VAUX

 

 

Titulature : saint Blaise

 

210 habitants en 1982.

185 habitants en 1990.

 

HISTORIQUE

Le village du Vaux est situé à 4 km de Saint-Félix­Lauragais, à l'écart de la route qui va de Toulouse à Revel. Il appartenait à la famille des ROQUEVILLE, seigneurs de Belesta­Lauragais et dépendait de la baylie de Saint­Félix. On le trouve cité dans le tableau des divisions administratives des domaines » d'ALPHONSE DE POITIERS en 1256.

 

En 1271, Le Vaux avait quatre consuls.

La tradition locale véhicule deux faits très lointains : saint Saturnin aurait évangélisé lui-même Le Vaux au IIIe siècle. D'autre part, au XIVe siècle, le pape JEAN XXII se serait arrêté au château du Vaux, en allant rendre visite à son frère PIERRE, seigneur de Saint­Félix.

 

Le Vaux était entouré d'une enceinte fortifiée formée par les maisons se serrant les unes contre les autres près du château. Il n'y avait que deux portes, dont celle du cers qui existe encore aujourd'hui. Elle était munie d'un pont-levis et quelques fossés subsistent toujours.

 

L'église et son cimetière ont toujours été situés à l'extérieur de l'enceinte. Celle que l'on voit aujourd'hui a, hélas, remplacé une église de style gothique méridional qui avait été bâtie en1520, par les chanoines de Saint­Félix.

 

Elle était sur le modèle de leur collégiale* mais, de moindres dimensions. Elle mesurait 23 m de long, 11 m de large et 15m de hauteur.

Sa construction s'est étendue sur plusieurs décennies ; une inscription de 1530, révélait l'élévation d'une chapelle. Il semble que les chapelles aient été rajoutées plus tard. Elles étaient de taille et de style différents.

Une transaction du 23 mai 1551 indique la date de la construction du clocher à « cinq ausides ».

 

Le bâtiment lui-même comprenait :

 

•   une large nef, voûtée de pierre, à trois travées sur croisées d'ogives ;

•   six chapelles latérales qui ouvraient sur la nef par des arcades en arc brisé* ;

•   un chœur à cinq pans, de même largeur que la nef, flanqué de chaque côté d'une sacristie et d'un débarras au sud ;

•      le toit de la nef était à deux pentes et les chapelles couvertes en appentis ;

les contreforts extérieurs avaient été rajoutés au moment de la construction des chapelles ; au sud, ils n'étaient pas disposés en face des poussées. D'autre part, l'édifice était contrebuté par quatre larges contreforts montés aux angles.

 

L'église était consacrée : il semblerait même que les trois évêques de Toulouse, Lavaur, et Saint-Papoul aient été présents à la consécration, chacun entrant, en procession, par une porte différente.

Les guerres de religion furent néfastes à l'église Saint-Blaise.

 Dans sa déposition du 26 avril 1570, BERNARD LANGUILLE, praticien d'Odars, déclare qu'en février les ennemis « bruslarent l'église du lieu du Vaux avec la maison du recteur, n'y estant demeuré que les murailles... et tant d'ornements que meubles furent pilhés et brûslés ».

 Ce témoignage est confirmé par trois autres dépositions le même jour.

Elle fut rebâtie tant bien que mal et les procès-verbaux des visites épiscopales de 1700 et 1742 soulignent le mauvais état de l'église :

•      maître-autel en mauvais état ;

•      voûte ruinée ;

•           étoffe vile au tabernacle ;

•      des murailles solides, mais un pavé à réparer ;

•      pas de pierre sacrée ;

•      le clocher a besoin d'être crépi, les cloches réparées ;

•      les fonts baptismaux ne sont pas enfermés et la piscine est en mauvais état ;

•      la sacristie est en construction.

 

En 1746, l'abbé AUGUSTE DE MADRON, curé de 1746 à 1787, supplie qu'on répare la toiture :

« les pluyes faisoient de la nef comme un étang... ».

 

On ne sait si sa demande a été prise en considération ! La paroisse regroupait les églises du Falga, de Saint-Pierre d'Aygats, Maurens, Juzes, Bélesta et Mourvilles­Hautes. Le curé avait trois à quatre vicaires. Cependant, l'église fut fermée pendant la Révolution, de 1793 à 18o5.

Au cours du XIXe siècle, de petits travaux et quelques embellissements sont effectués : réparations dans les chapelles qui sont aménagées : autels, vitraux, peintures, balustrades, lambris, carrellement.

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Grâce à des dons et donations testamentaires, on achète le maître-autel, des reliquaires, une cloche de six quintaux.

En 1840, l'église est décorée par un peintre italien du nom de MORELLI. Le 6 mai 18 5 6, par arrêt préfectoral, la petite église annexe de Saint-Pierre d'Aygats et le cimetière attenant furent mis en vente.

 

Les « considérants » de cette vente portaient sur les réparations urgentes qui étaient à faire à l'église du Vaux, mais l'argent fut utilisé pour améliorer les chemins. Cependant, le 4 octobre 1886, le curé s'adresse au maire car l'état de l'église est déplorable. Il ne fut pas entendu !

En 1952, le curé de Saint­Félix qui est desservant, se trouve dans l'obligation de demander à l'archevêque et au maire l'autorisation de fermer l'édifice au culte en attendant sa remise en état. Mais, l'architecte, dépêché par l'évêché, fait reporter la mesure. L'année suivante, c'est un architecte de la ville de Toulouse qui visite l'église et pose des témoins au niveau des lézardes. Mais ces derniers se brisent très rapidement et l'édifice est fermé.

 

Ce sont les Ponts et Chaussés qui sont pressentis par le maire pour effectuer le travail de réhabilitation. L'église est dans un tel état qu'elle ne peut, semble-t-il, être sauvée. Le projet des travaux tombent comme un couperet :

•   dépose totale de la toiture ;

•   démolition totale des voûtes d'ogives à partir de leur naissance, dans la nef et dans les chapelles ;

démolition des murs extérieurs des chapelles sur toute leur hauteur et des murs entre les chapelles et ainsi que des autels etc.

Malgré une levée de protestations, l'église Saint-Blaise est réduite à néant. Seul restera debout, le clocher avec ses cinq « ausides ». Le tracé du chevet sera maintenu.         

La presse parle de perte irréparable du patrimoine évoquant :

« l'élégance de la nef - bordée de chapelles entre les contreforts et le chœur semi-octogonal qui viennent d'être démolis - appartenant à la grande famille de l'école gothique méridionale ; la finesse de ses colonnettes d'angle ; la délicate mouluration des arcs d'entrée des chapelles qui descend jusqu'au sol sans être arrêté par aucun chapiteau ; enfin, les clés de voûte armoriées dont la sculpture imite le déroulement d'un parchemin. »

La reconstruction se fera par « des murs en moellons nouveaux ou de remploi, grossièrement assisés, montés entre les contreforts. Un enduit de ciment à l'extérieur sera posé. A l'intérieur, on prévoit un crépi au mortier bâtard.

Des poteaux en moellons assisés de remploi, seront accolés intérieurement aux contreforts de la nef et dans l'abside préalablement débarrassée des colonnettes et autres garnitures. Il sera réservé les vides nécessaires à la mise en place des châssis vitrés en verre cathédrale.

Le lambris en pin des Landes pour le plafond sera fixé sur le caissonnage établi par longerons, entretoises et demi-­madriers. »

 

 

DESCRIPTION

 

EXTÉRIEUR 

 

 

L ‘église Saint-Blaise est aujourd'hui un petit édifice rectangulaire de : 22,30m de long, 8,90 m de large,7 m de hauteur.

Il est flanqué de contreforts profondément ancrés dans le sol. On a gardé en partie les trois pans de l'abside et conservé le puissant massif occidental surmonté du clocher-mur triangulaire.

 

Le clocher-mur est à trois niveaux, chacun étant orné de part et d'autre d'un pinacle arrondi coiffé en poivrière. Il se termine au sommet par un étroit fronton triangulaire surmonté d'une croix. La hauteur totale est de 32 m. Il est ajouré de cinq baies en plein cintre* abritant les cloches.

 

L'accès se fait par un porche à linteau plat reposant sur de simples colonnes, ouvert dans le mur occidental

Le cimetière est situé au sud de l'église.

 

 

INTÉRIEUR

 

 

C'est une salle rectangulaire éclairée d'ouvertures en meurtrière.

L'appareil de construction est apparent dans la partie inférieure des murs et au grand arc qui donne accès au chœur. Les chapelles ont été supprimées.

L'église est simplement plafonnée à caissons.

 

L'emplacement des fonts baptismaux a été conservé dans le mur occidental. C'est une cuve de pierre sur colonne. Une grande grille de fer forgé ferme l'exèdre*.

 

On accède au chœur par deux marches, au niveau de l'arc triomphal. Le chœur ne mesure que cinq mètres de large ; l'autel de granit est surélevé de deux marches également. Un Christ en croix a été placé au centre du chevet, au-dessus de l'autel.

Au nord et au sud du chœur, des sacristies ont été construites.

 

   

 

   

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Vaux

ACAS, non numérotées.

ADHG, 1G 598

 ADHG, 1G 619.

ADHG, 2Mi 816.

AP, non numérotées.

Guitard (E.H.), dans La Dépêche du Midi, 24 mai 1957

Lestrade (J.), 115-116.

Malary (S.), 141, 142, 144, 160.

 

Saint-Pierre d'Aygats

ADHG, 1G 519.

ADHG, 20 1357.

 AP du Vaux.

AP Saint-Félix.

Lestrade (J.), 82, 159, 161, 162.

Glatens

ADHG, Q 279 n°108

Saint-Sauveur

ADHG Q 279 n° 109.

 

 

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    ÉDIFICES DISPARUS

SAINT-PIERRE D'AYGATS

 

 

L'origine de l'église de Saint-Pierre d'Aygats n'est pas connue. Ce n'est qu'à partir des guerres de religion que l'on peut suivre son histoire. Elle était annexe de Cambiac, petit village du canton de Caraman, lorsqu'elle fut dévastée en février 1569 :

 

 « Les troupes huguenotes, menées par l'amiral DE COLIGNY bruslaient l'église de Cambiac, aussi bruslarent l'église Saint-Pierre d'Aygats son annexe. »

 

Le 8 octobre 1596, JEAN CHABANEL, recteur de la Daurade, délégué du cardinal DE JOYEUSE constate que :

 

 « depuis 17 ans, en cà que cette église fut ruynée et destruicte par le vicomte DE TURAYNE, tout y est cy désolé qu'il n'y a nulle espérance que le sainct sacrement de l'autel y peut être réservé.

 A Saint-Pierre d'Aygats, annexe, l'église est actuellement toute découverte, et où il ne reste qu'un seul autel à cotté à main gauche, qui est encore tout esbréché et rompu au milieu, où toutefois la messe est dicte toutz les dimanches et festes, quand le temps le permet, combien qu'il y falhe tout apporter de Cambiac ou de Saint­Félix. »

 

Peu de temps après, le recteur de Cambiac, DE GRAVIÉ, écrit au cardinal DE JOYEUSE :

 

« y l'a pleu à M. le visiteur recognoystre la pauvreté de l'annexe et dépandences de l'église de Cambiac, qui se nomme Saint-Pierre d'Aygats - l'ayant accompagné sur le lieu, là où yl luy a plu de visiter le tout, m'ayant commandé vous advertir des articles selon mon deb­voir, dont yl est notoyre que dans la dicte dépandense yl y a deulx religionnaires. »

 

L'église dut être réparée puisque le 29 août 1742, le chanoine de Saint-Sernin, vicaire général de Mgr DE LA ROCHE AYMON, note, au cours de sa visite :

 

 • le tabernacle est assez bien doublé, mais il a besoin de quelques réparations. Il ne ferme pas ;

•  il n'y a point de Réserve ;

•  le vicaire n'y réside pas. Il vient de Saint­Félix ;

•  les messes sont dites conformément aux ordonnances synodales ;

•  il y a 180 paroissiens et 120 communions ;

•      il n'y a point de reliques ;

•      le sanctuaire est bien couvert, point de gouttière ;

•      il n'y a point de plafond, ni de voûte ;

•      il y a un surciel* au-dessus de l'autel qui ne couvre pas assez ;

•      les murailles sont solides mais ont besoin d'être recrépies et blanchies ;

•      les fenêtres sont assez grandes, mais celle du côté de l'évangile a besoin de quelques carreaux ;

•      la pierre sacrée est en bon état ;

•      le cadre du tableau n'y est point, ni fileté en or - pas de retable* ;

•      la nef est assez grande, les murailles sont solides ;

•      il n'y a ni voûte, ni plafond ;

•      le clocher est en bon état, il n'y a qu'une petite cloche ;

•      la chaire est mal construite et l'escalier trop rude ;

•      les fonts baptismaux sont en état ; il n'y a pas de tableau de baptême de Jésus-Christ ;

•      il n'y a point de chapelle, ni de sacristie ;

•      les vases sacrés et les vêtements sont nombreux mais en mauvais état.

 

La même année, le conseil de fabrique* de Saint­Félix décide de faire des réparations pour 450 livres, à partager avec la Pastourie. La petite paroisse est rattachée à celle du Vaux avant la Révolution.

 

En 1856, Saint-Pierre d'Aygats n'était plus qu'un petit oratoire où l'on faisait station pour les Rogations. Le 6 mai de la même année, un arrêté préfectoral met en vente le terrain occupé par l'église avec son cimetière. Il fut acheté par JEAN DE LA  PLAGNOLE.

Au nord du Vaux, une ferme porte le nom de Saint-Pierre d'Aygats.

 

 

 

ÉGLISE DE GLATENS

 

 

 

L'AN 1791, le 3 décembre, « il est procédé à la vente aux   enchères, à la bougie, de l'emplacement d'une ancienne église et cimetière de Glatens, confrontant d'auta et aquilon SÉBASTIEN PRATVIEL, au midi et au cers sieur PIERRE NOUGARET, la dite terre au profit de l'œuvre de l'église du Vaux. »

 

ÉGLISE DE SAINT SAUVEUR

 

 

Suit « la vente du terrain de l'ancienne église et cimetière de Saint-Sauveur, de contenance de deux quarterées ou environ, au sieur de LAPLAGNOLE. »

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