Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                      LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

LE SITE ARCHEOLOGIQUE DE BERNIQUAUT


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Pour les amateurs d'images et les bénévoles qui recréent leur "Cayenne" à Berniquaut

"UN JOURNAL DES FOUILLES"

- 2008 - 2009 - 2010 -2012 2013 2015

 

Programme des sorties - 2015 - BERNIQUAUT contacter CALVET J.P : jcalvet@neuf.fr

 
Après une année "sabatique" en 2014 les travaux reprennent en 2015
 
 
 

 

 

 

L’ OPPIDUM DE BERNIQUAUT GENERALITES

 

 

Commune de Soréze – Tarn
Solidement ancré au versant septentrional de la Montagne Noire, dominant de ses 568 mètres d’altitude la ville historique de Soréze, Berniquaut est certainement un des plus beaux belvédères de la région.
       Au sommet de ce relief imposant, composé de calcaires vieux de plus de 540 millions d’années, où se découvre un magnifique panorama de la plaine du Lauragais, se situe un site archéologique majeur.
        Il est certain que très tôt des communautés ont été attirées par ce lieu.
       Pour comprendre l’intérêt qu’ont pu porter nos anciens à ce site, il suffit pour cela de se placer dans la plaine et de regarder la montagne.
       Immédiatement notre regard se porte sur ce lieu, qui ressemble à une sorte de pain de sucre, ou de pyramide.

UNE PYRAMIDE NATURELLE SURPLOMBE DE PLUS DE 300 METRES LA PLAINE…
C'EST UN HAUT LIEU HISTORIQUE!

Morphologie du site

 Berniquaut est formé de deux parties distinctes sur une superficie de neuf hectares :
- une partie sommitale qui constitue l’ancien village médiéval de Brunichellis et qui a été occupé dès l’ âge du bronze.
- En contrebas à environ 50 m en dénivellation une zone appelée communément «  le champ de manœuvre » délimité par une levée de terre d’origine anthropique qui date du deuxième âge du fer et qui s’apparente aux systèmes défensifs décrits par Jules César lors du siège d’ Avaricum (Bourges) : les «  murus gallicus ».

 

 

DE PART ET D'AUTRE DE L’ OPPIDUM, DURFORT ET SOREZE DOIVENT LEUR ORIGINE AU CASTRUM DE BRUNICHELLIS;

VUE AERIENNE DE L'OPPIDUM DE BERNIQUAUT

L’ occupation du site


 

Des fouilles et études menées par Jean Lautier pour la période 1967 – 1973 , Yves et Christophe Blaquière de 1973 à 1977, Jean Paul Calvet depuis 2002 ont permis de lever un voile sur la présence de communautés sur le site du néolithique final jusqu’au XIIème siècle.
La stratigraphie relevée lors des fouilles révèle plusieurs périodes :
- le néolithique et le chalcolithique avec faible occupation semble t’il du site et utilisation des grottes comme sépulcre
- le bronze ancien et moyen faiblement représentés dans le mobilier découvert
- le bronze final par contre avec une fréquentation plus importante correspondant à un essor démographique que l’on retrouve sur de nombreux sites
- le premier âge du fer connaît une baisse de la fréquentation du site
- le deuxième âge du fer et plus particulièrement la TENE III, connaît une occupation dense du sommet et du «  champ de manœuvre »
- vers – 50 av. J.C. (qui correspond au début de la « PAX ROMANA ») on assiste à un rapide abandon de Berniquaut
- il faudra attendre le IIIème ou le IV ème siècle pour que la population réoccupe à nouveau le site
Berniquaut sera ainsi occupé jusqu’au XII ème siècle, et sera abandonné définitivement.

 

lien vers COMPTE RENDU DES FOUILLES PAR M. Jean-Marc SEGUIER (in Archéologie Tarnaise N°5 - 1990)

JEAN LAUTIER, DIRECTEUR DES FOUILLES A BERNIQUAUT DE 1967 A 1973

liens vers COMPTE RENDU DES FOUILLES
DE 1968 A 1973

et
LA MONTAGNE DE BERNIQUAUT A SOREZE

 

INHUMATION DECOUVERTE PRES
DU SOMMET DATANT DU IV ème siècle

 

BERNIQUAUT ET LES TEXTES


Le premier écrit concernant le site date de 754 et concerne la fondation de l’abbaye de Soréze, la première mention du nom du village est donnée :
« VERDINIUS »

«  CONSTRUERE MONASTERIUM IN PAGO
TOLOSANO JUSTA CASTRUM QUOD DICITUR VERDINIUS CUI SORICINII RIVULO »

D’autres toponymes désigneront ce village : VIRDIMINUS – VERDUN – BRUNICHELLIS.

 

EXTRAIT DE L'HISTOIRE GENERALE DU LANGUEDOC.

 

Source

http://books.google.fr/books?id=Fto4AAAAIAAJ&pg=PA463&dq=lauragais&lr=&as brr=3&rview=1&cd=14#v=onepage&q=brunichellis&f=false

 

ACTE

 

 

 

 

page 434  n°  CXII

Extrait de divers actes touchant la famille Trencavel

 

 

Au nom de Dieu, moi Roger de Béziers, fils de Cecilia, je te donne à toi Pierre Guillaume, et à tes fils Ugo, et Aymeric et Isarn, et à toi Jourdain et à ton frère Bernard,  précités et à vos enfants, et autres de vos cohéritiers, qui répondent à ma fidélité avec vous, des bâtiments, et édifices, et missions que vous avez faits à Brunichellis, je donne ce château, et castlar qui anciennement est nommé Verdun, et aujourd’hui est appelé Brunichellis, que moi et l’abbé de Soréze avons en commun, et il encore vrai que j’ai bâti ce même château et à vous ce bâtiment je donne.

 

Dès cette heure et désormais, nous trois les frères Ugo, Aymeric et Isarn, qui sommes les fils de la  nommée Martella, n’abuserons pas de toi Roger de Béziers, notre seigneur, fils de  Cecilia, de ce château qu’on appelle Brunichellis, etc… Et si de toi Roger il n’y a pas d’héritier, nous faisons ce même serment à ton frère qui tient Ambialet.

(transcription de M. Pierre Bouyssou)

 

Note : BRUNICHELLIS est le nom donné à l’époque à BERNIQUAUT

   

 

bague01

Plusieurs textes anciens permettent de mieux connaître Berniquaut durant le XIIéme et XIIIème siècle :
XIIème – Brunichellis est aux mains du vicomte d’ Albi – inféodé à Pierre Guilhem Escaffre de Roquefort et ses fils et de l’abbé de Soréze
11 41 – un texte précise les droits sur les fours, l’emplacement des maisons, les droits ecclésiastiques.
Roger Ier donne aux seigneurs de Roquefort le pic de Berniquaut
Février 1143 – différent entre le comte de Toulouse
et la maison Trencavel
1153 – les seigneurs de Roquefort s’inquiètent de l’importance du développement de la ville de Soréze et demandent à déplacer cette ville
Début XIIIème – Jourdain de Roquefort seigneur de Montgey- Durfort – Brunichellis ( ?)
Arnaud Raymond Gaudi co-seigneur sera brûlé sur le bûcher de Montségur   

 

1217 – réunion d’hérétiques à Soréze
1252 –
co-seigneurie avec l’abbé de Soréze

BAGUES AVEC MOTIFS(MUSEE MUNICIPAL de SOREZE) avant 2011
Depuis les collections archéologiques locales, ont laissées la place au Musée du Verre :
les collections ne sont plus visibles du public.

 

PLAN DE LA PARTIE SOMMITALE – VESTIGES MEDIEVAUX

VUE EN 3 D DU SITE

 VUE AERIENNE DU SITE, ON REMARQUE LA LEVEE DE TERRE GAULOISE DATANT DU 1er SIECLE AVANT J.C.

 

  

MOTIVATIONS DE L’IMPLANTATION

                                 

         

Berniquaut est un site défensif naturel, les communautés ont pu se protéger derrière les défenses naturelles du rocher renforcées par des systèmes défensifs artificiels (levée de terre – remparts en pierre)
Situé à l’inter fluve des rivières du Sor et de l’ Orival, dominant la plaine, un contrôle de la région a pu être réalisé.

Un contrôle des moyens de productions (de par sa position entre la montagne et la plaine) a été facilité.
Les voies de communication par le chemin des crêtes (voie certainement néolithique et/ou protohistorique ) mettant en liaison le versant méditerranéen et les plaines situées au nord ouest (Lauragais – Castres – Albi) ont valorisé l’implantation de communautés à Berniquaut.
Dans l’antiquité, la proximité des « centres sidérurgiques «  de la Montagne Noire, et de la voie d’aquitaine ont été certainement déterminantes pour le développement de Berniquaut.
Notre région a souvent été au cours de l’histoire une zone frontière ou une zone d’échanges culturels ou économiques.

 

 

                                                      

 

CERAMIQUES GAULOISE (2ème Age du fer)


Berniquaut, oppidum de 8 hectares environ, centralisait certainement au IIème âge du fer les pouvoirs économiques – militaires – politiques – religieux de la région .

 

La situation de ce site est exceptionnelle:
- zone « frontalière » et d’échanges culturels
- zone d’échanges et de contact entre les cultures néolithiques et chalcolithiques (Chasséen – Campaniforme – Vérazien – Gourgasien – Fontbouysse – Ferrières – Las Treilles - Rodézien – Artenacien etc.…)
- situation près de la route de l’étain (âge du bronze)
- frontière entre les peuples celtes (volques tectosages et ruthènes) puis entre la provincia et la gaule chevelue
- proximité des mines antiques de la montagne Noire et de la voie d’aquitaine
- frontière après la bataille de Vouillé entre les francs et les wisigoths (Berniquaut a du être un poste frontière wisigoth)
- limite du comté de Toulouse et du Vicomté de Carcassonne – Béziers – Albi

LE MOBILIER RECUEILLI LORS DES FOUILLES A PERMIS DE PRECISER
LES PRINCIPALES OCCUPATIONS DU SITE 


Anciennement visible au Musée d'Archéologie municipal de Soréze rebaptisé Musée du Verre
Actuellement "Juin 2011" le musée d'Archéologie, salle Jean Lautier n'expose plus ses pièces ;
celles-ci sont stockées dans l'attente d'un espace Archéologique !

 

 

TOPOGRAPHIE GENERALE DU SITE

Le tissus du bâti médiéval est assez bien connu, notamment depuis les relevés exhaustifs effectués de 2002 à 2004.
Berniquaut est parfaitement organisé au moyen âge, il s’agit d’une véritable conception urbanistique optimisant le relief et fait pour fidéliser la population.
Les murs sont bâtis avec soin (pierres layées), édifiés certainement par une main d’œuvre spécialisée.
Des aménagements collectifs ont été réalisés pour assurer un « certain confort de vie ».
Les fouilles archéologiques ont permis de mieux comprendre l’agencement des maisons, et par analogie les fouilles programmées au Castlar de Durfort situé à proximité de Berniquaut ( N. et B. Pousthomis – M.P. Ruas) nous éclairent sur les modes de vie au moyen âge.

 

 

ADOSSEES AU REMPART MEDIEVAL, LES MAISONS ONT PARFOIS DES ETAGES AVEC ACCES PAR QUELQUES MARCHES OU ESCALIER EN BOIS.

 

 

LE REZ DE CHAUSSEE OU SOUS SOL EST ESSENTIELLEMENT UTILITAIRE, L’ ETAGE SERT D’ HABITATION.

 

LES RELEVES DU BATI ET LA TOPOGRAPHIE PERMETTENT DE MIEUX COMPRENDRE L’ URBANISME ET L’ARCHITECTURE DES LIEUX DE VIE DU SITE

LES RELEVES
DE TERRAIN

 

La topographie détaillée

de l ’ensemble archéologique

permet de donner

une image virtuelle du

« CASTELLARE DE BRUNICHELLIS »

à la fin du XII° siècle -

 

 

 

 

 

LE TRAITEMENT INFORMATIQUE DES RELEVÉS TOPOGRAPHIQUES
PERMET DE RÉALISER UNE IMAGE EN « 3 D » DU SITE.

EN PARTIE SOMMITALE LE VILLAGE MÉDIÉVAL DE « BRUNICHELLIS » ANCIEN «  VERDUN » .

EN PARTIE MÉDIANE LES FAUBOURGS  D’ EXTENSION MÉDIÉVAUX .

EN PARTIE INFÉRIEURE LE SYSTÈME DÉFENSIF GAULOIS DU DEUXIÈME AGE DU FER.

 

LA PARTIE SOMMITALE DE BERNIQUAUT

UNE COMMUNAUTÉ MEDIEVALE PROTEGÉE DERRIERE DES REMPARTS. UN RÉDUIT CASTRAL ET UNE TOUR DE DÉFENSE DEVAIENT ÊTRE PRÉSENTS.

 

POPULATION: cent ou deux cent habitants ?

 

UN GRENIER SEIGNEURIAL INCENDIE

 

    

 

CEREALES

DES PLANTES TOXIQUES PRESENTES:

 

la nielle, l ’ergot de seigle

(troubles vasculaires "feu de St Antoine,

 désordres neurologiques)

 LE GRENIER INCENDIE

 

 

 

 

RELEVES ARCHEOLOGIQUES D' UN GRENIER INCENDIE

 

(castrum de Durfort - pour Berniquaut il pourrait y avoir une ou plusieurs structures

de ce genre, les stocks alimentaires devaient être similaires)

 

ALIMENTATION

 

 L’étude du grenier incendié du Castlar de Durfort peut nous aider à mieux connaître l’alimentation des « Brunichelliens » au moyen âge :
beaucoup de seigle ( plus de 70%) – blé dur - blé tendre – froment – millet – avoine – orge – féveroles – pois chiches – raisin – lentilles – fraise – figue – noix – cerise – pêche – nèfle – prunes –noisettes – mures de ronces – faine de hêtre – prunelle.
 


        Le lin était cultivé en relation avec un artisanat drapier.
      Par contre quelques problèmes devaient exister avec l’alimentation puisqu’on trouvait de la nielle et de l’ergot de seigle (éléments toxiques) dans les greniers médiévaux locaux.

 

 

EVALUATION PROBABLE DES  ZONES AGRICOLES AU XIII° - XIV°SIECLE

 

AGRICULTURE – ELEVAGE - ARTISANAT - MINE

 

La zone située à proximité du site permettait une polyvalence dans les moyens de production.
Ceci a parfaitement été démontré notamment par l’étude de Marie Pierre Ruas concernant l’étude d’un grenier incendié au Castlar de Durfort. L’agriculture était variée .

L’élevage devait être important générant des activités artisanales comme le filage de la laine (nombreuses fusaïoles découvertes).

La mise en valeur, il y a quelques décennies, du site archéologique de la grotte du Calel (site minier métallurgique médiéval - voir dossier "CALEL" sur ce site) nous a permis de supposer que les habitants de Berniquaut devaient au
XI ème et peut être XII ème siècle exploiter
l’ oxyde de fer contenu dans et sur le plateau du Causse (situé sur la rive droite de l’ Orival ).
La réduction du minerai s’ opérait sur les versants de cette même vallée ( des vestiges de fours à la catalane ont été étudiés).

 

EXPLOITEE JUSQU’À LA COTE DE MOINS 130 METRES SOUS TERRE, LA GROTTE DU CALEL RECELE DE NOMBREUX TEMOIGNAGES ARCHEOLOGIQUES DE LA PRESENCE DE MINEURS MEDIEVAUX…

CERTAINS N’ETAIENT QUE DES ENFANTS AGES DE HUIT ANS ENVIRON.


 

ABANDON DU SITE

L’abandon du modèle castral semble général dès le XIIème siècle. L’essor démographique rend les populations trop à l’étroit dans les remparts du « castrum », une certaine pacification permet le développement et la fréquentation des zones rurales.
Le village castral périclite au profit du « castrum populatum ». De nombreux villages ecclésiaux se développent, de petites exploitations agricoles sont parsemées dans la plaine.
Dès la fin du XII ème – début XIII ème siècle Berniquaut est déserté.
Soréze et Durfort se développent.
La grande ville de la région va bientôt naître : la bastide de Revel.

 

 

    

 

L’ EVOLUTION DE L’ HABITAT DANS LA PLAINE: les habitats

 de hauteur vont être très rapidement désertés (XIIème - XIIIème siècles)     

                                                        

APRES LES « CASTRA » ET LES « MOTTES CASTRALES »;

 CASTELNAUX, SAUVETES ET PLUS TARD LES BASTIDES VONT SE DEVELOPPER.

 

 

LES TEXTES ET LES DATES

 

LES VESTIGES:

DES TRACES PARFOIS DIFFICILES A ANALYSER !

 

 

 

ARASE DES REMPARTS MEDIEVAUX

 

 

zone de défense méridionale

 

 

 

 

UNE PARTIE DU MOBILIER DECOUVERT
(MUSEE MUNICIPAL DE SOREZE)

 

 

 

liens sur Soréze MENTION DU CASTRUM

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DECOUVERTE D'UNE PANTHERE FOSSILE A BERNIQUAUT (Gaston Astre)

FAUNE PLEISTOCENE DES CHAMBRES DE BERNIQUAUT (Gaston Astre)

L'OPPIDUM DE BERNIQUAUT A SOREZE (Jean Marc Séguier)

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