rasée. Tel qu'il apparaît aujourd'hui dans son architecture, l'édifice ne porte aucun élément pouvant être daté du Moyen-âge.
Est-ce l'ancienne demeure seigneuriale ? Rien ne nous permet, à ce jour, de l'affirmer.

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Extrait de Boue : Monographie commune de Montegut 1885
 

 

Montcalvel ou Montclavel

Au nord est du village de Maurens, il existe un petit hameau appelé Montcalvel. Il est formé d'une métairie et de quelques habitations. Au xvie siècle il y avait un château qui fut cité dans un acte de vente daté de 1561.
Une croix figurant en bordure de route, à proximité d'un moulin, peut attester d'une occupation humaine beaucoup plus importante qu'aujourd'hui.

Montégut-Lauragais

La commune de Montégut s'étend à l'ouest de Revel sur la route de Caraman. Le territoire communal s'étire sur les premiers rebords de la cuesta de Saint Félix d'une part, et d'autre part sur l'extrémité ouest de la plaine revéloise (les 4/5 du territoire se situent dans le bassin du Sor). C'est sur la partie la plus élevée que s'est installé le village de Montégut.
Montégut porta successivement les noms de Montégut les Mazières, de Montégut de Revel et enfin de Montégut Lauragais. Sur la carte Cassini du   XVIIIème siécle, Montégut figure sous le nom de Montégut les Mazières («les» signifiant «près de ... ») à son emplacement actuel. Le lieu-dit Las Mazières figure à moins d'un kilomètre au sud-ouest de Montégut, sur le rebord d'un coteau.
Le toponyme Mazières indique souvent la présence d'un habitat antique : mazières signifiant ruine.

Contexte historique

Monsieur Roquebert cite Montégut dès 1205 comme étant un village où vivaient des parfaits au moment des troubles du catharisme.
Or, Montégut apparaît plus tardivement dans les autres docu­ments écrits. En 1226, le nom seul de Mazières désigne encore la localité comme le prouve la donation, faite le 18 mai de cette année-là, par le Comte de Toulouse Raymond VII au Comte de Foix Roger Bernard, du château de Saint Félix et de ses dépen­dances parmi lesquelles figure Mazières.
Le 5 octobre 1242, Raymond VII reprend possession de Saint­ Félix et de sa mouvance, après que le Comte de Foix, fils de Roger Bernard, ait embrassé le parti du roi contre lui. Dans cet acte aussi, seul figure le nom de Mazières.
Le premier décembre 1249, les consuls de Mazières, accompagnés de tous les consuls de la Baylie de Saint Félix prêtèrent serment au Comte Alfonse de Poitiers. Le nom de Montégut apparaît en décembre 1271 lors de la prestation de serment à Philippe le Hardi par les consuls de Montégut dont les noms suivent : Pierre Daunier et Ar de Montégut.
 En 1272, le village de Montégut avait quatre consuls et relevait de la Baylie de Saint Félix. Enfin, en mars 1320, Montégut figure dans la donation faite par Philippe VI le Long à Pierre Duèze, frère du pape Jean XXII, qui reçoit la seigneurie de Saint Félix et quelques-unes de ses dépendances dont Montégut.

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Le village fortifié

Le nom de Montégut viendrait de la position même du village qui est localisé sur une hauteur, au sommet d'une ligne de coteaux.
Le village de Montégut présente une topographie typique des sites fortifiés. Le plan cadastral de 1831 dessine un parcellaire arrondi au nord du village ce qui supposerait l'existence de fossés.
Un plan de 1885 montre que Montégut était un village fortifié et entouré de fossés. On pénétrait dans le village par une porte qui s'ouvrait, au nord, sur la rue de l'église. A l'ouest du village, il reste encore des vestiges d'un vieux mur. S'agit-il d'un reste de fortification ? Cela semble possible.
L'église Saint-Martin, sise au nord du village, se dresse sur la partie la plus élevée. Elle n'apparaît que très tardivement dans les textes. C'est en 1538 qu'elle est citée pour la première fois dans le registre du gouvernement des églises dans le diocèse de Toulouse.
L'édifice possède un plan à nef unique et s'orne d'un clocher donjon de style gothique. Jusqu'au XVIIIème siècle, le cimetière jouxtait l'église au sud. Il était entouré de murs.
Face à l'église, se trouvaient la demeure seigneuriale et ses dépendances. Le château de Montégut est cité en 1313, date â laquelle, à la suite d'un échange, il passa, avec la haute et basse justice à Guillaume Saisset (Registres du Trésor des Chartes, Tome 1, n° 2188). En contrebas du bâtiment, il existe un large fossé.
Au Moyen-âge, le village de Montégut était donc un castrum.

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Le lieu-dit Las Mazières

Une église, dédiée à la Vierge Marie, aurait existé au lieu-dit Las Mazières. Elle serait bien antérieure à l'église Saint-Martin de Montégut. Grâce à des mentions écrites dans les textes et surtout grâce aux découvertes archéologiques, l'existence de cette église est rendue certaine.
L'église est mentionnée pour la première fois en 1318. Elle était alors rattachée au diocèse de Toulouse.
En 1538, elle est citée comme étant une annexe de Saint-Martin de Montégut. L'église Sainte-Marie de Las Mazières figure encore au XVIIIème siècle sur la carte de Cassini.
Certains documents prouvent qu'il existait aussi au lieu-dit Las Mazières un prieuré dépendant de l'Abbaye de Soréze (*).

(*) Carte de la province ecclésiastique de Toulouse établie par J. de Fontréaulx d'après les pouilles de la Province de Toulouse depuis 1318.

En 1318, ce prieuré apparaît dans le relevé d'un compte de la décime dans le diocèse de Toulouse. Il est aussi cité dans le Cartulaire Blanc de l'archevêché de Toulouse.
Au XVIIIème siècle, le curé de la commune de Montégut écrivait : « sur le plateau des Mazières, il y avait anciennement un prieuré bénédictin dont il ne restait rien, aucun vestige en 1743 ».
En 1781, un autre curé a écrit: « j'ai l'honneur de vous faire observer que le curé de Montégut perçoit la moitié de la dîme de la paroisse et dans celle de Nogaret, l'autre moitié appartient à Messieurs les Bénédictins de Soréze, à raison du prieuré qu'ils possédaient dans la commune de Montégut.»

 

  les Mazières  
  Les Mazières : habitat fortifié médiévalcomportant un cimetière  

Ces mentions écrites concernant l'église Sainte-Marie de Las Mazières sont complétées par de nombreuses découvertes archéologiques.
Au début des années 1970, un agriculteur a remarqué lors d'un labour, la présence d'un sarcophage en pierre qui mesurait deux mètres de long, 0.70 mètres de large et seulement 0,15 mètres de profondeur.
Lors de son extraction de la terre. Il s'est brisé en trois morceaux. Ce sarcophage renfermait un squelette humain. D'autres ossements humains ont été retrouvés sur le même site. Ces découvertes semblent indiquer la présence d'un lieu de sépulture.
En 1984, des photos aériennes effectuées par Michel Passelac, chercheur au CNRS, et Jean-Paul Cares, conservateur du Musée archéologique de Castelnaudary_ ont permis de relever les traces d'un enclos circulaire situé sur le haut du mamelon. Cette structure arrondie mesure à peu près 60 mètres de diamètre, taille qu'avaient les cimetières autour de leur église au Haut Moyen Age.
A l'intérieur de l'enclos, dans la partie nord, apparaissent des fosses silos. Les prospections de surface ont livré des ossements humains, des tessons de céramique médiévale et des matériaux de construction. Ces découvertes semblent apporter la preuve de la présence d'un cimetière habité. On peut supposer que l'église Sainte-Marie de Las Mazières se trouvait près du cimetière.
Le site de Las Mazières correspond au type d'habitat de la fin du Haut Moyen Age créé autour d'une église et de son cimetière à l'intérieur d'une structure arrondie entourée de fossés.
Les prospections aériennes ont permis de découvrir, au lieu-dit les Rivals, un certain nombre de fosses silos qui attesteraient la présence d'un habitat du Haut- Moyen-âge.

 

Bail d'Assise des terres de Saint Félix, Montégut et Roumens concédé par Philippe V, roi de France à Pierre d'Euse,frère du Pape Jean XXII et confirmé par Charles IV Le Bel.
(Mars 1319 - Octobre 1322)
Carolus Dei gratia francorum et Navarrae rex notum facimus universis tam praesentibus quam futuris nos intra scriptas vidisse litteras, formam quae sequitur continentes :
Philippus Dei gratia francorum et Navarrae rex notum facimus tam praesentibus quam futuris, quod cum dilecto et fideli nostro Petro Duesa sanctissimi patris in Domino summi pontificis germano milite nostro mille libras turonenses in feudo dedimus sibi per nos assisas, necnon et quinquaginta libras annui et perpetui redditus in lingua Occitanioe : idem ac Joannis Grandis (1) familiari praefati summi Pontificis centum libras turonenses annui et perpetui redditus super emolumentis senescalliae Petragolinensis et Cathurcensis capiendas per nostras alias duxerimus concedendas : nosque volentes reddituum hujusmodi assisam fieri in senescallita tolosana in locis ubi convenientius fieri potests pro nobis et personis memoratis, comperto diligenti deliberatione habita, super his quae ad nostri minus incommodum et ad idipsarum personarum majus profitum eorumdem assisam in loco et redditibus Sancti-Felicis et allis locis circumvicnis dicti loci velin loco de Exilio de Lauda et de Villario sabarico poterat fieri competentius, dilectis et fidelibus nostris Hugoni Gera/di militi nostro, et senescallo Tolosae per nostras litteras dedimus, in mandatis eisdem committendo quatenus ad dictum locum Sancti-Felicis personaliter vocato magistro Roqualdo de Bosco aquarum e forestarum magistro ac procuratore nostro  
.............................................................................. cum dicto Petro Duesa praedictas mille et quingentas libras turonenses... Ut redditus Sancti-Felicis cum suis pertinentiis ad assisam faciendam sufficerent, omnibus redditibus, jurisdictionibus altis et bassis, oedificiis, fortaticiis, Essagnis, Piscariis et fores tus et alüs quibuscunque ad nos spectantibus fideliter aestimatis... fideliter assignarent eisdem, ipsoque militem (D'Euse) et Joannem (de Grandis) in possessionem corparalem hujusmodi assisiae quam eisdem facerent, cuique suas litteras concedendo a nobis...

  1. Cousin de Jean XXII

 

Item pro quatuor portalibus lapideis cum quodam muro adhaerenti Portali vocato de Roquavilla et quadam turella rasa juxta hospitium de Roquavilla extra muros quae fuerunt aestimata valere trecentas quadragin­ta libras et de annuo redditu decem et novem libras. Item pro muris clausurae dictae villae pro quibus de annuo reditu quinquaginta octo libras. Summa tatalis omnium praemissorum mille quinquaginta librae turonenses juxta tenorem et continentiam litterarum nostrarum prout tangebat quamlibet eorumdem in possessionem corporalem castri sancti Felicis et castri de Monteacuto et de Romanis.
Itaque nos procuratoris militis (Duesa) et Joannis (Grandis) supplicatio­nibus annuentes dictam assisiam et omnia et singula praedicta approba­mus, volumus, concedimus et laudamus, et nostra aucthoritate regia et certa scientia confirmamus.
Et si illa praedicta cum suis pertinentiis plus valeret quam fuerit aestimata, totum illud eisdem militi et Joanni donamus transferentes in dictum militem et suos omnia jura, emolumenta et actiones quae ipsa ejusdem assisiae nobis competebant seu competeri poterant.
Salvo ex retento superioritate et ressorto in praemissis et quod dicti miles et Jonannes suiqeu hoeredes masculini et feminini et aliorumsuc­cessorum quicunque qui dictos possidebunt redditus, nobis et successo­ribus nostris praestare homagium teneantur, salvo in omnibus alüs jure nostro, quod est firmum et stabile in perpetuum perseveret, praesentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum.
Actum Pansus A.D. millesimo trecentesimo decimo nono mense martii.
Nos autem contenta in praedictis litteris approbamus et eadem auctho­ritate regia confirmamus salvis et retentis superioritate et ressorto in proemissis et quod dicti (ut supra)...
Actum vicenniis, anno D. millesimo trecentesimo vigesimo secundo mense octobris.

Extrait de Morère, histoire de Saint-Félix de Lauragais, 1898 pp. 191­-193

st-Marie-madeleine   village-mourvilles
Eglise Ste Marie Madeleine de Mourvilles Hautes   Village de Mourvilles Hautes extrait cadastre 1831

SOMMAIRE

Mourvilles-Hautes

La commune de Mourvilles Hautes se situe dans le sud du canton, à la limite des départements de la Haute-Garonne et de l'Aude. Localisé sur la partie haute du canton, son territoire s'étend sur un relief de coteaux.
Le nom de Mourvilles viendrait du latin Morum (villa domaine). Le suffixe en « ville » garde le souvenir du passage de peuples germaniques ici en l'occurrence de peuples francs. Quoi qu'il en soit, la toponymie permet d'accorder à Mourvilles une certaine ancienneté.

Le « Fort » de Mourvilles Hautes

La première mention écrite de Mourvilles Hautes apparaît le 18 janvier 1231 dans un contrat passé entre Raymond VII, comte de Toulouse et Arnaud de Baziège. Ce dernier cède à Raymond VII une part de ses possessions dans la seigneurie de Baziège et reçoit en échange le fort de Mourvilles Hautes et celui de Gardouch.
Bertrand de Varagne, fils d'Arnaud de Baziège hérita du lieu de Mourvilles Hautes et devient co-seigneur de St Félix. En 1463, Gaillard II de Varagne est seigneur de Bélesta et de Mourvilles Hautes.

Le village

Le village de Mourvilles Hautes fut construit en deux temps : il y a eu premièrement le village fortifié autour de l'église auquel est venu se fixer le lotissement de maisons.
La topographie indique que le noyau primitif du village se situe autour de l'église. Le parcellaire arrondi semble indiquer que ce village était fortifié et entouré de fossés d'où la mention d'un «fort de Mourvilles » en 1231.
L'église s'élève sur un petit promontoire à l'extrémité est du village. Elle fut bâtie en 1329 sous l'invocation de Marie-Madeleine.
Elle est citée en 1538 dans un registre du gouvernement des églises dans le diocèse toulousain. Cette première mention tardive peut s'expliquer par le fait qu'une église, antérieure à Ste Madeleine, a existé sous le vocable St Papoul. Elle se situait probablement sur le même emplacement que l'église actuelle. Elle apparaît en 1318 dans le compte des taxes de décimes dans le diocèse de Toulouse. Le 22 février de la même année, elle est mentionnée dans un acte définissant les limites du diocèse.
L'église Ste Madeleine fut élevée en pierre. De style gothique, l'édifice présente un plan à nef unique. Son clocher pignon complète l'élégante façade fortifiée et s'élève au-dessus d'une rangée de petites arcatures, entre deux clochetons à fleurons.
Quant aux trois baies en arc brisé, elles sont encadrées de petites colonnes avec chapiteaux à petits feuillages caractéristiques du XIVe siècle.

  

Le territoire communal

Des recherches archéologiques, effectuées sur le territoire communal, ont permis de mettre à jour trois sites habités à l'époque gallo-romaine.

Lieu-dit Moussure d'En Haut

A 200 mètres au nord de la métairie Moussure d'En Haut, au lieu-dit Boutiollos (parcelle 116 et 118 ouest de la section B du plan cadastral), le propriétaire a soulevé à la suite d'un labour profond, du mortier rose avec de la brique pilée, des briques, de nombreuses tuiles à rebord, des imbrices et des fragments d'am­phores en terre rouge.
Ces découvertes, effectuées en janvier 1962, indiquent la présence d'un habitat gallo-romain.

Lieu-dit Le Chaux

Au lieu-dit Le Chaux, au nord du village, sur la partie élevée d'un champ (au centre des parcelles 71 et 72, section A du plan) des prospections effectuées par Monsieur Baccrabère en février 1962, ont permis de relever à la surface du sol des blocs de calcaire, des tuiles à rebord et de nombreux fragments de poteries communes grises et noires.

Lieu-dit Garic de l'En Reigno

A l'est du village, au lieu-dit Garic de l'En Reigno situé sur un plateau dominant la plaine des Casses, Monsieur Batigne a trouvé, en février 1961, de nombreux débris d'amphores, un morceau d'anse à doubles bourrelets en terre rouge et d'aspect grossier avec quelques fragments de céramique également de couleur rouge.
Au sud du village, le toponyme La Caussade pourrait bien indiquer la trace d'une voie romaine.

SOMMAIRE

Nogaret

 

La commune de Nogaret se situe au nord de Montégut Lauragais. Elle s'étend sur différents paysages. La partie est du territoire communal se localise dans la plaine du bassin du Sor alors que la partie ouest s'étire sur une série de plateaux dans le bassin du Girou. La ligne de partage des eaux est formée par la crête des coteaux qui parcourent la commune du nord au sud.

Contexte historique

La première mention du village de Nogaret apparaît le 18 mai 1226 lorsque Raymond VII renouvelle son alliance avec le comte de Foix. Le terroir de Nogaret, qui appartenait au Comte de Toulouse est alors donné à Roger Bernard.
Le 29 mars 1339. Gaston, Comte de Foix donne Nogaret à Aimery de Roquefort.
Comme le confirme un compte de la levée d'un subside par Charles VI, le consulat de Nogaret existait en 1384. Il possédait alors trois consuls.

Le village

Le village de Nogaret est situé au sommet d'un mamelon. Pendant très longtemps, il fut appelé Nogaret le Fort ce qui peut nous amener à penser que c'était un village fortifié.
L'église Saint-Etienne de Nogaret est située au centre du village. Elle est orientée ouest est. Elle est entourée de fossés qui furent comblés en 1845. De là viendrait le nom de Nogaret le Fort.
Seul le parcellaire semi-circulaire mis en valeur sur le plan cadastral au nord de l'église peut apporter la preuve que ce site fut anciennement fortifié.
L'église Saint-Étienne est citée en 1318 dans un registre concer­nant la levée des taxes des décimes et procurations dans le diocèse de Toulouse.
 En 1538, elle apparaît dans le registre du gouver­nement des églises dans le diocèse Toulouse comme étant une annexe de Saint-Martin de Montégut. Elle le restera jusqu'en 1775.
Dans sa monographie, l'instituteur Sabathu souligne le caractère très ancien de l'église de Nogaret. Il décrit les murs du bâtiment en relevant leur forte épaisseur. Une voûte, construite toute en pierre de taille, reposait sur ces murs. L'édifice fut victime d'un incendie au XIXème siècle. Ravagée par le feu, elle fut reconstruite un peu plus tard. Ainsi, son architecture d'origine nous échappe.
De nos jours, l'église de Nogaret présente un plan à nef unique et possède un clocher mur à arcades très restauré. Seul le vocable Saint-Étienne permet d'accorder à cette église une incontestable ancienneté.
Il semblerait que le village de Nogaret trouve son origine autour de l'église et de son cimetière. Quelques habitations sont ensuite venues s'ajouter à ce premier noyau de peuplement pour former le petit village de Nogaret.

Le prieuré bénédictin St Etienne de Nogaret

Un prieuré bénédictin, fondé par l'Abbaye de Soréze (Tarn) aurait existé sur la commune de Nogaret. Bâti au début du XIIème siècle, il fut élevé sous l'invocation de St Etienne. Il semble que se soit l'Abbé de Soréze, Bernard de St Michel, qui autorisa la fondation du prieuré.
Amélius - Raymond du Puy (1105-1139), évêque de Toulouse. accepta l'acte de donation en faveur de l'église St Etienne de Nogaret.
Un acte rédigé en Novembre 1137 stipule que Arnald Isarn fait don, au Couvent de Soréze, de la terre qu'il possédait à Nogaret.
Le prieuré de Nogaret est cité en 1141, lorsque le Pape Innocent II accorda l'exemption au monastère Ste Marie de la Sagne de Soréze et à toutes ses dépendances. Un siècle plus tard, le 10 mars 1255, Raymond du Falga, évêque de Toulouse (1232-1270) renonce à tous ces droits sur l'église St Etienne de Nogaret et s'engage à y nommer un desservant sur la présentation de l'Abbé de Soréze.
Le prieuré St Etienne de Nogaret est cité dans le Cartulaire Blanc de l'Archevêché de Toulouse en 1318. La même année, il paraît dans le compte des taxes des décimes dans le diocèse de Toulouse.
Vincent Ferras pense que ce prieuré se situait au lieu-dit Entelle, appelé autrefois Les Mounges. Or il semblerait que ce prieuré se soit localisé à l'emplacement de l'actuelle église.

Lieu-dit El Riou

Des vestiges d'un habitat gallo-romain ont été découverts sur le territoire communal de Nogaret, à 150 mètres au sud de la métairie del Riou (section B dite d'En Peyre du plan cadastral).
Sur un léger promontoire, Monsieur Baccrabère a relevé une tuile à rebord, des restes de céramique grise et noire et un col de vase gris foncé sans moulure.

 

Acte de donation de Saint-Félix
et de ses dépendances
au Comte de Foix, Roger Bernard

Le 18 mai 1226, Raymond VII Comte de Toulouse donne à Roger Bernard Comte de Foix, « castellum Sancti Felicis et omnia castella et villas et forcias et omnen honorem et dominationem pertinentem ad ilium castrum Sancti Felicis et illis castellis et villis pertinentibus, scilicet Sanctum Paulum et Casse et Montemmaurum et Airosum et Sopez et Solhanum et medietatem Solhanelli et Druilham et Romenes et Maiserias et Sancti Julianum et Nogaretum et Baucium et Totencs et Sessa/as et omnia alia castella et villas et forcias, ad honorem et dominationem Sancti Felicis pertinentes ». tels que les avaient possédés le dit Comte, son père, « vel etiam domini illius castelli sancti Felicis quondam ».

Histoire générale du Languedoc tome VIII p. 832.

SOMMAIRE

Revel

 

Bâti au XIVème siècle dans une plaine bordée au sud-est par la Montagne Noire et au nord-ouest par une série de coteaux sur lesquels s'élèvent entre autre St Félix et St Julia, Revel se trouve dans la pointe la plus orientale du département de la Haute-Garonne, à la limite des départements de l'Aude et du Tarn. Cette position en fait une charnière entre le Lauragais et la région du Castrais toute proche.
La commune de Revel doit sa grande superficie à l'annexion de plusieurs paroisses qui existaient bien avant la fondation de la bastide. L'union de ces paroisses peut expliquer la forme irrégulière de la commune.
Au XIVème siècle, le consulat de Revel comprenait Vauré, Dreuille, Vaudreuille et Couffinal. L'article III de la Charte de fondation donnait, en effet, aux consuls de Revel juridiction sur ces villages désormais unis à Revel.

Avant Revel : la voie romaine

Une tranchée transversale, effectuée sur la route D 85 allant de Revel à Soréze, a révélé, sous 0,60 mètre de recharges calcaires successives formant conglomérat, la coupe d'une voie romaine (section B, du plan cadastral de Revel, parcelles 24-25).
Large de 5,50 mètres, la chaussée bombée de 0,20 mètre dans sa partie médiane, était constituée de gros galets roulés, plantés de champs et fortement serrés les uns contre les autres. Ces gros galets étaient hauts de 0,30 mètre pour une largeur moyenne de 0,20 mètre. Sous la voie, le tuf demeurait en place sur une profondeur observée d'au moins trois mètres.
Près de ce morceau de voie romaine, il existait encore au XVIIIème siècle une métairie du nom de la Caussade. Ce toponyme, d'origine romaine, signifie chaussée.

Chemin de la Sablière

En mai 1989, lors de la construction d'une maison, chemin de la Sablière à Revel, les ouvriers ont découvert des morceaux de tegulae et des fragments de poteries gallo-romaines qui indiqueraient la présence d'un petit habitat d'origine romaine.

 La Nécropole

Les vestiges d'une nécropole furent découverts sur le site de Revel au XIXème siècle. Aucune précision n'a été laissée en ce qui concerne l'emplacement exact de ces découvertes. Cependant, nous savons qu'un squelette fut trouvé rue des Fuziès.
 Le corps était allongé à 40-50 cm de profondeur. Malheureusement, il se pose un problème de datation.
Les tombes, mises à jour, ont donné une dizaine d'objets : plaques de ceinturon, boucles, agrafes de baudrier ... Ces objets, témoignant d'un travail remarquable, sont exposés au Musée St­ Raymond à Toulouse.
Ces découvertes nous permettent d'affirmer que l'emplacement de Revel était habité dès le début de notre ère.

La forêt de Vauré

Depuis de nombreux siècles, la tradition orale veut qu'au début du XIVème, la plaine où va se bâtir Revel, ait été recouverte d'une forêt. On peut supposer que cette dernière s'étendait au devant de Soréze (Tarn), rejoignait à l'ouest la forêt de l'Aiguille, descendait par le vallon du Laudot pour s'arrêter aux abords de Vaudreuille et de Dreuilhe. Le chemin, qui reliait Dreuilhe à Vauré, appelé le chemin de la forêt, délimitait au nord-est, le contour de la région boisée. Ce chemin a gardé ce nom jusqu'au XIXème siècle.
La forêt, qui était à l'origine, un bien seigneurial, appartenait aux seigneurs de Vauré. A la mort d'Alphonse de Poitiers en 1271, elle passa dans le domaine royal.
La proximité de cette forêt constituait une menace pour la sécurité des villages voisins. Dès le XIIIème siècle, les habitants de Vauré, inquiets, avaient adressé une supplique au roi Philippe Le Bel demandant son intervention pour rétablir la sécurité. Ces plaintes furent renouvelées en 1315 mais ce fut en vain. Ce n'est qu'en 1342 que Philippe VI de Valois en tiendra compte. Le 26 février de la même année, il enjoint au Sénéchal de Toulouse de fonder une bastide dans la dite forêt de Vauré.
Nous pouvons supposer que le futur emplacement de Revel avait déjà été défriché par endroits puisqu'il reste des témoins d'une occupation romaine, puis germanique.
Pour réaliser la construction de la bastide, une partie des bois de Vauré et de Dreuilhe avait été achetée au profit de la nouvelle ville. Cette position n'avait été limitée que verbalement au moment de l'acquisition. Il en résultait de grandes difficultés pour la distinguer réellement de la partie appartenant au roi. Un bornage s'avérait nécessaire.
Dès le 24 juillet 1359, les consuls de Revel ont obtenu de Jean Le Bon, des lettres patentes demandant à Guillaume de Rupé, maître des Eaux et Forêts des sénéchaussées de Toulouse, d'Albi et de Bigorre, de procéder à la limitation et au bornage de la forêt royale de Vauré et des forêts appartenant à la communauté de Revel.
La cérémonie se déroula le 20 décembre 1359 au lieu-dit Puech ­Belhier ou dels Bel-Lyers.
Les forêts, qui appartenaient à la ville de Revel, furent données en fief contre certaines redevances, aux habitants de la ville qui les ont défrichées pour les cultiver. A la fin du XIVème siècle, Revel était devenue un terroir de plaine entièrement défriché.

 

La Bastide de Revel

La construction de la bastide débuta le 8 juin 1342 sur l'ordre de Philippe VI de Valois, roi de France.
Revel est cité pour la première fois dans un texte écrit en 1351. Ce document est un accord passé entre Bertrand, commissaire royal pour le Languedoc et les habitants de Revel représentés par leurs consuls. Ce texte affirme que lors de la fondation de la bastide de Revel, les habitants, qui avaient dû s'endetter auprès du roi, promirent de payer à ce dernier, 1 000 livres tournois pendant dix ans.
Le second document est un vidimus (en latin « nous avons vu » : c'est une copie qui certifie l'authenticité d'un document antérieur) de Louis XI daté de 1462, qui reproduit, en la confirmant, la charte de fondation promulguée par Agot de Baux, sénéchal de Toulouse, le 8 juin 1342, le tout en exécution des lettres royales données par Philippe VI de Valois le 6 février.
La charte de fondation de la ville est composée de 89 articles. Ces articles se suivent dans le désordre. Ils établissent l'organisation, les obligations, les droits et les privilèges accordés aux habitants.
La ville de Revel présente le plan typique des bastides médiévales. Son plan s'articule autour de la place centrale, remarquable par sa régularité. Elle forme un carré de 80 mètres de côté. Tout autour de la place se situent les arcades (6,50 mètres de large) surmontées par des maisons. Au centre, se dresse le beffroi entouré de la halle couverte. Des rues se coupant à angle droit entourent la place centrale.

  carterevel  

 

Les dimensions des maisons étaient fixées à 5 brasses et une raze de largeur sur 11 brasses et 3 razes de profondeur ce qui correspond à environ 8 mètres de façade sur 17 mètres de profon­deur.
La Bastide de Revel fut entourée de murailles et de fossés en 1355.
Il semblerait que la ville ait été prévue beaucoup plus grande. Son étendue a dû être limitée à cause des difficultés connues dès les premières années : problèmes financiers, peste de 1348 pendant laquelle Revel perdit plus de la moitié de sa population ... On s'aperçoit que les fortifications ont entraîné une rupture dans le quadrillage des rues et qu'elles délimitent donc la superficie de la bastide.
Quatre portes permettaient d'accéder à l'intérieur de l'enceinte fortifiée :
- la porte de Castres au nord,
- la porte de Soréze à l'est,
- la porte Notre-Dame au sud,
- la porte St Antoine à l'ouest.
Plus tard, le nombre de portes passera à huit.
Aux quatre entrées se trouvaient des « padouvencs » c'est-à-dire des terrains en friche qui servaient de dépaissance aux animaux domestiques.
Pour alimenter la nouvelle ville en eau, les consuls de Revel ont dû traiter avec l'Abbé de Soréze qui les autorisa à détourner une partie des eaux du Sor à partir du Pont Crouzet en creusant un canal qui irait jusqu'au Padouvenc de Soréze (actuel Moulin du Roy).
Ce canal alimenterait en eau les fossés de la ville. Six moulins banaux (4 à blé, 2 à foulon) furent construits sur cette dérivation du Sor peu après l'établissement de la bastide.
Deux moulins à foulon étaient situés entre le moulin du Roy et l'ancienne porte de Soréze. Quant aux quatre moulins à blé, ils se localisaient entre la porte de Soréze et l'emplacement réservé aujourd'hui aux Allées Charles De Gaulle. Comme le prévoyait la charte, LES_MOULINS appartenaient par moitié à la communauté et au roi.
Le 12 mai 1402, le roi Charles VI décida par lettres patentes de céder les six moulins en mauvais état contre une rente annuelle de 50 livres à Gaillart de Marient seigneur de Belloc (Vauré).

L'église Notre-Dame de Grâce

Conformément à la charte de fondation, les consuls de Revel firent construire en 1350 une église qui fut mise sous l'invocation de la Vierge sous le nom de Notre-Dame.
Au début, elle ne fut qu'une annexe de la paroisse de Vauré (diocèse de Lavaur). Mais après, les consuls obtinrent d'un légat du Pape à Avignon que Revel devienne une paroisse et que Vauré et Garrevaques y soient rattachés.
A l'origine, l'église était entourée d'un petit cimetière. Mais se révélant très vite insuffisant, un autre cimetière, ceint de murs, fut établi sur la route de Vaudreuille à l'emplacement de l'actuel cimetière.

L'église St Antoine

Le 4 septembre 1344, le Duc de Normandie, futur Jean le Bon et lieutenant du roi (son père) pour le Languedoc, accorda par lettres patentes, deux arpents de terre à l'intérieur de la ville aux commandeurs et chanoines de l'ordre de St Antoine du Viennois (appelé aussi St Antoine du T) pour y édifier une église, une maison et une commanderie de leur ordre.
L'église se trouvait à l'extrémité de la rue St Antoine (actuel­lement Marius Audouy) près de la petite place du Patty. En 1576, elle fut démolie par les protestants.

Le couvent des dominicains

Sur la demande de son frère, le Duc d'Anjou, le roi de France, Charles V fit don, par lettres patentes datées de septembre 1377, de deux arpents de terres situés dans la bastide pour y fonder un couvent de frères prêcheurs de l'ordre de St Dominique. Ce couvent, fondé sous l'invocation de St Thomas d'Aquin, fut installé sur le côté est de la place centrale qui s'appela très longtemps la galerie des moines.
La charte de fondation du couvent figure dans un manuscrit conservé aux archives du monastère de Prouille.
Le couvent s'étendait, à l'est, jusqu'au chemin de ronde des fortifications de la ville. Il comportait un cloître et une église qui possédait quatre chapelles latérales. Il y avait aussi un petit cimetière où étaient inhumés les membres de la famille de Marient, seigneurs de Belloc et bienfaiteurs du couvent. On pénétrait dans le couvent par deux entrées dont celle de l'église qui donnait sur la place centrale.
Le couvent et son église furent détruits par les Huguenots en 1577.

Le four de potier

En 1976-77, une grande quantité de tessons de poterie médiévale fut découverte lors de travaux effectués dans la cour d'une maison. Les recherches ont permis de ramasser de nombreux ratés de cuisson et de tessons déformés, de morceaux d'argile cuite informes, le tout mêlé à une terre charbonneuse.
Il semblerait qu'il existait là un dépotoir de four de potier médiéval implanté boulevard Gambetta, à l'emplacement des anciennes fortifications, en bordure d'un fossé rempli d'eau.
Les tessons de poteries semblent dater de la deuxième moitié du XVIéme siècle.

La Tour seigneuriale

C'est à l'époque de la fondation de Revel que Guillaume de Flottes aurait fait construire cette tour située encore aujourd'hui dans l'établissement de Monsieur Franc. Elle est composée de deux salles communes au 1er et au 2e étage possédant chacune d'elle une grande cheminée. Tout à fait en haut de la tour, il existe une petite pièce qui devait servir de guet.

Le Territoire communal

Le château de Mont Revel

Cité dès le XIIème siècle, le château de Mont Revel se serait situé au sud du lac de St Férréol sur l'emplacement de l'actuelle propriété de l'Encastre (toponyme révélateur).
Au mois d'août 1174, Roger Trencavel, vicomte de Carcassonne et de Béziers accorda à deux de ses vassaux, Isarn Jourdain, et Bernard de Saissac, une colline pour y construire un château du nom de Mont Revel.
En 1903, lors de la construction de la demeure actuelle, les ouvriers ont découvert de vieilles fondations qui pourraient être celles de l'ancien château de Mont-Revel. Malheureusement, les prospections n'ont pas été poursuivies et on ne peut donc pas en savoir davantage.
A 700 mètres environ de l'Encastre existait la petite seigneurie de Boscau, citée dès le XIIIème siècle et un petit prieuré élevé sous le vocable St Georges. Ce dernier dépendait de l'Abbaye de St ­Papoul et devait assurer le service religieux de Mont Revel.
Tout près, il existait au XIXème siècle, un champ encore appelé « le cémentère » (cimetière). Ce toponyme marquerait sans aucun doute, l'emplacement d'un lieu de sépultures. On peut supposer que le château, la seigneurie et le prieuré formaient une petite paroisse.
Selon Vic et Vaissette, auteurs de l'histoire générale du Lan­guedoc, le château de Mont Revel aurait donné son nom à la future bastide.

 

Le lieu-dit Lamitatmens

Face à la ferme Lamitatmens, située au sud de Revel sur les premières hauteurs de la Montagne Noire, le labour d'un champ a mis à jour un gisement comprenant une brique en quart de cercle, des morceaux de tegulae, une anse et un culot d'amphore de type vinaire. La céramique commune livre encore des tessons à pâte légèrement rosée, des éléments de sigillée unie et décorée, un fragment de meule (probablement un catillus) qui possède un trou de fixation pour le manche.
Situées sur un léger bombement, ces découvertes occupent une étendue de 25 mètres nord-est sud-ouest et de 20 mètres nord­ouest sud-est.

L'église St Pierre de Calvayrac

Située à deux kilomètres à l'ouest de Revel, l'église de St Pierre de Calvayrac est citée dans la lettre du Pape Jean XXII qui fixa les limites du diocèse de Lavaur en 1318.
En 1375, elle figure dans le relevé des comptes de la décime toujours dans le même diocèse.
Bâtie sur un petit promontoire, cette église présente un plan à nef unique. Elle possède un petit clocher mur.
Entouré de son cimetière ceint de murs, l'édifice est actuellement en très mauvais état.
Le vocable St Pierre et la présence d'un toponyme en AC permettent d'accorder à cette église une certaine ancienneté.

La verrerie de St Ferréol

En octobre 1981, des archéologues revélois ont effectué une prospection au sol qui a permis de découvrir les traces d'une occupation médiévale. Ils ont recueilli des morceaux de creuset, du verre fondu et des fragments de verre soufflé.
Ces découvertes sont des vestiges de la verrerie établie au XVème siècle par Jean de Robert à St Ferréol près de l'Encastre. Cette verrerie est citée dans les textes du XVIIème siècle concernant la construction du lac de St Ferréol par Paul Riquet.

La chapelle Notre-Dame de la Fraïse

Cette petite chapelle, aujourd'hui disparue, s'élevait à l'intérieur du cimetière actuel. Il ne reste aucune trace de cet édifice. Elle avait été construite quelques temps après la fondation de la bastide.

La chapelle St Roch

Bâtie en 1377, la chapelle St-Roch se dressait sur la route de St Ferréol au point le plus élevé. Cet emplacement est encore appelé St Roch et il est marqué par une croix. En 1480, les consuls de Revel firent don aux frères prêcheurs de quelques sétérés de terres au milieu desquelles était située la chapelle St Roch. Cette dernière aurait été détruite pendant la Révolution Française.

 

La chapelle St-Ferréol

La tradition orale rapporte l'existence d'un lieu de culte dédié à St-Ferréol, vocable très ancien dont le culte s'est répandu dès IVème siècle. Le Frère Géry, auteur de la monographie de Revel, affirme que cette chapelle dédiée à St Ferréol a existé à l'empla­cement qu'occupait au XIXème la métairie Puydis près de l'actuel bassin qui a hérité du nom de St Ferréol.
Ce lieu de culte aurait disparu très tôt car nous n'en avons retrouvé aucune mention écrite.

 

Procès verbal de délimitation et bornage entre la forêt royale de Vaure et les bois appartenant à la ville de Revel en décembre 1359.

« Au nom de Dieu amen : sachent tous présents et à venir, que l'an de l'incarnation du seigneur 1359, et le 19 décembre 1359, régnant le seigneur Jean, par la grâce de Dieu, roi des français, Jean de Paulin, Jean Fabre, consuls de Revel, sénéchaussée de Toulouse pour eux et à la place et au nom des autres consuls, et de toute l'université et des particuliers du dit lieu, exhibèrent et présentèrent dans Revel en présence du notaire plus bas nommé, à noble homme Guilhaume de Rupé, Damoiseau, maître des eaux et forêts royales des sénéchaussées de Toulouse Albigeois et Bigorre, certaines lettres patentes écrites sur parchemin, scellées du sceau en cire rouge, émanées du seigneur Jean, comte de Poitou, fils du prince Roi de France et de son lieutenant dans les parties d'Occitanie de la teneur suivante : Jean, fils du Roi de France, et son lieutenant dans les parties d'Occitanie, au-delà des rives de la Dordogne, comte de Poitou, au maître des eaux et forêts royales des sénéchaussées de Toulouse de Bigorre, ou à son lieutenant salut : comme à cause de la construction et population de la bastide royale de Revel, judicature du Lauragais, les consuls et habitants de ladite bastide repré­sentent par écrit, qu'ils n'ont aucune confrontation ou dé!imitation dans les forêts de Baure et Dreuilhe, parce que lesdites confrontations sont dépourvues de bornes, et lesdites forêts tendent de jour en jour à se confondre tant dans la portion du seigneur notre père, que dans celle des susdits consuls, à cause de la croissance des arbres, ou de la naissance des jeunes plantes, d'où pourront comme ils l'affirment en résulter de grands préjudices pour le seigneur notre père, et pour eux-mêmes. C'est pourquoi désire pouvoir aux intérêts du seigneur et desdits consuls, et éviter lesdits doutes, nous vous mandons et ordonnons de faire placer et dresser aux dites limites et confrontations les signes et les bornes tels qu'à cause de la croissance desdits arbres ou de leur rejeton, la portion tant du seigneur notre père, que des susdits consuls, soit à l'avenir divisée, et ne puisse plus être méconnue, et qu'à ce sujet ne puissent surgir procès, empêchements ou doutes ; voulons que par tous les sujets dudit seigneur père vous soit obéi et porté attention.
Donné à Toulouse le 24 juillet 1359.
« Lesquelles lettres présentées et exhibées au seigneur maître par lesdits consuls, ceux-ci demandèrent et requirent l'exécution complète de leur contenance, offrant de faire foi au plus tôt des titres d'achat des  parties de ladite forêt. Et ledit maître, les ayant vues, lues et parcourues en notre présence, après les avoir reçues avec honneur et révérence, dit qu'il était prêt à faire et accomplir le contenu et voulant procéder à cet effet selon la teneur de la commission et visiter et examiner par lui-même les confrontations de ladite forêt, ou les autres objets retenus dans lesdites lettres et ordonne que le procureur du Roi de la judicature de Lauragais ainsi que les forestiers et gardes de ladite forêt de Baure fussent cité et comparussent devant lui le 20 dudit mois décembre, dans ladite forêt pour pouvoir faire la visite et l'inspection des délimitations de ladite forêt, demandées par les susdits consuls, et procéder, ainsi qu'il serait raisonnable, au bornage entre lesdits consuls et l'université dudit lieu, de leur dite forêt, et de faire ladite citation dans le courant du jour. Auquel jour 20 du susdit mois, comparurent à l'extrémité de la forêt royale de Baure, au lieu appelé Pech Bélier, devant le nommé homme Guillaume de Rupé, maître des eaux et forêts et du susdit commissaire Jean de Paulin, Jean Fabre, Jean Carrière et maître Pierre de Saint Ybéri, consuls de Revel, pour eux et à la place, et au nom de toute l'université et des particuliers habitants dudit lieu, comparurent aussi au même endroit ledit Géraud de Revel, substitué comme procureur du roi par le discret homme le procureur du Roi de la judicature du Lauragais ; Guillaume Sernel lieutenant de Bertrand de Blanchac et garde de la forêt de Baure, faisant foi de sa lieutanie par certaines lettres patentes scellées, comme il apparaissait assez par la forme du sceau dudit châtelain, ceux­ci en présence du seigneur et du substitut, ayant autorité royale, montrèrent certaines pierres dressées de longtemps sur le bord de ladite forêt de Baure, au lieu appelé Pech des Béliers, du côté de la partie de Vaudreuille en laquelle placée en signe de borne fait la division entre la forêt de Baure et le bois appelé Druilhenc, lesdits consuls, universités et particuliers de Revel, et de là, en suivant le bord de ladite forêt royale jusqu'au chemin public par lequel on va de Revel à Vaudreuille, et de là suivent le bord de ladite grande forêt et le bois appelé Dreuilhenc, et de ladite pierre, tournant un peu vers le Cers, jusqu'à une autre place entre ladite grande forêt, et ledit bois, et de là tournant vers Cers les bords de la grande forêt dite royale jusqu'aux arpents acquis depuis quelques temps du Roi, notre seigneur, par les consuls et particuliers dudit lieu de Revel, jusqu'à une certaine courbe qui est au dessus du ruisseau, qui de la partie haute de la forêt, coule vers le midi et de là du côté du nord suivant les bords de ladite forêt jusqu'à la tête du taillis qui est ... de ladite forêt royale, jadis exploitée par Guillaume Pierre de Dreuilhe, et du bout dudit taillis, jusqu'à l'autre extrémité de ce même taillis. Les surnommés disant et affirmant que tout ce qui a été vu et parcouru par eux, dans le circuit de ladite forêt royale de Bauré, tant de Cers, au nord et au levant, et a été acquis au Roi de France par les consuls université et particuliers, de la ville de Revel qui ont tenu et tiennent ces bois paisiblement et tranquillement moyennant certaines obligations en ser­vices annuels. Il sera donc expédient et utile au Roi notre seigneur de placer et dresser entre la forêt royale de Baure et les bois desdits consuls et particuliers, des signes au moyen desquels on éviterait à l'avenir qu'il n'y eut de fraude ou usurpation de ladite forêt royale de la part des consuls, de l'université et des particuliers de Revel ou de leurs succes­seurs. Après quoi lesdits consuls requirent ledit seigneur des pierres élevées sur terre en signe de bornes, de telle sorte qu'à cause de l'accroissement des arbres dudit lieu, ne puissent plus être confondues. Et ledit maître commissaire ayant entendu, et compris ladite requête voulant délibérer sur les objets requis et demandés, il assigna lesdits consuls et procureur du Roi, au lendemain, 21 du mois de décembre, à la troisième heure à l'effet de décider et d'ordonner sur cet objet. Auquel dit jour comparurent devant noble homme Guillaume de Rupé, maître Pierre de Saint Ybéri, Jean de Paulin, Jean Fabre, Gérault de Revel, substitué comme procureur au roi.
Ayant égard aux réquisitions desdits consuls et substitut du procureur du Roi, par lesquelles il paraît constant que lesdites délimitations et bornages peuvent et doivent se faire et qu'il ne peut en résulter aucun préjudice, lésion ou dommage, pour le roi notre seigneur, si lesdits bois étaient délimités et bornés avec ladite forêt royale de Bauré, au moyen des signes élevés ledit seigneur maître, ordonna que ladite délimitation et bornage fussent faits dans les lieux par les visites le jour d'hier, entre lesdits bois et ladite forêt royale de Bauré, et ce au moyen de pierres, dressées s'élevant au-dessus de terre, de manière que ce bornage soit perpétuellement apparent, et qu'il ne puisse à l'avenir se commettre aucune usurpation de la forêt royale. Et ledit maître voulant procéder lui­même la délimitation se transporta en personne en compagnie du notaire et des témoins à l'extrémité de ladite forêt royale et du bois appelé Dreuilhenc, appartenant auxdits consuls vers la partie de Vaudreuille, au lieu dit Pech dels Beliers, et il dressa ou fit dresser entre ladite grande forêt royale et les bois desdits consuls, une pierre en guise de borne nouvelle, et de là, suivant les bords de la grande forêt jusqu'aux arpents concédés au lieu dit de Revel, en acquis par l'université dudit lieu, et jusqu'à certaines courbes au-dessus du ruisseau qui coule de la partie haute de la forêt, il plaça ainsi ou fut placer à son choix, ou de l'avis des autres assistants 16 pierres dressées en guise de bornes, et continuant à suivre les bords de ladite forêt royale, il en plaça 2 du côté de Cers, 3 du côté du nord, et 6 du côté du levant jusqu'au ruisseau d'Audaut.
En présence et témoignage du maître Raymond Lomission, Philippe de Mauvoisin, procureur général du Roi de toute la langue d'oc, d'Adhémar de Châteauneuf, Guillaume Siredi, Géraud de Revel, maître Pons Pélissier, Étienne Locatin, Pons Camas, Guillaume Sernole, Pierre Castaniers, Ar­naud Saucati, et de plusieurs autres digues de foi et de moi Jacques, notaire qui ai assisté à tout ce que dessus avec ledit maître des eaux et forêts royales, et les témoins et ai reçu les notes du présent instrument, et avec le secours desdites notes en forme publique, l'ai rédigé et l'ai signé en foi de tout ce que dessus ».

SOMMAIRE

Couffinal

 

Le territoire de Couffinal se situe sur les confins nord du département de la Haute-Garonne, et pour ainsi dire, enclavé dans celui du Tarn. Il se trouve au nord de Revel en bordure de la route de Castres. Le terroir de Couffinal se localise dans un paysage de plaine au centre de laquelle s'étend, d'est en ouest, un petit vallon.
Avec 830 hectares, son étendue est très vaste.
A ce jour, Couffinal constitue une section de Revel.

Le terroir

En 1342, Couffinal est annexé dans le Consulat de Revel. Avant cette date, l'histoire communale reste confuse car nous ne possédons aucune source écrite.
Un document écrit au XVIIème siècle nous apprend qu'en 1408, le terroir de Couffinal était divisé en co-seigneuries.
Il y avait le seigneur de Beauregard, le seigneur de Lasserre, celui d'en Geysse, celui des Crozes et enfin celui de Las Cazes.
Le territoire communal était plus étendu qu'aujourd'hui puisque le château de Las Cazes et le domaine d'En Geysse se trouvent actuellement dans le Tarn.

La paroisse disparue Saint-André de Couffinal

Le village primitif de Couffinal ne se trouvait pas à l'emplacement actuel mais un peu plus au nord, près du lieu-dit le Fort.
Appelé Saint André de Couffinal, il était constitué d'une église entourée de son cimetière. Tout près, il existait la demeure seigneuriale.
L'église paroissiale, dédiée à Saint-André, est citée pour la première fois dans la bulle d'érection de l'évêché de Lavaur en 1318.
 Quelques années plus tard, en 1385, elle figure dans le compte de la décime levée dans le diocèse de Lavaur. L'année suivante, elle apparait dans un règlement entre le monastère de Soréze et diverses paroisses dont Revel et Vauré.
En 1724, le seigneur de Beauregard cite l'église Saint André de Couffinal dans un dénombrement de ses terres.
Le toponyme le Fort nous permet d'affirmer que le village Saint André de Couffinal devait être fortifié.

 

Le hameau d'En Bouyé

Sur le plan cadastral napoléonien de 1831, apparait un petit centre de peuplement situé au nord-est du village actuel de Couffinal et appelé : le Hameau d'En Bouyé.
Il est constitué de l'église entourée de son cimetière et de quelques habitations. Sur un autre plan cadastral de 1879, l'église a disparu.
Le lieu-dit En Bouyé ne figure plus sur la carte IGN 2244 est de Revel.
Il semblerait que ce hameau fut annexé par le village actuel de Couffinal qui ne fut construit qu'en 1770. Sur le plan cadastral, il apparait sous la forme d'un lotissement de maisons, accolées les unes aux autres. L'église actuelle ne fut bâtie qu'en 1866 sous le vocable Saint-Martin.
Un plan datant de 1879 que l'on peut consulter aux archives municipales de Revel montre que l'église figurant sur le plan cadastral de 1831 a disparu.
La légende précise que cette église a été démolie sans toutefois préciser la date.

Le territoire communal

 

Le chemin romain

La tradition orale veut qu'un chemin, situé sur le territoire de Couffinal soit encore, à ce jour, appelé le chemin romain.
Ce chemin figure sur le tracé de la voie antique signalée par Georges Baccrabère. Il suit un trajet qui va de la métairie appelée le Ric jusqu'au château de Beauregard.

Le château de Beauregard

Le château de Beauregard apparait pour la première fois en I427. Il appartenait alors à Monsieur de David, seigneur de Beauregard.
Le 26 juin 1598, il est cité dans un acte de vente. Le propriétaire du lieu vend le château entouré de fossés et une métairie allodiale.
Au pied du château coule un ruisseau l'Aygo Pesado. Dans le sable extrait de ce cours d'eau, tout près du pont joignant le château à la ferme de Caoulissou, le propriétaire sortit une dizaine de pièces en bronze datant du Bas-Empire.
Il y avait :
- 2 Antonianius Dioclétien (284-305)
- 1 Follis Constantius I (305-306)
- 1 cuivre Antonianius Claudicus II Cohicus (268-270)
- 1 cuivre Follis Constantinus I Le Grand (307-337)
- 1 cuivre Centinionalis Constantius II (337-361)
- 1 Crispus (317-328)
- 1 Constantius I
- 1 Billon tétradrachme Quintillus (270)
- 1 cuivre Licinius I(308-324) et une autre monnaie illisible.

Aucun sondage n'a été effectué dans le ruisseau, ni dans la plaine qui s'étend au pied du château. On sait seulement qu'une voie romaine passe à 250 mètres au sud-est et que le chemin dit romain traverse les terres du château.
Des recherches plus approfondies s'imposent pour en savoir davantage.

Lieu-dit Les Pugets

Au nord du village de Couffinal, dans la partie la plus enclavée dans le département du Tarn, Michel Passelac a effectué des photos aériennes qui révèlent la trace d'un enclos circulaire. A l'intérieur du parcellaire arrondi apparaissent des fossés. Cette découverte semble indiquer la présence d'un cimetière fermé, entouré de fossés. On peut supposer qu'une église se dressait près du lieu de sépultures.
Les prospections de surface ont permis de découvrir un four de potier situé dans un champ face à celui dans lequel ont été découvertes les traces de l'enclos. Près du four gisaient des tessons de poteries grises et de tuiles médiévales.

  couffinal1728  
 
Reproduction du plan de couffinal en 1728 d'après les archives du
seigneur Antoine Jean

 

L'église Saint-Hilaire

Un registre de la paroisse datant du XVIIème siècle signale que les enterrements avaient lieu dans le cimetière de l'église Saint-Hilaire, située en bordure du chemin qui va des Pugets à la route de Castres. D'après l'auteur du manuscrit, cette église était beaucoup plus ancienne que l'église Saint-André.

Le château des Crozes

Situé au nord-ouest des Pugets, le château des Crozes existait encore au début du XVème siècle. D'après un registre de la paroisse, il possédait une chapelle castrale. Bien que ce château ait aujourd'hui disparu, il existe toujours le petit hameau des Crozes.

SOMMAIRE

Dreuilhe

Dreuilhe est situé dans la plaine au sud ouest de Revel. Localisé à la croisée de plusieurs chemins, le village de Dreuilhe constitue une ancienne paroisse.
Etymologie : le mot gaulois désignant le chêne (Drull) a survécu dans le langage du sud-ouest et a formé des noms de lieux tel Dreuilhe (Drulhe), autrefois orthographié Druilhe.

La paroisse

Dreuilhe apparaît pour la première fois dans un acte écrit et daté de 1093 par lequel Géraud et Aimery de Roquefort s'enga­geaient à restituer à l'Abbaye de Soréze, les dîmes de l'église St Saturnin de Dreuilhe.
En 1132, Pierre de la Plaiode, seigneur de Dreuilhe, donne à Arnald, Abbé de Soréze, et aux moines de ce couvent, tout ce qu'il avait auprès de l'église St Saturnin.
En 1226, Dreuilhe faisait partie des terres que Raymond VII donna au Comte de Foix. A cette époque, le village de Dreuilhe possédait des consuls. Deux de ces consuls prêteront serment de fidélité au Roi de France lors du Saisimentum Comitatus Tholosani en 1271. Le 20 mai 1275, Bernard Guillaume vend au sénéchal Eustache de Beaumarchais, 90 arpents de terres dans la forêt de Dreuilhe.
Jusqu'au XIVème siècle, Dreuilhe dépendait administrativement de St-Félix.
A la fondation de Revel, le village est annexé dans le nouveau consulat et restera jusqu'à nos jours une section de Revel. Dès lors, des affrontements naissent entre les consuls de Revel et les habitants de Dreuilhe.
 En 1410, les habitants de Dreuilhe refusent de participer aux charges de la communauté de Revel prétextant que leur village entretenait à ses frais les fortifications dont il était entouré, ainsi que les chemins et les ponts de leur paroisse. En 1414, ils obtinrent des lettres patentes du Roi Charles VI qui les exemptaient de contribuer aux charges de la nouvelle bastide.
Les habitants de Revel s'y opposèrent s'appuyant sur le fait que les conventions passées à la fondation entre le sénéchal de Toulouse et les habitants de Revel, mettaient à la charge de tout le consulat, y compris Dreuilhe, les dépenses de la nouvelle ville.
Les consuls de Revel firent opposition aux lettres patentes devant le sénéchal de Toulouse qui donna gain de cause aux revélois en condamnant les habitants de Dreuilhe à respecter les anciennes obligations.

Le village

Le village de Dreuilhe trouve son origine autour de l'église St Saturnin. Le plan cadastral de 1831 dessine une structure arrondie qui marque la trace des anciens fossés.
Dreuilhe était un village fortifié et entouré de fossés remplis d'eau. Sise au centre de l'enceinte, l'église St Saturnin est entourée de maisons accolées les unes aux autres. Au Moyen-âge, cette église devait être située près de son cimetière. Cet ensemble constituait un village ecclésial.
Dès le XIème siècle, l'église St Saturnin de Dreuilhe était une église paroissiale puisqu'on y levait des dîmes. Par la suite, elle est citée en 1318 lorsque le pape Jean XXII crée le diocèse de St Papoul auquel elle fût rattachée. En 1370, elle figure dans le compte de procuration et en 1385 dans le compte de la levée d'une décime dans le diocèse de St Papoul.
D'après un compte de décime daté de 1516, c'est l'abbé de Soréze qui jouissait des bénéfices de St Saturnin de Dreuilhe.
Sa situation au carrefour de plusieurs chemins et son vocable permettent de lui accorder une certaine ancienneté.
En 1973, la société de recherches spéléo-archéologiques du Revélois et du Sorézois entreprend une fouille commencée à l'ouest de l'église du village (parcelle 199, section H du plan cadastral de Revel). Ces recherches ont permis de mettre à jour une batterie de silos à grains creusés dans les grés. Ces fossés contenaient des remplissages, par lits superposés, de squelettes d'animaux, de tuiles brisées, de tessons de céramique, plus rarement de verre et de charbon de bois. La présence de céramique rouge, de vernis brun-verdatre, de cordon imprimé à la roulette surtout, situent ce lot après 1300. Mais le fait que ces éléments soient infiniment minoritaires (95 % des tessons restant à cuisson réduc­trice) le situe avant 1350.

 

Le territoire communal

  Dreuilhe  
 
Extrait du plan cadastral de Revel 1831
 

 

Le lieu-dit Pech de Maffre

Les prospections de surface, effectuées au début des années 1970, par la Société de Recherches Spéléo-archéologiques du Révélois et du Sorézois, ont permis de mettre à jour des fragments d'amphores et de tegulae. Ces témoins d'une occupation gallo-romaine ont été trouvés sur une vaste étendue limitée à l'est par un ancien chemin dont le tracé est difficile à suivre.

Le lieu-dit la Forêt (autrefois la Fourest)

Au cours de plusieurs labours, le propriétaire du champ a ramassé des fragments d'amphores et de tégulae.

Lieu-dit En Thuries

Sur la rive gauche du Laudot, au lieu-dit En Thuries, des prospections de surface ont mis à jour la trace d'un habitat gallo­romain.

Le château de Moncausson

Situé à deux kilomètres à l'ouest du village de Dreuilhe au bas de la pente sud-ouest d'une colline, le château de Moncausson aurait été construit en 1411.
Sur le plan cadastral de 1831, le château apparait avec deux tours carrées sur son côté est. Reconstruit en 1950, l'édifice ne présente plus aucun intérêt archéologique du moins en ce qui concerne la période étudiée.

 

Transaction entre les habitants de la paroisse de Dreuilhe et la communauté
de Revel  Décembre 1426

« Charles, par la grâce de Dieu, Roi des Français à tous ceux que le présentes lettres verront salut :
Comme les habitants de Dreuilhe en la sénéchaussée de Toulouse, disant en autre chose que le susdit lieu, est à son entour ceint de grande fortifications et murailles, et que les habitants qu'y sont en nombre compétant ou accoutumé de préparer en y contribuant par subsides, ~ où ils ont eu en temps de guerre un refuge pour résister à nos ennemi qu'ils ont soutenu et réparé les dites fortifications à leurs dépens, et ont fait garde de nuit et de jour. Non obstant, les consuls de Revel, que sous cette couleur le lieu de Dreuilhe est de leur consulat, et que quelques habitants de Dreuilhe sont dans quelques unes de leurs causes criminelle soumis aux mêmes consuls de Revel, et encore de ce, le lieu de Dreuille est éloigné d'une demie lieu de Revel ont essayé de contraindre les dits habitants de Dreuilhe à faire garde de jour et de nuit au lieu-dit de Revel et sur ce les consuls de Revel prétendaient avoir certaines conventions faites jadis entre les habitants des susdits lieux... Et cela parce que le Iieu de Revel était une bastide construite depuis peu de temps où se trouvait encore peu d'habitants, et alors pour les secourir certains pactes avaient été faits entre les prédécesseurs des consuls et ceux les dits habitants. Mais au temps présent, les susnommés de Revel, n'ont aucune raison d'avoir besoin de ceux de Dreuilhe, bien au contraire ceux-ci auraient besoin de secours de ceux de Revel. Car ce lieu de Revel avait 300 habitants, et dans le lieu de Dreuilhe il ne s'en trouvent que 26 qui sont nécessaires pour la garde des fortifications du dit-lieu. Et pour charger encore les habitants de Dreuilhe, ceux de Revel s'efforcent de Ies contraindre à contribuer aux tailles imposées par ceux de Revel, pour poursuite de leurs litiges, et quoique ceux de Dreuilhe soient tenus de réparer à leurs propres dépens, les chemins, les fossés, ponts et autre fortifications et de contribuer en même temps pour nos aides et subside et s'il leur arrivait de contribuer dans le même lieu de Revel, il s'ensuivrait qu'il auraient à payer doublement pour la même chose et ils auraient à garder les fortifications de Revel et de Dreuilhe. A cet effet ceux de Dreuilhe auraient obtenu de Sa Majesté notre père, dont l'âme repose en paix, certaines lettres du mois de d'août 1412, adressées à notre sénéchal de Toulouse. Le dit sénéchal ou son lieutenant aurait prononcé par la sentence que les dites lettres royales, impétrées par ceux de Dreuilhe, ne devaient être exécutées dans les charges dont il est question au procès si ce n'est dans les points à déclarer plus bas :
Que ceux de Dreuilhe devaient exemptés de toutes réparations à faire à l'avenir de l'église paroissiale de Revel, dont la teneur de la sentence les décharge, et aurait ordonné tous les ans, lorsque l'élection des consuls de Revel aurait lieu, il en serait choisi un parmi les habitants de Dreuilhe, selon la manière anciennement observée, et aurait ordonné que dès le moment avant, lorsqu'il aurait lieu d'imposer des tailles au dit lieu de Revel, quelques-uns des habitants de Dreuilhe seraient appelés tant à l'imposition qu'à la répartition des tailles. Condamnant ceux de Dreuilhe dans tous les autres points, qui étaient le sujet de disputes à savoir : à tenir et à observer les pactes faits entre les parties suivant leurs obligations ; coutumes et observances qui auraient été longtemps observées avant les discussions dont il est fait mention au dit procès. Il aurait été par les deux parties appelées devant nous en notre cour de parlement, de la dite sentence, en tant qu'elle aurait été portée contre chacune d'elles. Cependant les dites parties se seraient accordées entre elles sur les dits débats du procès, et afin d'établir entre elles la bonne paix, elles auraient fait certains accords portés dans certain instrument public reçu par maître Antoine Huga et signé et approuvé par maître Jean Montdesin notre procureur de la sénéchaussée de Toulouse suivant l'acte public reçu par maître Hugues Cado. Que tous sachent comme il serait élevé certains procès, de questions et débats en la cour de puissant homme et seigneur le sénéchal de Toulouse et d'Albigeois, entre les habitants de Dreuilhe d'une part et les consuls et habitants de Revel d'autre part, de ce que les habitants de Dreuilhe avaient obtenus certaines lettres du Roi portant que les dits habitants de Dreuilhe avaient à réparer et entretenir en état certaines fortifications à leurs frais et dépens, et à les garder de jour et de nuit. Et que les consuls de Revel sous le fait que le dit lieu de Dreuilhe était de leur consulat, et que ses habitants leur étaient soumis pour leurs causes civiles et criminelles que le dit lieu de Dreuilhe est rapproché de Revel d'une demie lieu, forçaient ceux de Dreuilhe à faire le gué de jour et de nuit au dit lieu de Revel. L'emplacement où se commettaient plusieurs vols, homicides, attentats contre les personnes et autres crimes. Que les lieux de Bauré, Dreuilhe et Vaudreuille s'accordèrent entre eux pour y construire la bastide royale appelée Revel. Ce que ces trois lieux s'uniraient en un seul, et l'on y ferait une bastide royale qui pourrait être peuplée tant par les trois consulats que par les habitants de ces trois lieux ou par d'autres individus qui viendraient s'y établir, et que le seigneur notre roi la doterait de certains privilèges. En conséquence, les habitants des trois lieux-dits s'obligèrent sous serment, à garder la dite bastide de jour et de nuit, à contribuer à toutes ses tailles ainsi qu'à la construction de la clôture, et enfin à en supporter perpétuellement toutes les charges. Et en considération de ce, les habitants des trois lieux réunis feraient leur consulat dans la ville de Revel. C'est pourquoi les habitants des dits-lieux traitèrent, s'accordèrent avec le sénéchal et autres officiers royaux que la ville de Revel serait construite dans la dite forêt. Et que c'est donc à l'instigation des habitants de Bauré, Dreuilhe, et Vaudreuille que la dite bastide de Revel fut construite. Il fut créé un nouveau consulat au dit lieu de Revel régi par 4 ou 6 consuls pris parmi les habitants du dit-consulat. Depuis le temps de la construction de la dite bastide, il n'était pour mémoire que les habitants des trois lieux avaient tenu et gardé inviolable leurs promesses, en contribuant à toutes les taille royales et autres charges du dit lieu de Revel. Nous juge mage, après avoir considéré avec soin les lettres royales produites dans cette cause par les habitants de Dreuilhe, ainsi que la terreur de la procédure faite sur l'avantage ou désavantage en résultant pour le roi ou pour autrui, ayant égard aux mérites de la présente cause après mûre délibération du conseil des gens instruits nous avons ordonné et prononcé définitivement que les dites lettres royales impétrées par ceux de Dreuilhe ne devaient point être au dit procès, nous voulons, en exécution des dites lettres que ceux de Dreuilhe soient exempt et préservés des réparations à faire à l'église paroissiale de Revel. Voulons que chaque année soit pris un parmi les habitants de Dreuilhe pour être parmi les consuls de Revel, condamnons ceux de Dreuilhe à tous les autres points qui ont fait le sujet de discussion entre les deux parties... Fait au lieu de Dreuilhe, le 21° jour de décembre de l'an du seigneur 1426 ».

Saisimentum comitatus tholosani
20-24 décembre 1271

Les chevaliers, les nobles et les consuls des villes et des châteaux du Toulousain, groupés par bailles prêtent en présence de Florent de Varennes (envoyé du Roi de France), serment de fidélité au Roi Philippe III et s'engagent à défendre ses droits. Ils promettent aussi de lutter contre l'hérésie.
De juramento baronum et militum et nobilium et consulum villarum et castrorum diocesis Tholose.
Noverint universi quod barones et milites et nobiles et consules villarum et castrorum infra scriptorum, alü, anno Domini 1271, videlicet 13 calendas januarii, alü, eodem anno et 12 calendas januarii et 1 1 et 10 et 9 calendas januarii, apud Tholosam, coram domino Florentio de Varanis, milite, admiraldo domini regis, et magistro Guille/mo de Novavilla, cano­nico Carnotensi, clerico ejusdem domini regis, tenentibus in his partibus locum ejusdem domini regis, ad requisitionem ipsorum dominorum pro­miserunt, et, ad sancta Dei Evangelia elevatis manibus, predicti barones, milites, nobiles (2) et etiam consules villarum et castrorum infra scripto­rum, nomine ipsorum et illorum quorum sunt consules, juaverunt in manibus predicti domini Guillelmi de Novavilla quod serenissimum dominum Philippum, Dei gratia regem Francorum, et dominationem, et gentes suas, et jura et bona ipsius pro legali posse suo custodient, deffendent et salvabunt, et ei et successoribus suis regibus Francorum semper fideles erunt contra omnes homines qui possunt vivere vel mori, et quod etiam hereticam pravitatem ac ipsius fautores et deffensores vitabunt et extir pabunt juxta posse suum per totam terram suam, et dabunt operam quod (a) heretici vel tales hujusmodi fautores capiantur, et terra de talibus infidelibus expurgetur.

Liste des consuls de la baille de St-Félix : Guilhelmus Poncü et Guilhelmus de Besserüs, consules de Drulha (Dreuilhe), Petrus Deumarius et Ar de Monte Acuto, consules de Mont acuto
(Montégut), Berengarius Catalani, Petrus Tegula, Petrus Bernardi Costa, et Guilhelmus Faber, consules de Sancto Felice (St-Félix),
Raimundus Gauterü, Guillelmus Effengrini, consules de Bautio (Vaure ou Le Vaux), Guilhelmus de Burgo et Petrus de Guiseran, consules de Romench (Roumens), Ar Escafredi, Johannes Fortis, Stéphanus Fortis, consules de Sancti Juliani (St-Julia).

SOMMAIRE

Vauré

Le territoire de Vauré se situe dans la plaine au nord-ouest de Revel et constitue un terroir de plaine entièrement défrichée.
Dans tous les textes anciens, Vauré s'écrivait Bauré et se prononcé Baouré. C'est la prononciation en langue romane de la lettre V transformée en B.

Contexte historique

L'existence de Vauré est connue dès 1033 par un serment d'allégeance fait aux deux fils d'Aton II, vicomte d'Albi et de Nîmes, Bernard Ill et Frotaire, par Guillaume, fils d'Aladaïs, seigneur de St-Félix.
Le 1er décembre 1249, les consuls de Vauré prêtèrent serment à l'avènement d'Alfonse de Poitiers.
« Item consules des Vauro, Ponerius de Tantalo, Ademarus de Ponte Labirio, Petrus de Belaval et Wilelmus Clericus ».
En décembre 1271, deux de ces consuls représentaient le village de Vauré lors de la prestation de serment au roi de France. C'est à cette époque que Vauré et sa forêt passèrent dans le domaine royal.
Le 4 décembre 1322, Jean-Marc, juge mage de Toulouse, concéda certains privilèges aux consuls de Vauré et notamment, il réglementa en dehors de la juridiction, les prisons, les foires et les marchés. Jean de Trie, sénéchal de Toulouse, confirma, le 9 décembre 1322, les privilèges concédés en son nom. En juillet 1323. C’est le Roi de France Charles IV qui les certifia.

 

 Le village ecclésial

Le village de Vauré est situé sur la rive gauche du Sor. L'étude du plan cadastral napoléonien, qui dessine une structure ronde tout autour de l'église, nous apprend que Vauré était un village fortifié et entouré de fossés. A l'intérieur de l'enceinte, se dressait l'église entourée de son cimetière et de quelques habitations.

L'église St-Saturnin de Vauré est citée en 1318 dans une lettre de Jean XXII délimitant le diocèse de Lavaur. En 1385, elle apparaît dans le compte de la levée d'un décime.
Il est très difficile de décrire, même sommairement, l'église St Saturnin de Vauré puisqu'elle fut remplacée par une église présentant une architecture très moderne.
Une seconde église, construite sous l'invocation de la vierge Marie, aurait existé à Vauré. Elle avait pour vocable Ste-Marie entre-deux-eaux en raison de sa situation entre la rivière du Sor et la chaussée d'un moulin.

Le territoire communal

  Vaure  
  extrait du plan cadastral de Revel section Vauré 1831  

 

Le lieu-dit en Berni

Au lieu-dit en Berni situé dans la plaine au nord-est de Vauré, Monsieur de Martrin propriétaire du champ, a mis à jour un point à tegulae. Les prospections de surface ont permis de relever un peson de tisserand, des tessons de sigillée lisse, et des fragments d'amphore italique, (renseignement fourni par M. Calvet Jean-Paul, responsable du musée national de spéléo-archéologie de Revel).

L'église disparue St Sernin de Vauré

Une église, élevée sous l'invocation de St Sernin a existé sur le territoire de Vauré au lieu-dit St Sernin situé au nord du village. Lors d'une prospection de surface, nous avons relevé que cet emplacement était marqué par une croix.
Vers 1860, d'abondants ossements humains, trouvés à cet endroit, semblent indiquer la présence d'un cimetière attenant à l'église.
En 1975, des fouilles effectuées par la société de recherches spéléo-archéologiques du Révélois et du Sorézois confirment l'existence d'un cimetière autour de l'église St Sernin. Une fosse fut découverte tout près de l'emplacement supposé de l'église. Malheureusement, elle était vide. Les prospections de surface ont permis de découvrir des tessons de poteries médiévales localisées à environ 20 mètres à l'est de St-Sernin de Vauré. Une prospection plus approfondie a également livré des morceaux d'amphores, des tegulae et quelques fragments de sigillée. Ces vestiges nous apportent la preuve que l'église St Sernin et son cimetière se trouvaient implantés sur un habitat antique. La découverte de traces d'occupation gallo-romaine, puis de restes d'habitat du Haut Moyen Age (le vocable St Sernin, très répandu au Haut­ Moyen-âge en constitue une preuve) nous permet de conclure à une continuité dans l'occupation du sol de ce site.

Le prieuré bénédictin

Au XIIème siècle, les moines bénédictins de Soréze auraient installé un prieuré sur le territoire de Vauré. Cependant, nous n’en avons aucune mention écrite ni dans le Pouillé de la province ecclésias­tique de Toulouse, ni dans le cartulaire blanc de l'archevêché toulousain.

Le château de Belloc

Ce château se situe à environ 2,5 kms au nord-ouest du village de Vauré. Il est cité, pour la première fois dans les documents, le 28 juin 1238, date à laquelle son seigneur se reconnaît vassal du Comté de Toulouse, Raymond VII.
Le château actuel ne présente plus aucun aspect du bâtiment médiéval. Cependant, quelques traces de fossés, très broussailleux, apparaissent tout autour de l'habitat.

SOMMAIRE

Roumens

D'une superficie de 346 hectares, la commune de Roumens se localise au centre du canton de Revel. Les 3/4 du territoire s'étendent sur l'extrémité ouest de la plaine de Revel, le 1/4 restant sur le rebord de la cuesta de Saint-Félix de Lauragais.
La tradition orale prétend que ce lieu était autrefois recouvert de broussailles et de ronces (roumée en patois local) d'où le nom de Roumens qui est d'ailleurs un toponyme de défrichement.

Le terroir

Au début du XIIIème siècle, Roumens dépendait administrativement et religieusement de Saint-Félix de Caraman et faisait partie de la donation faite le 18 mai 1226 par Raymond VIII à Roger Bernard, Comte de Foix.
 Le 5 octobre 1242, Roumens, avec Saint ­Félix, redevient une possession du Comte de Toulouse. Dès 1249, le village devient un Consulat indépendant et possède deux consuls qui prêtèrent serment au roi de France en décembre 1271.
En mars 1320, le territoire de Roumens fut donné à Pierre Duèse.

Le village fortifié

Le village de Roumens est situé à un carrefour de chemins. Il se localise au pied d'un plateau dit de La Lande (toponyme de défrichement).
Un plan du village datant de 1789 dessine une structure arrondie autour de l'église. Cette parcelle est entourée de fossés, encore de nos jours, remplis d'eau. Un pont franchissait les fossés à l'ouest. L'église paroissiale, située au centre de l'enceinte, était entourée d'une série d'habitations.
 Dédiée à Saint-Jean-Baptiste, elle est mentionnée pour la première fois en 1317 ; date à laquelle, elle fut rattachée au diocèse de Toulouse.
 Pendant très longtemps, l'église Saint-Jean-Baptiste ne fut qu'une annexe de Saint-Félix et son seul décimateur en était le chapitre collégial. Orienté ouest est, l'édifice présente un plan à nef unique. Son clocher mur, très ancien, conserve quelques éléments primitifs. Le vocable Saint­ Jean-Baptiste constitue une preuve d'ancienneté.
Le noyau primitif du village de Roumens se situe donc autour de l'église et, sans doute, de son cimetière.
Il était fortifié et entouré de fossés. Des travaux effectués en décembre 1988, ont permis de découvrir, sur les bords des fossés, des restes d'ossements humains (qui prouvent l'existence d'un cimetière à l'intérieur de l'enceinte), ainsi que quelques tessons de poteries médiévales (J.P.  Calvet).
Dans un second temps, le village s'est ensuite développé hors de la structure arrondie. Des maisons, accolées les unes aux autres, s'alignent le long d'une rue principale située à l'est de la première enceinte villageoise.

Le territoire communal

Le territoire communal fut occupé bien avant le Moyen-âge. Des découvertes archéologiques nous permettent d'affirmer qu'un établissement gallo-romain existait au lieu-dit la Cruz del Rey (parcelles 852 à 864, section A du plan cadastral), situé au sud du village et sensiblement à l'ouest de la ferme Escande.
Au cours de labours, Monsieur Batigne a relevé des tuiles à rebords, des imbrices, du mortier rose et des cubes de mosaïques. Il a recueilli des fragments d'amphores, de la petite vaisselle commune avec des tessons de sigillée unie et décorée. Huit monnaies ont également été trouvées sur l'emplacement.
Toujours au même endroit, Monsieur Bonnafous a repéré, dans un fossé, un mur antique sur une longueur de 3,30 mètres. Il a découvert plusieurs fragments de sigillée de Montans, une fibule du type Aucissa, trois estampilles de potier dont une marquée Capito et une pièce de monnaie du Haut-Empire. Situé sur un petit mamelon orienté nord-ouest, ce site couvre une surface importante (110 m x 40 m).

SOMMAIRE

Saint Félix Lauragais

 

La commune de St Félix Lauragais se situe, dans sa majorité, sur la partie la plus haute du canton appelée La Cuesta de St Félix. Cependant une partie du territoire communal se localise dans la plaine de Revel.
D'une étendue très vaste, la commune de St Félix est née, sans doute, de la réunion de plusieurs paroisses. Elle est divisée en cinq sections cadastrales : St Félix, Cadenac, Graissens, La Jala­bertie et la Pastourie. Avant 1789, le consulat comprenait encore St Pierre des Aygats et Choples.
St Félix doit son nom à un saint d'origine espagnole martyrisé à Gérone sous la persécution de Dioclétien.
Dès le Haut Moyen-âge, son culte s'était répandu dans le Sud de la France et de nombreuses églises avaient été élevées en son honneur.

  STFELIX  

 

 La Seigneurie

Au XIème siècle, époque à laquelle apparaissent les premières mentions écrites du château de St Félix, la seigneurie était sous la domination des Trencavel.
C'est sous Aton II, vicomte d'Albi et de Nîmes qu'apparaît pour la première fois le nom du château de St Félix.
 Lorsqu'il meurt en 1030, ses deux fils, Frotaire, évêque de Nîmes et Bernard III, vicomte d'Albi et de Nîmes héritent de tous ses domaines dont le château de St Félix. En 1032, Guillaume de St Félix, seigneur des lieux, rend hommage à Bernard III (1).
Raymond Bernard succède à Bernard III. En 1118, son fils Bernard Aton IV laissa à ses enfants ses vastes domaines dont faisait partie St Félix.
Roger l'aîné des fils de Bernard Aton reçoit l'hommage des seigneurs de St Félix en 1139 et 1144.
 En 1150, Guillaume, seigneur de St Félix, intervient en compagnie de seigneurs voisins, auprès du comte de Barcelone pour que celui-ci cède la cité de Carcassonne à Raymond Trencavel.
Roger II succède à ce dernier et à cette époque, figure encore parmi ses terres, le château de St Félix.

(1) « De ista hora in antea non decebra Willelmus filius Aladaiz, Bernardum vicecomitem filium Widberganae, de illo castello de Vauro, nec de illo
castello de Sancto Felice, de illis fortesis quae hodie ibi surit ».

En 1167, Ramon de Carmaing aurait reçu la visite du prélat Nicétas dans l'enceinte de St Félix pour y organiser le premier concile cathare. Mais l'authenticité du document qui prouverait l'existence de ce rassemblement hérétique, est contestée car toute trace de celui-ci a disparu.
Au début du XIIIème siècle, Saint Félix eut à souffrir des troubles entrainés par l'hérésie cathare. En 1211, le château est assiégé et pris par Simon de Montfort.
Après la ruine des Trencavel, St Félix passa directement dans les mains des Comtes de Toulouse.
Le 18 mai 1226, Raymond, comte de Toulouse donne St Félix et toutes ses dépendances à Roger Bernard, comte de Foix. Il confirmera cette donation le 27 juin 1230 et en 1242.
Le 1er décembre 1249, les consuls de St Félix prêtèrent serment à l'avènement du comte Alfonse de Poitiers (2).
Le 4 octobre 1271, Arnaud de Corneillan, Pierre de la Plagnolle, Ports et Guillaume de Nogaret, consuls du village, prêtèrent serment au Roi de France. On les retrouve lors du deuxième serment (17 au 22 décembre 1271) appelé Saisimentum Comitatus Tholosani.
A la mort d'Alfonse de Poitiers en 1271, le château de Saint Félix passe donc dans le domaine royal.
La communauté de St Félix a toujours eu une vie municipale intense dont les principaux événements ont été fixés dans le Cartulaire Municipal appelé « Livre Noir ». Ce dernier a, aujour­d'hui, disparu.
C’est à partir du XIVème siècle que les Duéses font leur apparition dans l'histoire de St Félix. En mars 1320, Philippe V donna à Pierre Duese la seigneurie de St Félix avec Montégut, Roumens et quelques droits sur Dreuilhe. En 1322, Charles IV, roi de France, lui assigna mille livres de rente sur la seigneurie de St Félix. Les Duéses resteront seigneurs de St Félix jusqu'en 1427.
Cette année-là, le petit-fils d'Arnaud Duese épouse Isabeau de Foix. Cette alliance fit entrer la seigneurie dans la puissante maison des comtes de Foix jusqu'en 1593.

  1. Il y avait Adhémar Catalan. Pierre Del Teule, Bernard Navarre, Pierre Escudier. Raymond Gérauld et Guillaume Aguassa, bayle de Saint Félix.

A l'origine, le village de St Félix était un castrum. Construit au pied du château et entouré de fossés et de fortifications, ce village apparaît dans les textes dès le XIème siècle.
Saint Félix existait donc déjà sous forme de village avant d'être promu au rang de bastide. Ce n'est pas une bastide fondée à novo.
C'est sans doute au XIIème siècle que Saint Félix est passé du rang de castrum à celui de bastide. Le 26 mars 1245, Sicard Alaman, lieutenant de Raymond VII, comte de Toulouse, concéda une charte de coutumes et de privilèges aux habitants de St Félix. Cette charte était destinée à attirer les populations dans ce château frontière des domaines du comte de Toulouse.
Ecrite sur parchemin, cette charte a appartenu à un ancien propriétaire du château. Nous ne savons pas ce qu'elle est devenue.
Dès les premières années du XIVème siècle, St Félix avait déjà attiré dans ses murs une importante population puisque le Pape Jean XXII, en y fondant la collégiale, fait ressortir dans sa bulle le nombre élevé des habitants du village.

 La Paroisse

  trois moulin  
 
La butte aux trois moulins à Saint Félix de Lauragais
 

 

En 1317, le Pape Jean XXII créa les diocèses de Lavaur et de St Papoul et c'est à partir de cette date que le découpage ecclésiastique du Consulat de St Félix se révéla assez complexe.
Le consulat de St Félix s'étendait sur dix paroisses : outre la paroisse de St Félix, il y avait celle de la Jalabertie, de St Pierre de Calvayrac, de Graissens, de la Pastourie, de Choples, de St Pierre des Aygats, de Cadenac, de St Grapazy, de Roubignol et de St Germain.
Dans la plaine, Cadenac, prieuré de fondation très ancienne, et ses deux annexes St Prime et St Caprais relevaient de l'Evêque de St Papoul ainsi que les paroisses de Graissens et de St Germain.
Plus au nord, toujours dans la dépression périphérique revéloise, St Sauveur de la Concil et St Pierre de Calvayrac sont rattachés au diocèse de Lavaur.
 St Pierre de Calvayrac est localisé pour la moitié de son territoire dans le Consulat de St Félix, le reste se partage entre Revel et Roumens.
Sur les coteaux, les paroisses de St Germier de la Pastourie desservies par St Julia, St Etienne de Choples et St André de Roubignol rattachés au Cabanial, et enfin St Pierre des Aygats rattaché au Vaux appartenant au diocèse de Toulouse.
Enfin la paroisse de St Félix avait aussi une annexe : St Jean ­Baptiste de Roumens.
La construction de l'église de St Félix remonte au début du XIVème siècle. Nous en trouvons la preuve dans une supplique de 1650 des habitants de St Crapazy (lieu-dit situé sur la commune de St Félix, paroisse de Cadenac) demandant que leur église soit reconnue comme paroissiale.
Ils y rappellent un acte, datant de 1303, passé entre la communauté de St Félix et les habitants de Cadenac, St Crapazy et Graissens pour obliger ces derniers à concourir à l'édification d'une nouvelle église.
En 1318, l'église de St Félix apparaît dans le registre des taxes de décimes et de procurations dans le diocèse de Toulouse.
Le 22 février 1318, le Pape Jean XXII érige l'église paroissiale en une collégiale de 12 chanoines. Le cartulaire de l'archevêché de Toulouse appelé aussi Cartulaire Blanc renferme une copie des trois bulles relatives à la fondation de la collégiale.
La bulle de fondation attribua au chapître collégial la collation d'un certain nombre de cures dont il devenait ainsi le patron.
Le chapître devait être composé de 12 chanoines dont le chef était le doyen , 3 hebdomaniers, 24 chapelains, 2 diacres, 6 clercs minorés, et enfin 6 enfants de choeur.
Dans la deuxième bulle, le pape Jean XXII nomma le premier sacristain : Arnaud de Montlosier (3 mars 1318).

 

Jean XXII érige l'église paroissiale de Saint Félix de Caraman en collégiale de douze chanoines ; il détermine les revenus de la mense capitulaire. - Avignon, 22 février 1318.

(Reg. Vat. LXVIII, n° 1062).
« Ad perpetuam rei memoriam. Inter cetera desiderabilia [etc., comme au n° Ll, jusqu'à] limitibus assignatis. Demum ad huiusmodi cultum pro nostri Salvatoris gloria dilatandum ferventibus studüs intendentes, parro­chialem ecclesiam de sancto Felice, Tholosane dyocesis, propter ipsius mu/titudinem populi et sinceram ad Deum devotionem, auctoritate apos­tolica in collegiatam ereximus et suo capitulo quod pro tempore fuerit pro ipsius dote, ipsius loci de Sancto Felice, de Sancto Juliano, de Causser, de Bautio, de Cambraco, de Ariaco, de Cabver, de Nomerenchis, de Fageto, de Francarevilla, de Lanayrolis, de Totenchis, de Caragodarris ad episcopatum quondam Tholosanum spectantes et etiam ipsius loci de sancto Felice dudum pertinentes ad retorem omnes redditus et proventus qua/escumque et in quibuscumque rebus consistant pro va/ore et exti­matione duorum milium librarum turonensium parvorum [etc., comme au n° LI jusqu'à] cum eis fuerit oportunum. Volentes preterea quod vacante decanatu ipsius ecclesie de sancto Felice per electionem provideaiur eidem, statuimus quod cum de ipso decano fuerit election facienda apud ipsam ecclesiam de sancto Felice per... archiepiscopum Tholosanum qui pro tempore fuerit et capitulum ipsius ecclesie de Sancto Felice [etc., comme au n° LII, jusqu'à la fin]. Datum A vinione VIII kal, martii, anno secundo ».

stFelix   croquis eglise
Le village sur sa bute domine le voisinage
Chaudru - 1885 - Monographie de la commune de St Felix

Le village

A l'époque médiévale, St Félix était un village fortifié et entouré de fossés. Ces derniers apparaissent sous forme de viviers sur le plan cadastral de 1834.
La promenade autour du château se situe aussi sur l'emplacement des anciens fossés. Des restes de remparts sont encore visibles au pied du château. Selon la tradition orale, trois portes à pont-levis donnaient accès à la ville :
- la porte Nabècède à l'entrée de la plus longue rue à l'ouest du village. Elle porta le nom de Porte Notre-Dame et elle était défendue, de chaque côté, par deux petites tours.
- au nord-ouest, la porte de Cers ou de Revel était constituée par trois petits bâtiments dont le logement du portier,
- au sud-est, la porte de Roqueville ou du Midi était surmontée par une petite tour à laquelle on accédait par un passage creusé dans les murailles.

Des vestiges de ces portes sont encore visibles aujourd'hui.

Le village de St Félix articule son plan allongé sur le puissant château. Toutes les maisons sont alignées le long de deux rues parallèles et de quatre autres rues perpendiculaires aux deux premières.
 Accolées les unes aux autres et solides comme des remparts, elles assurent à elles seules un mur de protection efficace.
L'étroitesse des rues rend difficile l'accès à la place centrale. C'est à cet endroit que s'élève la halle jadis surmontée de la salle communale.
 A un de ces angles, le beffroi forme une tour de pierre sur laquelle seront sculptées, plus tard, les armoiries du village symbolisées par une cloche sur champ d'or.

 

 

Située dans la partie ouest du village, l'église de St Félix s'insère dans une rangée de maisons. De style gothique, elle présente un plan languedocien à nef unique. Bâtie en grés, elle possède 5 travées avec 2 chapelles latérales sur le côté gauche et 5 sur le côté droit.
 L'édifice mesure plus de 40 mètres. A l'intérieur, la nef (27 mètres de large et 13 mètres de haut) est importante. Le choeur, large de 12 mètres, fut refait au XVIème siècle. La retombée du choeur se fait sur colonnettes à tore et méplat datant du XIVème siècle. A l'extérieur, les murs sont appuyés sur de puissants contreforts surmontés de gargouilles. Un porche voûté, supportant le clocher tour de l'église, sert d'entrée principale. Au nord, il s'ouvre par un haut portail à quatre voussures.
Au dessus, on peut remarquer la présence d'une frise de petits chapiteaux feuillagés. L'entrée est encadrée par des arcatures aveugles à pinacles et par de riches fleurons ainsi que par des consoles à motifs sculptés.
 Haut de 42 mètres, le clocher tour présente deux étages polygonaux aux baies en mitre.
Construit à l'extrémité orientale du village, le château s'étire le long d'un éperon rocheux.
Le plan actuel du château constitue un quadrilatère irrégulier organisé à partir de tours dont trois subsistent encore.
Les deux côtés les plus longs, l'un tourné vers la plaine à l'est et l'autre vers le village à l'ouest, mesurent respectivement 61 et 57 mètres. Le côté nord mesure 34 mètres et le côté sud 36 mètres.

Bâti au début du XIème siècle (sa première mention dans les textes date de 1030) il fut très remanié depuis. Par conséquent, le plan est délimité par toute une série de bâtiments d'époques diverses se refermant sur une cour intérieure.
Les trois tours, situées aux angles NE, NW et SW de la cour sont reliées par deux corps de logis au nord et à l'est et par un bâtiment comprenant une chapelle au sud.
Fermant le château, une courtine se dresse face au village.

  plan chateau  

 

Au sud-ouest, la tour appelée communément la tour des gardes (10 mètres de long sur 7,3 de large) est quadrangulaire. Le mur porte, au nord, des traces d'arrachement d'une voûte basse qui a pu servir de poterne d'entrée au château. L'intérieur de la tour se compose, au rez de chaussée, d'une salle au sol de terre battue. Cette salle est voûtée à grande hauteur sur ogive retombant sur des culots sculptés. A l'ouest dans le mur d'enceinte, apparaissent de très petites fenêtres. A l'est de la tour, il existait des ouvertures qui sont actuellement bouchées.
La tour située au nord-est porte le nom de donjon. Elle est carrée et s'élève à 22 mètres (elle mesure 8,2 mètres de long sur 8,2 mètres de large). Elle comporte peu d'ouvertures surtout dans les parties basses où les fenêtres constituent manifestement des ouvertures tardives. Par contre, apparaît en hauteur une fenêtre géminée située dans le mur est.
Enfin, la tour située à l'angle nord ouest a été très remaniée au fil des siècles. Telle qu'elle apparaît de nos jours dans son architecture, cette tour n'offre plus aucun vestige pouvant dater du Moyen-âge.
Le chemin de ronde, qui va de la tour des gardes à la tour située au nord-ouest du bâtiment est encore bien conservé.
 Il est muni de mâchicoulis qui s'ouvrent actuellement sur des parties comblées. Entre ces deux tours, une courtine, remaniée mais bien conservée, ferme la cour côté nord. Deux corps de logis s'adaptent à la tour appelée donjon. Un des deux bâtiments, situé côté est, a dû servir d'habitation seigneuriale pendant très longtemps.
Malgré des remaniements importants, ce bâtiment conserve des témoins de l'époque médiévale.
Dans la partie située à l'intérieur de la cour, on peut distinguer encore des jeux d'arcades en tiers-point dont le niveau de base doit être plus bas que celui du sol actuel de la cour. Côté extérieur, l'examen du mur a permis de mettre à jour une rose encadrée par deux petites fenêtres trilobées. La rose qui n'est que partiellement dégagée, montre une structure à huit rayons convergents vers un cercle central. Cette rose, à double ébrasement, est à l'évidence un motif de façade de pignon. Mme Carbonnell pense que le bâtiment primitif s'arrêtait à ce niveau.
Un autre bâtiment est localisé sur le côté nord du château. Seul le mur extérieur semble bien conservé. Il possède trois ouvertures trilobées placées en hauteur.
Sur le côté sud du château, une chapelle, entièrement voûtée, porte sur son flanc de gros contreforts destinés à étayer les voûtes.
Le château était entouré de remparts. La bastide de St Félix est venue articuler son plan allongé au pied du château.
Situé au sud-est du village, le moulin du chapître fut construit au début du XIVème siècle. Ce moulin à vent, fortement rénové, existe toujours.

  St felix  

 

porte entree chateau

tour sud

La tour sud des remparts entourant le chateau de St Félix

Porte d'entrée du chateau. Empreinte du passé. Les symboliques médiévales sont partout présentes : noter ici la présence de machicoulis.

 

 

 

Détail de l'appareillage des remparts : noter la présence du rocher taillé.

rempart

 

Le territoire communal

L'église St André de Roubignol

La tradition orale rapporte l'existence d'une église au lieu-dit Roubignol (section A 1 de Choples, plan cadastral de St Félix Lauragais). Située au nord-ouest de St Félix, sur un plateau, cette église aurait été édifiée, d'après le souvenir de la mémoire collective, sous l'invocation de St André, vocable très répandu au Haut Moyen Age.
Aucun vestige archéologique n'est venu jusqu'à présent certifier l'existence de cette église. Sur le plan cadastral napoléonien, rien ne permet d'affirmer qu'il y avait une église en ce lieu.

L'église St Etienne de Choples

Située sur le sommet d'un coteau au nord-ouest du village de St Félix, l'église St Etienne de Choples a aujourd'hui disparu. Son existence est attestée grâce aux documents d'archives.
L'église St Etienne figure sur la carte de Cassini du XVIIIème siècle. Elle était une annexe de la paroisse du Cabanial. Elle aurait été démolie pendant la Révolution Française. Son cimetière, ceint de murs, a disparu à la même époque. Le vocable St Etienne permet d'accorder à cette église une certaine ancienneté.

Las Peyrouses

Le lieu-dit Las Peyrouses est situé au nord de La Pastourie (parcelles 372, 377, et 378, section A du plan cadastral de St Félix) dans la vallée de la Vendinelle.
Le toponyme « Peyrouse », qui signifie ruine, semble indiquer l'existence d'un habitat antique. Cette hypothèse est rendue certaine grâce aux nombreuses découvertes archéologiques effectuées sur ce site.
En 1961, M. Baccrabère remarque, à la surface du champ, des restes de mur orienté nord-ouest, sud-est sur une longueur de 50 mètres. Ce mur se trouvait principalement composé d'éléments calcaires avec des débris de mortier blanc et rose. Aux abords, il a recueilli de nombreuses tegulae presque entières dont l'une présente un graffite sur le rebord, des imbrices avec des briques, des débris d'amphores, des poteries diverses dont une cruche à anse, un vase ovoïde, deux vases sigillés ornés de type DRAG 29, des débris de dalle de marbre blanc et gris de St Béat avec un fragment d'établement.
Les prospections ont aussi donné une fusaïole, une lame de couteau en fer, un poids de tisserand, des fragments de verre et des débris d'écuelles.
Trois pièces de monnaie ont complété le matériel archéologique : un sesterce d'Hadrien en mauvais état et deux antoniniani, l'un d'Aurélien, l'autre de Maximilien Hercule.
A l'automne 1968, à la suite de labours profonds quatre nouvelles monnaies romaines furent trouvées à Las Peyrouses :
- un moyen bronze absolument fruste du Haut Empire
- un follis réduit de Constantin frappé à Londres en 317,
 - un follis réduit de Constance II César frappé à Rome en 336-337
- un follis de Constance II Auguste frappé à Arles en 337-341.

Ces labours ont permis de mettre à jour des marbres architec­toniques dont un fragment de colonne et un fragment de plinthe de marbre blanc de St Béat, des tessères de mosaïques noires, blanches et rouges, des céramiques sigillées rutènes du ler siècle, des cruchettes rougeâtres, une cruche en terre blanche, une lampe de bronze intacte, une épingle à cheveux en os avec le talon cerclé d'or, une applique de bronze dessinée de quatre peltes disposées en croix.

En 1972, toujours sur le même site, ont été trouvées quatre nouvelles monnaies romaines dont :
- 2 minimi de Trétricus dont un du type de la Paix,
 - 1 petit bronze d'époque constantinienne,
- 1 silique d'argent de Valens frappé à Lyon en 364-367.

De 1972 à 1981, M. Batigne a continué à effectuer des ramassages de surface. Il a recueilli un fragment de brique avec une empreinte d'animal, des nodules de mortier rose, des débris de plaques de marbre, des cubes de mosaïques noirs, des nodules de scories, des clous et des lames de couteaux, un bracelet en bronze, des tessons de céramique commune et de vaisselle ordinaire, des fragments de poterie sigillée et de verre.
M. Baccrabère suppose qu'il y avait à Las Peyrouses un habitat gallo-romain d'une certaine importance. Il est tout à fait possible qu'il existait à cet endroit-là une villa.

 

L'église St Germier de la Pastourie

L'église St Germier de la Pastourie se situe dans la vallée de la Vendinelle entre deux séries de coteaux au nord-ouest du village de St Félix. En 1538, elle est citée dans le registre du gouvernement des églises dans le diocèse de Toulouse. Elle était alors une annexe de St Julia.
Dans un registre d'état civil du XVIIIème siècle, consulté aux archives communales de St Julia, l'église St Germier de La Pastourie et son cimetière apparaissent encore comme étant une annexe de l'église paroissiale de St Julia de Gras-Capou.
L'église St Germier de La Pastourie présente un plan à nef unique. Elle possède un clocher mur très ancien. Le cimetière (parcelle 143 du plan cadastral), ceint de murs jouxte l'église à l'est.
L'église St Germier et son cimetière, tous deux isolés du petit hameau portant le nom de La Pastourie, constituent peut-être les derniers témoins d'un village disparu.

 La butte aux trois moulins
(section C3 de Daleng, plan cadastral de St Félix)

La tradition orale veut qu'un habitat médiéval ait existé sur la butte aux trois moulins. Selon Mlle Haurit, cette butte présente toutes les caractéristiques d'une motte artificielle. Sur la carte de Cassini, cet emplacement est désigné par le toponyme Castelvielh. On peut donc se demander s'il n'existait pas un château sur motte à cet endroit ?
Par contre, des découvertes archéologiques, complétées par une étude toponymique, semblent indiquer l'existence de petits habitats dispersés au pied de la butte.
Au lieu dit Mayreville, toponyme très ancien pouvant attester l'existence d'un petit habitat du Haut Moyen-âge, des prospections de surface ont permis de découvrir des tessons de poteries médiévales et des débris de tuiles. Des tranchées, faites à l'est de la butte, ont mis à jour de nombreux morceaux de pierres à bâtir.

  1. la présence du lieu-dit l'église vieille (autrefois La Gleise-­Vieillo) marque certainement l'emplacement d'une ancienne église.

 

Tout près de cet endroit, des sarcophages et des ossements ont été découverts, attestant l'existence d'un cimetière jouxtant l'église.
De nouvelles traces de cimetière ont été mises à jour près de la croix dite des trois museaux.
Vu l'éparpillement des découvertes, on peut supposer qu'il n'y avait pas un village unique mais plusieurs petits centres de peuplement dispersés.

Lieu-dit En Brignoulet

Dans un champ situé à 100 mètres de la métairie En Brignoulet, près d'un point d'eau (parcelle 19, section D, du plan cadastral), un agriculteur a découvert, en 1960, de nombreux morceaux de tuiles à rebord et des tessons de poteries romaines communes.
Dans un autre champ situé à l'ouest de la même métairie, des morceaux de poteries communes furent mis à jour. Il y avait également des ossements d'animaux (porc, cerf...) et des valves d’huîtres.
Lors d'un défonçage, le tracteur a soulevé des blocs de grés riches en mortier blanc, des débris de tuiles à rebord et un fragment de tuyau en terre rouge (45 mm de diamètre externe - 23 mm de diamètre interne).
Contigu à la parcelle 19 et à l'ouest de la métairie Brignol, M. Baccrabère a recueilli quelques fragments de poteries communes rouges et grises.

L'église St Sauveur de la Concil de la Jalabertie

 

L'église St Sauveur de la Jalabertie se situe au nord-est de St Félix dans un paysage de plaine. Elle se localise à la croisée de plusieurs chemins. Sise au centre d'un petit village, elle présente un plan à nef unique. Elle est ornée d'un petit clocher mur. Elle porte la trace de plusieurs remaniements qui nous empêchent de connaître quelle était son architecture d'origine.
Seul le vocable St Sauveur constitue une preuve d'ancienneté.

L'église Ste Marie de Cadenac

 

Le petit hameau de Cadenac se situe à l'est de St Félix dans la plaine de Revel (section I du plan cadastral).
Aujourd'hui, l'église Ste Marie de Cadenac forme le centre d'une petite paroisse rurale à l'écart de toute agglomération.
Sur le plan historique, la mention écrite la plus ancienne de l'église de Cadenac date de 1275 lorsque l'Abbé de Soréze vend à G. de Vauré le tiers des dîmes de l'église Ste Marie.
Il faut souligner que cette église n'est pas citée dans les documents écrits, antérieurs à cette date, énumérant les possessions de l'Abbaye de Soréze : il n'en est pas question ni dans les bulles pontificales de 1140 et 1143, ni dans la liste de 1255.
En 1317, l'église Ste Marie de Cadenac est mentionnée dans les lettres apostoliques délimitant le diocèse de Saint Papoul.
Elle figure, en 1370, dans le compte de procuration du diocèse. En 1385, elle apparaît dans le compte de la levée d'un décime sous Clément VII.
En 1426, l'Evêque de St Papoul, l'Abbé de Soréze et le doyen de la collégiale de St Félix décident que le vicaire de Cadenac sera présenté par l'Abbé et institué par l'Evêque. Le même texte précise que l'église de Cadenac a été unie à la collégiale par décision pontificale :
« In ecclesia S. Maria de Cadenaco predictae collegiatae a summo pontifice unita ». Gallia Christiana Nova.
M. Andraud, curé de Cadenac au XIXème siècle, laissa des notes écrites sur l'église de Cadenac. Selon lui, il y aurait eu à Cadenac, dès le VIIème siècle, un prieuré bénédictin. L'existence de ce prieuré est rapportée aussi par le souvenir de la mémoire collective.

Eglise Saint Sauveur de la Concil de la Jalabertie - extrait du plan cadastral de Saint Félix (1834)

  st sauveur  

 

  En 1275, le prieuré est cité dans Gallia Christiana Nova comme étant dépendant de l'Abbaye bénédictine de Soréze.
L'église Ste Marie, de style roman, daterait de la fin du XIème siècle, début XIIe siècle. Elle possède un clocher-mur. Des éléments primitifs sont encore visibles :
- le mur nord, intact, du moins dans ses parties basses jusqu'à 2,5 mètres du sol,
- l'absidiole nord et les restes de l'arc ouvrant sur le collatéral nord, tous deux visibles de la sacristie.
Ces vestiges indiquent quelle était l'articulation d'ensemble de l'édifice : il s'agit d'un bâtiment à trois nefs et à trois absides. L'église possède les dimensions suivantes : 19 m. de long sur 15 m. de large.
L'église de Cadenac était pourvue d'une porte sculptée dont il ne reste que deux fragments ornés de damiers. La seule porte, qui subsiste, se trouve côté nord. C'est une étroite ouverture (70 cm de large pour 1,90 m de haut), délimitée vers le haut par un arc plein cintre. Cette porte, actuellement murée, donnait accès au cimetière qui jouxtait l'église à l'est jusqu'au XIXème siècle. Au XIXème siècle, pendant les travaux effectués pour la construction de la nef sud actuelle, les ouvriers ont rencontré des traces de sépultures avec, tout près, un tas de blé brûlé. Ce dernier peut être considéré comme une offrande funéraire.

 

Plan de l'église Sainte Marie de Cadenac (en noir les parties romanes, en hachures celles du XIXèmesiècle) d'après A. Soutou

 

  ste Marie de Cadenac  

 

 

L'église St Prim de Cadenac

Aujourd'hui disparue. L’église St Prim (ou St Prime) de Cadenac était située dans la plaine à l'est de St Félix Lauragais.
 Elle figure sur la carte ecclésiastique de Toulouse établie en 1967 d'après les Pouillès. Elle est mentionnée dans les archives du chapitre de St­ Félix au début du XVIème siècle.
D'après la tradition orale, cette église se trouvait près de la ferme Laussies Hautes au sud-est de Cadenac. Cet endroit est encore marqué par une croix. Sur le plan cadastral (section G de la Tournasses), près de l'emplacement supposé de l'église, apparaît un chemin appelé : chemin de l'église.

Lieu-dit Gastepeau

Dernièrement. Monsieur Passebosc, habitant de la métairie Gastepeau à Cadenac, a découvert une hache polie ce qui nous permet de supposer que ce site connaît une occupation du sol remontant au néolithique.

L'église St-Crapazy (ou St-Caprais)

  FACTUM  

 

Le lieu-dit St-Caprasy est situé au bas de la Cuesta de St Félix, au sud-ouest de Cadenac (section J 1 du plan cadastral). Comme nous l'avons déjà vu, le petit village de St-Crapazy est cité en 1303 dans un acte passé entre les habitants du lieu et ceux de St­ Félix au sujet de la fondation de l'église St Félix. Dans un texte du XVIIème siécle, les habitants de St-Crapazy demandent que leur église soit reconnue comme paroissiale.
 L'église St-Crapazy était alors une annexe de St-Paulet (diocèse de St-Papoul). Le texte indique la présence d'un cimetière près de l'église mais ne donne pas d'emplacement exact. En 1977, lors de travaux effectuées sur le lieu-dit, les ouvriers ont découvert des fosses médiévales qui ont été comblées avant qu'une étude approfondie du remplissage ait pu être effectuée. Ces fosses marqueraient peut-être l'empla­cement de l'ancien cimetière.

Lieu-dit « L'homme mort »

Sur le plan cadastral napoléonien (section KI de l'Embernadas) en bordure ouest de la route qui va de la Pomarède à St Félix, une parcelle de champ est appelée l'homme mort. Ce toponyme indiquerait, semble-t-il, la présence d'un cimetière aujourd'hui disparu.
On retrouve ce toponyme dans la partie nord de la commune de St Félix, en bordure de la route qui va jusqu'à Roumens (section E de la Lande).

L'église St Germain

Une église dédiée à St Germain aurait existée au sud-est de la commune de St Félix dans la plaine. Elle se serait élevée près d'un axe de communication.
Sur le plan cadastral (section KI de l'Embernadas) une parcelle de champ, située au nord de la commune de Soupex, près de la route D67, porte le nom de St Germée. C'est peut-être là que se localisait l'église.
Cette église était rattachée au diocèse de St-Papoul comme étant une annexe de St-Paulet.
L'église St-Germain et son cimetière ont disparu très tôt ce qui nous amène à penser qu'ils existaient déjà au Haut Moyen Age.

 Lieu-dit en Clauzelle (Section L2 du plan cadastral)

Au début des années 1960, près de la métairie en Clauzelle située au sud du village de St Félix, dans le champ appelé « La Bergère », M. Baccrabère a recueilli des fragments de céramique rouge, grise et brune et des restes d'amphores de type vinaire. Ces découvertes archéologiques attestent la présence d'un habitat gallo-romain.
Sur le même emplacement, il a été mis à jour une nécropole barbare d'une grande étendue.
 Des sépultures découvertes à la fin du XIXème siécle, couvraient le versant de la colline située au sud du village de St-Félix et s'étendaient également vers le sud-est.
 La mémoire collective rapporte que la ferme d'En Clauzelle fût bâtie sur une partie de la nécropole. Toujours près d'En Clauzelle, en bordure de la route qui va jusqu'aux Casses, un squelette, couché face contre terre, le corps orienté vers l'est, fut mis à jour à la fin des années 1870.
Ce squelette, bien conservé, portait sur sa poitrine une plaque carrée en bronze et une boucle de ceinturon.
 Près du bassin, il y avait deux lames de couteau (dont une mesurait 0,12 m de long). A côté du fémur gisait un crochet de fer.
Dans un champ situé près de la ferme La Martigne une plaque boucle, provenant sans doute du cimetière d'En Clauzelle, fut mise à jour en 1987. (*)
La présence de vestiges gallo-romains, puis de sépultures barbares constitue une preuve de la continuité de l'occupation du sol de ce site.

SOMMAIRE

Le hameau de Graissens

Le petit hameau de Graissens se trouve au sud-est de St Félix dans un paysage de plaine (section L3 du plan cadastral).
En 1977, à la suite de travaux d'adduction d'eau, les ouvriers ont découvert des fonds d'habitats gallo-romains localisés au sud du petit village.
Bâtie sous le vocable St-Pierre, très répandu au Haut Moyen ­Age, l'église de Graissens était une annexe de St-Paulet et par conséquent, rattachée au diocèse de St-Papoul : « Item alia capella Sancti Petri de Grassenx juxta Sanctum Pauletum » Pouillé, tome X.
L'église St-Pierre présente un plan à nef unique. Orientée est­ ouest, elle fut construite en pierre de taille. Elle est surmontée d'un clocher-mur à deux étages. Le cimetière, entouré de murs, est actuellement séparé de l'église par une route communale.

 

(*) Renseignement fourni par Jean-Paul Cazes, conservateur du Présidial à Castelnaudary.

 

Eglise Saint Pierre de Graissens - extrait du plan cadastral de Saint Félix - 1834.

 

  st pierre de graissens  

La chapelle St Roch

Située près de l'ancien Faubourg St Roch, à l'ouest du village de St Félix, la chapelle St Roch est une annexe de l'église St Félix. Sa date de fondation ne nous est pas parvenue.
Construite en grès, elle présente un plan à nef unique. Elle est ornée d'un petit clocher pignon à une baie plein cintre. La nef est éclairée par des fenêtres trilobées de style gothique. En façade, l'édifice conserve des modillons à têtes sculptées.
La chapelle St Roch est entourée de son cimetière qui est ceint de murs.

Lieu-dit En Cry

Située au nord-ouest de St Félix, la métairie En Cry se localise sur le flanc d'un coteau.
En 1971, lors de travaux pour la mise en place d'une conduite d'adduction d'eau, les ouvriers ont découvert les traces d'un habitat très ancien. A 20 mètres environ à l'est de la métairie En Cry (section M du plan cadastral), la tranchée, effectuée par les ouvriers, révèle en coupe deux fosses à fond plat et à bords évasés, creusées dans la couche argilo sableuse qui précède la molasse. Le rem­plissage est constitué par de l'argile brune dans laquelle abonde le charbon de bois.
Ces fosses n'ont pas été vidées pour ne pas endommager la tranchée.
 Par conséquent, leur étude n'a pas été approfondie et on ne peut que le déplorer.
La prospection de surface d'une fosse a donné des fragments de la partie inférieure d'une meule manuelle en grès et trois tessons de poterie, apparemment protohistorique.
On peut en déduire qu'il s'agit peut-être de deux fonds de cabanes qui sembleraient constituer les traces d'un petit établis­sement pré-romain cantonné aux abords légèrement surélevés de la métairie (*).     
 
(*) Renseignements fournis par la direction des antiquités historiques à Toulouse.

 

1ére fosse (FI) 0,65 m de profondeur 1,20 m de largeur
2° fosse (F2) 0.70 m de profondeur 1.25 M de largeur

 

Lieu-dit Combelasse

A l'ouest de la commune de St-Félix, au lieu-dit Combelasse (parcelle 719, section M du plan cadastral), un agriculteur, de­meurant à la métairie Lemmercier, a recueilli en bordure de route, quelques tegulae, des tessons de céramique, des fragments d'am­phores à pâte rouge et un peson de tisserand avec trou de suspension.

 Lieu-dit Les Moulignés (Section N2 du plan cadastral)

Au nord de la ferme des Moulignés située sur le rebord de la cuesta au sud-est de St Félix, des parcelles de champs (344-346 du plan cadastral) portent le nom de « pierres de l'église ». Un chemin, reliant St Félix à Cadenac, passe près de ces parcelles. Il est appelé chemin de l'église. De plus, cet endroit est marqué par une croix de carrefour qui pourrait rappeler la présence d'un lieu de culte ou de sépultures.
Des découvertes archéologiques seraient nécessaires pour pouvoir affirmer quoi que ce soit.

Lieu-dit Las Clausades

La métairie Las Clausades se localise au sud-est de St Félix sur les premières hauteurs de la cuesta. M. Baccrabère signale l'existence d'un site important (80 m x 80 m) localisé au sud de la propriété.
En 1962, M. Batigne, agriculteur, relève des matériaux de décoration et divers objets dont des petites plaques de marbre à gros grains du type saccharoïde blanc de St Béat, des nodules de ciment rose, des cubes de mosaïque blancs et noirs de 0,01 m de côté, une plaque de fer avec un anneau et des résidus de scories, des clous, un fragment de boucle en bronze et enfin une fibule à charnière.
 Il a recueilli aussi quelques morceaux de verres de couleur verdâtre, une phiale Isings 3B, des tessons de céramique commune (morceaux de cruches, lèvres d'amphores, deux pesons de tisserand, des fragments de lampe ...) des morceaux de sigillée unie et décorée (restes de coupelles, fonds de plats, lèvres de cruches et de pots). Selon M. Baccrabère, ce site aurait été occupé dès la deuxième moitié du ler siècle de notre ère.

Lieu-dit La Moulière

A 100 mètres au nord-ouest de la métairie La Moulière située à l'ouest de St Félix, M. Baccrabère signale la découverte, en février 1964, de vestiges d'un habitat gallo-romain.
Les prospections de surface ont mis à jour une brique, des fragments de tuiles à rebords, une imbrex et un nodule de ciment rose. Il a recueilli ensuite un fond de pot à pâte rose et divers tessons de céramique commune.

Lieu-dit Le Truilhé

A la métairie Le Truilhé (section N du plan cadastral) située à l'ouest de St Félix, un agriculteur M. Milhavet, a ramassé de nombreuses tegulae.

Lieu-dit Lemmercier

A 40 mètres à l'est de la métairie Lemmercier, des labours ont permis de mettre à jour un site gallo-romain. Les prospections de surface ont donné des morceaux de tegulae et des tessons d'amphores.

Lieu-dit La Grange

Au nord de la métairie La Grange située en bordure de la route qui va de Revel à St Félix, des travaux de fondation ont mis à jour des amphores romaines de type républicaine que l'on peut dater du 1 er siècle avant notre ère.
Ces amphores se trouvaient entre 3 et 4 mètres de profondeur ce qui nous permet de supposer qu'il existait à cet endroit un puits funéraire.

Habitat du Haut Moyen Age découvert près du ruisseau Lessieure

Grâce à l'utilisation des photos aériennes, un site important a été découvert au sud du village de Roumens près du ruisseau Lessieure.
Les photos aériennes révèlent la trace d'un enclos circulaire. Au centre de cette structure arrondie apparaît la trace d'un bâtiment rectangulaire entourée de petites fosses silos. Les prospections de surface ont mis à jour un matériel archéologique très pauvre constitué essentiellement de tessons de poteries.
Ni pierre, ni tuile n'a été découverte sur l'emplacement. Ces consta­tations nous amènent à penser qu'il existait là un habitat du Haut­ Moyen-âge constitué d'une église et de son cimetière, tous deux, entourés de fossés.

1245, 26 mars - Saint-Félix

Sicard Alaman, lieutenant de Raymond VII, comte de Toulouse, concède des coutumes et franchises aux habitants du château de Saint Félix.

A. Original. - Parchemin scellé sur double queue du sceau de Sicard Alaman. [Sceau perdu]. - Archives privées de M. le marquis d'Auberjon, château de Saint Félix Lauragais.
B. Copie collationnée, d'après « son grossoyé en parchemin trouvé dans les archives de Messire Adrian de Monluc, comte de Carmain, Baron de Saint Félix, et dans son château aud. Saint Félix, exhibé et retiré par M. Raymond Dubled, son ageant, et après deue collation faine par moy, Pierre Avmond, notaire Royal dud. Saint-Félix », vers 1620. - Mêmes archives.

Aquestas so las costumas e las franquesas que li pro home del castel
de Saint Felitz, so es a saber : Bernatz Guillems, en Ponz del Cuin, en Bernatz Barraus, en Vidais Beguis, en Bernatz Navars, en Ramons Calvetz, demanderon per els meteissés et per la universitat del castel sobredig ai seinnor Sicart Alaman, per nostre seinnor Ramon, per la gracia de Deu comte de Tholosa, marqués de Provensa.
So es saber :
[1. Interdiction du droit de suite.] Que lutins cavaers no posca forsar son home el castel sobredig ni el terador del castel.
[2. Franchise accordée aux nouveaux habitants. Droit de posséder.] Item, totz hom que vengua estar el sobredig castel sia franquals, e se per aventura a seinnor laissat lo casalatge que tenra d'aquel seinnor, sia francs ab VI diniers toisas qu'il done cadan a marteror se los li demanda.
[Redevances dues à l'ancien seigneur.] E aquel, que posca tener feus e guazains, que agues faigz d'aquel seinnor o d'autre home, e far som pro ab lo servisi qu fezes en aici co far solia per aquels feus, e se contrez era d'aquels feus, que disses lo seinner qu nols devia tener estan et castel sobredig, passe aquel contrastz per visa a conoguda de la cort que nostre seinner lo Coms tenria a Saing Felitz, e se d'aquel albere d'aquel home s'en fazio dot o trei alberc o plus, que pagues cada albercs los VI diniers toisas a la vida d'aquels capcazalers, et aquel que en lor loc remandrian fosse franc d'aqui enant d'aquels VI diniers.
[3. Exemption de leude.[ Item, que nuls hom del castel sobredig no donc leuda de re que venda ni compre al castel ni e la honor.
[4. Exemption de certains péages.] Item, totz hom del sobredig castel ane segurs de pezatgue de totas res que porte o mene per lo cami dreig a Saissac, e dreig a Lavaur, e dreig a Tolosa.
[5. Coups et blessures.] Item, se peleia se fasia entr'els homes del castel denant dig, no sen deu la cortz entremetre, se clam o quereilla non avia, o sancfusio no i avia facha, o maior crim, e se clam n'avia la cortz, fos la justizia V sols de tolzas, et se i avia facha sancfusio ab peire
ab basto o ab glazi, fos la justizia LX sols de toisas, et emenda al sane foizonat.
[6. Vol.] Item, totz hom del castel sobredig que pannes de dias causas que valgues entro a Xll diniers toisas, fos la justizia V sols de toisas, e de XII diniers toisas adenamont, fos la justizia a la voluntat de la cort, e la emenda. E se aquel taire pannava autra veguada de dias causa que valgues entro a XII diniers, fos la justizia a la voluntat de la cort e la emenda. E si hom o femna pannava de noigz clins lo castel denant dig, fos la justizia a la voluntat de la cort ; E de tot home e de tota femna que pannes de noigz el castel denant dig, ni el terrador, razims en sac o en paner, o en vaissel per portar, o grabas, o blat batut, o li, o ortalessa,
•           fais de fe, o plus, fos la justizia LX sols de toisas, e emende la mala facha. E qui intra de noigz en autrui maillot, o en autrui frucher per manjar,
• per traire frucha en fauda o en capel o en sero vit taillada ab razims, fos la justizia V sols de toisas. E que pannava garbas de dias o en blat en aici co desus es dig, fos la justizia V sols de toisas.
[7. Adultère.] Item, totz hom e tota femna que fos pres en adulteri el castel sobredig ni el terrador, passes a la costuma de Tolosa.
[8. Coups portés par un noble.] Item, si cavalers, o filis de cavaliers o de donna, feria home ab puin, fos la justizia X sois de toisas.
[9. Corvées.] Item, totz hom que laore ab bestias fassa corrout 1 jornal cadan, e ab bestias de carreig fassa I jornal en estiu et une saumada de leinna a Nadal, e la cortz que fassa la leinna taillar, e la cortz que done a manjar als boers e als saumaters aquel dia que faran lo corrout. Esters aquels que aportaran la leinna a Nadal e que la questa dels dinners nil ces del blat no lor cresca hom, so es a saber outra LXXX sols de toisas,
e 1 moig de froment, e I moig de civada a la pila.
[10. Exemption de certains droits.] E tuig aqueil home e totas aquellas femnas que estan et castel sobredig ni i venran estar, sian franc dels Vit ans d'ost e fora e de justizias e d'oblias e servisis, e que aian boscs e aiguas e peireiras a lor ops.
[11. Frais de justice.] Item, de tot plaig ques mene en poder de la cort, pague totas las messios aquel que perdra lo plaig per jutguament, si donc la cortz ne conoissia que aquel que lo plaig perdria avia derchureira raso de damandar o de defendre, e de tot plaig ou non aia urgue, aia la cortz V sols de toisas a cada veguada quel plaigz se tendria entrambas las partz, et se urgue i avia, aia la cortz X sols de toisas entrambas las partz a cada veguada quel plaigz se tendra.
[12. Dettes impayées.] Item, de tot deute conagut que monte entro a L sols de toisas, que non fos paguatz a cap de XV dias a mandament de la cort, aian la cortz Il sols e VI diniers de tolzas ; e si monta de L sols de toisas adenamont, aian la cortz V sols de toisas senes plus.
[13. Droits sur les ventes et engagements.] Item, que tuig li toquai del castel denant dig sio franc esters vendas e empeinnoraduras, so es a saber, del sol de venda, 1 dinier tolsa ; peinora, del sol una mezailia.
[14. Faux poids et mesL,res.] Item, totz hom et tota femna que fos encolpatz per dreig que tengues fais pès o faisa mesura, passes segon la costuma de Tolosa.
[15. Tarif de la leude.] Item, que aia la cortz el mercat Il diniers toisas en bestia cavallina, e en mul, e en muta, e 1 dinier toisa en ase, e I dinier toisa en bou, e I mezailla en vacca, e una oxailla en porc, et I pogès en feda, e en cabra, e una mezailla en home que aporte biat vendre ab bestia, e I pogès s'en aporta ai col ; e qui pannava la leuda el mercat, aian la cortz V sois de toisas ; e de saumada de sai una mezailia o meja copa de sal ; e de fais d'un home, I pogès.
E nos Sicartz Alamans sobredigz, donam e autreiam aquestas costumas e aquestas franquesas sobredichas per nostre seinnor lo comte de Tholosa denant dig a totz los homes e a las femnas que habitan et d'aici enant habitaran et castel de Saing Feus sobredig. Sai e retengut a nostre seinnor lo comte sobredig tot meillurament que far i volgues et a major fermetat de totas aquestas causas sobredichas, sagellam aquesta carta ab nostre sagel. Tot aizo fo faig a Saing Felitz, VI dias ai issit del mes de martz, anno Domini M° CC* XL ° quarto.

Extrait de Ramière de Fortanier : Chartes de franchises du Lauragais - 1939.

SOMMAIRE

Saint Julia de Gras Capou

La commune de St Julia s'étend sur le rebord de la cuesta dite de St Félix. La partie la plus haute culmine à 295 mètres d'altitude. C'est sur cette hauteur que se situe le village de St Julia.
Le territoire communal s'étire à l'ouest sur un relief moins accentué. L'altitude devient relativement faible surtout dans la vallée de la Vendinelle.
Julia est une forme languedocienne du latin Julianus. St Julien est un nom de saint très ancien dont le culte s'est répandu au début du Vème siècle.

 

Aperçu historique

Saint Julia est mentionné pour la première fois en 1226. A cette époque, Raymond VII, comte de Toulouse, donna à Roger Bernard, comte de Foix, le château de St Félix et toute sa mouvance qui comprenait quinze villages voisins, au nombre desquels figurait St Julia.
D'après l'Abbé Aragon, St Julia aurait eu une charte de coutumes qui aurait disparu. Il semblerait que l'emplacement où fut élevé le village de St Julia ait été occupé primitivement par un habitat antique. En mars 1961, M. Viallèle, curé du village, a signalé que lors de tranchées creusées dans le village, les ouvriers avaient trouvé au sud-ouest de la base du clocher de l'église et à un mètre de profondeur, du mortier rose.
La tradition orale rapporte le fait que St Julia fut à l'origine une colonie romaine sous le nom de FANUM JULII.

 

Le bourg castral

  St Julia  

 

Le plan cadastral napoléonien dessine un premier parcellaire arrondi autour de l'église. Cette structure circulaire constituerait un premier petit noyau fortifié. C'est sans doute à cet emplacement que se localisaient l'église et le cimetière médiéval. Plus tard, le village s'est développé hors de la première enceinte fortifiée pour former un véritable bourg castral.
Du village médiéval, St Julia conserve sa place d'accès difficile. Ses maisons, accolées les unes aux autres, forment des rues étroites.
Au Moyen Age, St Julia était un village fermé, entouré de fossés et de fortifications. Tout autour du village subsistent des vestiges de fossés qui sont aujourd'hui remplis d'eau. A l'ouest et au sud du village, des restes de murailles sont encore visibles à ce jour. Deux portes permettaient l'accès à l'intérieur du village :
- la porte de SERS ou de Toulouse, qui existe toujours perçant les remparts à l'ouest du village,
- la porte d'AUTA ou de Revel, avec pont-levis sur le fossé a disparu. Elle était située à l'est de l'enceinte villageoise. Elle fut démolie en 1854.

  porte de revel  
 
Porte d'Auta ou de Revel
 

 

Dans l'enceinte villageoise, de nombreux silos creusés dans le sol calcaire furent découverts sous les maisons. Ils sont de formes circulaires, très larges au milieu, très étroites à l'orifice. Leur taille varie: il y en a de très grands qui forment de vraies chambres, d'autres, plus petits, communiquent entre eux.
En 1961, des ouvriers ont mis à jour, au cours de travaux, des réservoirs à grains et deux couvercles de pierre (D : 0,60 cm, épaisseur 0,12 et 0,10 cm).
L'église de St Julia, dédiée à St Julien et à Ste Agathe, est mentionnée pour la première fois en 1318 dans le Pouillé de la Province ecclésiastique de Toulouse.

  eglise st felix  


 La paroisse de St Julia faisait partie de l'archiprêtré (*) de Caraman. Pour le temporel et le spirituel, le curé dépendit jusqu'en 1318, de l'archevêque de Toulouse.
A cette date, le Pape Jean XXII institua une collégiale à St Félix de Caraman et enleva à l'archevêque de Toulouse les revenus de la paroisse de St Julia pour les donner au chapitre. D'après la bulle de Jean XXII, le chapitre de St Félix est institué patron de la cure de St Julia. Le chapitre de St Félix possédait une maison à St Julia dans le quartier dit le Capitoul (Capitulum = chapitre).
L'église de St Julia se trouve au centre d'un plan radio­concentrique. Bâtie sur un rocher qui lui sert de fondement, elle est orientée vers l'est. Sa façade conserve de nombreux éléments de style gothique.
Il s'agit d'un édifice à nef unique avec cinq chapelles latérales (trois à droite et deux à gauche). La retombée de la nef se fait sur colonnes engagées et celle du choeur sur colonnettes à petits chapiteaux feuillagés.
Le clocher mur rectangulaire de St Julia fut élevé en grés. C'est un clocher mur crénelé à baies sur deux étages. Une des cloches de l'église date du XIVème siècle. On y trouve gravé le sceau du village datant de 1398.
Le cimetière communal actuel est situé hors de l'enceinte villageoise, sur une petite élévation. Il est ceint de murs.

Le territoire communal

Dans son étude sur la commune de St Julia, l'Abbé Aragon cite plusieurs découvertes faites sur le territoire communal. Il parle notamment d'une découverte gallo-romaine : urnes cinéraires, lampe de terre, tegulae, débris de poteries, monnaies à effigie de Constantin, de César, d'Auguste, de Germanicus, de Trajan, d'Antonin et de Faustine mère, et enfin de fioles lacrymales. Il localise cette découverte à 2 Kms du village mais il ne donne aucune coordonnée, aucune direction. Par conséquent, on ne sait où se trouve l'emplacement exact de l'habitat gallo-romain.
Toutes ces pièces auraient appartenu à un habitant de St Julia, M. Lambrigot, mais on ne sait pas ce qu'elles sont devenues.

 

(*) « Rector ecclesia Sancti Juliani loci de Sancto Juliano et annexe Sancti Germerii loci Sancto Germerio ».

 

 La Nécropole

Sur le versant est du coteau au sommet duquel s'est établi le village, M. Barrière Flavy découvrit, dans les années 1890, une nécropole du Haut Moyen Age. Des sarcophages de pierre contenant des ossements ont été mis à jour. Sur les squelettes, il y avait des plaques de ceinturon, des couteaux, des grains de colliers en verre et un dé à coudre en bronze. M. Barrière Flavy pense que ce cimetière est d'origine mérovingienne.

En Pégény

Un autre lieu de sépultures semble avoir exister au lieu dit En Pégény situé au nord ouest du village de St Julia. Lors du défonçage d'un champ, le propriétaire de la métairie En Pégény a découvert dans les années 1890, des squelettes enterrés sur une vaste étendue.

L'église disparue St André

Au lieu-dit le Fort, il existait encore au XVIème siècle, un hameau avec une chapelle entourée de son cimetière. Cette chapelle avait pour vocable Si André (Sant Andriou). A cette époque, elle était desservie par le curé de Puéchoursy, paroisse du diocèse de Lavaur.
Sur le plan cadastral de 1831, (section A de la Garrigue) apparaît un champ appelé Saint-André au lieu-dit Le Fort. Ce toponyme n'apparaît plus sur la carte IGN (n° 2244 St Félix), cependant, il parait vraisemblable que l'église et le cimetière aient existé à cet endroit.
Ces derniers devaient être entourés de fortifications ce qui expliquerait la présence du toponyme Le Fort.

Souterrain aménagé d'En Coque (1)

 

  1. Étude de Jean Paul Calvet.

Ce souterrain aménagé de type monocellulaire est situé à 400 mètres environ au N-NE du site antique de « Las Peyrouses » et de la ferme du même nom, et 350 mètres environ à l'W-SW de la ferme « d'En Pégény ».
Creusé dans le gré molassique, il se présente sous la forme d'une cavité de 4 mètres de longueur pour 2 mètres de largeur. La hauteur de voûte n'excède pas les 1 mètre 70.

 

banquette souterrain en coques  
     

 

Une banquette creusée dans les grés fait le pourtour du monument. Le sol du souterrain est horizontal. L'entrée, de plan vertical, s'ouvre sur une petite paroi en grès.
Sur la paroi ouest, au milieu de nombreux graffitis récents, on note une gravure de facture plus ancienne représentant un anthropomorphe chevelu (traits qui pourraient figurer une ramure de cerf?).
Ce type de souterrain n'est pas un cas unique et isolé, plusieurs centaines de souterrains ont été recensés dans le dépar­tement du Tarn, dont quelques uns présentent des similitudes avec celui ci :
- le souterrain de Bonnefil à Lagrave
- celui des Vacants III à Rabastens
- des Quercys à Salvagnac
- de l'Ermite à Caucalières.
L'interprétation et la datation de ces monuments posent de nombreux problèmes - certains les datent du XIIIème siècle - d'autres d'époques antérieures ou parfois antiques.
 A quoi ont ils pu servir? De lieu cultuel pour abriter l'âme des morts (culte chtonien) ou tout simplement d’endroit pour se cacher en période d'insécurité...
En tout cas, dans le souterrain d'En Coque, on pouvait y cacher une dizaine de personnes ! La banquette permettait un séjour assez confortable... à condition de ne pas y rester trop longtemps.

SOMMAIRE

Vaudreuille

Limitée au sud, à l'ouest et à l'est par le département de l'Aude, la commune de Vaudreuille s'étend sur les premières ramifications de la Montagne Noire. Le territoire communal est traversé par la vallée du Laudot. Allongée d'est en ouest, la commune de Vaudreuille couvre une superficie de 1 130 hectares.

La seigneurie

La première mention de Vaudreuille apparaît à la fin du XIIème siècle. En 1189, cette seigneurie fut portée en mariage par Anne Adhémar à Bernard Rigaud.
Après la fondation de Revel, des accords ont été passés entre la nouvelle ville et les seigneurs de Vaudreuille.
 Le 26 août 1346, une transaction est menée entre la communauté de Revel et le seigneur de Vaudreuille, Germain Rigaud, afin d'unir le consulat de Vaudreuille à celui de Revel. Le consulat de Vaudreuille restera dépendant de Revel jusqu'en 1518. C'est à cette date que le Parlement de Toulouse, sous la pression du seigneur Vital de Rigaud, accorda à Vaudreuille son indépendance.
Dès l'annexion de Vaudreuille dans le consulat de Revel, les limites de la commune ont subi des modifications : alors que jusqu'en 1346, Mont Revel et le territoire de l'Encastre faisaient partie de la commune de Labécède (Aude), ils revenaient à présent aux seigneurs de Vaudreuille.
En 1405, Alzias Rigaud était seigneur de Vaudreuille et de Dreuilhe.
Le village actuel de Vaudreuille, situé dans la vallée du Laudot, ne fut construit qu'au XVIIème siècle.
Avant la construction du bassin de St-Férréol (1666-1681), il n'existait pas de village à cause des fréquentes inondations du ruisseau du Laudot. Ce n'est qu'après la construction du barrage, que les eaux, une fois retenues et réglementées, n'inondèrent plus la vallée et que le village fut construit sur la rive gauche du Laudot. De part sa construction tardive, l'étude archéologique de ce village ne s'insère pas dans le cadre de nos recherches donc on ne s'y attardera pas.

Le village primitif St Martin de Vaudreuille

Un village primitif a existé sur la commune de Vaudreuille. Appelé St Martin de Vaudreuille, il était situé sur une colline à l'est de la vallée du Laudot. Sur cette petite éminence, il existe toujours une petite église délabrée et sans toiture. Elle fut bâtie sous l'invocation de St Martin, vocable du Haut Moyen Age qui permet de lui accorder une certaine ancienneté.

La paroisse St Martin de Vaudreuille est citée en 1346 dans une transaction passée entre le seigneur de Vaudreuille et les consuls de Revel. Elle faisait alors partie du diocèse de St-Papoul. Elle figure dans un compte de procuration, toujours dans le même diocèse, daté de 1370.
 L'église St Martin présente une construction pré-romane et porte la marque de plusieurs remaniements. Les murs et la façade existent toujours. Ils ont été bâtis en pierres de taille. Quant à la toiture, il n'en reste plus rien. Sur le côté droit du bâtiment, apparaît une ouverture qui devait servir de porte d'entrée (1 mètre de long sur 1,60 de haut). Au XVème siècle, une chapelle fut ajoutée sur le côté droit de l'église. Cette chapelle, de style gothique, fut construite en brique. Elle renferme des fresques datant du XVème siècle. Malheureusement, ces peintures sont très abîmées.
Le cimetière, ceint de murs, est accolé à l'église sur son côté est.
 Il abritait les sépultures des anciens seigneurs de Vaudreuille.

Envahie par la végétation, la chapelle de Vaudreuille renferme des peintures du XV° siècle (en partie dégradées fautes d'une protection efficace.) eglise vaudreuille  


 Près de l'église St Martin (parcelle 98, section D du plan cadastral de Vaudreuille), des labours ont permis de mettre à jour des tegulae, des tessons d'amphores et des poteries médiévales. La découverte de vestiges gallo-romains, puis de poteries médiévales permet de déduire que ce site fut occupé pendant plusieurs siècles.

Le château féodal

Sur la rive droite du Laudot, à 200 mètres du village actuel de Vaudreuille, se dresse un vieux château.
Perché sur un tertre conique, entouré d'arbres, ce château serait, selon la tradition orale, celui des seigneurs de Vaudreuille. Dès la fin du XIIème siècle, les Rigauds de Vaudreuille l'auraient occupé. Malheureusement, il ne reste pratiquement rien du château féodal. Tout le bâtiment a été rénové et même dénaturé. On ne peut qu'imaginer ce qu'il a dû être.
Le château de Vaudreuille constitue un bâtiment rectangulaire. La façade principale donne sur la cour fermée par de vieux murs. Le portail d'entrée de la cour se termine en arc brisé. Au nord­ est du bâtiment apparaissent deux tours d'angles rondes qui ont fait l'objet de plusieurs remaniements.
 Actuellement, le château, en cours de réfection, est en très mauvais état.

Le territoire communal

Le territoire communal de Vaudreuille fut, sans aucun doute, occupé bien avant le Haut Moyen Age.
 Les membres de la société de recherches spéléo archéologiques de Revel- Soréze ont découvert des traces d'habitats gallo-romains au sud-ouest de Vaudreuille au lieu-dit Las Planques.
Malgré l'existence du toponyme La Perrière (près du bassin de St-Férréol au nord-ouest de Vaudreuille) qui signifie ruine antique, aucun autre site gallo-romain ne fut recensé sur la commune de Vaudreuille.
Il semblerait que le nom de lieu La Perrière désigne seulement la présence d'une carrière de pierres.

SOMMAIRE

Le Vaux

La commune du Vaux est située sur une série de coteaux au nord-ouest de St Félix en bordure d'un important axe de commu­nication. Elle n'est traversée par aucun cours d'eau.
La superficie du territoire communal est de 1041 hectares. Cette vaste étendue nous amène à penser qu'il y a eu, à une date inconnue, un regroupement de deux paroisses qui sont : la paroisse du Vaux et celle de St Pierre des Aygats (cette dernière ayant disparue).
Étymologiquement. Le nom « Vaux » signifie souvent la réunion de deux vallées. La plupart des noms de lieux continuateurs de vallum (vallée) sont des formations de l'époque féodale. Cependant, selon M. Negre, quelques-uns sont attestés avant le Xème siècle.

La seigneurie

Au début du XIIIème siècle, le Vaux appartenait à la famille des Roquevilles. Le village dépendait alors de la Baylie de St Félix de Caraman et il fut donné en 1226 par Raymond VII au comte de Foix.
En 1256, le Vaux apparaît dans le tableau des divisions administratives des domaines d'Alfonse de Poitiers d'après les comptes originaux des recettes et des dépenses.
Le consulat du Vaux est cité, pour la première fois, en 1271. Le village possédait alors quatre consuls. Deux d'entre eux prêtèrent serment à l'avènement du Roi Philippe III en décembre de la même année.
La tradition orale perpétue le fait que le Pape Jean XXII, allant rendre visite à son frère Pierre Duèse à St Félix, se serait arrêté au château du Vaux où il aurait été reçu par la famille Escoubleau de Sourdis, propriétaire des lieux au XIVème siècle.

Le Castrum

porte sud Porte sud de l'ancien castrum du Vaux : (extrait de la monographie de Condare - 1885)  

porte ouest

Porte ouest de l'ancien pont levis du Vaux  

 

Le village du Vaux articule son plan au pied du château.
Du village médiéval, le Vaux conserve la configuration arrondie de son parcellaire. C'était un village fortifié et entouré de fossés. Des restes de ces anciens fossés sont encore présents au nord-ouest et au sud-ouest de l'enceinte villageoise. Ils ont été transformés en mare à poissons. On pénétrait dans le village par deux portes : on peut encore contempler les vestiges de la porte de Sers. La place publique actuelle est située sur l'emplacement où passait la douve qui séparait le village du château seigneurial.
Les maisons se concentrent au pied du château. Accolées les unes aux autres, elle semblent jouer un rôle défensif.
Le château se dresse à l'est du village sur un petit promontoire. Certains historiens pensent que ce château aurait été érigé au XIème siècle et transformé au XIVème siècle. Malheureusement, nous ne possédons, à ce jour, aucune mention écrite de ce château antérieure au XIVème siècle.
Bâti en grès, cet édifice présente une construction rectangulaire. Ses murs atteignent 1,5 mètre d'épaisseur (2 mètres dans les soubassements).

Actuellement, trois tours sont encore visibles:
- 2 tours basses carrées au sud,
- 1 tour ronde avec bouches à feu au nord-ouest. Cette tour est beaucoup plus tardive.
Un portail à arc plein cintre, reposant sur deux colonnes sculptées, servait d'entrée principale sur la façade nord. Au-dessus, un écu sculpté dans la pierre est encore visible. Un mur flanqué de puissants contreforts entourait le château et de larges fossés en défendaient l'accès. On remarque encore aujourd'hui des traces de fossés au sud du château.
Cet ensemble, constitué par le château et les maisons fortifiés et entourés de fossés, forme ce que l'on appelle un castrum.

L'église St Blaise

L'église paroissiale du Vaux se situait hors de l'enceinte fortifiée du castrum. Dédiée à St Blaise, elle apparaît dans les textes écrits dès 1318. Cette église avait deux annexes : St Martin du Falga et St Pierre des Aygats. Ces deux dernières en étaient dépendantes pour le service du culte.
Tombant en ruine, l'église St-Blaise du Vaux fut démolie en 1957. Seul le clocher mur fut conservé et l'église fut reconstruite.
Avant sa démolition, l'église St Blaise, haute de 15 mètres (23 m de long et 11 de large) était un bel édifice de style gothique.
Construite en grès, elle était soutenue à l'extérieur par des contre­forts. Elle présentait un plan à nef unique avec six chapelles latérales. A l'intérieur, la retombée des arcs de la nef se faisait sur colonnes engagées.
C’était une église à quatre travées avec un choeur à pans coupés sur croisées d'ogives.
La voûte à liernes et tiercerons présentait une forme étoilée. La chapelle et le choeur étaient décorés de culs de lampe à feuillages. Le clocher mur, construit sur base barlongue, s'élève à 32 mètres. Il possède cinq baies plein cintre. Il est encadré de petites tourelles. Il ne fut bâti qu'en 1551. Le cimetière paroissial entourait l'église sur son côté est. Aujourd'hui il se situe au sud de l'église.

 

Le territoire communal

  VILLAGE VAUX  
 
Le vaux village -Extrait plan cadastral (1831)
 

 

L'église St Pierre des Aygats :

L'église St Pierre des Aygats se localise au nord-ouest du village du Vaux. Elle figure sur la carte de Cassini (XVIIIème) et sur le plan cadastral napoléonien de 1831. Sur la carte IGN n° 2244 ouest (St Félix Lauragais), toute trace de cette église a disparu. Il s'agissait peut-être d'une église paroissiale, datant du Haut Moyen Age (le vocable St Pierre constitue ici une preuve d'ancienneté) qui a semble-t-il été annexée au territoire du Vaux au XIVème siècle, voire avant. Cela expliquerait la grande superficie de la commune du Vaux qui serait né du rattachement des deux paroisses.

Lieu dit En Blémond

Des témoins d'une occupation plus ancienne ont été recensés sur le territoire communal.
A 800 mètres au sud-est de la métairie Blémond, M. Baccrabère signale en 1961, la découverte de deux haches polies.
A 80 mètres au nord-est de la même métairie, ont été trouvées, en mars 1961, des débris d'amphores et des morceaux de poterie sigillée.
L'habitat gallo-romain a donc été installé sur une zone de peuplement déjà existante à l'ère néolithique.
A la ferme Mazières de Sers, à 50 mètres à l'est du hangar agricole, M. Baccrabère remarque, en 1965, la présence de tuiles à rebords sur une étendue de 40 mètres nord-sud et de 20 mètres est-ouest.
 Le toponyme « Mazières », qui signifie ruine, permet de supposer qu'il y a eu sur cet emplacement un habitat antique. En contrebas du coteau, où fut effectuée cette découverte, et à 200 mètres à l'est se trouve un point d'eau.

SOMMAIRE

TROISIEME PARTIE

EVOLUTION DE L’HABITAT

  occupation des sols  
 

legende des sols

 

 

  

Évolution de l'habitat rural de l'antiquité au Moyen-âge

Il n'est pas facile d'entreprendre une synthèse sur l'occupation du sol dans le canton de Revel en raison de l'inégalité des sites recensés.
Les découvertes archéologiques, l'étude toponymique et topo­graphique ... permettent d'établir un bilan d'ensemble de l'occu­pation du sol dans le canton de Revel. La synthèse proposée n'est qu'un constat, une interrogation qui reste souvent sans réponse en raison de la limite de nos connaissances.
 Cet inventaire devra être complété et peut être remis en question lors de prochaines découvertes.

L'occupation gallo-romaine

Sans remonter à la préhistoire, il est possible de retrouver dans le canton des témoignages d'une occupation antérieure à l'arrivée des peuples germaniques. De nombreux sites gallo-romains ont été recensés dans cette partie du Lauragais.
Pour l'étude de la répartition de ces sites, nous disposons des données de prospections recueillies par M. Baccrabère, complétées par les découvertes, plus récentes, effectuées par les membres de la société de recherches spéléo archéologiques du Revélois et du Sorézois et ceux du musée de Revel.
Si le canton de Revel reste dépourvu de grandes villas gallo-romaines. On y rencontre cependant la trace d'habitats dispersés sur les hauteurs et dans la plaine.
Sur la partie élevée du canton c'est-à-dire sur la cuesta dite de St Félix, l'occupation gallo-romaine se répartie de façon suivante :

 

Communes Nombre de sites recensés
St-Félix Lauragais 10
Roumens 1
St-Julia 2
Le Vaux 2
Mourvilles Hautes 3
Juzes 1
Nogaret 1

 

Les habitats gallo-romains ont souvent été installés sur des positions élevées. Il est fréquent de rencontrer des témoins d'une occupation romaine au sommet d'un coteau.
Le site découvert près de la métairie en Blémond (Le Vaux), celui de Saint Julia (base du clocher de l'église) et de Mourvilles Hautes (Moussure d'en haut) ainsi que plusieurs sites recensés sur la commune de St Félix Lauragais (site de Lemmercier, de La Moulière, du Treuilhé ...) se localisent sur les coteaux de la cuesta.
On rencontre aussi des vestiges gallo-romains en flanc ou en bas de coteaux. Les sites de Mazières de Sers (Le Vaux) et d'En Clauzelle (St-Félix) sont situés en bas de coteaux. Les vestiges découverts près de la métairie Lasserre à Juzes se localisent en flanc de coteau.
En règle générale, les gallo-romains se sont installés sur des plateaux calcaires (lieu-dit Garic de l'En Reigno à Mourvilles Hautes) ou sur les parties élevées d'un champ (lieu-dit Le Chaux à Mourvilles Hautes toujours).
Il est plus rare de rencontrer des témoins d'occupation gallo-romaine en fond de vallée. Cependant des traces d'habitats ont été trouvées dans la vallée de la Vendinelle : c'est le cas des sites de Las Peyrousos (La Pastourie), d'En Brignoulet et d'En Brignol.
Dans les communes de Roumens et de Nogaret, les deux sites étudiés se situent dans la dépression périphérique de Revel. Ils se localisent sur un mamelon ou un promontoire qui domine la plaine environnante:

 

  1. site de la Cruz del Rey à Roumens,
  2.  site del Riou à Nogaret.
  occupation gallo romaine  
 

Occupation gallo romaine et germanique - extrait de Braccrabère - 1963

 
 

legende2

 
  villae  
  reconstitution graphique d'une partie des batiments d'une villa gallo romaine du Lauragais. D'aprés les prospections au sol et aeriennes (d'aprés dessin de m. Passelac)  

 

Dans la plaine de Revel et au pied de la Montagne Noire, des vestiges gallo-romains ont été mis à jour surtout au sud sud-est de Revel.
Quatre traces d'habitats se localisent dans la plaine :
- site d'En Berni (Vauré),
- site de St Sernin (Vauré),
- site de Beauregard (Couffinal),
- site découvert chemin de la Sablière à Revel.
Six autres témoins ont été recensés au sud de Revel sur les premières hauteurs de la Montagne Noire :
- site découvert près de la ferme Lamittatmens au sud-est de Revel (localisation du site sur un léger bombement),
- site du Pech de Maffre et de la forêt (autrefois fourest) à Dreuilhe,
- site de Las Planques à Vaudreuille,
- site des Thuriés à Dreuilhe,
- site localisé près de la Chapelle St Martin à Vaudreuille.

L'étude de la répartition des sites gallo-romains dans le canton de Revel montre que ces centres de peuplement ont parfois été établis à proximité d'un cours d'eau :
- le site de Mazières de Sers (Le Vaux) se trouve à 200 m à
l'est d'un point d'eau (source),
- le site de Las Planques (Vaudreuille) se localise à 150 mètres
environ du ruisseau du Laudot.
- le site de Beauregard s'étend sur les bords du ruisseau de
l'Aygo Pesado.
Dans certains cas, on peut remarquer que les habitats gallo-romains se sont établis sur des lieux défrichés pendant l'ère du néolithique. Des haches polies ont été découvertes sur le site d'En Clauzelle (St-Félix) et d'En Blémond (Le Vaux).
 D'autre part, des sites gallo-romains auraient été occupés en cours des siècles suivants : les sites d'En Clauzelle et de St Julia ont été occupés pendant les invasions germaniques puisque des nécropoles ont été mises à jour. Le site localisé près de la Chapelle St Martin de Vaudreuille porte les traces d'une occupation gallo-romaine et médiévale. Il convient donc de souligner, dans ces cas-là, la continuité de l'occupation du sol depuis les temps néolithiques et antiques jusqu'au Moyen-âge et même plus tard.

Tous ces vestiges archéologiques sont les témoins du passage de peuples gallo-romains dans le canton.
Il est certain que des morceaux de tegulae, des tessons d'amphores ... ne constituent pas la preuve de l'existence de grands domaines ou villae dans cette région du Lauragais, mais ils gardent le souvenir d'une présence gallo-romaine dans le canton.

Le relief du canton à l'ouest, par sa succession de coteaux, de collines et de plateaux n'est pas favorable à l'établissement de grands domaines gallo-romains. Seule exception à noter : le site de Las Peyrousos.
 M. Baccrabère estime que cet emplacement fut occupé par un habitat d'une certaine importance peut-être par une villa. En contrepartie, ce relief favorise l'implantation de petits domaines agricoles installés sur des sols fertiles.
Dans la plaine revéloise, aucun grand domaine n'a été découvert jusqu'à présent. Seules des traces d'habitats ont été mises à jour.
L'étude de la répartition de l'occupation du sol à l'époque gallo-romaine montre que les centres de peuplement étaient beaucoup plus nombreux sur la partie élevée du canton que dans la zone de plaine. Cette constatation sera peut-être remise en question lors de prochaines découvertes car il est connu que les reliefs de plaine sont favorables à l'établissement de villae gallo-romaines.
L'étude toponymique n'apporte rien de nouveau. Malgré l'exis­tence de toponymes en ac (Cadenac, Calvayrac) révélant une origine romaine, aucun site n'a été découvert.
M. Baccrabère propose un réseau des principales voies antiques ou axes commerciaux traversant le canton de Revel. Un tronçon de voie romaine a été mis à jour à l'est de Revel, un autre à l'ouest de Juzes. Une voie antique descendant de Berniquaut (Soréze dans le Tarn) passerait au sud de Vauré, puis à Nogaret et St Julia. Toute une série de voies gallo-romaines partant de St­Félix se dirigeraient vers Le Falga, Le Vaux, puis vers les communes de Mourvilles-Hautes et de Juzes.
On peut supposer que la région de Revel était un axe de passage permettant les échanges commerciaux entre la région de Narbonne et le pays castrais. Sur la carte de Cassini (XVIIIème) apparaît le tracé de vieux chemins.
L'un d'entre eux suit le parcours : Vaudreuille, Dreuilhe, Revel, et aboutit au gué du Sor près du château de Beauregard.

SOMMAIRE

Le Haut Moyen Age (Vème - IXème siècles)

Le passage de l'habitat gallo-romain à l'habitat du Haut Moyen ­Age reste un des points les plus obscurs de l'histoire de l'occupation du sol.
Comment est-on passé du type d'habitat gallo-romain à la création de villages fortifiés ? En fait l'évolution de l'habitat reste très mal connue autant dans sa répartition que dans sa forme.
Les grandes invasions ont entraîné une période de troubles. Il semblerait que c'est à cette époque que certains domaines gallo-­romains ont été abandonnés ou transformés en nécropoles comme à St Félix.
Les peuples germaniques ont laissé peu de traces archéologiques. Seules la découverte de sépultures et l'étude toponymique consti­tuent une preuve de leur passage dans notre région.
- Le toponyme en « ens » peut attester de l'existence d'une occupation wisigothique : c'est le cas de Roumens et de Maurens,
- le toponyme en « ville » garde le souvenir d'une présence franque : on le retrouve dans les noms de lieux suivants : Mourvilles Hautes et Mayreville (St Félix).

Mais la recherche toponymique ne suffit pas à établir un bilan de l'occupation germanique dans le canton. Dans ce cas, les découvertes archéologiques sont beaucoup plus sûres. Des nécro­poles barbares ont été découvertes à Revel, St Félix et St Julia. Elles se situent sur des emplacements déjà défrichés à l'époque gallo-romaine.
L'étude de ces sépultures nous permet d'affirmer que l'incinération fut abandonnée dès le milieu du IVème siècle.
Les découvertes suggèrent que le Haut Moyen Age a pu connaître un habitat dispersé, composé de petites habitations rurales situées autour d'un lieu de culte et d'un cimetière.
Le Haut Moyen Age est l'époque de la christianisation. L'évan­gélisation des campagnes progresse dès le Vème siècle.
C'est pendant cette période que des églises, difficilement dis­sociables du réseau actuel des édifices religieux, ont été implantées dans le canton.
Une étude hagiotoponymique constitue un point de départ pour un essai de datation de ces églises rurales. Saint-André, Saint-Martin, Saint-Sernin (ou St-Saturnin), Saint-Étienne et Saint-Pierre sont reconnus comme les plus anciens hagiotopo­nymes correspondant à un culte dès le Vème siècle (cf. tableau).
D'après Michel Aubrun, les paroisses du Haut Moyen Age ont une grande étendue et des limites naturelles (cours d'eau ...). De plus, la plupart de ces églises jalonnaient des voies de commu­nication.
Certains vocables existants déjà au Haut Moyen Age ont vu leur culte rester très vivant pendant le Bas Moyen Age et même plus tard. Dans ces cas-là, les découvertes archéologiques sont un moyen plus sûr pour la datation des sites.
Les prospections de surface ont permis de mettre à jour l'existence de cimetières fortifiés et entourés de fossés. C'est le cas de Las Mazières (Montégut-Lauragais) : il y avait sur ce site un cimetière habité, entouré de fossés. A l'intérieur de l'enclos, les photos aériennes ont permis de mettre à jour des traces d'habitats qui prouveraient l'existence d'une église située près du lieu de sépultures. Cette église, citée en 1318, était dédiée à la Vierge Marie. D'autres églises, aujourd'hui disparues, auraient existées au Haut Moyen Age. Il s'agit de :
- L'église St-Germain (St-Félix),
- L'église St-Ferréol (Revel),
- L'église St-Hilaire (Couffinal).
Il faut ajouter, l'existence d'une église, très ancienne, au lieu­dit La Gleiso Vieillo (toponyme révélateur) près de St Félix.

L'habitat du Haut Moyen Age devait être constitué de petites habitations faites en bois et en torchis, dispersées autour d'églises rurales et de cimetières. Ce type d'habitat a laissé peu de traces archéologiques.
L'étude de l'occupation du sol du Vème au IXème siècles nous permet de suggérer que l'habitat du Haut Moyen Age est un habitat dispersé, de petite taille et instable. Il n'est pas organisé autour d'un pôle d'attraction. On ne peut pas à proprement parler de villages.
Ce sont les églises rurales qui constituaient les premiers témoins de l'occupation médiévale.
Il semblerait que pendant le Haut Moyen Age, l'occupation du sol ait été plus dense sur la cuesta que dans la dépression périphérique de Revel, 17 églises pouvant être datées du Haut Moyen-âge ont été recensées sur les coteaux, 9 dans la plaine, et 2 sur les premiers contreforts de la Montagne Noire.
Cela peut s'expliquer par le fait que les coteaux sont les plus anciens terrains mis en valeur. Dans la plaine, il n'existait que quelques clairières défrichées et cultivées, clairsemées au milieu de la forêt dite de Vauré.

Eglises Diocèse 1° mention Relief Commune
St-André de Couffinal Lavaur 1318 Plaine de Revel Revel
St-André de Roubignol (église disparue) Toulouse inconnue Cuesta St-Félix
St-André de St-Julia (église disparue) Toulouse inconnue Cuesta St-Julia
St-Caprais (martyr gaulois)(église disparue) St-Papoul 1303 bas de la cuesta de St-Félix St-Félix
St-Etienne de Choples (église disparue) Toulouse inconnue Cuesta au nord de St-Félix St-Félix
St-Etienne de Nogaret (église paroissiale) Toulouse 1318 Côteau Nogaret
St-Hilaire (Couffinal) Lavaur inconnue Plaine Revel
St-Germain (St-Félix) St-Papoul inconnue Sud de la cuesta de St-Félix St-Félix
St-Jean Baptiste de Roumens (annexz de St-Félix) Toulouse 1318 Bas de la cuesta de St-Félix Roumens
St-Julien (martyr gaulois) Toulouse 1318 Côteau St-Julia de gras Capou
St-Martin du Falga (annexe du Vaux Toulouse 1318 Bas de la cuesta de St-Félix Le Falga
St-Martin de Vaudreuille (église en ruine) St-Papoul 1318 Colline située au pied de la montagne noire Vaudreuille
St-Pierre des ayats (église disparue) Toulouse inconnue Cuesta Le Vaux
St-Pierre de Calvayrac Lavaur 1318 Plaine de Revel Revel
St-Pierre de Graissens St-Papoul 1318 Dépression périphérique St-Félix
St-Prime de Cadenac (vocable d'origine allemande) St-Papoul 1318 Dépression périphérique St-Félix
St-Sauveur de la Concil de la Jalabertie Toulouse inconnue Plaine St-Félix
St-Saturnin de Vauré lavaur 1318 Plaine Revel
St-Sernin de Dreuilhe St-Papoul 1093 Au pied de la montagne noire Revel
St-Ferréol Lavaur inconnue Montagne Noire Revel

 

La poussée de l'occupation du sol

La poussée de l'occupation du sol et du peuplement s'est exprimée, selon M. Higounet, à partir du Xème siècle par le foison­nement d'une toponymie « romane » qui désignait les habitats et les lieux par des noms simples en relation avec la végétation ou la topographie.
- Mont désigne un habitat situé en hauteur (Montégut Lauragais = Mont acutus)
Beaucoup de toponymes sont construits sur des noms d'arbres : Nogaret (Noyer), Le Falga (Lande à fougères), Dreuilhe (Chêne), Roumens (Ronces, broussailles).
On trouve aussi des toponymes relatifs aux églises : La Gleiso vieillo (St Félix).

Les toponymes végétaux peuvent également indiquer l'existence de défrichements. Mais l'absence de mentions écrites de ces défrichements nous empêche de connaître l'ampleur qu'ils ont eu dans le canton.
A la jointure des IXème - Xème siècles, un lent mouvement encore mal connu, faute de sources écrites, conduit au regroupement des populations et à la constitution d'unités villageoises. L'habitat dispersé du Haut Moyen Age va céder la place à une concentration de l'habitat qui va se faire autour de deux pôles attractifs que sont les églises et les châteaux. C'est pendant cette période que va s'affirmer le succès de l'habitat en hauteur.

Concentration de l'habitat autour d'une église :

  églises disparues  
  églises canton de revel  

 

De nouvelles églises ont été édifiées dans la partie élevée du canton.

Église Diocèse 1° mention Commune
St Martin de Montégut Toulouse   1538 Montégut Lauragais
Ste Madeleine  Toulouse   1329   Mourvilles Hautes
St Léger de Juzes Toulouse 1318 Juzes
St Jean Baptiste St-Papoul 1318 Bélesta de Bélesta
St-Blaise du Vaux Toulouse 1318 Le Vaux
St Félix à St Félix Lgais Toulouse 1317 St Félix Lauragais

 

Les villages de Vauré, de Dreuilhe, de La Pastourie, de St Martin de Vaudreuille, de St Julia (premier noyau d'occupation autour de l'église), de Roumens, de Nogaret, de Mourvilles-Hautes, de Maurens... se sont constitués autour d'une église ou d'un prieuré.
Ils présentent tous la même configuration : il s'agit d'un parcellaire arrondi de 60 à 100 mètres de diamètre avec au centre une église entourée de son cimetière. Tout autour, des maisons, serrées les unes contre les autres, formaient une sorte de mur de protection. Ces villages ecclésiaux étaient fortifiés et entourés de fossés, tous ces villages n'ont pas subi la même évolution.

St Germier de La Pastourie et St Martin de Vaudreuille ne se sont jamais développés, par contre St Julia de Gras-Capou, qui était à l'origine un village ecclésial, est devenu par la suite un bourg castral Mourvilles Hautes et Roumens se sont aussi développés hors du premier noyau fortifié.
Ces villages ont été construit en deux temps: il y a eu une première concentration de l'habitat autour de l'église à laquelle est venu s'ajouter un lotissement de maisons.

Concentration de l'habitat au pied d'un château

A partir du XIème siècle, les habitats se regroupent autour des châteaux : ce phénomène appelé « incastelamento » entraine un perchement de l'habitat.
Sur les coteaux du Lauragais, St Félix, Montégut et Le Vaux étaient à l'origine des villages castraux ou castrum.
 L'organisation interne des castra est perceptible à travers la topographie actuelle et les cadastres du XIXème siècle.
St Félix de Caraman est mentionné pour la première fois au XIème siècle, Le Vaux au XIIème siècle et Montégut Lauragais au XIIIème siècle. Il faut cependant tenir compte que, souvent, les premières mentions écrites dans les textes n'apparaissent que bien après la fondation du village.
Ces trois villages fortifiés ne présentent pas un plan identique.
Le village de St Félix trouve son origine au pied du château. Il existait à cet endroit, un premier noyau fortifié qui formait le castrum de St Félix cité au XIème siècle. On peut supposer que c'est au XIIIème siècle que St Félix fut promu au rang de bastide. Le village présente, dès lors, un plan allongé. Deux rues principales parallèles sont coupées à angle droit par de petites rues perpendiculaires. Au centre du village se dressent la halle et le beffroi. C'est aussi au XIIIème siècle, que les habitants de St Félix se sont vus octroyer une charte de franchises et de coutumes par Sicard Alaman.

Le village du Vaux, contrairement à celui de St Félix, présente un parcellaire arrondi. A l'intérieur de l'enceinte fortifiée, les maisons s'organisent au pied du château. L'église St Blaise du Vaux se trouve à l'écart du village. Montégut Lauragais possède aussi les caractéristiques du castrum.
 Le village autrefois fortifié, s'élève sur les premières hauteurs de la cuesta. L'église St Martin et le château se localisaient à l'intérieur des fortifications.
Il existe dans le canton de Revel, des villages qui n'ont jamais été fortifiés. C'est le cas de Juzes. Rien n'atteste la présence de fortifications entourant le village. L'absence de muraille peut s'expliquer par le fait que le village était en partie protégé par sa position élevé. On constate le même phénomène pour le village de Bélesta.
D'autres châteaux existants dans le canton n'ont pas réussi à fixer l'habitat. Il s'agit des :
- château de Beauregard cité en 1408,
- château des Crozes (disparu) cité en 1408,
- château de Montcausson bâti semble-t-il en 1411, - château de Belloc cité en 1238, - château de Vaudreuille.

Le Falga constitue le seul exemple d'habitat dispersé, rencontré dans le canton. L'église, le château et les maisons ne forment pas un centre de peuplement groupé. Tout est éparpillé sur le territoire communal.
A l'origine, le village primitif devait se situer près du cimetière au sud du Falga. Les chapelles isolées et les cimetières situés à l'écart de toute unité villageoise sont souvent les derniers témoins d'un village disparu.
Dans de nombreux cas, les villages semblent s'être constitués loin de tout habitat antérieur. Ce sont des créations nouvelles ayant regroupé un habitat jusque là épars.

La fin du Moyen-âge

C'est vraisemblablement du XIème au XIIIème siècles que se sont créés les unités villageoises dans le canton de Revel. Toutefois le réseau de villages aura acquis sa physionomie définitive avec la fondation de Revel.
En 1342, la bastide de Revel fut construite dans la plaine où il existait déjà des clairières défrichées et cultivées depuis l'époque gallo-romaine, voire avant. Revel arbore le plan type des bastides du XIVème siècle avec sa halle centrale, ses arcades et ses rues se coupant à angle droit. Revel fut une ville fortifiée jusqu'au XVIIème siècle.
La création de Revel a entraîné des modifications dans l'occu­pation du sol en ce sens que la bastide a attiré, dans ses murs, les populations des petits villages voisins les empêchant alors de se développer. Même St Félix, ancien castrum réaménagé en bastide au XIIIème siècle, a subi les contrecoups de la fondation de Revel.

 

La crise du Bas Moyen-âge

La fin du XIVème est marqué par une crise générale (démographie, politique et économique) qui entraîne des modifications dans la répartition de l'occupation du sol.
De nombreux centres de peuplement furent désertés tout un réseau d'églises élevées au Moyen-âge ont aujourd'hui disparu (église St Caprais, église St Germain, église St Prime...).
Par ces désertions, la crise accélère le mouvement de concentration de l'habitat commencé au moment de la révolution féodale. C'est à cette époque que les bastides de St Félix et de Revel ont attiré dans leurs murs les habitants des petits villages ou hameaux environnants.

Conclusion

L'occupation gallo-romaine apparaît comme la cause de l'évo­lution de l'occupation du sol dans le canton de Revel. Le paysage hérité de l'époque gallo-romaine a semble-t-il déterminé la répar­tition de l'habitat au Moyen-âge. Parmi les sites étudiés, on rencontre souvent une véritable continuité dans l'occupation du sol qui s'étend de l'ère néolithique au Moyen-âge.
Pendant de nombreux siècles, l'occupation du sol a été plus dense sur la partie haute du canton. Ce n'est qu'au XIVème siècle, avec la création de Revel, que la plaine fut vraiment mise en valeur. A la fin du Moyen-âge l'habitat rural dans le canton de Revel a acquis sa physionomie définitive.
Aujourd'hui, les cadres de l'occupation du sol mis en place au Moyen-âge sont restés quasiment inchangés. Le tissu villageois, tel qu'il apparaît de nos jours, n'a pas connu de modifications. Seule l'apparence des villages a changé : ces derniers ne sont plus fortifiés, ni entourés de fossés.
En ce qui concerne le canton de Revel, on peut conclure en affirmant que ce sont les églises et les châteaux, lieux de refuge pour les populations, qui ont réussi à ancrer l'habitat et à donner naissance aux unités villageoises.

SOMMAIRE

Bibliographie

Ouvrages généraux:

Higounet Charles, Paysages et villages neufs au Moyen-Age, Bordeaux, 1975.
Aubrun Michel, La paroisse en France des origines au XVème siècle, Picard, Paris. 1986.
Delort Robert, La vie au Moyen-âge, collection Point Histoire, 1982. Bonnassie, Les 50 mots clés_ de l'histoire médiévale, 1981.
Duby Georges, Guerriers et Paysans : premier essor de l'économie européenne, Paris, Gallimard, 1973.
Fossier Robert, Histoire sociale de l'Occident Médiéval, Paris, Colin, 1970. Sous la direction de Duby (G) et Wallon (A), Histoire de la France rurale, Tomes I et II, Paris, Seuil, 1975.

Étymologie

DAUZAT (A), ROSTAING (G), Les noms de lieux en France, 1963.
Nègre Ernest, Les noms de lieux en France, Armand Colin, 1963.

Topographie

CONNAC Émile, Dictionnaire topographique de la Haute-Garonne, 1882. SABARTHES, Dictionnaire topographique de l’Aude, 1912.

Ouvrages régionaux :

JORRE Georges, Le Terrefort toulousain et le Lauragais, Privat, 1971. ROQUEBERT Michel, L'épopée Cathare, Privat, 1970, 3 volumes.
RAMiERE DE FORTANIER Jean, Chartes de Franchises en Lauragais, Paris,
1939.
DUTIL Léon, La Haute-Garonne et sa région, Toulouse, 2 tomes, 1929.
DOM DEVIC et VAISSETTE, Histoire Générale du Languedoc, Privat, 1875. DOUMERC Gustave, Histoire de Revel en Lauragais, Albi, 1976.
RAMiERE DE FORTANIER Jean, Les droits seigneuriaux dans la sénéchaussée
du Lauragais, 1932.
CLOS Léon, Les Bastides, chartes inédites du XIVème siècle, 1898.
Abbé ARAGON, Histoire de St-Julia de Gras-Capou, Sistac, 1892.
Abbé MORERE, La ville de Revel en Lauragais, Albi, 1899.
Abbé MORERE, Histoire de St-Félix de Caraman, Privat, 1899.
St-BLANCAT (Odon de), CASTAN Yves, BLAQUIERE Henri, GERARD Pierre,
Documents sui- le développement des libertés municipales et des comnunautés urbaines en pays toulousain du XIIème siècle, 1950.
CARBONNEL Yvette. Le château de St-Félix Lauragais, Congrès de Castel­naudary, 1981.
CLOS (J-A), Notice historique sur Soréze et ses environs, Bernichet Cadet, 1822.
CLOS Léon, Les bastides : la fondation de Revel, 1855.
St-BLANCAT Odon de, Comment se sont créées les bastides du sud-ouest, Armand Colin, 1949.
RAMIERE DE FORTANIER Arnaud, Enquête sur les péages dit Lauragais jusqu'â la 1° moitié du XIVème siècle, Paris, 1968.
DUTIL Léon, A propos des droits seigneuriaux, le fournage à St-Félix de Caraman, 1944-45.
ASTRE Gaston, Le calcaire oligogéne des coteaux du Lauragais employé par les Gallo-romains, 1972.
St-BLANCAT Odon de. Bourgs et villages du sud-ouest, Histoire, géographie et archéologie du Languedoc, Tome X, Privat, 1942.
CURIE SEIMBRES, Essai sur les villes fondées dans le sud-ouest de la France aux XIIème et XIVème siècles sous les noms de bastides, 1872.
WOLFF Philippe, Une discussion d'authenticité: le concile cathare de St-Félix Lauragais, 1969.
DOSSAT Yves, Saisimentum Comitatis Tholosani, Paris, 1966.
DOSSAT Yves, Les deux serments de fidélité des consuls de Toulouse en 1271, dans bulletin philologique et historique du comité des travaux historiques et scientifiques, volume 11, 1960, pp. 704-711.

Ouvrages ecclésiastiques

Pouillé de la province ecclésiastique de Toulouse, Tome X, 1972 publié sous
la direction de Michel François.
Abbé VIDAL Jean-Marie, Document sur !es origines de la province ecclésiastique de Toulouse (1295-1318) Annales du Midi, 1904.
DoOUAIS (C), Cartulaire de l'Abbaye de St-Sernin (844-1200) Paris, Picard, 1887.
Dom BESSE, Abbaye et prieuré de I’ Ancienne France, Paris, 1911.
GALLIA CHRISTIANA NOVA, Tome XIII, ADHG.
FERRAS Vincent, Une dépendance de l'Abbaye de Soréze (Tarn) : le prieuré bénédictin St-Étienne de Nogaret en Lauragais XIIème - XIIIème siècles) Toulouse,
1972.
MAGNOU-NORTIER Élisabeth, La société laïque et l'église dans la province
ecclésiastique de Narbonne de la fin du VIIème à la fin du XIème, UTM, 1986. Chanoine LAGGER, États administratifs des anciens diocèses d'Albi Christiana,Tome VIII, 1911.
Abbé BADIN, Archives de la paroisse, 1851.
Abbé VIDAL Jean-Marie, Documents pour servir à dresser le pouillé de la province ecclésiastique de Toulouse au XIVème siècle (1345-1385), Annales
du Midi, 1903.
SOUTOU André, L'église romane bénédictine de Cadenac 1968, L'Auta n° 422. Du BOURG (MA), Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, 1883.
AMARGIER, Fondation des couvents dominicains de Revel et de Limoux,
Annales du Midi, 1962.

Sources manuscrites :

* Sinopsis rerum memoribilium abbatiae Soricineusis, Manuscrit de 1696, ADT.
* Le Cartulaire Blanc de l'Archevêché de Toulouse, Parchemin exécuté en partie au XVème , poursuivi au XVIème siècle (ADHG).
* Documents d'archives de l'Archevêché de Toulouse, ADHG, série G.

Ouvrages archéologiques.

BACCRABERE Georges, Stations gallo-romaines en Lauragais, Mémoire de la
Société archéologique du Midi de la France, Tome XXIX, 1963.
ALLEGRE Victor, Caractères généraux des vieilles églises du Lauragais,
Mémoires de la société archéologique du Midi de la France, Tome
XXXI.
BACCRABERE Georges, Habitat gallo-romain dans le Toulousain, 1983. BARRIERE FLAVY, Études sur les sépultures barbares du Midi de la France et de l'ouest, 1892.
ALLEGRE Victor. Les routes archéologiques Toulouse-Albi et Toulouse-Castres, Albi, 1956.
ALLEGRE Victor, Les clochers-murs de la Haute-Garonne, 1971.
BLAQUIERES Christophe, Les fosses de Dreuilhe, Travaux et Recherches,
Bulletin de la Fédération Tarnaise de spéléo-archéologie, 1978.
 POUSTHOMIS Bernard, L'apparition de la céramique glaçurée dans le sud du
Tarn, Archéologie du Midi Médiéval, Tome I, 1983.
BLAQUIERES Yves, Histoire régionale, Bulletin de la société de Recherches archéologiques du Sorézois et du Révélois, n° 11, 1973-74.
LUNET Janine, Les clochers-murs de la Haute-Garonne, Annales du Midi, 1952.
CAMBOULIVES Roger, Quatre châteaux en Lauragais, Toulouse, aux éditions de l'Auta, 1976.
BLAQUIERES Christophe, Le site gallo-romain de St-Julia, Fédération Tarnaise de spéléo-archéologie, Travaux et recherches n° 6, 1968-69.
FOUET (G), Le tronçon de voie gallo-romaine de Revel, revue du comminges, Tome LXXXIII, 1970.
Aspects de l'habitai rural en Lauragais de la préhistoire à la fin du Moyen­Age, exposition organisée par la ville de Castelnaudary et le Centre de Recherches archéologiques du Lauragais, texte de Jean Vaquer, Michel Dauzat, Michel Passelac et Jean-Paul Cazes, 1987.
GALLIA : Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine,
Ministère de l'éducation nationale, CNRS.
Tome XX, 1962. Tome XXVI, 1968. Tome XXVII, 1970. Tome 34, 1974. Tome 44, 1986.
Archéologie du Midi Médiéval, Tome II, 1984.

 

  Juzes vue générale  
 
Juzes : vue générale
 

SOMMAIRE

Monographie du XIXème siècle

BERGE, Monographie de la commune de Maurens, 1885.
BONNARD, Monographie de la commune de Bélesta, 1886.
JULIA, Monographie de la commune de Juzes, 1885.
ALBERT, Monographie de la commune de Roumens, 1885.
SABATHU, Monographie de la commune de Nogaret, 1885.
CHAUDRU, Monographie de la commune de St-Félix, 1885.
LAMARQUE, Monographie de la section de Dreuilhe, 1885.
MiTTOU, Monographie de la commune de Vaudreuille, 1885.
RAMOND, Monographie de la section de Couffinal, 1885.
BEGUE, Monographie de la commune de Revel, 1885.
ANONYME, quelques renseignements sur Montégut-Lauragais, 1970

(ADHG). BARRAU Pierre Antoine, Essai historique sur la ville de Revel et de ses alentours, 1837.
ANONYME, Monographie de la commune du Cabanial, 1885.
BOUE, Monographie de la commune de Montégut Lauragais, 1885.
DAUNIC, Monographie de la commune de Mourvilles Hautes, 1885.
RiCALENS, Monographie de la commune de St-Julia, 1885.
CONDARE, Monographie de la commune de Le Vaux, 1885.
Frère Léodéré Géry, Monographie de Revel, 1903.

Mémoires de Maîtrise

HAURIT Véronique, Le château de St-Félix Lauragais, UTM, histoire de l'art, 1982.
GIORDANO Gérard, La collégiale de St-Félix au XVIIh°siècle, UTM, Histoire, 1976.

Documents d'archives communales

Parchemin daté de mai 1462: vidimus et confirmation par Louis XI des privilèges de Revel.
On retrouve reporté dans cet acte :

 Série :A.A : Côté 2E 596
- La charte de fondation de la bastide de Revel promulguée le 8 juin 1342 par Agout de Baux, sénéchal de Toulouse et de l'Albigeois en exécution des lettres de Philippe VI de Valois.
- Les confirmations consenties par Philippe VI en 1343, puis en 1345 et par Charles VII en 1437.

Côté 2E 597
Parchemin daté en mai 1490 : confirmation des privilèges par Charles VIII.
Côté 2E 598
20 décembre 1359 : Procès verbal du bornage des forêts de Vauré et de Dreuilhe.
Côté 2E 608
1492-1796 : pièces relatives à la seigneurie de Vaudreuille et à ses rapports avec le Consulat de Revel.

 

SOMMAIRE

Cartographie

Carte IGN (1 cm pour 250 m) : 1/25 000,
- N° 2244 ouest St-Félix Lauragais
- N° 2244 est Revel
- N° 2244 est Villefranche de Lauragais

Carte IGN (l cm pour 500 m) : 1/50 000,

  1. N° 2244 Revel

Carte de la province ecclésiastique de Toulouse depuis 1318 établie d'après les pouillès des diocèses de la province ecclésiastique de Toulouse par Jacques de Front-Reaulx en 1967, ADHG (côté PL 25)

Carte de Cassini établie au XVIIIème siècle
- N° 16 de Toulouse
- N° 17 de Castres (ADHG côté PL 5)
Plans cadastraux napoléoniens du XVIIIème – début XIXème  siècle pour les 13 communes du canton de Revel (1831 et 1834)
TAILLEFER François, :atlas et géographie du Midi Toulousain, Milan, 1978. MOREAU (J). Dictionnaire de la géographie historique de la Gaulle et de la France, Paris, CNRS, 1972.
Carte générale du canal du Languedoc par Richard Dillon, 1771.

   

SOMMAIRE

Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui m'ont aidé dans mes recherches, et plus particulièrement Monsieur PRA­DALIE Gérard, enseignant à l'Université Toulouse Le Mirail, Monsieur CALVET Jean-Paul, responsable du Musée Spéléo ­archéologique de Revel, Monsieur LAMARQUE Jean-François, Mesdames et Messieurs les Maires et secrétaires de Mairie des communes du canton de Revel, Mesdames et Messieurs les employés de la Bibliothèque Municipale de Toulouse, de l'Institut d'Etudes Méridionales, des Archives Départementales de la Haute Garonne, de la bibliothèque de Revel, Monsieur CAZES Jean ­Paul, conservateur du musée archéologique de Castelnaudary, Monsieur PASSELAC Michel, archéologue, les conservateurs des Musées Saint Raymond et Paul Dupuy, et enfin les responsables de la Direction des Antiquités Historiques de Toulouse qui m'ont apporté une aide précieuse pour mes recherches et qui m'ont guidé dans mon travail avec dévouement. Qu'ils reçoivent toute ma gratitude.

Sylvie Malary

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