ORIGINES DES NOMS DES VIEILLES FAMILLES RevelOISES

 

 

La plupart des noms français actuels ne remontent guère plus haut qu'au XIIIème siècle. Les anciens noms de familles romains et gallo-romains, les gentilices, qui eux-mêmes avaient supplanté les noms gaulois, ont disparu avec l'établissement du christianisme.

Pendant l'époque franque et le début de l'époque capétienne, on ne porte officiellement que des noms de baptême. Ces noms sont imposés par l'Eglise, et sont tous des noms de saints ou de martyrs, inscrits au calendrier religieux, au hasard du martyrologe. Ce saint est avant tout un "patron", censé protéger celui qui porte son nom. Tous ces noms sont individuels et changent presque toujours d'une génération à l'autre. Ils s'accompagneront peu à peu de surnoms. Ils sont devenus nos prénoms modernes.

 

C'est seulement au XIIIème siècle que les noms deviendront des patronymes, c'est-à-dire des noms héréditaires de père en fils et que réapparaîtront les noms de famille comme du temps des Romains.

Ils seront formés avec des noms de baptême, des noms de métier, des noms de localités ou des pays d'origine, et surtout avec les innombrables surnoms qui passeront ainsi aux descendants. Stabilisés au XVème siècle, ils se sont fixés avec l'institution des registres d'état-civil, tenus par les curés jusqu'en 1790 et rendus obligatoires par François Ier.

A Revel nous avons encore quelques noms de familles formés avec des noms de baptême (devenus prénoms) comme Davit, Jam, Jammes (Jacques), Julia (Julien), Pascal, Pierre, Pierre-Louis, Raimond. Mais la grande majorité est faite de noms de métiers (certains ont disparu), de noms de pays, noms de village ou de lieux-dits et de surnoms extrêment divers, d'origine essentiellement rurale (noms de terres, noms relatifs à une particularité de la maison, d'un champ, sobriquets). Pratiquement tous sont des termes occitans languedociens. Quelques noms gascons ou limousins témoignent d'immigrations certainement très anciennes.

Dans les noms de famille issus de noms de localités, quelques uns, assez peu à Revel, se terminent en ac. Ce sont les noms d'anciens domaines ou villas gallo-romaines, eux-mêmes construits sur le nom du maître (dominus) avec le suffixe -acus (gaulois -acos). Ainsi Alayrac vient de Hilariacum ou Hilariaca villa, domaine d'Hilarius. Rayssac est l'ancien Rexacum, domaine du noble gaulois Rexus ou Recius.

Les noms en -ens sont des noms de lieux d'origine wisigothique. La terminaisons -ens s'écrivait encore au XVIIème siècle -encs, -engs ; elle devient du germanique -ingen, signifiant "les enfants de …", "les hommes de...". Ainsi Ricalens, nom d'un domaine dans le Tarn est l'ancien Rikilingen, c'est-à-dire "les hommes de Rikilo" (Rikilo est le diminutif de Rik, roi).

Nous trouvons ensuite une proportion notable de noms francs remontant aux temps carolingiens, sinon mérovingiens. Ils sont récapitulés et étudiés séparément dans la deuxième partie de ce recueil.

 

Enfin quelques noms selon une tradition vivace seraient d'origine arabe et proviendraient d'ancêtres sarrazins ayant fait souche dans nos régions aux VIIIème et IXème siècles. Cette légende est sans fondement. Les Sarrazins qui auraient pu échapper aux massacres après les batailles de Toulouse et de Poitiers, ou après leurs incursions dans notre midi, furent rarissimes. Dans tous les cas ils furent forcés de se convertir dès la capture, et donner à leurs enfants des noms chrétiens. Les noms très répandus de Maurel, Maurin, Maury, More, Moreau, Morin, Mouret, Sarrazin ne sont en fait que des sobriquets donnés aux XIIème et XIllème siècles à des individus de peau brune.

Quant au nom de Benazet(h) dans lequel on a cru voir le nom arabe Ben Nase(r), c'est tout simplement l'occitan Benasit ou Benesit signifiant Béni (latin Benedictus).

 

ACCEUIL

 

 

 

 

 

PremiEre partie
Les noms dE famille d'origine occitane

 

A

 

Abadie de l'occitan abadia, abbaye (latin abbatia)

 

Agasse occitan agaça, pie

 

Ajac originaire d'Ajac, localité de l'Aude, ancien domaine gallo-romain. Adiacum, appartenant à Adius.

 

Alary    nom germanique (voir 2e partie).

 

Alayrac originaire d'Alayrac, localité de l'Aude ou du Tarn, ancien domaine Hilariacum, appartenant au noble gallo-romain Hilarius, Hilaire.

 

Albarel (Albarède, Albret) de l'occitan albareda, lieu planté d'albas ou aubas, saules blancs (latin albareta et albaretum).

 

Albert nom germanique (voir 2e partie).

 

Albouy nom germanique (voir 2e partie).

 

Algans, Argans nom germanique (voir 2e partie).

 

 Alibert  nom germanique (voir 2e partie).

 

Alquier  nom germanique (voir 2e partie).

 

Amalric nom germanique (voir 2e partie).

 

Amila (Amilat, Amilhat)      autre forme d'Amilhac, originaire d'Amilhac, ancien domaine du gallo-romain         Aemilius.

 

Andraud   nom germanique (voir 2e partie).

 

Andrieu  forme occitane du prénom André.

 

Anglès  occitan Anglais (Les Anglès sont peut-être des descendants de routiers anglais demeurés chez nous après l'une ou l'autre des deux guerres de Cent ans).

 

Arnaud, Artigue, Lartigue noms germaniques (voir 2e partie), de l'ibéro-aquitain artiga, "friche".

 

Assié ou Assier  issu d'as, l'assier étant un fabricant de cartes à jouer, métier d'ailleurs assez mal défini.

 

Astor  occitan : autour, oiseau rapace.

 

Astre  nom germanique (voir 2e partie).

 

Astruc            occitan : "chanceux aux astres".

 

Auger nom germanique (voir 2e partie).

 

Auriol occitan : de couleur d'or (latin aureolus).

 

Aussaresse(s) contraction de As Saressas, "Aux Saresses", nom de lieu de la Lozère (une saressa est un saulaie ou saussaie, en occitan sausseda ou saussareda).

 

Aussenac nom d'une localité non identifiée, peut-être disparue, ancien Ausonacum ou Alsonacum, domaine du noble gallo-romain Ausonius ou Alsonius (En Aussenac est le nom d'une métairie au nord de Soual).

 

Aversenc(q)  nom occitan, se dit d'un terrain exposé au nord (celui exposé au sud. est un admit ou un solan) ; sens figuré : adversaire.

 

Aymès origine inconnue.

 

Ayral    nom germanique (voir 2e partie).

 

Azais  surnom occitan d'un homme aisé, riche (As ais, tu as de l'aise).

 

Azam  forme occitane d'Adam.

 

B

 

Bacon occitan bacon, surnom d'un vendeur de bacon, de lard, charcutier.

 

Baillon nom français ou francisé, cas-régime de Bailli; le bailli était un officier royal, représentant le roi auprès d'un consulat, le nom occitan correspondant est Baile, dont le cas-régime était Bailon (du latin bajulus, serviteur).

 

Baïsset           voir Vaysse.

 

Banquet         occitan : petit banc.

 

Baraillé, Barrau de l'occitan barailher, fabricant ou vendeur de barrals ou de barraus, nom occitan des barrils (barro est un mot gaulois ; ce sont en effet les Gaulois qui ont inventé les barrils et les tonneaux en bois pour le transport et la conservation du vin).

 

Barbaste formes gasconnes (sans r après t) de Basbastro, ville du Haut-Aragon reconquise sur les Sarrazins en 1060. Les Barbaste seraient les descendants d'anciens Aragonais ayant émigré au Moyen-Age ou au XVIème siècle en Gascogne, où ils auraient donné leur nom à la ville de Barbaste, près de Nérac et d'où ils auraient essaimé en Languedoc.

 

Baret  diminutif de Bar, cas-sujet occitan et français de Baron, nom d'origine germanique siginifiant "homme libre".

 

Bartas  épaisse broussaille.

 

Barte, Barthe            occitan barta, lieu de broussailles (mot antéceltique).

 

Barthès habitant dans une barthe.

 

Bastier nom occitan du fabricant, du vendeur ou du réparateur de bastes, bâts pour mulet.

 

Bastoul(h)        surnom provenant du vieil-occitan bastolha (prononcer bastouillo) signifiant "comporte".

 

Batigne surnom occitan, bastina ou bastinha, en français "bâtine", "bardelle", ancien nom d'une large selle pouvant servir de bât ou de civière.

 

Batut nom occitan correspondant au français battu, en vieil-occitan le batut désignait le chemin de terre "battue" conduisant à la maison ainsi que la partie de l'aire servant au battage des épis.

 

Baylet occitan vailet (prononcer baylet) signifiant valet, serviteur, domestique (vient du latin vassalitus, diminutif de vassus, vassal, mot d'origine gauloise); nota : Baylet n'est pas le diminutif de Baile, forme occitane de bailli, nom du fonctionnaire royal représentant le roi auprès des communes ou des consulats pourvus de franchises, comme Revel.

 

Benazet(h), ­Benezet, Benezech occitan benazit, bénit (latin benedictus) ; la forme Benezech est gasconne ­Benezet, pyrénéenne.

 

Benet  forme occitane de Benoît (même origine latine que le précédent, benedictus).

 

Berjaud  nom germanique (voir 2e partie).

 

Bernès, Bernis formes contractées de Bearnes, originaire du Béarn.

 

Berthoumieu    forme occitane de Barthélémy, nom d'origine juive, Bar Tolmaï, signifiant "fils de Ptolémée".

 

Bès, Bessière   occitan beç, bouleau blanc (du gaulois besso ou betto, latin betula).

Notons que beç est à l'origine de Besset et Bécède (latin bessetum et besseta) qui désignent des lieux plantés de bouleaux, ainsi que Bessière qu'il ne faut pas confondre avec Vaissière.

 

Besombes nom d'une localité du Tarn-et-Garonne, commune de Monsempron, près de Fumel.

 

Bessou occitan et français besson, jumeau.

 

Béteille nom d'une localité non identifiée ou disparue, ancien domaine du noble gallo-romain Vitellius. Notons qu'il existe un domaine de Béteille près de Saissac. Les noms de Bédeille et de Bedeilhac (Vitelliacum) ont même origine.

 

Biau    occitan : boeuf.

 

Bigot  surnom occitan et français, à l'origine injurieux, représentant le juron anglais By God ! Par Dieu ! Bigot avec le sens de dévot excessif, apparaît au XVème siècle, assez tôt pour créer, avec ce sens, quelques surnoms héréditaires.

 

Blanc, Blan    nom de couleur ; Blan (sans c) pourrait aussi provenir du nom du village du Tarn, ancienne villa gallo-romaine du noble Blannus.

 

Blaquière       de l'ancien occitan blaquiera, lieu planté de chênes blancs, blacas, (du gaulois blaco ou blacco).

 

Bluze  nom occitan d'une terre schisteuse, chaulée ou d'un domaine rural implanté sur une telle terre ; existent aussi les formes Baluze, Beluze, Bleuze.

 

Bon(n)afous occitan bona fonsa, la fonsa étant le bas-fond plat bordant un ruisseau. Une autre origine, très probable, a été proposée : Bon Anfons, c'est-à-dire Bon Alphonse, cet Alphonse pouvant être l'un des deux comtes de Toulouse ayant porté ce nom : Alphonse Ier Jourdain (1112-1148), fils de Raymond IV, très populaire et Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis (1249-1271).

 

Bondouy  nom germanique (voir 2e partie).

 

Bonhoure occitan bona ora, bonne heure : surnom donné à un lève-tôt.

 

Bonnes origine inconnue.

 

Bonnet ancien nom de baptême, Bonitus, nom d'un saint du VIIème siècle.

 

Bonsirven occitan bon sirvent, sirvent est la forme occitane de sergent (latin servient(em))

 

Borrel, Bourrel occitan, harnais ; le fabricant ou réparateur de harnais est le borralier, bourrelier.

 

Bourdil occitan : petite borda : la borda est à l'origine une construction en planches réservée au bétail ; c'est un mot d'origine germanique signifiant "planche", qu'il ne faut pas confondre avec boria, métairie.

 

Bousquet  occitan "petit bosc", petit bois, l'occitan bosc est d'origine germanique (cf l'allemand Busch).

 

Boutibou origine obscure; ce nom pourrait être le mot occitan botivol (prononcé boutiboul), adjectif verbal de possibilité, tiré du verbe botar qui signifie "bouder" ; botivol pourrait ainsi signifier "boudeur" (cf. le français Boutboul). Note : botivol est construit comme aboquivol (bancal) à partir d'abocar, comme venjivol (vindicatif) à partir de venjar etc.

 

Boutier  origine germanique (voir 2e partie).

 

Bouysset  originaire d'un lieu couvert de buis ; existe aussi la forme féminine bouissède, en occitan boisseda (latin buxetum et buxeta).

 

Boyer occitan, boier, bouvier.

 

Brels, Brel origine obscure, peut-être ancien nom occitan correspondant au français breil ou breuil, au gaulois brogilo désignant un petit bois entouré d'un mur ou d'une haie.

 

Bressole(s) un breç, une breça ou une breçola désignent en occitan un berceau. Bressol pourrait être le nom d'un fabricant ou d'un marchand de berceaux, comme le nom de profession Bressolier. Mais Bressole pourrait être aussi le diminutif de Brès (gaulois Brictios), nom de village du Tarn-et-Garonne.

 

Brunel            brun de cheveux, le brun de peau étant un Morel.

 

Bussac, Boussac, Poussac nom de localité, ancien Bexacum du noble gallo-romain Buxus ou Bucius

 

C

 

Cabaussel     surnom tiré de caboça, grosse tête, ou (moins probable) de cabucel, couvercle.

 

Cabrol            contraction de Cabirol, nom occitan du chevreuil (la forme limousine et auvergnate est Chabrol).

 

Cahuzac originaire du village de Cahuzac (canton de Dourgne), ancienne villa du noble gallo-romain Cadusius ou Catusius.

 

Cailhasssou     petite caillasse ; en occitan calhas est aussi un gros caillot de sang, un grumeau.

 

Calas nom d'une localité de l'Ariège, dans la commune de Lacourt, au sud de Saint-Girons; en vieil occitan calas est un lieu rocheux et caillouteux ; le nom est formé sur la racine antéceltique Kal- que nous retrouvons dans le gaulois Calio, caillou.

 

Calmel originaire d'un Calm, mot antéceltique désignant un haut plateau dénudé et correspondant au français chaume (cf. dans les Vosges, les Hautes Chaumes).

 

Calmette  diminutif de Calm(a), plateau dénudé.

 

Calvet sobriquet occitan : chauve.

 

Candébat du languedocien Camp d'en bas ou plus probablement du gascon Camp de vat (prononcé candébat) signifiant "champ de vallée".

 

Canitrot  surnom occitan venant de Canestrot, diminutif de Canestra, corbeille, (grec Kanastron), et attribué à un marchand ambulant.

 

Carrade surnom tiré de l'ancien occitan Carada, charreté ( de nos jours carretada).

 

Carrausse      originaire de Carausse, village proche de Lacaune, des Burlats, ancien domaine du gallo-romain Carantius.

 

Carrié nom occitan de métier : carrier, ouvrier fabricant où réparant les chars, charron, et non l'ouvrier travaillant dans une carrière de pierre qui se dit rocarier, roquier ou traçaire.

 

Carrière nom occitan carriera, rue accessible aux cars ou carris, chars.

 

Cassagne, Cassan   noms d'origine celtique, dérivés de casso, chêne, latinisé en cassus. Cassan vient du masculin cassaneus signifiant "en chêne" et Cassagne de la forme féminine cassanea. Les noms français correspondants sont Chassagne et Chassain(g).

 

Catala occitan catalan: originaire de la Catalogne en Espagne.

 

Cau     ancien occitan cau, signifiant "creux" (latin cavus) ; nom donné à un habitant d'un terrain creux. Notons que le mot gaulois correspondant est cros.

 

Cauquil occitan coquille : surnom donné au pélerin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

 

Causse originaire d'un causse, terre calcaire et pierreuse (mot antéceltique Kalso ou Karso) ; l'habitant d'un causse est appelé dans le Lot et l'Aveyron un caussenard ou un caussinal, mais ces noms n'existent pas à Revel. Autre origine possible : sobriquet tiré de cauça, chausse.

 

Cavaillès originaire de Cavaille, nom de plusieurs hameau et lieux-dits du Lot-et-Garonne (en vieil occitan une cavalha est un ravin). L'autre étymologie Cavaliers, chevaliers (et non pas cavaliers) est beaucoup moins probable.

 

Cavannac originaire de Cavannac, nom d'un village au sud de Carcassonne, ancien Cabannacum, domaine du noble Cabannus.

 

Cazette  diminutif occitan de casa, petite maison, l'autre diminutif cazotte n'existe à Revel que sous la forme limousine ou auvergnate de Chazotte.

 

Chaix forme limousine ou auvergnate, francisé avec -x, du languedocien cais, machoire (latin capsum) ; Cais, Chais, Chaix sont des sobriquets donnés à des hommes aux fortes mâchoires (cf. en catalan caix, prononcé caïch).

 

Chap   origine obscure.

 

Chazotte  voir Cazette.

 

Clanet originaire de Clanet, village de l'Ariège dans la commune de Montardit, au nord de Saint-Girons.

 

Clerc   surnom donné à un homme d'église et plus particulièrement chez nous à un enfant de choeur (latin clericus).

 

Combe, Combos, Lacombe occitan comba, vallée fermée (mot gaulois).

 

Cornac originaire de Cornac, localité du Lot, ancien domaine du gaulois Cornos ou Cornus.

 

Coste, Lacoste, Costal occitan costa, côte, montée, talus : surnom d'un homme habitant sur une côte par opposition à Desplats, habitant une plaine.

 

Couturier occitan tailleur.

 

Craman originaire de Caraman.

 

Cramaussel métathèse de Carmaussel, habitant de Carmaux (Carmaux, en occitan Carmaus, se disait au Moyen-Age Caramans et était à l'origine la résidence du gallo-romain Caramantius).

 

Crayol            originaire de Carayol, lieu-dit du Tarn (commune de Viviers-les-Montagnes).

 

Crémailh occitan crémalh, crémaillière.

 

Crespy occitan Crespin, nom du Saint patron des Cordonniers, Crispinus (du latin crispus, crépu).

 

Croux occitan crotz, croix.

 

Crozès originaire d'un cros, creux, ravin, fossé (mot d'origine gauloise correspondant au latin cavus et à l'occitan cau). Le Cros (pluriel Croses) est aussi un nom de métairie ou de domaine rural, très répandu dont l'origine est évidente.

 

Cruzel Crusel ou Cluzel désignent en occitan un souterrain refuge de château-fort (du gaulois cros). NDLR : les « souterrains refuges » appelés actuellement « souterrains aménagés » n’étaient pas forcément construits près des châteaux-forts, ils pouvaient être en relation directe avec une maison médiévale, et former en quelque sorte « la cave » de cette maison …)

 

D

 

Daïdé, Daydé, Deidé nom gascon d'origine obscure, signifiant peut-être "d'aide", c'est-à-dire secourable, peut-être aussi la contraction de "Dio aida", Dieu aide (en occitan languedocien Dio ajuda).

 

Dalbis originaire d'Albi.

 

Dandurand voir Durand.

 

Dandurant Dom Durant, monsieur ou seigneur Durant : Dom (latin Dominus) est l'appellation des seigneurs dans le nord de la France aux IXème et Xème siècles. (cf. Dampierre pour Dom Pierre, Dammartin pour Dom Martin). L'équivalent chez nous est En Durant, En Peire, En Martin.

 

Dartiguenave            occitan : d'artigua nova. Voir Lartigue.

 

de Gouttes    nom d'un domaine ou d'un village évoquant une évoquant une source (gotta).

 

Delbosc  français Dubois (gascon Delbos, Dubos, Dubost).

 

Demié (Demier , Deymier, Deyme, Deymès), de l'occitan deimier "décimateur", collecteur de l'impôt de la dîme, du à l'église (occitan deima, latin decima, vieux français dixme).

 

Descugnaux  de l'occitan Des cunhons, "des quignons" ; cunh ou conh en occitan est un coin, un angle, un bout pointu, un quignon.

 

Desplats habitant d'un pays plat ou possesseur de terrains et champs en plaine (en opposition à Dumont, Duval, Laval, Coste, Lacoste).

 

Dhombre surnom de l'habitant d'une maison ou d'un versant de montagne situé à l'ombre.

 

Diomard nom germanique (voir 2ème partie).

 

Dirat   autre forme de Dirac, nom de lieu, ancien de Atiriaco domaine gallo-romain d'Atilius ou Atirius.

 

Doat, Douat vieil occitan : conduit, canal, aqueduc; mais ce nom pourrait être aussi le gascon doat equivalent au languedocien donat, donné et désignant le domestique (celui qui s'est "donné").

 

Dompeyre Dom Peyre, Monsieur Pierre (Dominus Petrus, En Peyre).

 

Doumic, Doumerc, Doumergue formes languedociennes contractées de Dominic(us), nom du saint évangélisateur des Cathares ; les formes gasconnes sont Domenc, Doumenc. Doumergue est un ancien Dominicanus.

 

Ducos forme gasconne du languedocien Ducost signifiant "de la hauteur" (Cost est le masculin de Costa).

 

Dugas occitan Du ga, du gué, une autre origine est proposée : du gast, un gast étant une
terre inculte, une gastine, mais ces termes ne sont pas occitans.

 

Dupuy            voir Pech.

 

Durand, Durant qualificatif français et occitan signifiant "endurant, opiniâtre, obstiné, courageux" (du verbe durar, durer, en durer).

 

E

 

Enjalbal nom germanique (voir 2ème partie).

 

Escaffre nom germanique (voir 2ème partie).

 

Escande nom basque signifiant "petit chêne" et aussi nom occitan, autre forme d' escandal, scandale.

 

Escribe nom occitan, nom occitan de l'écrivain public (en français Scribe).

 

Escudier forme occitane du français Ecuyer, homme d'armes portant l'écu (scutum), c'est-à­dire la bannière du chevalier.

 

Espinasse occitan Espinas, lieu planté d'épineux.

 

Espouy voir Pech.

 

Esquirol nom occitan de l'écureuil (latin scuriolus).

 

Estève  nom occitan d'Etienne (latin Stephanus).

 

F

 

Fabre, Faure nom de métier, forgeron (latin faber). Ces deux noms sont des doublets. Fabre est le nom du forgeron dans l'Aveyron et la partie orientale du Tarn, tandis que Faure est le nom donné dans le Toulousain, le Lauragais, l'Aude, l'Ariège et la Gascogne.

 

Farel   voir Pharamond.

 

Fargue occitan farga, forge (latin fabrica); ce nom est à l'origine de nombreux noms de villages et de lieux-dits : La Fargue, La Farguette, La Fourguette, etc.

 

Fau     nom occitan du hêtre (latin fagus, gaulois fago).

 

Fedou occitan Fedon, agneau nouveau-né (latin foeda, brebis).

 

Ferrier, Ferriès nom de métier, maréchal-ferrand, ouvrier en fer.

 

Fontès nom donné à un homme habitant près d'une font, source ou fontaine.

 

Fournier nom occitan du boulanger.

 

Franc, Frède noms germaniques (voir 2ème partie).

 

Fuziès origine inconnue.

 

G

 

Gabolde nom germanique (voir 2ème partie).

 

Galaup surnom occitan pour "galop".

 

Galban nom d'une localité du Capçir (Pyrénées-orientales), d'origine romaine (Galbanus).

 

Galinier nom de métier : éleveur de volailles (galina, poule) le nom français correspondant est Gélin.

 

Gardiès origine inconnue.

 

Garouste nom d'un hameau du Tarn ; en occitan une Garrosta (garrolha, garossa) est un terrain planté de chênes rabougris, une sorte de garrigue.

 

Garrigue, La Garrigue surnom issu de l'occitan garriga ou garrica, lieu planté de garrics, chênes verts. Garric est un mot ibéro-basque conservé et adopté par les Gaulois qui ne connaissaient pas le chêne-vert dans leur habitat antérieur de l'Europe centrale.

 

Gasc   cas-sujet de Gascon.

 

Gauzy, Gouzy origine obscure : pourrait être issu de l'occitan gauzin correspondant au français gaudin ancien nom germanique issu de waldo gouverneur, chef.

 

Gay occitan et français gai.

 

Gayral, Gayraud, Guiral, Guiraud noms germaniques (voir 2ème partie).

 

Gazel  occitan gasel, petit gué.

 

Gélis, Gély     ancien nom de baptême, forme occitane de Gilles, du latin Aegidius, nom d'un saint ermite provençal du VIIème siècle (nom d'origine grecque Aigidion, petite chèvre).

 

Germa            occitan Germait, Germain, nom du premier évêque d'Auxerre (Vème siècle).

 

Get      de l'occitan get désignant un endroit où l'on "jette", une cour, un débarras (du latin populaire jectum, de jectare pour jactare, jeter).

Note : en Savoie un get est un couloir par où on fait descendre (où l'on jette) le bois coupé dans la montagne (cf le village les Gets).

 

Gisclard nom germanique (voir 2ème partie).

 

Gleyse occitan Gleisa, église (latin ecclesia), surnom d'un employé laïque d'église.

 

Gras, Gros sobriquets.

 

Grilhère, Grillaire peut-être l'occitan Grasilhaire, rotisseur.

 

H

 

Hébrard nom germanique (voir 2ème partie).

 

Hérisson        surnom d'orthographe française représentant l'animal, symbole d'un mauvais caractère, en occitan l'hérisson se dit eriç ; eriçon est le cas-régime en vieil occitan.

 

I

 

Iché nom germanique (voir 2ème partie).

 

Imart nom germanique (voir 2ème partie).

 

Imbert nom germanique (voir 2ème partie).

 

Itier nom germanique (voir 2ème partie).

 

J

 

Jacob signifie en hébreu "Dieu supplante".

 

Jalabert nom germanique (voir 2ème partie).

 

Jalbaud nom germanique (voir 2ème partie).

 

Jam, Jammes formes occitanes de Jacques, la forme primitive est Jacme, issue du latin Jacomus, altération de Jacobus. Jam est la forme languedocienne, Jamme(s) est gascon ou toulousain, Jaume est catalan (cf. l'anglais James et l'espagnol Jaime). Jacob signifie en hébreu "Dieu supplante".

 

Joucla occitan Joclar, jongleur.

 

Julia, Jullia    occitan Julian, Julien, nom des trois saints, notamment d'un martyr auvergnat de Brioude ; Julié est la forme albigeoise et rouergate et Jullian la forme provençale.

 

L

 

Lacaze, Sacaze occitan casa, petite maison ; Sacaze est la forme gasconne, où sa est l'ancien article féminin gascon, le masculin étant es (latin ipse, ipsa).

 

Lafont occitan la font, la source, la fontaine.

 

Laguens origine inconnue.

 

Lamarque nom très répandu en France provenant du surnom donné à un homme "marqué" soit d'une marque naturelle, soit d'une marque au fer rouge suite à une condamnation etc.; il pouvait être aussi le nom d'une localité d'origine des Hautes-Pyrénées, de la Gironde etc.

 

Langeard, Lanjard noms germaniques (voir 2ème partie).

 

Lapeyre occitan la peira, la pierre.

 

Lartigue occitan l'artiga, une artiga est un espace défriché pour la culture ou l'élevage (mot très ancien, probablement ibéro-basque). On connait aussi les noms Dartiguenave, "de la friche nouvelle", Dartiguevieille, Dartiguelongue.

 

Latapie, Tapie occitan tapia, une tapia est un mur de terre mélangé de bruyère, construit en torchis.

 

Latché, Latger  l'Atger; nom germanique (voir 2ème partie).

 

Lattes nom de lieu de l'Hérault (ancienne Latara).

 

Lavail, Laval, Daval, Devals surnom donné à un homme venu d'un lieu ou domaine situé en aval.

 

Libes  prononcé Libès, de l'occitan Liba avec le suffixe -es indiquant une origine ; une liba est une tranche de gazon obtenue par écobuage.

 

Limes prononcé Limès avec le suffixe -es indiquant l'origine ; Lim est le nom occitan du limon, de la vase (latin limus, limosus, cff les noms de villes de Limoux et Limours).

 

Limouzy surnom donné à un immigré du Limousin.

 

Louman nom tiré du nom Luman, nom d'un village situé près de Castelnau-Montmiral dans le Tarn, il est d'origine germanique, Liutman et signifie "homme du peuple".

 

Lugan nom d'une localité de l'Aveyron, ancienne villa du romain Lucanus.

 

M

 

Madrènes      origine inconnue, peut-être le mot espagnol d'origine arabe almadrena, signifiant sabot.

 

Maffre nom germanique (voir 2ème partie).

 

Magnabal       nom d'origine gasconne signifiant "grand val" (latin Magna vallis).

 

Maillebiau      occitan Malhebiau, maillet à boeuf : surnom donné à un ouvrier d'abattoir.

 

Malacan         altération de Malacalm(a), mauvaise lande (voir Calmel).

 

Malet  nom d'origine française, forme familière de Malo, contraction de Macloud, nom d'un saint du VIème siècle vénéré en Normandie et en Bretagne.

 

Mansau origine obscure ; originaire du Mans ou du Maine (?).

 

Manset           forme familière de Amanset, diminutif de Amans, nom du premier évêque de Rodez (Vème siècle).

 

Marquier nom de métier ; marqueur de bétail.

 

Marre  vieil occitan Marre, bélier : surnom donné à un homme vigoureux.

 

Martin, Marty, Saint-Martin nom du saint patron de Tours, fêté le 11 novembre (Martinus est un diminutif de Mars).

 

Mas     maison rurale isolée (latin mansus).

 

Massip altération de l'occitan mancip, émancipé, surnom donné à un ouvrier agricole affranchi de servage, à un jeune garçon ayant atteint sa majorité. (latin manceps).

 

Massot aphérèse, forme familière de Thomassot, petit Thomas.

 

Maurel, Maury surnoms donnés à des hommes bruns de peau, comme des Maures.

 

Ménard          nom germanique (voir 2ème partie).

 

Méric  nom germanique (voir 2ème partie).

 

Merle  surnom donné à un homme aimant chanter ou siffler.

 

Milhavet         occitan Milhaves, originaire de Millau, capitale de la ganterie en Aveyron (Milhau est l'antique Aemiliavum, domaine du noble romain Aemilius).

 

Millet  diminutif de milh, maïs (?).

 

Mithridate, Mistou, Mittou origines inconnues.

 

Moligner, Molinier nom occitan de métier : meunier.

 

Mom, Maum  (en français Maumin, Maumy) : tous ces noms se rattachent à Maumet, forme occitane de Mahomet ; Mom (Le Morne) était à Revel un sobriquet.

 

Monoury, Maunoury sobriquet de l'Ile de France : mal nourri.

 

Mons  nom de localité de la Haute-Garonne près de Balma.

 

Monsarrat occitan Mont sarrat, mont "serré", un sarrat est une colline isolée, tirant son origine de serra, serre, mot antéceltique très répandu en France, désignant un mouvement de terrain allongé (cf. le castillan sierra).

 

Montagné occitan montanher, montagnard, c'ets-à-dire "relatif à la Montagne" (le montagnard habitant de la montagne est le Montanhol).

 

Moron  autre forme de Maure, "brun de peau".

 

Mortémart     nom de la ville de la Haute-Loire, ancien fief marquisal dont le nom initial était "morte mare" (IXe siècle).

 

Mouisset        occitan Moisset, qui a des oreilles courtes (latin mutius).

 

Moulis            occitan Molins, LES_MOULINS, nom d'une localité de l'Ariège.

 

Mouret diminutif de More (cf. Maurel).

 

N

 

Naudinat contraction de En Audinat ; Audinat ou Audinac est l'ancien domaine gallo-romain Aldinacum.

 

Nietge origine inconnue.

 

Nouguier       occitan noguier, noyer.

 

Olivier            même sens qu'en français.

 

Ouradou occitan Orador, oratoire (latin Oratorium).

 

Ourliac occitan Orlhac, originaire d'Aurillac dans le Cantal, nom donné à des émigrés d'Auvergne.

 

P

 

Padiès nom de lieu dérivé de Patrinius, nom romain.

 

Pagès ancien nom occitan du paysan. Le pagès était un paysan aisé, sinon riche propriétaire, "un riche laboureur" (du latin pagensis, habitant d'un pagus, bourg rural, pays).

 

Paillès            occitan Pailler : marchand de paille ou vagabond, qui couche sur la paille.

 

Papaïs, Papaix nom issu de l'occitan Papach, signifiant Jabot et donné comme surnom à un homme vaniteux; il est curieux de noter aussi que Papach-roch désigne le rouge-gorge et est à l'origine du surnom revélois Piparot.

 

Passebosc occitan passabosc, passeur de bois, c'est-à-dire, accompagnateur armé, chargé de la sécurité des personnes devant traverser un bois réputé dangereux pour ses loups, voire pour ses brigands.

 

Pastre  forme occitane de pasteur.

 

Pauziès origine inconnue.

 

Pébernat contraction de Peyre Bernat, Pierre-Bernard.

 

Pech, Puech, Dupouy, Espouy occitan pueg, hauteur, mouvement de terrain, nom issu du latin podium (grec podion) signifiant "estrade". Puy est la forme française et Espouy la forme gasconne pyrénéenne, ayant incorporé l'ancien article es (cf. Lacaze, Sacaze).

 

Pélissier forme occitane de pelletier, ouvrier travaillant les peaux ou marchand de fourrures.

 

Pemarty         contraction de Peire Martin, Pierre-Martin.

 

Penavayre     origine obscure; peut-être le nom de lieu Pech Avari (Podium Avarii).

 

Périer occitan Peirier, tailleur de pierres.

 

Périllé origine inconnue.

 

Perramond    contraction de Pierre Ramon, Pierre-Raymond.

 

Pharamond   orthographe sophistiquée de Faramond, nom germanique composé de Fara, famille, domaine et mund qui signifie protection. De Fara dérive aussi Farel et Farman.

 

Picou  occitan Picon, petit pic.

 

Pinel   petit pin.

 

Piquemal occitan Picamal, mauvais piqueur, le piqueur, picaire, pouvant être l'ouvrier qui creuse avec un pic, qui pique avec une aiguille, qui rebat une faux ou qui "repique" une meule de moulin.

 

Pistre  ancien nom occitan de l'ouvrier chargé de pétrir le pain chez le fournier (latin pistor).

 

Pontier  nom occitan de métier : péagier d'un pont.

 

Poux   mauvaise francisation de pouts, en occitan pots, puits (et non puy).

 

Pradal nom occitan d'une grande prairie naturelle (latin pratum).

 

Pradel, Pradelle        noms de localités (issus de prat, pré).

 

Pradier occitan : qui vit, qui pousse dans les près.

 

Prat occitan : pré.

 

Prom forme contractée de Prohom, Prodhom, Prodhon signifiant Prudhomme ; Prod en vieil occitan correspond au vieux français Preud et signifie "sage", il est issu du latin Prud-ens, contraction de providens "qui voit pour quelqu'un, qui surveille, qui veille". (cf. Providence).

 

Puech voir Pech.

 

Puget  diminutif de puech, petit "podium".

Puginier nom de village de l'Aude proche de Soupex (latin Podio Ainero, le puy ou le pueg du franc Aginhari, latinisé en Ainerius).

 

Pujol   autre diminutif de puech (latin podiolum). Le mot podium a encore donné les noms
de pujolet (sentier abrupt), Poujade (montée raide) et Poujouly.

 

Py       occitan Pin, pin, arbre caractéristique d'une propriété.

 

R

 

Raffel  forme occitane de Raphael (nom hébreu signifiant "Dieu guérit").

 

Raimond, Ramon, Ramondou noms germaniques (voir 2ème partie).

 

Raissac nom de plusieurs villages de l'Aude, notamment Raissac-sur-Lampy, de l'Ariège et du Tarn : c'est l'ancien Rexacum, domaine du gallo-romain Rexus (nom tiré du latin rex, gaulois rix, roi).

 

Rastoul surnom tiré de l'occitan rastolh, signifiant "éteule, chaume" (latin re-stupula).

 

Raynaud nom germanique (voir 2ème partie).

 

Redon            sobriquet occitan signifiant "rond", le féminin étant redonda (latin rotondus).

 

Revel  occitan : rebelle (latin rebellis). NDLR : la publication de Pierre Bouyssou sur « L’origine du nom de Revel » a bien démontré que le mot latin n’est pas à l’origine du nom de notre ville.

 

Reverdy         rajeuni.

 

Rey     occitan rei, roi.

 

Reynès, Reynis noms de plusieurs localités des Pyrénées Orientales, du Tarn-et-Garonne correspondant au nom français de Reignier ou Reynier, issu du nom d'homme germanique Raginhari (armée du conseil).

 

Ribe(s) occitan riba, rive : nom donné à une personne demeurant sur la rive d'un cours d'eau ou d'un canal.

 

Ricalens, Rigaud, Rigaudis noms germaniques (voir 2ème partie).

 

Rispal origine obscure, nom issu peut-être de l'ancien occitan rispa, pelle à feu.

 

Rivals occitan rival, diminutif de riu, ruisseau : nom donné à une personne demeurant au bord d'un ruisseau.

 

Rodier  nom occitan de métier : fabricant ou réparateur de rodas, roues de charrette ou de voiture.

 

Roland  nom germanique (voir 2ème partie).

Roque(s) nom donné à un habitant d'un terrain de rocas, roches.

 

Roquefort occitan roca forta, roche forte.

 

Rouanet origine obscure ; deux possibilités :

1) surnom donné d'après les cheveux aux couleurs mêlées, comme celles d'un rouan, cheval au pelage de plusieurs couleurs,

2) surnom d'artisan travaillant à la rouanne, autre nom de la taravela, tarière.

 

Roucariès occitan Rocariès, originaire de La Roucariè, (la Rocaria), village du Tarn (nom formé sur Roc).

 

Rouïre, Roure, Rouyre nom occitan du chêne rouvre.

 

Roumegous  occitan Romegos, plein de ronces, de romecs ou arromecs (latin rumex).

 

Rouquet occitan roquet, petit rocher.

 

Roux   occitan ros, roux de cheveux.

 

S

 

Sabadie occitan gascon sa abadia, l'abbaye.

 

Sabatier nom occitan du savetier (sabata, ancien nom de chaussure).

 

Sablayrolle(s) occitan sablairola, petite sablière.

 

Sacaze voir Lacaze.

 

Salle(s) occitan sala, salle de réception ; en vieil occitan la sala désignait la maison rurale ayant une salle de réception (du germanique sala, désignant la maison du chef).

 

Salvaing nom de baptême occitan issu de Salvinius ou Silvanius, martyr mal identifié.

 

Salvat nom de baptême occitan : sauvé.

 

Salvetat nom de localité, en français Sauveté ; les salvetats (« sauvetés ») étaient des places de sûreté tenues par l'église pour les temps de troubles (XIème et XIIème siècles).

 

Salvignol       nom de baptême issu de Salviniolus, diminutif de Salvinius, nom d'un martyr non identifié.

 

Salvy  nom occitan de baptême issu de Salvius, nom de plusieurs martyrs mal connus (de salvus, sauf).

 

Sarda(n)         originaire de Cerdagne (Ceretania), équivalent de Cerdan.

 

Sarrat nom de hameau ou de lieu-dit situé sur un sarrat, mouvement de terrain isolé et allongé (mot issu de serre, voir Montsarrat).

 

Segonne origine obscure; pourrait correspondre au nom français Segogne, issu du latin ciconia, cicogne, et serait ainsi un sobriquet attribué à un homme au long cou, aux longues jambes.

 

Semenou occitan Semenon, petit Simon (français Simenon, Simonin).

 

Séna(c) nom de localité des Hautes-Pyrénées, ancienne résidence du noble gallo-romain Senos ou Senus (nom signifiant "vieux").

 

Sérieys, Sérieyx occitan cerier, cerisier.

 

Serre  voir Sarrat, Montsarrat.

 

Séverac nom de lieu, ancien Severacum, domain de Severius.

 

Sicre   nom germanique (voir 2ème partie).

 

Sié nom germanique (voir 2ème partie).

 

Siret    petit sire, petit seigneur.

 

Solomiac nom de localités du Gers, du Tarn, de la Haute-Garonne, anciennes villas gallo-­romaines Solemniaca appartenant au noble Solemnius (de solemnis, solennel).

 

Soulayrac nom de localité, ancienne Solariacum, domaine de Solarius.

 

Sudre, Sure, Suire   nom occitan du cordonnier, en latin sutor, en vieux français Sueur.

 

T

 

Taillade occitan Talhada, taillis.

 

Tarbouriech  nom d'une localité des Pyrénées aujourd'hui disparue.

 

Taussac nom d'une localité de l'Aveyron, ancienne villa Talussiacum appartenant au noble gallo-romain Talusius ou Talisius.

 

Ténégal origine inconnue.

 

Tesseyre occitan Teisseire, tisserand, en vieux français Tissier, Texier.

 

Teste tête, sobriquet donné à un homme têtu : La testa est à l'origine un pot de terre, le mot a été employé en latin vulgaire aux IIIème et IVème siècles pour désigner la tête caput, exactement comme le fait de nos jours l'argot quand il parle de fiole, de cafetière.

 

Thomas nom de baptême, celui d'un des douze apôtres (le nom est hébreu et signifie "jumeau").

 

Thuriès originaire de Thuriès, villa du Tarn, proche de Carmaux, ancien Turia(n), nom issu lui-même de Turianum, domaine du Romain Turius (la ville de Thuir dans les Pyrénées orientales à la même origine).

 

V

 

Vaisse, Vaysette, Baïsset, Vaissière nom d'un lieu planté de vaissas, coudriers ou noisetiers (gaulois vaissa), à ne pas confondre avec Bessière qui est un lieu  planté de bouleaux.

 

Varenard nom donné à l'habitant d'une varena (mot gaulois), terrain granitique dans le Rouergue ; le nom de varenard est construit sur varena comme caussenard sur causse.

 

Vassal            jeune noble (gaulois vasso).

 

Ventouillac    nom de lieu probablement d'origine gallo-romaine mais Ventuliacum, domaine du noble Ventulius n'est pas identifié ou a disparu.

 

Verdier nom occitan du verger.

 

Vergne occitan vernhe, aulne (du gaulois verno, qui a donné aussi Vernet, Vernède, Vernière).

 

Vialelle occitan Vilalela, diminutif de Viala, forme cévenole de Villa, domaine rural.

 

Vidal   nom de baptême occitan, issu de Vitalis, nom de plusieurs saints et martyrs (du latin vita, vie).

 

Viennes originaire de Vienne dans l'Isère ; ce nom devrait être prononcé Viennès (français Vianney)

 

Vigouroux occitan vigoros, vigoureux.

 

Viguier nom occitan du vicaire, du latin vicarius, remplaçant (formé sur vice, à la place de).

 

Vilotte diminutif occitan de vila ; on connait aussi Vilette, Villèle, Vialelle.diminutif occitan de villa,

 

Vitrac  originaire de Vitrac, ancien Victoriacum, domaine appartenant au noble Victorius (on connait dans le nord de la France Vitray, Vitré, Vitry ayant même origine).

 

 

ACCEUIL

 

 

 

DeuxiEme Partie
Les noms de famille d'origine germanique

 

 

 


Ces noms sont chez nous d'origine franque. Ils furent portés par les guerriers qui accompagnèrent les comtes chargés par les rois carolingiens de gouverner notre région au IXème siècle.

 

Toutefois les Revélois qui les portent aujourd'hui ne peuvent tous prétendre à quelque glorieux ancêtre venu du Nord au temps de Charlemagne ou de Louis le Pieux. Seuls les descendants des anciens seigneurs pourraient peut-être revendiquer de tels aïeux. Des travaux récents ont en effet établi que dès le IXème siècle, au moment où précisément la vieille Gaule changeait de nom pour prendre celui du royaume des Francs, s'est produit un véritable engouement pour des noms de baptême francs. Beaucoup de "Français" voulurent s'appeler comme leurs seigneurs, sans que ceux-ci d'ailleurs connaissent tous la signification de leur nom, la langue francique étant de moins en moins parlée. Cette mode, partie du Nord, avait gagné les campagnes les plus reculées comme l'Auvergne à la fin du IXème siècle. D'après Maurice Grammont, au XIIème siècle la presque totalité des noms de baptême (mais non les surnoms) étaient germaniques dans le Nord de la France et environ la moitié de la Provence.

 

 Tous ces noms sont des métaphores brillantes, évoquant avec emphase des cliquetis d'armes et

rehaussant la noblesse ou la vaillance des titulaires. Les conquérants germaniques, grands enfants barbares, aimaient à s'affubler d'appellations sonores, tout comme les Gaulois quelques siècles auparavant.

 

Quatre suffixes ont eu notamment leur faveur:

- bald(o) devenu -baud et signifiant hardi, intrépide.

- behrt  devenu -bert et signifiant brillant, illustre.

- hard   devenu -ard et signifiant dur, fort, puissant.

- wald(o) (prononcé ouald) devenu - aud et signifiant chef (c'est le radical du prénom Walter).

 

Deux noms ont eu un grand succès dans le Midi languedocien : Raymond et Roger. Ils furent

portés par les Comtes de Toulouse, d'Albi, de Carcassonne, de Foix et de Barcelone, et leurs vassaux, avant d'être ceux de très nombreux gens du peuple et de devenir les prénoms que nous connaissons.

 

 

Nom actuel

Forme germanique

Signification

Alary, Alric

Alaric

tout puissant.

Albert (forme contractée de

d'Adabert)

Adal-behrt

illustre par sa noblesse

Albouy

Alboïn-Alb-wyn

ami des Elfes (cf Alberic roi des Elfes)

Alfred

Adal-frid

noble paix

Alibert

Ala-behrt

tout brillant

Alier, Alié

Adal-hari

noble armée

Alquier (voir Auger)

 

 

Amalric

Amal-ric

roi des Amal (nom de clan)

Andraud (Andral)

Andro-wald

le chef André

Armengaud

Armin-gaud

le dieu Erminio (dieu germanique)

Arnaud

Arn-wald

chef des aigles

Astre

Ast-hari

armée de piques

Atger (Latger)

Ata-gari

lance du père

Audouy

Alda-win

vieil ami

Auger

Adal-gari

noble lance

Ayral

Hari-wald

chef-d'armée (en français Héraut)

Azéma (forme occitane

d'Adhémar)

Ata-mar

fils de père célèbre (on retrouve le suffixe -mar

dans les prénoms scandinaves Ingmar, Dagmar,

etc).

Bardou

Bardo-wulf

loup géant

Bergougnan

 

Bergougne est la forme occitane "Bergonha" de

Bourgogne (Bergougnan est le Bourguignon).

Elle n'a rien à voir avec "vergonha", honte (en

latin verecundia)

Bergougne

Burgundien

Bourgogne

Bermond

Behrt-mund

illustre protecteur (ou protection).

Bernard, Bernat

Bern-ard

fort comme l'ours

Bondouy

 

obscur peut-être une altération de Baudouy qui

serait l'équivalent de Baudouin, c'est-à-dire

Baldwin, ami courageux ou plus probablement

Bund-wyn, signifiant "l'ami allié".

Boutier

Bot-hari

armée messagère

Bringuier

Beren-gari

lance d'ours (français Bérenger)

En jalbal(d)

Engil-bald

vaillant à l'épée (français Angibaud)

Escaffre

Scata-frid

paix du bouclier

Franc

Frank

homme libre (diminutif Francillon)

Frede, Fredéric

Frido, Fidric

le roi de la paix

Gabolde

Wad(o)-bald

hardi en gage c'est-à-dire n'ayant pas peur de

donner des gages, de "s'engager", de prendre des

risques

Galabert, Galibert, Gaubert,

Jalabert (forme limousine)

Gail(an)-behrt

brillant de joie

Gérard

Gari-hard

fort à la lance

Gibert, Gilbert, Gislebert,

Guibert

Gisal-behrt

célèbre par ses flèches

Giscard, Gisclard

Gisal-hard

fort par ses flèches

 

Nom actuel

Forme germanique

Signification

Guiraud, Guiral, Giraud,

Géraud, Gayraud, Gayral

Gari-wald

chef des lances (Guiral et Gayral sont les formes

catalanes et castilllane)

Hébrard

Eber-hard

fort comme le sanglier

Henri

Heim-ric

roi de la maison, du domaine (la vieille forme

occitane est Aimeric).

Iché

Ic-hari

le sens des racines Ic, It est onscur

Imart,

Imbert

Im-hard,

Im-berhrt

la racine Im est obscure, peut-être une contraction

de Ermin-Irmin, nom de dieu germanique

Isar, Izar

Is-arn

aigle de glace (la glace Is pour les Germains était

un symbole de fermeté)

Itier

It-hari

obscur

Jalbaud (forme limousine de

Galbaud, Gerbaud)

Gari-bald

vaillant à la lance (c'est le nom italien de

Garibaldi)

Lanjard, Langeard

 

origine obscure : le L initial est probablement

l'article défini aggluttiné au nom Angeard, qui lui

même serait un péjoratif d'Anger ou Angé. Anger

est la forme méridionale dérive du francique

Ansgari signifiant "la lance d'Ans" (Ans(o) est

une divinité germanique). Il existe aussi la forme

Dangeard.

Maffre

Macht-frid

la paix de (par) la force

Raimond, Rémond, Ramon

(forme occitane, catalane, et

castillane), Ramondou

(diminutif)

Ragin-wald

protecteur par le conseil

Raynaud, Raynal (forme

occitane de Renaud)

Ragin-wald

chef du conseil (ou chef par le conseil)

Reynis, Reynès, Reyniès (fr.

Régnier)

Ragin-hari

armée du conseil

Ricalens

Rikilingen

les hommes de Rikilo, chef wisigoth (Ricalens est

un nom de localité, notamment d'un domaine

important près de Lautrec)

Richard

Ric-hard

fort puissant

Rigaud, Rigal

Ric-wald

chef puissant

 

 

 

Nom actuel

Forme

germanique

Signification

Rigaudis "Les Rigaud"

 

double pluriel (Rigaud + i+s) ; le i est la marque

du pluriel latin et le s du pluriel roman; cette

othographe est due à des scrupules de scribe ou de

copiste voulant absolument mettre au pluriel le

nom de famille Rigaud.

Robert

Chrod-behrt

illustre de gloire

Roger

Chrod-gari

lance glorieuse

Roland

Chrod-landi

pays glorieux

Royer

Chrod-hari

armée de gloire

Seguin

Sig-win

ami de la victoire

Sicard

Sig-hard

armée victorieuse (français Séguier)

Sicre

Sig-gari

lance victorieuse

Sié (Sier), Sigier

Sig-hari

armée victorieuse

ACCEUIL

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