SAINT-FÉLIX-LAURAGAIS

 

 

 

LA COLLÉGIALE SAINT-FÉLIX.

Titulature : saint Félix ; Notre-Dame ; saint Valentin.


      1188 habitants en 1982.

 1177 habitants en 1990.

 

voir Visite guidée de la

Collégiale de Saint-Félix

Texte présenté par la Paroisse de Saint Félix Lauragais

(11 mars 2010 par François Gabolde)

 

 

 

HISTORIQUE

La région de Saint­Félix a été occupée par les Romains jusqu'au Ve siècle ; puis par les Wisigoths qui étaient ariens, et plus tard, au VIIIe siècle, par les Francs. Des pièces de monnaies, des débris de céramique, verre, mosaïques, boucles de ceinturon et fibules ont été retrouvés dans les alentours. Ils sont déposés aux musées de Revel et de Saint-Raymond de Toulouse.

Une ferme, située à l'emplacement d'un site gallo-romain, au nord-est de la ville actuelle, est appelée « La Gleiso Vieillo ». Cela laisse penser qu'un temple ou un premier village avec son église et son cimetière, aujourd'hui disparus, formaient, au XIe siècle, un castrum sur la butte artificielle des « Trois moulins ».

La ville de Saint­Félix apparaît dans les textes dès le XIe siècle, lorsque Aton II, vicomte d'Albi et de Nimes, lègue ses domaines à ses fils, y compris leur droit mutuel à recevoir l'hommage de Saint­Félix.

 En 1033, le feudataire* du vicomte écrit :« Dès cette heure, moi, GUILLAUME, fils d'ADELAIN promets fidélité au vicomte BERNARD pour le château de Vauré et de Saint­Félix ». C'est dans ce castrum, en 1167, que s'est tenu le probable concile cathare, sous la présidence de NIQUINTA (l'antipape NICETAS de Constantinople). La ville possédait un couvent de parfaits en 1205. Elle eut beaucoup à souffrir des troubles entraînés par l'hérésie cathare. SIMON DE MONTFORT détruisit le castrum en1211.

La ville actuelle a été fondée au XIIIe siècle pendant l'administration du sénéchal EUSTACHE DE BEAUMARCHAIS. C'était une agglomération serrée sur un éperon rocheux, la cuesta * de Saint­Félix.

À l'est, le château, avec son haut donjon, servait de défense au village entièrement entouré de maisons formant remparts. Les fossés aujourd'hui disparus, ont été comblés et aménagés en promenade.

Il s'agissait donc bien d'un castelnau. Il faisait partie des biens du comte de Toulouse. La charte des coutumes* fut remise en 1245 par SICARD ALAMAN, lieutenant de RAYMOND VII.

La ville s'appelait Sain-Félix de Carmaing (ou Caraman) lorsque PIERRE D'EUZE (Duèze), le frère du pape JEAN XXII,seigneur de Saint-Félix, acheta la vicomté de Caraman à BERNARD III DE LAUTREC, en 132I.

Sous la Révolution, la ville s'appela temporairement Bellevue », et c'est, en 1927,que le patronyme devint définitivement Saint-Félix-Lauragais.

Il est probable que la chapelle castrale servit d'église paroissiale. La grande dimension de l'édifice du XIIIe siècle, et le portail s'ouvrant à l'occident vers le village le laissent penser. Mais, la construction de l'église actuelle date du début du XIVe siècle.

En effet, un acte passé en 1303 avec les habitants des petits villages dispersés, Cadenac, Saint-Caprasy et Graissens les oblige à concourir à l'édification d'une nouvelle église paroissiale.

Il y eut procès en la cour de Mgr l'archevêque de Narbonne car, jusqu'en 1317, Saint­Félix dépendait de cette province ecclésiastique. Mais, à cette date, jugeant cette province trop étendue, le pape JEAN XXII la réduisit en créant de nouveaux diocèses. Saint-Félix fut alors rattaché à l'archevêché de Toulouse et devint rapidement « première ville maîtresse » de ce diocèse.

Dès le XIVe siècle, l'église fut mise sous le vocable de Saint­Félix, martyr à Gérone au IIIe siècle, très vénéré dans le sud de la France.

En 1390, le lundi précédant la fête de saint Jean-Baptiste, une tempête survint pendant la procession des Rogations. La statue de Notre-Dame la Belle -« Domina nostra speciosa » - amenée sur le parvis de l'église, calma aussitôt les éléments.

En 1418, l'archevêque de Toulouse, DOMINIQUE DE FLORENCE, reconnut le caractère miraculeux de l'événement et permit l'érection d'une pieuse confrérie. La Vierge devint ladeuxième patronne de Saint­Félix.

Plus tard, à la suite de la délivrance de la ville assiégée par les Huguenots, le 14 février 1570, saint Valentin, fêté ce jour là, devint le troisième patron* de la paroisse.

En 1317, JEAN XXII institua des collégiales* dans les nouveaux évêchés qu'il avait créés. Celle de Saint-Félix fut fondée le 22 janvier 1318 , « en raison de l'abondante population et de son renom de piété. »

L'église est alors remaniée pour permettre l'installation de 12 chanoines, hebdomadiers, 24 chapelains, 6 clercs minorés ou tonsurés, enfants de chœur.

Le chœur est destiné aux offices du chapitre et l'autel se trouve dans la chapelle axiale. Ce sont les chanoines qui assurent l'entretien du chœur et de la chapelle capitulaire. L'autel paroissial est relégué dans la chapelle à gauche de l'entrée. De ce fait, ce sont les consuls qui entretiennent la nef et la voûte. Les chapelles des confréries relèvent des fondateurs et de ceux qui prétendent au droit de sépulture.

Les embellissements des chanoines au XVIIIe siècle n'ont pas évité à la collégiale * de devenir Temple de la Raison pendant la Révolution. Elle subit de nombreuses détériorations, à en juger par la « liste des débris après la dévastation faite de la ci-devant église, de la ci-devant commune « Bellevue ». Les incendies du XVle siècle et de 1902, la foudre en 1699, 1732, 1831 et 1846 ne l'ont pas épargnée non plus !

 

 

DESCRIPTION

 

 

EXTERIEUR

La collégiale* domine la plaine au midi. Elle est intégrée aux habitations de la ville serrées les unes contre les autres, au-dessus de l'ancien fossé. Elle a été classée Monument Historique le 14 mai 190. Bâtie en bel appareil de grès, l'église est orientée, avec un mur-pignon à l'ouest.

Sous une couverture en bâtière*, le mur gouttereau sud est renforcé par des contreforts à ressauts ornés de gargouilles.

Une pierre scellée témoigne de travaux de restauration en 1603, après un incendie qui avait ravagé le plafond de la nef et une partie de ce mur : il s'agit du surhaussement des murs englobant les chapelles entre les contreforts ainsi que la galerie intérieure située au-dessus de ces chapelles.

À l'extrémité occidentale du mur sud, on constate qu'une tour devait être élevée au-dessus de la première chapelle. Cette construction s'arrête au niveau du surhaussement et n'a jamais été terminée, comme en témoigne la base en pierre d'une fenêtre inachevée, au-dessus d'un bandeau de pierres régulières de teinte légèrement rosée. Le même toit en appentis recouvre d'un seul tenant les quatre premières chapelles.

La cinquième chapelle latérale et la première chapelle du chœur sont couvertes à un niveau inférieur, tandis qu'un toit triangulaire recouvre la dernière chapelle du chœur polygonal.

À l'est, la chapelle axiale à trois pans, moins haute que le chœur, a été en partie rebâtie au XVllè siècle avec des matériaux hétéroclites et grossièrement fixés au mortier.

L'emplacement et les formes diverses des ouvertures témoignent également de ces remaniements, ainsi qu'un réajustement vertical entre les quatrième et cinquième fenêtres indiquant l'usage de matériaux différents : pierres et briques du côté ouest,

Au nord, l'église est coincée entre les anciens bâtiments canoniaux et les maisons de la ville. Ses murs ont été alignés sur les façades des maisons. On a conservé près de son entrée un puits profond.

Le clocher-porche ouvre sur la rue. La construction du XIVè siècle, de type toulousain, repose sur une base carrée sans ouverture, flanquée de quatre tourelles à clochetons garnis de fleurons ; la partie supérieure, octogonale, à deux étages, est percée sur chaque face de deux rangs de baies en arc en mitre, surmontés d'une frise en dents de scie.

Le porche est voûté sur croisée d'ogives* chanfreinées qui retombent, ainsi que les formerets, sur des colonnettes à chapiteaux décorés de feuillages.

La clef de voûtes* est ornée d'une rosace. Il n'y a pas de tympan. L'archivolte à cinq cordons retombe sur cinq colonnettes à chapiteaux à décor végétal. Une niche au-dessus de la porte abrite une statue de saint Pierre

Elle porte la flèche recouverte de dalles de pierre de Saïx (Tarn), ayant remplacé, en1841, l'ardoise d'origine. La hauteur est de 42 mètres. Un escalier à vis est situé dans une tourelle contiguë. Le clocher possède deux cloches ; l'une de 1525, mise en place par les chanoines, la « Capitoule ». Elle aurait, en partie, fondu sous l'effet de la foudre lors d'un violent orage en 1699. Les chanoines la firent réparer à leurs frais. En 1732, le clocher est à nouveau endommagé par la foudre.

Il est réparé par JEAN DESPLATS, maître-maçon, et GERMAIN MONTAGUT, maître-charpentier, sous le contrôle de JOSEPH D'HAUTEPOUL, diacre et chanoine, et de maître BERNARD BARTHES, notaire du chapitre.

Après une dernière atteinte de la foudre à la fin du XIXe siècle, un paratonnerre est installé, évitant ainsi de nouveaux dégâts.


 

INTERIEUR

 

On retrouve le plan du gothique méridional : large nef unique flanquée de chapelles latérales construites entre les contreforts.

Cette nef mesure 27m de long, 15m de large et 13 m de haut

De larges arcs-diaphragmes, déterminant cinq travées, supportaient à l'origine un plafond plat constitué de larges pannes peintes. Au début du XIXe siècle, l'ensemble a été voûté de lambris disposés en arcs brisés et peints, en trompe-l'œil, de caissons ornés de rosaces. Les arcs qui supportent les lambris descendent en fuseau jusqu'à la corniche qui court le long des murs. Ceux-ci sont décorés d'ogives flamboyantes peintes à l'entrée des chapelles.

 

 

 

Le chœur de l’église

 

La partie occidentale de la nef est occupée par la tribune construite à la fin du XVIIIe siècle pour recevoir l'orgue.

Elle est constituée d'un portique profond fait de puissants pilastres composites surmontés d'un fronton baroque.

 

 A l'intérieur, se trouve une grande vasque sur colonne, de marbre rouge, qui a servi de baptistère.

De part et d'autre de l'enclos des fonts baptismaux, deux grands tableaux ont été placés en 1831-

Il s'agit :

- à gauche, d'une copie par JEAN ARTIGUE, de « la Nativité de la Vierge » de ROQUES, et dont l'original se trouve dans l'église de la Daurade, à Toulouse ;

- à droite, sous la signature de JEAN ARTIGUE, d'une peinture représentant le martyre de saint Félix à Gérone.

La nef est éclairée, au sud, par quatre oculi ouverts au niveau des quatre premières travées. Mais, dans la cinquième travée, la fenêtre géminée à remplage est du XIVe siècle.

Par désir de symétrie, quatre oculi aveugles ont été peints en trompe-l'œil du côté nord ; la cinquième travée comporte, elle aussi, une fenêtre à remplage gothique.

Le chœur est moins haut que la nef et légèrement plus étroit.

Développé sur sept pans, il est voûté de pierre. Les voûtains sont soutenus par des arcs ogifs convergeant vers une clef de voûtes* représentant le Christ bénissant.

Le huitième voûtain s'appuyant sur l'arc triomphal est divisé par des liernes et tiercerons.

De minces arcs formerets, en haut des murs, supportent également les sept voûtains et retombent sur des culots sculptés de têtes humaines.

Deux grandes fenêtres géminées, à remplage du XVIe siècle, de 8,10 m de haut pour 1,20 m de large, éclairent le chœur de part et d'autre de la chapelle axiale.

 

 

Quatre autres fenêtres de même facture ne mesurent que 4,30 mètres de haut : elles surmontaient des ouvertures donnant accès au XIVe siècle à quatre chapelles ouvrant sur le chœur. Ces ouvertures furent supprimées lors de l'installation des chanoines. Ceci en vue de créer une chapelle capitulaire et une sacristie.

Les vitraux du chœur ont été refaits au XIXe siècle. La lecture s'effectue de gauche à droite, en partant du registre inférieur des deux grands vitraux. On reconnaît :

quatre prélats auréolés et mitrés ; deux tiennent un livre, un tient un bâton et un livre, le quatrième une crosse.

 Trois sont vêtus d'une chape, un porte une chasuble et un pallium*. Pour ce dernier, il peut s'agir d'un cardinal.

Il est probable qu'il s'agisse des quatre docteurs de l'Église d'Occident :

- saint Ambroise, évêque de Milan ;

- saint Augustin, évêque d'Hippone ;

- saint Grégoire le Grand, pape de 539 à 604 ;  

- saint Jérôme, parfois représenté en cardinal ;


- au registre intermédiaire, apparaissent les quatre évangélistes : Matthieu, Marc, Luc et jean, dont les symboles sont représentés dans un médaillon séparé, sous leurs pieds : respectivement l'homme, le lion, le taureau et l'aigle ;

- enfin, au registre supérieur et sur l'ensemble des vitraux, les onze apôtres et saint Paul sont représentés.

Les murs du chœur sont recouverts de boiseries au XVIIIe siècle, repeintes en faux-bois au début du XXe siècle

Les stalles ont été mises en place en 1830. Au-dessus, quatre tableaux de 4,25 m x 3 m sont disposés tout autour du chœur. Ils ont été, à tort, attribués à DESPAX, mort en1773.Il a été démontré qu'ils ont été peints par FRANÇOIS CAMMAS.

Au salon de1781, FRANÇOIS CAMMAS (1743-1804) présenta une première œuvre, commandée pour la décoration de l'église du couvent des Ursulines de Toulouse, ayant pour thème la « Bienheureuse ANGELE DE MERICI aux pieds du pape CLÉMENT VII ». Ce fut le premier tableau d'un cycle de cinq toiles.

La chapelle des Ursulines, devenue temple protestant de 1799 à 1801, fut débarrassée de son mobilier au début du XIXe siècle.

 Quatre des cinq tableaux retraçant la vie de sainte Angèle furent achetés par la famille DE SÉVERAC au moment des grands travaux de restauration de la collégiale*, après la Révolution.

Mais, ils ont été placés dans le chœur sans respecter l'ordre chronologique de la vie de la sainte. On ignore ce qu'est devenu le cinquième tableau.

Malgré le mauvais état de ces œuvres, il faut voir, de gauche à droite :

 

• Angèle à genoux recevant du pape PAUL III, en A 1535, la bulle de fondation des Ursulines, en présence de CHARLES BORROMÉE, archevêque de Milan et de FRANÇOIS de SOURDIS, archevêque de Bordeaux (tableau restauré) ;

•   la mort d'Angèle à Brescia en 1540;

•   Angèle en extase, contemplant ses religieuses qui montent au ciel, conduites par des anges;

•   Angèle, jeune fille, reçue par le pape CLÉMENT VII.

­ Le chœur se prolonge par une chapelle axiale à trois pans, voûtée d'ogives et éclairée par de longues et étroites fenêtres ; les vitraux actuels datent de 1865 et sont signés JEAN ARTIGUES .

Ils sont ornés de médaillons ronds, peints de sujets biblique; tels que l'arche de Noé, l'arche d'alliance, ainsi que de motif décoratifs : vases, roses et autres.

Au-dessus de la chapelle axiale le double vitrail est décoré de la Vierge et de saint Félix.

À l'époque des chanoines, le maître-autel était blotti dans la chapelle axiale. Lors de la visite épiscopale de 1742, Mgr CHARLES DE LA ROCHE-AYMON jugea le sanctuaire trop étroit et fit avancer l'autel des chanoines dans le chœur.

En 1748, les chanoines firent installer l'autel actuel. Il est l'œuvre du marbrier ÉTIENNE ROSSAT, le réalisateur du maître autel monumental de la basilique Saint-Sernin de Toulouse. Jugé étriqué pour l'ampleur du chœur, il fut hélas remanié et agrandi par l'adjonction de motifs de briques plâtrées et stuquées et d'anges adorateurs de plâtre. Sa dérestauration demandée en 1964 ne fut pas suivie d'effet.

La grille de communion date de 1802. Elle a été réalisée par CAZELAR.

De part et d'autre de l'arc triomphal qui donne accès au chœur, se trouvent deux statues du XVIIIe siècle :

- côté nord :saint Félix, revêtu de la dalmatique* de diacre et tenant sa palme de martyr ;

- côté sud : saint Valentin qui, lui, porte la chasuble romaine du prêtre. Il fut également martyr comme l'indique la palme qu'il tient dans sa main.

Au XIVe ou XVe siècle, l'église de Saint­Félix devait être décorée de peintures comme en témoignent les vestiges de fresques au fond de l'église, près de la porte de la tribune.

 Mais, au XVIIIe siècle, de grands travaux et « embellissements» furent entrepris.

On sait que la nef a été recrépie et blanchie à neuf. Et c'est de 1830 à 1842 que furent mises en chantier les peintures qui décorent la voûte lambrissée et le chœur. C'est un peintre italien, anonyme, qui offrit son travail moyennant le gîte et le couvert.

Dès l'origine, les chapelles furent construites entre les : cinq au midi et deux au nord.

Les murs des chapelles méridionales furent repris au début du XVlle siècle après l'incendie qui détruisit le plafond de la nef et endommagea la partie supérieure des murs des chapelles.


1. Au midi

LA CHAPELLE SAINT-JEAN-BAPTISTE

La première chapelle était dédiée, en 1637, à saint Jean­Baptiste.
Elle fut fondée par le chanoine MONTALA qui voulait y être enseveli. À la fin du XIXe siècle, il est signalé par l'abbé MORÈRE qu'il n'y a point d'autel.
Cette chapelle est voûtée sur croisée d'ogives*, la clef de voûtes* est décorée d'une fleur de lys.
Les ogives retombent sur des colonnettes sans chapiteaux. Elle est éclairée par une fenêtre étroite trilobée dont le vitrail, représentant saint Pierre, provient des ateliers SAINT-BLANCAT de Toulouse (1902).
En effet, à cette date, PIERRE JACOB avait fait don à la fabrique" de la somme de 1200francs pour l'entretien et la décoration de cette chapelle servant de local aux « chaises volantes*».
C'est grâce à lui qu'elle est devenue chapelle Saint-Pierre et, en même temps, chapelle des fonts baptismaux. On peut voir, encore, au sol, l'emplacement du baptistère. Au-dessus, se trouve un groupe polychrome représentant le baptême du Christ par Jean- Baptiste.
Un autel néogothique, en terre cuite, très ouvragé (fin XIXe siècle) a été installé là. Il est surmonté de la statue de saint Pierre. D’après les archives paroissiales cet autel proviendrait de la première église du Vaux. 

LA CHAPELLE SAINT MICHEL

La deuxième chapelle, également voûtée sur croisée d'ogives*, était dédiée, en 1637, à saint Michel. Elle avait été fondée par le chanoine D'ALBUSSON.

 A la fin du XVIIIe siècle, on la retrouve sous le vocable des Saints-Anges.
Aujourd'hui, elle abrite la statue en bois doré de sainte Germaine.
L'autel tronconique est en marbre ; il est consacré.
Face à l'autel, un tableau représente un ange gardien conduisant un enfant. Il s'agit de la copie de l'Ange gardien de Cammas, effectuée par JEAN ARTIGUE, placé autrefois à Saint-Pierre-des­Cuisines de Toulouse ; aujourd'hui, il se trouve à la Daurade.
Un vitrail à dessins géométriques verts et rouges éclaire cette chapelle.

LA CHAPELLE SAINTE-ANNE

La troisième chapelle, lors de la visite épiscopale de1637,  était dédiée à sainte Anne. Elle était le lieu de sépulture de la famille Vigouroux.A la fin du XIXe siècle, c'est « Notre-Dame la Belle » qui y est vénérée.
Cette statue, considérée comme étant du XIVe siècle - avec réserve - ne figure pas sur la liste des Monuments Historiques. Mais la Commission diocésaine d'Art Sacré, en 1964, la signale avec intérêt comme « objet à conserver ».
En 1906, lors de l'inventaire des biens du clergé, la Vierge était encore habillée d'une robe de drap d'or, brodée. Elle a été restaurée en 1955 par DOM EPHREM, moine d'En­Calcat.

L'autel de cette chapelle porte une pierre sacrée. Il est de marbre blanc avec des incrustations en or.

La fenêtre trilobée du XIVe siècle, qui l'éclaire est munie d'un vitrail représentant la Vierge à l'Enfant. Les effigies des donateurs figurent au bas du vitrail. Il s'agit de MARTHE, EUGÉNIE, MARIE-PIA DE SÈVERAC et GILBERT, MARIE, ALEX DE SÈVERAC. Au-dessous, se trouve la représentation de leur blason : palé d'or sur fond de gueules.
Il est tenu, à gauche, par une sirène et, à droite, par un lion dressé.
 Au-dessus, se voit une couronne de vicomte. Ce vitrail provient de la maison SAINT BLANCAT, successeur de LOUIS-VICTOR GESTA, à Toulouse.

LA CHAPELLE DU SACRÉ-CŒUR

En remontant à la quatrième travée, se trouve la chapelle du Sacré-Cœur. Elle est nettement plus haute que les trois précédentes. En 1637, elle était sous le vocable de sainte Catherine et, là, était érigée la confrérie du Rosaire. Plus tard, elle fut dédiée au Sacré-Cœur.
L'autel consacré, est de marbre gris de style XVIIIe siècle. Le monogramme IHS est incrusté sur l'antependium '. La statue, de goût sulpicien, du Sacré-Cœur, est encadrée de part et d'autre de colonnes torsadées ornées de grappes et de pampres.
Le vitrail représente le Sacré-Cœur.

LA CHAPELLE DU ROSAIRE

La cinquième chapelle, de même hauteur que la précédente, était dédiée autrefois à sainte Barbe, puis à saint Blaise. Aujourd'hui, c'est la chapelle du Rosaire.
On retrouve un autel consacré, semblable à celui du Sacré-Cœur ; mais, ici, c'est le monogramme de la Vierge qui est incrusté dans l'antependium*.
L'autel est surmonté d'un retable" de bois doré constitué de deux pilastres reposant sur une base décorée d'un cartouche. Il est orné d'une draperie remplie de fruits d'où émerge une tête d'ange.
Le fronton est décoré d'une frise reprenant les motifs de fruits et d'angelots. Au sommet, se trouve une corbeille débordante de fruits ; une urne termine l'ensemble à chaque extrémité.
Le tableau du retable* représente une Vierge à l'Enfant, en gloire, remettant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne, fondatrice du tiers-ordre de saint Dominique.
La chapelle est éclairée par une fenêtre en plein cintre*, munie d'un vitrail représentant l'Immaculée Conception.
Il est à remarquer que les trois premières chapelles, moins hautes que les deux suivantes, sont surmontées d'un passage accessible de la tribune.
Des voûtes devaient être élevées sur des croisées d'ogives*, à partir des cul-de-lampes situés aux quatre coins de l'espace et dont on voit les pierres d'attente.
Le voûtement ne fut jamais terminé, mais cet espace correspond à la tour inachevée que l'on retrouve à l'extérieur, au mur méridional.

2. côté nord

LA CHAPELLE SAINT LOUIS


Elle a abrité l'autel paroissial à l'époque des chanoines et   était dédiée aux âmes du purgatoire.
A la fin du siècle dernier, on la retrouve sous le vocable de Saint-Louis roi de France.
Aujourd'hui, ce sont saint Louis et sainte Jeanne d'Arc qui y sont vénérés. C'est dans cette chapelle qu'en 1923 fut installé un monument aux Morts.

LA CHAPELLE DE SAINT-JOSEPH

Elle était dédiée au Saint-Sépulcre, puis à saint Joseph. On   y trouve un autel de marbre semblable à ceux du Sacré-Cœur et du Rosaire.
Deux colonnes torsadées entourées de pampres encadrent une statue de saint joseph qui dissimule une toile peinte, très abîmée et illisible.
Un enfeu, en arc brisé*, a été creusé dans le mur nord. Il n'y a plus ni gisant, ni tombeau.
C'est de cette chapelle que l'on accède à la chaire à prêcher, décorée de stucs à la fin du XIXe siècle.
Au moment de la construction de l'église, au XIVe siècle, des chapelles rayonnantes avaient été prévues dans le chœur.

À gauche, du côté nord, une chapelle dédiée à saint Martin occupait deux travées contiguës au chœur. Lors du remaniement pour l'installation des chanoines, il fallut créer une sacristie capitulaire, précédée d'un vestibule. La chapelle Saint-Martin fut alors agrandie de deux autres travées vers le nord. Chacune des salles comporte donc deux travées séparées par des doubleaux* chanfreinés. Elles sont voûtées sur croisée d'ogives* et les voûtains sont bâtis en fonction de l'espace, c'est­à-dire avec distorsion. Dans la sacristie capitulaire, la clef de voûtes* de chaque travée porte, l'une la croix du Languedoc, l'autre un blason neutre. Dans la partie qui était le vestibule, les croisées d'ogives* retombent, côté sud, sur des colonnes adossées, côté nord, sur des corbeaux sculptés de visages humains.

L' ORGUE

Au XVe SIÈCLE, les chanoines avaient fait installer un orgue de chœur. Lors des grandes améliorations et embellissements du XVIIIe siècle, le chanoine-doyen DE CROUZET fit installer de grandes orgues pour rehausser les fastes de la liturgie. Le travail fut confié au facteur d'orgues RABINY qui travailla de 1779 à 1781.

Le buffet de style Louis XVI est décoré de guirlandes florales. Il est orné d'attributs champêtres et d'angelots rieurs dorés à l'or fin. Sur les panneaux sont posés des faisceaux de licteur et des instruments de musique enrubannés, également dorés. Le buffet d'orgue a été classé le 5 juillet 1943.

Détail de la décoration de l’orgue

La partie instrumentale avait évolué au cours des siècles pour être adaptée à la musique du jour... Mais, en 1994, M.VIALE, facteur d'orgues de Fleurance dans le Gers, a remis l'instrument tel que RABINY l'avait conçu en 1781. Il se compose donc actuellement :

• d'un dispositif de dos de 50 notes et 10 jeux (c'est la partie avancée en bord de tribune) ;
•     un grand orgue de 50 notes et 13 jeux ;
•     un récit de 32 notes et 5 jeux ;
•     un pédalier de 15 notes et 4 jeux.
Il y a environ 2200 tuyaux d'étain travaillés à la main.

Sauvées « in extrémis », ces partitions datant du XIXème siècle sont précieusement conservées à l’église.

La très belle sonorité de l'instrument est renforcée par l'acoustique de l'édifice due à sa voûte de lambris. Les jeux sont brillants, colorés, accompagnés de magnifiques jeux de fond.

La partie instrumentale a mérité un classement spécifique, le24 mars 1967, à la demande du curé, l'abbé TOUGE.
Conçues au XVIIIe siècle, c'est la musique française des COUPERIN, CLÉRAMBAULT, DANDRIEU et autres qui fait s'exprimer ces orgues avec le plus de brio.
DÉODAT DE SÉVERAC a utilisé cet instrument. En 1994, MICHEL CHAPUIS l'a inauguré, après l'achèvement des travaux de restauration.

Madame Desplat, facteur d’orgue à Saint Félix

Déodat de Séverac a « joué » sur cette orgue. Aujourd’hui, Madame Desplat perpétue la tradition

Les « soufflets » de l’orgue (auparavant actionnés manuellement, la soufflerie est actuellement automatisée).

Plan de la collégiale de Saint Félix

Dessin de la façade de la collégiale( Chaudru 1885 -  Monographie de la commune de St Félix)

Le martyre de Saint FElix à GERONE - (peinture de Jean Artigue)

Ce tableau peint représente un clerc, diacre, traîné par un cheval sauvage dans les rues d’une ville : Gérone. (voir plus haut page 76)

Tel Saint Saturnin à Toulouse au IIIème siècle.

Cependant à la suite d’une recherche approfondie effectuée par Manivière, on découvre  dans le sanctoral dix Félix canonisés et deux papes Félix 1er et Félix III, tous martyrs.

 

Deux catalans : Joseph Clara et Joseph Ma. Marquès – dans un petit livret – « San Feliu de Girona » donnent une version très différente du martyre de Saint Félix.
Sa vie est connue par un hythme liturgique une « passio » d’époque wisigothique.


Félix serait fils de Cesarea de Mauritanie, donc d’origine africaine. On l’aurait torturé et lancé dans la mer deux meules de moulin autour du corps pendant la persécution de Dioclétien (303).

Le martyre de Saint Saturnin. Lithographie de « Weber » pour les « Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France » de Nodier, Taylor et De Cailleux (1833)

Tapisserie de la vie de Saint Saturnin 1527 (Château d’Angers)

Cette évocation se retrouve sculptée sur une clef de voute de la cathédrale de Gérone.
Il réchappa miraculeusement et fut porté par une nuée d’anges vers le rivage.
Le tyran Ruffin fit déchirer sa chair avec des ongles de fer mais revenu indemne, il fut torturé jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Une femme pieuse a ramené son corps à Gérone et son tombeau se trouve à la cathédrale de la ville.
Beaucoup d’éléments rappellent la vie de Saturnin, reconstituée à partir d’une « Passio Sancti Saturnini » au Vème siècle.

D’origine orientale, on retrouve ce « cognomen » (prénom) « Saturnin » fréquemment en Afrique du Nord.
Martyrisé à Toulouse, il fut attaché aux flancs d’un taureau sauvage prévu pour le sacrifice.


Les « Saintes Puelles » qui ont pris soin de sa sépulture semblent bien proches de la « pieuse femme » qui ramena saint Félix à Gérone.

Jean Artigue n’aurait il pas fait un « pieux amalgame » entre les deux martyrs des IIIème et IVème siècles ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'AUTEL
LA CHAIRE

 

le fond de l'eglise avec l'orgue et les fonds baptismaux
Le benitier surmonte de la coquille
Détail du plafond lambrisse saint jacques

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Saint-FElix-Lauragais

ADHG, 1 G 939.

 ADHG, 1G 588.

ADHG, 20 1164.

AP, non classées.

Baccrabère (G.), 417.

Malary (S), 102-107.

Morère (abbé).

Penent (J.), La peinture à Toulouse et le Néo-classicisme,
t II, thèse de 3e cycle, Histoire de l'Art et Archéologie, nov 1979.

 

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