SAINT - AMANCET

 

 

SAINT-BARTHÉLÉMY


SAINTE-MADELEINE

 

 

SAINT-BARTHÉLÉMY.

L'église Saint-Barthélémy actuelle ne présente plus aucun intérêt architectural concernant le Moyen-âge. En effet il s'agit d'une reconstruction, certainement du XIXè siècle, le cadastre de 1833 mentionnant un édifice orienté à l'est, alors qu'aujourd'hui il l'est au nord1.

Toutefois saint Barthélémy, apôtre du 1ER siècle, a très souvent été choisi comme patron des églises du Haut Moyen-âge2.

 

Selon S. Campech Saint-Barthélémy est en fait associé à un autre site dans la montagne qui serait l'ancien village de Saint­Amancet. Il faudrait donc penser à un déplacement du vocable. Saint-Barthélémy, église du premier village perché, serait descendu dans la plaine, sa popularité en tant qu'église paroissiale aurait détrôné Saint­Amancet, simple chapelle dont on aurait gardé le nom 3.

 

Saint­Amancet est mentionné en 1317 « S. Amantio prope Sorcinium »"4.

 

 

1 - S. CAMPECH, L'occupation du sol du piémont nord de la Montagne Noire, au Moyen-âge, Toulouse II, mémoire de maîtrise, 1988, p.107.

2 -M. AUBRUN, La paroisse en France des origines au XV° siècle, Paris, 1986, p.16.

3 - Pour plus d'informations voir S.CAMPECH, op. cit., pp. 106-107.

4 - Bulle de Jean XXII, mentionnant les églises du nouveau diocèse de Lavaur, dans, Gallia

Christiana, TARI, col. 268.

 SOMMAIRE

 

SAINTE - MADELEINE1.

 

A environ 2 km au nord du village de Saint­Amancet, se trouve l'ancienne

commune de Montmoure rattachée à Saint­Amancet en 18242.

Sainte-Madeleine ancienne église paroissiale (PL.XLII) est actuellement

transformée en résidence secondaire.

 

Montmoure est un toponyme composé de « mont », désignant un lieu situé en hauteur, et de « moure », signifiant museau3. Montmoure désignerait donc la motte sur laquelle est construite l'église (PL.XLIII).

 

Le premier texte mentionnant les seigneurs de Montmoure est la concession, en 1239, du château d'Escoussens par le comte de Toulouse, à Guilhaume Fort de Beaufort et Arnaud de Ventenac qui étaient également seigneurs ce Montmoure4. En 1246, un accord entre les deux coseigneurs fait d'Arnaud de Ventenac le seul propriétaire du « castro de Montis Mauri »5.

L'église se situe dans la basse cour de la motte 6. L'hagiotoponyme Sainte Madeleine ou Marie-Madeleine, est un vocable rendu populaire au XIe siècle par l'abbaye de Vézelay, qui vers 1050 fit figurer la Sainte parmi ses patrons7.

 Elle n'apparaît dans les textes qu'en 1523, dans le testament d'Astoul, seigneur de Montmoure qui demande à être enterré dans l'église de Sainte-Marie-Madeleine de Montmoure8. Durant les guerres de Religion, les voûtes furent détruites par les religionnaires9. En 1789, elle est citée en tant qu'annexe de Saint-Vincent de Cahuzac10. En 1890, l'édifice était en ruine comme le montre le dessin de Marviale11 (PL.XLIV).

 

L'édifice orienté nord-ouest/sud-est, que nous voyons aujourd'hui, se compose d'une nef unique, avec au nord-est une excroissance de la façade et une abside légèrement oblongue au sud-est (PL.XLIII). Mais cet état est le résultat d'une construction récente, probablement du début du siècle. En effet la lithographie de 1890 nous montre une église à chevet plat (PL.XLIV). De même le cadastre de 1833.

 

représente un édifice sans abside et comportant au nord-est un carré saillant qui aujourd'hui a disparu (PL.XLII). En revanche le clocher-mur dessiné par Marliave à la fin du XIXe siècle, est toujours présent.

 

 

Les premières assises de l'édifice actuel sont construites en appareil mixte: quatre ou cinq assises de briques, en alternance avec une ou deux assises de moellons équarris. Cette succession se répète deux ou trois fois et se retrouve sur tout le pourtour de l'édifice. On reconnaît également cet appareil mixte sur les assises inférieures de l'abside qui est un rajout du XXe siècle. On a probablement repris cet appareil pour harmoniser l'abside avec la reste de l'édifice. Les assises des niveaux supérieurs de l'église sont élevées en appareil de moellons grossièrement équarris. Les chaînes d'angle sont montées en carreaux et boutisses, plus ou moins réguliers (les pierres d'angles sont par endroits remplacées par l'appareil dur mur: briques ou moellons).

 

Les fenêtres situées l'une sur la façade occidentale, l'autre sur la façade sud-ouest, sont des types d'ouvertures que l'on rencontre au   XIè siècle; de petites dimensions, composées par quatre pierres monolithes dont un linteau taillé en arc plein cintre12. On observe un colmatage du mur autour de ces fenêtres qui laisse penser qu'elles lui seraient postérieures ou qu'elles ont été remployées. La porte en arc plein cintre de la façade sud-ouest, semble plus intéressante; construite en pierre de taille, elle paraît plus ancienne.

 

 

Le vocable de l'église remontant au XIe siècle, ainsi que la présence d'une motte confirmée par son toponyme (Montmoure), ramènent la fondation de la paroisse de Montmoure entre le début du XIe siècle et le début du XIIe siècle.

 SOMMAIRE

 

1 - Toutes les informations sont tirées du mémoire de S. CAMPECH, op. cit., pp. 111-113.

2 - information de Mlle. M. O. MUNIER, archiviste du canton de Dourgne. 3 - E. NEGRE, Les noms de lieux du Tarn, Toulouse, 1986, § 117, p. 62.

4 - J. ESCANDE, « Le château d'Escoussens », dans les Cahiers Tarnais, n° 4, mai juin 1980, pp.

15-17.

5 - A.D.T., H 190.

6 - Pour plus de détails voir: S. CAMPECH~ op. cil., p. 112.

7 - R P. BAUDOT et CHAUSSIN, La vie des saints et bienheureux selon l'ordre du calendrier, Paris, 1961-1964, p. 75.

8 - Albia Christiana, T. II, 1985, p.259.

9 - Ídem.

10 - L. DE LACGER, Etats administratifs des anciens diocèses d'Albi de Castres et de Lavaur, Paris, 1921, pp. 86-105.

11 - Collection province et patrimoine.

12 - Identification de M. H. PRADALIER