Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE N°18 - 2013 - page 40

 

 

Les protestants revélois de la Révocation à la Révolution (1685-1792), d’après les registres « du Désert ».

 

Par Maurice de Poitevin

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1 – La Révocation de l’Edit de Nantes et ses conséquences.

 

Comment sortir des terribles guerres de religion du XVIème siècle ?
Par un édit de pacification que puissent accepter les catholiques et les protestants.
La royauté les a multipliés dans la seconde moitié du XVIème siècle, mais, face à la reprise des violences, les textes étaient très vite caducs. Seul l’édit de Nantes  (1598) a duré, imposé par Henri IV aux protestants, aux catholiques et à des Parlements d’abord rétifs à l’enregistrer. Le texte organisait la coexistence de deux confessions qui ne pouvaient accepter de vivre ensemble qu’à la fois contraintes et garanties par un Etat fort. Henri IV rétablit l’Eglise catholique dans tous ses privilèges de religion officielle du pays ; son culte devait être restauré dans tout le royaume. La minorité protestante – environ 856 000 personnes dans le pays, soit 4% de la population, selon l’historien Daniel Ligou – se voyait offrir la pleine liberté de conscience mais, une liberté de culte strictement encadrée, limitée aux endroits où il était pratiqué en 1598. La France connut un siècle de tranquillité religieuse jusqu’à la Révocation de 1685 (1) .

 

Dès le début de son règne personnel (1661), Louis XIV, sous la pression des milieux catholiques dévots, décida de ne plus appliquer l’Edit de Nantes « que dans les plus étroites bornes que la justice et la bienséance les pouvaient admettre ». De très nombreuses mesures restrictives furent prises ou répétées jusqu’en 1685, ce qui prouve que les protestants ne s’y soumettaient pas : interdictions professionnelles, exclusions des administrations hospitalières et des corporations ; défense d’imprimer sans autorisation ; limitation de l’enseignement dans les écoles ; défense de se convertir au protestantisme, mais, dès l’âge de 7 ans, les enfants étaient autorisés à se convertir sans l’aveu des parents (2)

 

Depuis 1631, la ville de Revel avait un consulat mi-partie, c’est-à-dire un consul catholique au premier rang et dans les rangs suivants, alternativement, des consuls protestants et catholiques. En fait, malgré cette mesure, le conseil de ville de Revel restera majoritairement protestant jusqu’en 1679 ; en effet, l’arrêt du Conseil privé du Roi du 4 décembre 1679 excluait définitivement les religionnaires de « l’hostel de ville » car, « étant en plus grand nombre que les catholiques, ils ont toujours fait prendre des délibérations contraires au bien public et désavantage des catholiques » (3).

 

Les protestants de Revel subirent de multiples tracasseries. Ils devaient fermer la porte du temple pendant les offices catholiques. Depuis la réforme, les inhumations se faisaient dans le cimetière commun divisé en deux par une haie, mais, comme les catholiques en réclamaient l’usage exclusif, ils firent l’achat d’un terrain au Farel, tout près de la porte de Castres. Enfin, conformément à l’arrêt du conseil du 5 octobre 1663, il était interdit aux bouchers et aux hôtes protestants de vendre ou de servir de la viande les jours défendus par l’Eglise sous peine de 100 livres d’amende (4) .

 

Pour hâter la disparition du protestantisme, on créa la « Caisse des conversions » sous la direction de Paul Pelisson, membre de l’Académie française et fils d’un conseiller protestant à la Chambre de l’Edit de Castres. Les Etats du Languedoc y consacrèrent d’importantes sommes à partir de 1660.

A Revel, Alexandre Devals, riche bourgeois, premier consul en 1666, voulut également contribuer à la conversion des protestants. En 1680, il fonda une mission perpétuelle confiée aux Pères de la Doctrine chrétienne, moyennant une somme de 20 000 livres. En bref, les résultats furent décevants : environ 196 apostasies mercantiles dans le diocèse de Castres (5).

 

La Révocation de l’Edit de Nantes approchait. A Revel, le vendredi 16 mars 1685, un grand nombre de fidèles s’assemblèrent dans le temple pour entendre la prédication des ministres (6)et demander la grâce du Seigneur dans ces temps d’épreuve. Le 21 mars 1685, deux ministres étaient arrêtés et emprisonnés à Toulouse pour avoir reçu un relaps dans le temple (7) .

 

Le 18 octobre 1685, l’Edit de Fontainebleau révoquait l’Edit de Nantes : les temples seront démolis ; l’exercice du culte était interdit ; les écoles protestantes étaient fermées ; les ministres devaient quitter le royaume dans les quinze jours ; les enfants seront baptisés et instruits dans l’Eglise catholique, sous le contrôle des juges ; défense d’émigrer ni d’emporter ses biens, sous peine de galères pour les hommes et de confiscation corps et biens pour les femmes. Les émigrés avaient un sursis de quatre mois pour revenir et rentrer en possession de leurs biens ; au-delà, ceux-ci resteront confisqués (8) .

 

Le dimanche 14 octobre 1685, une réunion des consuls eut lieu dans la maison de ville de Revel, en présence de l’Evêque de Lavaur, pour obliger les habitants de la religion réformée à abjurer leur foi. Les 15 et 16 octobre suivants, quatre compagnies du régiment allemand de Koenigsmarck arrivèrent à Revel pour contraindre plusieurs autres protestants à faire abjuration en présence de Maître Fresquet, docteur es Ste Théologie, recteur (curé) de la paroisse. L’intendant du Languedoc, Lamoignon de Basville, ordonna au cours du mois de novembre, la démolition du temple de la ville  par une compagnie du régiment  de Koenigsmarck : les chaises et les bancs étaient transportés à l’église paroissiale et les autres matériaux (tuiles, boiseries) étaient entreposés dans une grange (9) .

 

L’enregistrement des abjurations a été consigné dans un cahier de cinquante pages, conservé aux Archives Départementales de la Haute-Garonne.

 

Nous avons la liste alphabétique des protestants ayant abjuré à Revel – les dimanche 14, lundi 15 et mardi 16 octobre 1685 – devant « Maître Gilles de Gouttes, conseiller du Roi, procureur en la judicature de Revel ; Maître Pierre Gouttes, ancien avocat au dit siège, noble Jean de Jougla, sieur de Boscaud, premier consul ; noble Annibal de Saint-Etienne ; noble marquis de Las Cases, sieur de la Caussade ; Antoine Pech, consul et Pierre Dumas, syndic de la ville » (10) .

 

On y recense 543 personnes, dont le nom, le prénom et quelquefois le métier, la situation familiale (époux, veuf, célibataire, nombre d’enfants) ou l’appartenance sociale – seigneur, sieur, dame, demoiselle, messire sont indiqués (11).

 

D’autres abjurations ont été enregistrées auparavant ou ultérieurement : le 21 juillet 1685, Suzanne Clergue ; le 31 août, Rachel de Madaule ; le 22 octobre, Jeanne de Besset, malade en son lit à Couffinal et cinq hommes en l’église paroissiale Notre Dame de Grâce de Revel ; en novembre, huit abjurations ; six en décembre et cinq dans le courant du premier trimestre 1686(12).
Sur les 543 noms enregistrés, nous avons 322 femmes (soit 59% de l’ensemble), 74 enfants mineurs (jusqu’à 14 ans) et 221 hommes c’est-à-dire environ 40% des effectifs. La moyenne d’âges approximative des femmes était de 35,5 ans et celle des hommes de 31,5 ans.

 

Ensuite, essayons d’examiner les activités exercées par les abjurants ; malheureusement, d’après nos documents, seules 223 personnes ont un statut social précis, soit à peine 41% de ceux qui ont abjuré. Les nobles représentent environ 5% de l’ensemble. Il s’agit d’une petite noblesse, souvent rurale étroitement liée par des alliances matrimoniales et des parrainages. Mentionnons quelques familles : de Besset, seigneur de Couffinal ; de Bosc, seigneur de Lastouzeilles ; d’Alary, seigneur de Blan, de Portal ; de Terson, seigneur de Palleville. Les bourgeois forment environ 32% des effectifs, organisés parfois en véritables dynasties familiales : les Brun, les Faure, les Guilhem (docteurs en droit et avocats) et les Maurel (chirurgiens, apothicaires). Certains bourgeois, pour donner quelque lustre au patronyme de leur père y ajoutaient le nom de leur métairie ; ainsi, les Salvaing devinrent « sieurs de » la Pergue  et les Gaillard « sieurs de » Molines. Les marchands constituent environ 21% des abjurants. Sous cette désignation assez vague, ils se livraient au commerce ou à la fabrication des objets les plus divers.

 

Le petit peuple représente environ 37% de l’ensemble des abjurants. Les artisans forment l’essentiel des effectifs. Les artisans du textile, en particulier, les tisserands, les tailleurs, les bonnetiers, les peigneurs de laine et les chaussetiers occupent la première place ; ils représentent à eux seuls près de 60% des artisans. Les artisans du cuir – cordonniers et blanchers – arrivent en seconde position avec 23% du total des artisans. En outre, on relève encore un forgeron, un maréchal de forge, un potier d’étain (13), deux maçons, deux menuisiers, un vitrier, trois «hostes » (aubergistes). Enfin, il faut mentionner quelques ruraux ou semi-ruraux : un fermier, trois métayers, huit brassiers et six servantes (14) .

 

Après avoir contraint les protestants à abjurer, il fallait tenter de les convaincre. Le roi fit envoyer des missionnaires aux nouveaux catholiques ; il y en eut 185 dans la province du Haut-Languedoc. En janvier 1686, quatre docteurs de Sorbonne venus de Paris arrivèrent à Revel – avec un détachement du régiment de Koenigsmarck – pour instruire les « nouveaux convertis ». Ils restèrent jusqu’au mois de mai et obligèrent tous les anciens réformés à faire leur Pâques. L’année suivante, le 9 mars 1687, Monseigneur l’Evêque de Lavaur vint s’assurer par lui-même que tous les nouveaux convertis feraient leurs Pâques. Il confessa plus de 300 nouveaux convertis qui reçurent la communion de sa main (15) .
Et pourtant, l’Evêque de Lavaur écrivait le 13 août 1686 : « Les convertis dont les églises débordent, sont malgré tout moins catholiques qu’au premier jour. Les lettres qu’ils reçoivent de leurs ministres font chez eux dans un jour un ravage qu’il faut six mois ensuite à raccommoder » (16).

Comment ont réagi les protestants devant l’effondrement de leurs Eglises ? 

Les ministres quittèrent le royaume. Les deux pasteurs de Revel, incarcérés à Toulouse, furent élargis par arrêt du Parlement du 25 janvier 1686 ; l’intendant de

Montpellier leur fournit des passeports pour pouvoir émigrer avec leurs familles à l’étranger. Le pasteur de Lacaune, David Martin, natif de Revel, avait continué son ministère pendant quelques semaines après la Révocation. Sur le point d’être arrêté, il fut aidé à fuir par des amis catholiques qui cachèrent sa famille ; celle-ci put le rejoindre à Utrecht aux Pays-Bas (17) .

 

A l’exemple des pasteurs, quelques protestants décidèrent de passer à l’étranger, en particulier à Genève : 21 personnes à Revel, 57 à Puylaurens. Cette émigration touchait des classes aisées qui trouvèrent aide et protection dans le refuge européen. A Revel, plusieurs immeubles situés dans la ville ou dans les paroisses environnantes furent abandonnés par des religionnaires expatriés et donnés par le roi à locaterie perpétuelle. Le départ de cette bourgeoisie protestante semble expliquer (en partie) le déclin de nombreux métiers de tannerie, teinturerie et traitement de la laine.

 

Sans illusion sur la possibilité de convertir les adultes, les responsables du clergé firent porter leurs efforts sur les enfants. L’Edit de janvier 1686 ordonnait que les enfants de 5 à 16 ans dont les parents étaient de la Religion Prétendue Réformée, soient remis entre les mains de leurs aïeuls, oncles, tantes ou autres parents catholiques ou, à défaut, de personnes déléguées par les juges ; les parents devront payer leur pension ou alors, ils seront élevés dans les hôpitaux. La présence à la messe et au catéchisme était obligatoire pour tous les enfants des nouveaux convertis sous peine d’amende ou de logement de gens de guerre. Voici quelques statistiques sur la présence de ces enfants à Revel : en 1740, sur 15 enfants inscrits, il n’y a aucun manquant (sauf maladie) à la messe ou à l’instruction religieuse ; en 1744, sur 24 inscrits, il y a 3 absents à la messe et 6 à l’instruction religieuse ; en 1749, l’absence est la règle, et en 1752, tous les enfants sont absents (18) .

 

Cependant, un petit nombre de protestants s’engagèrent immédiatement dans la résistance. Ils refusaient l’abjuration et organisaient des assemblées clandestines avec des prières communes, des sermons et des chants de psaumes : c’est ce que l’on appelle le culte au « désert » par référence à des lieux isolés dans des campagnes reculées mais surtout, à la traversée du désert par le peuple d’Israël. De son côté, un ancien « petit prophète », Antoine Court, eut la remarquable lucidité de comprendre la nécessité de restaurer une Eglise régulière avec des pasteurs, une discipline, des réunions clandestines, des communautés dirigées par leurs « anciens » et des synodes provinciaux. Cette réorganisation commencée en 1715, reconstitua en 30 ans les Eglises Réformées du Midi et de l’ouest (19).


Nous avons dénombré treize assemblées « du désert » dans la région de Revel entre 1686 et 1776. La première eut lieu entre St-Félix et Durfort dans la nuit du 19 au 20 février 1686.


L’assemblée de Palleville – au lieu-dit Sarda - du 6 septembre 1744, composée d’environ 10 000 personnes (chiffre très exagéré), comprenait trois ministres, un proposant et deux chantres ; on y publia dix-sept bans de mariage et on donna la Cène à 600 fidèles. Dans la nuit du 8 au 9 juin 1754, dans un bois de la communauté de Revel, une assemblée était « surprise » par la troupe : deux sentinelles tuées, trois arrestations dont les demoiselles Marie et Suzanne SARRAT, filles d’un marchand et facturier en bas de la ville de Revel et le nommé Gabriel BOUSSEL, fabricant de bas, de la paroisse de St-Pierre de Calveyrac, consulat de Revel, condamné aux galères perpétuelles par contumace. Une autre assemblée fut découverte sur le terroir de la communauté de Gandels  dans la nuit du 18 au 19 novembre 1758 : emprisonnement de 2 soldats (en congé) qui faisaient le guet devant l’assemblée et 1098 livres d’amende pour les communautés de Revel, Sorèze, Palleville, Lastouzeilles, Poudis et Blan (20).

 

Dans la nuit du 18 au 19 avril 1761, les communautés de Revel et de Sorèze se réunirent au lieu-dit « En Teste » près du ruisseau de la Garrigole, au-dessous du bassin de St-Ferréol ; l’assemblée fut sanctionnée par une forte amende : 1290 livres. L’intendant accumulait les amendes collectives contre les assemblées tenues au Désert, procédé maladroit, semble-t-il, car il ne pouvait que stimuler la cohésion protestante ; en définitive, les opposants n’ont plus guère à perdre à participer aux cultes du Désert.

 

2 – Les registres du Désert

 

« 1685 » marquait un profond bouleversement dans l’enregistrement des actes de naissances, mariages et décès pour les protestants devenus de plus ou moins bon gré « nouveaux convertis ».


Les registres tenus par les pasteurs disparaissaient. En principe, il n’y avait plus dans le royaume de France que des nouveaux  catholiques. Pour avoir une existence légale, les enfants protestants devaient être baptisés par le curé. Pour que leur progéniture ne soit pas considérée comme bâtarde, les réformés devaient se marier à l’église. Jusqu’en 1736, l’ensemble des notes de baptêmes, mariages et décès, concernant les protestants des diocèses de Lavaur et de Castres, était consigné dans les registres catholiques (21) .


Toutefois, cette situation n’était nullement satisfaisante : en effet, les réformés étaient condamnés au mensonge – en prenant des engagements qu’ils savaient ne pas vouloir tenir – et les prêtres à la profanation ou au sacrilège, en distribuant des sacrements à des personnes religieusement inaptes à les recevoir.

 

Le colloque du Haut-Languedoc tenu le 17 avril 1737 interdit aux « nouveaux convertis » d’assister à la messe ainsi que de faire baptiser leur enfant et bénir leur mariage par l’Eglise catholique. Si la première recommandation fut suivie, la seconde fut sans effet immédiat (22) .
Les premiers registres du Désert n’apparurent dans le Lauragais qu’en 1744 à la suite d’une décision du synode national tenu la même année. Les registres débutant plus tôt restaient une exception, comme à Revel en 1743 (23) . Les premières années, n’étaient bénis au Désert que les mariages, pratiquement jusqu’en 1750. A Revel, on note exceptionnellement un baptême en 1748(24) . L’enregistrement régulier des baptêmes protestants ne commença qu’en 1765 (25).

 

Nous avons pu dresser la liste complète de tous les pasteurs du « désert » de l’Eglise réformée de Revel (y compris ses annexes) de 1743 à 1792. Le premier pasteur du « Désert » fut Michel Viala (1743 – 1744) dit Germain, né à Pont-de-Montvert (Lozère) : après des études en Suisse, il prit en main les Eglises du Castrais (en 1733), celles du Poitou (1738-1740) et du Montalbanais.

 

 

Relevé statistique des baptêmes
réalisés « au Désert » * par la communauté de Revel

 

1765

1766

1767

1768

1769

1770

1771

1772

1773

1774

1775

3

5

19

11

13

16

15

16

21

17

16

1776

1777

1778

1779

1780

1781

1782

1783

1784

1785

1786

18

14

19

23

12

11

13

18

17

16

12

1787

1788

1789

1790

1791

1792

13

14

13

22

15

14

 * L’expression « au Désert » fut employée dans les registres jusqu’en 1783.

  


Ses successeurs furent Pierre Cortez (un élève de Viala) et Jean-Baptiste Loyre dit Olivier (nom de clandestinité) de 1745 à 1749 : ce dernier d’origine picarde, formé au séminaire de Lausanne, avait également séjourné en Poitou (1742-1744) ; Pierre Sicard Lejeune en 1750, 1761 et 1765 ; Jean-Jacques Crébessac dit Vernet en 1766, 1767 et 1770 ; Bonifas, pasteur de Puylaurens en 1768-1769 ; Etienne Faure de 1771 à 1780 (26) ; Jean Durand de 1781 à 1792 ; enfin Jean Gardes du 21 mai 1792 au 26 septembre 1792 (27).

Notons une certaine permanence des pasteurs à la tête de la communauté de Revel, ce qui s’explique par la sécurité relative dont bénéficiait le culte protestant dans cette partie du Haut-Languedoc.

 

 

Les baptêmes

 

L’article 8 de l’édit de Révocation portait : « A l’égard des enfants qui naîtront de ceux de ladite Religion Prétendue Réformée, voulons qu’ils soient dorénavant baptisés par les curés des paroisses, enjoignons aux pères et mères de les envoyer aux églises à cet effet, à peine de 500 livres d’amendes » (28) .

Comme les protestants ne pouvaient avoir recours aux notaires pour faire constater la venue au monde de leurs enfants, force leur était de les présenter aux prêtres catholiques, reconnus comme les seuls officiers d’état civil.

De 1685 à 1745, les parents se sont résignés à faire administrer à leurs enfants un sacrement qui était aussi le leur.

 

Mais, quand une certaine tolérance aidant, ils ont pu avoir recours à leurs pasteurs, c’est vers ceux-ci qu’ils se sont tournés.

De 1765 à 1792, c’est-à-dire sur une période de 28 ans, nous avons recensé 416 baptêmes, soit une moyenne d’environ 15 baptêmes par année (29)

.
Chaque acte de baptême mentionne le nom et le prénom du nouveau-né, ses parents et leur résidence (éventuellement l’activité professionnelle du père) ; le sexe de l’enfant, la date de naissance et celle du baptême, le nom du parrain et celui de la marraine, enfin, les noms des témoins et celui du pasteur.

 

Le mouvement saisonnier des naissances culmine en février avec un maximum de naissances de janvier à mars. Le maximum secondaire des naissances d’août à octobre est très légèrement inférieur au précédent. Pendant ces six mois, on enregistre près de 57% des naissances.

 

D’après nos calculs, environ 71% des enfants étaient baptisés par le pasteur dans les trois jours suivant leur naissance (30) ; au-delà du troisième jour, les délais peuvent s’étendre jusqu’à un mois (deux cas seulement).

 

Le prénom, lors du baptême, devait figurer dans la Bible en vertu d’un édit de Calvin du 22 novembre 1546 (31) .
Au cours de notre étude, nous avons relevé systématiquement tous les prénoms donnés aux garçons et aux filles. Des prénoms classiques largement majoritaires ont été donnés aux enfants comme dans la communauté catholique. Citons les plus nombreux parmi les garçons, par exemple : Jean, Pierre, Antoine, Paul, François, Jean-Pierre, Jean-Jacques et parmi les filles, par exemple : Jeanne, Marie, Anne, Suzanne, Elisabeth, Magdelaine, Marguerite, Françoise. Certes, cela n’exclut pas la présence des prénoms de l’Ancien Testament mais, dans des proportions fort réduites, par exemple pour les garçons : Adam, Daniel, David, Izaac, Jacob, Moyse ou bien, pour les filles : Eve, Judith, Ester (32) .

 

Actes de mariage des registres du « Désert »
de l’Eglise réformée de Revel et de ses annexes

1743

1744

1745

1746

1747

1748

1749

1750

1751/1760

1761

5

6

2

2

2

4

2

2

Néant

2

1762/1764

1765

1766

1767

1768

1769

1770

1771

1772

1773

Néant

3

3

4

4

2

4

4

3

7

1774

1775

1776

1777

1778

1779

1780

1781

1782

1783

5

5

Néant

4

2

Néant

2

5

1

3

1784

1785

1786

1787

1788

1789

1790

1791

1792

3

1

1

2

4

3

6

5

5

  

Enfin, environ 40% des prénoms donnés, étaient portés par les parrains et les marraines.

La très grande majorité des actes de baptême ne mentionnent pas le degré (éventuel) de parenté des parrains et des marraines vis-à-vis des nouveaux nés. Toutefois, à partir du début des années 1780, quelques actes signalent les liens de parenté des parrains et des marraines avec les enfants baptisés. Les grands pères sont nommément cités dans 32 actes de baptême, les grands-mères dans 25 actes, les oncles dans 12 actes, les tantes dans 9 actes. Le synode de 1749 fixait à quatorze ou quinze ans l’âge minimum pour pouvoir être parrain ou marraine : en conséquence, les frères des baptisés n’apparaissent que dans 13 actes et les sœurs dans 12 actes seulement.

Tous les actes de baptême étaient signés par des témoins (généralement au nombre de deux) et le célébrant, c’est-à-dire, le pasteur. Ce n’est guère qu’à partir de 1781 (pour une raison inconnue) que les actes commencent souvent à être signés par les pères, les parrains et les marraines des nouveaux nés. La signature du père ne figure que dans 129 actes (soit environ le tiers), celle du parrain dans 141 actes (soit environ 33% de l’ensemble) et celle des marraines dans 78 actes seulement (soit environ le cinquième)     (33) .

 

Le mariage

 

Pendant une longue période, les protestants n’eurent le choix qu’entre le mariage catholique et l’union de fait. Cette dernière avait sur le plan civil, de très grandes conséquences : les intéressés étaient considérés comme concubins, leurs enfants étaient bâtards et inaptes à hériter.

 

La restauration des églises du Désert fortifia la résistance des protestants à l’égard du problème du mariage. Les synodes condamnèrent le recours au prêtre. La procédure du mariage comportait quatre actes : le contrat ou l’engagement « sous seing privé », son examen par le Consistoire, la publication des bans et la cérémonie nuptiale.

 

Dans la pratique, les fiancés protestants attendaient le passage des pasteurs itinérants pendant plusieurs semaines, voire des mois. La Discipline du Désert obligeait les ministres à tenir registre des mariages qu’ils célébraient ; mais, les certificats de mariage du Désert n’avaient aucune valeur légale  (34) .

 

Nous avons dénombré 118 actes de mariage sur une période de 35 années, soit en moyenne environ trois mariages par an. Notons une importante lacune dans les années 1750-1765 qui peut s’expliquer par une reprise de la répression après les grandes assemblées de 1744-1745.

 

Dans les actes de mariage figurent les noms des époux, leur lieu de résidence, les noms de leurs parents respectifs, éventuellement, l’activité professionnelle du mari et celle des parents de l’épouse ; enfin, les noms des témoins et celui du pasteur. En ce qui concerne les parents, les actes précisent s’ils sont vivants ou décédés ; environ, la moitié des pères des mariés sont défunts ; environ un tiers des pères des mariées sont décédés ; pour les mères des futurs époux et épouses, environ 20% d’entre elles sont défuntes.

 

Essayons de discerner le mouvement saisonnier des mariages.
Près de 40% des mariages étaient célébrés sur une période de trois mois c’est-à-dire de septembre, octobre et novembre avec un maximum principal en novembre ; un maximum secondaire en avril, suivi de deux maxima peu perceptibles en juin et juillet. Les périodes de « temps clos » (35) se situaient en janvier, mars (le carême), mai, août et décembre (l’Avent comme pour les catholiques)  (36) .


En outre, il a été possible de déterminer l’origine géographique des époux : environ 80% des mariages se faisaient dans le consulat de Revel et les paroisses limitrophes (Sorèze, Palleville), (37) . Seuls 36% des actes de mariages mentionnent expressément la profession de l’époux et celle des parents de l’épouse ; dans le détail, nous constatons que les alliances respectives des marchands et des artisans représentent environ 30% soit les deux tiers de l’ensemble (38)

 

Le décompte des décès de l’Eglise
réformée de Revel s’établit ainsi : 

 

1780

1781

1782

1783

1784

1785

1786

1787

1788

1789

1790

1791

1792

Total

3

7

10

8

6

6

4

4

14

4

25

2

Néant

93

  

 

Les actes de mariages étaient toujours signés par des témoins (généralement au nombre de trois) et le pasteur  (39) .
Les signatures des deux conjoints n’apparaissent que vers 1780, soit environ 26% des actes de mariages pour les époux et 22% pour les épouses.

 

Les décès

 

 

L’Edit de Révocation obligeait les protestants à enterrer les leurs la nuit et en dehors des terres chrétiennes, c’est-à-dire hors du cimetière catholique.
La Déclaration royale du 9 avril 1736 instituait une sorte de « sépulture profane ».  « Ne seront inhumés … ceux auxquels la sépulture ecclésiastique ne sera pas accordée, qu’en vertu d’une ordonnance du juge de police du lieu et en sera fait au greffe un registre sur lequel sera délivré des extraits aux parties concernées » (40) .  

Le processus était le suivant : les parents du décédé adressaient une supplique aux autorités ; à Revel, il s’agit « du maire et des consuls de  ville » ; elle portait la formule suivante : « Monsieur le Curé a refusé à X…, qui professait la religion protestante, la sépulture ecclésiastique. Nous vous supplions de nous permettre de faire inhumer le corps conformément à la déclaration du Roi du 9 avril 1736 ».

Au vu de cette requête, le maire adressait une ordonnance de soit-communiqué au procureur juridictionnel « afin de faire inhumer le corps et sera la présente ordonnance enregistrée sur le registre des mortuaires ouvert au greffe pour y avoir recours au besoin » (41). Cette procédure sera poursuivie sans interruption jusqu’à la déclaration de 1787.

Les sépultures ne sont notées que très tardivement sur les registres du « Désert », à partir de 1780, seulement
De 1780 à 1787, seuls les adultes, sauf exceptions (42), sont mentionnés dans les décès. L’Edit de tolérance du 19 novembre 1787 prescrit l’ouverture de registres de naissances, mariages et décès, destinés au non catholiques et tenus par un officier de justice.

 

Cet édit transcrit un état de fait de plus en plus général depuis les années 1760  (43) .

 

A partir de 1787, la mortalité infantile est introduite dans les registres de décès : en 1788, 5 enfants sur 14 décès et, en 1790, 9 enfants sur 25 décès.
Malgré de multiples lacunes, essayons d’ébaucher le mouvement saisonnier des décès sur une période de 12 ans : les deux tiers des décès ont lieu de juin à décembre, c’est-à-dire sur six mois, avec un maximum principal en novembre ; deux maxima secondaires s’observent en mars et en mai. Notons que les décès s’arrêtent brusquement le 10 février 1791, alors que l’état civil est laïcisé le 20 septembre 1792.

 

Conclusion

Comment évaluer la population protestante de Revel ?

 

Pour l’historien Georges Frêche, en 1665, il y avait à Revel 830 catholiques et 900 huguenots. Pour la seconde moitié du XVIIIème siècle, nous avons deux dénombrements réalisés par le subdélégué du diocèse de Lavaur : vers 1745, 183 « feux » protestants à Revel, soit environ 915 habitants (44) , vers 1772, 211 «feu » soit environ 1055 habitants.

 

D’après Georges Frêche, les dénombrements de 1745 et de 1772 ont largement surestimé le nombre des protestants ; en fait, la surestimation paraît générale (45) . En 1789, les protestants de Revel ne représenteraient plus que 9% de l’ensemble de la population (environ 7% à Puylaurens) (46).
A partir des registres du « Désert », nous avons tenté de reconstituer (avec des lacunes) la composition sociale de la communauté protestante de Revel dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

 

Nous avons relevé environ 97 familles ou individus dont la profession est indiquée dans les actes de baptêmes ou de mariages.
Les nobles représentaient alors environ 7% des fidèles ; les bourgeois environ 11%. Nobles et bourgeois formaient à peine le cinquième des effectifs. Les marchands avec 25% et les artisans avec 45% constituaient environ 70% de l’ensemble ; parmi les artisans, ceux du textile, en particulier « les faiseurs de bas au métier », dominaient très nettement. Le monde paysan était pratiquement absent (environ 3%) contrairement au Montalbanais (47). Un siècle après la Révocation de l’Edit de Nantes, à la veille de la Révolution, la communauté protestante de Revel restait profondément exsangue.

 

ANNEXE I

 

Les prénoms protestants
 (1765 – 1792)

 

Prénoms donnés aux garçons

 

Prénoms donnés aux filles

Adam : 1
Alexandre : 3
Alexis : 1
André : 4
Antoine : 14
Charles : 3
Daniel : 4
David : 8
Estienne : 6
François : 8
Gabriel : 5
Guillaume : 3
Henri : 3
Izaac : 6
Jacob : 3
Jacques : 5
Jean : 42
Jeanneton : 1
Jean-Baptiste : 1
Jean-Jacques : 1
Jean-Paul : 3
Jean-Pierre : 8
Laurens : 3
Louis : 6
Marc : 4
Michel : 1
Moyse : 2
Paul : 14
Pierre : 31
Raymons : 1
Sébastien : 1
Thomas : 3

Anne : 22
Catherine : 6
Claire : 1
Claudine : 1
Elizabeth : 13
Eve : 2
Françoise : 5
Henriette : 2
Jeanne : 54
Judith : 3
Louise : 4
Marguerite : 6
Marianne : 5
Marie : 41
Marie-Elisabeth :13
Marie-Ester : 2
Marie-Magdelaine :12
Marthe : 4
Paule : 2
Pauline : 1
Rose : 1
Sophie : 2
Suzanne : 18

ANNEXE II

 

Origine géographique des
époux protestants
 (1743 – 1792)

 

Eglise réformée de Revel :  67
Paroisses limitrophes :
Sorèze : 22  -  Palleville : 6

Reste du diocèse de Lavaur  :  10
Puylaurens : 6
Saint Paul Cap de Joux : 1
Damiate : 1   Aiguefonde : 1
Aussillon : 1

Diocèse de Castres : 8
Castres : 3  Vabre : 2
Labessoniè : 1  Lacaune : 1
Roquecourbe : 1

Diocèse de Toulouse : 2
Caraman : 1  Rieux : 1

Diocèse d’Albi : 1
Réalmont : 1

Reste de la France : 2
Diocèse de Mirepoix (Calmont) : 1
Comté de Foix (Mazères) : 1

 

ANNEXE III

 

- Les familles protestantes de l’Eglise réformée de Revel et de ses annexes, d’après les registres du « Désert » (1743 – 1792)

 

Paul et Jean ALBIAC, marchand tisserand à Revel
Jean ALGANS, perruquier à Revel
Louis ANDRAU, boulanger à Sorèze
Pierre, Antoine et son fils Jean ASSIÉ, marchand à Revel
Izaac BARRAU, marchand à Sorèze
Izaac BASTOUL et son fils Laurens, négociants à Revel
Louis BATUT, faiseur de bas au métier à Revel
Estienne BÉNÉZET, docteur en médecine à Revel
La famille BERMOND LACOMBE, négociants à Revel
La famille BLAQUIÉRE, négociants à Sorèze
Jacques BLAQUIÉRE LEGRET, bourgeois à Sorèze
Raymond BORREL, négociant à Revel
Daniel BOYER, blancher (tanneur) à Revel
Pierre BRUGUIÈRE, peigneur de laine à  Sorèze
Melle Julie CAMPMAS, fille d’un vitrier de Revel
Pierre CASTEL, cordonnier à Sorèze
Jean-Pierre CASTET, marchand teinturier à Sorèze
Jean-Louis CAVAILLÉS, maître teinturier à Sorèze
Pierre CAVAILLÉS, facturier en bas à Sorèze
Jean, Abraham CẾBE, facturier en bas à Sorèze
Louis-François de CHAUVET, ancien capitaine de grenadier à Revel
Jean CLAUZOLLES, négociant à Revel
Jean COMBES et son fils Daniel, maître perruquier à Revel
Melle Marthe COMBES, fille d’un marchand de Revel
Jean-Pierre COMBOS, bourgeois à Revel
Guillaume COSTE, orfèvre à Revel
Pierre COSTE, commis aux équivalents à Revel
Pierre et Paul CUMENGE, négociants à Revel
La famille DAÏDÉ, métayer à Palleville
Paul DEJEAN, marchand à Revel
Antoine DELMAS, bourgeois à Revel
Louis DUBOSC, capitaine au régiment de Guiènne à Sorèze
Jean DUMAS, bourgeois à Revel
Daniel DUMAS DES BARRAU, ancien officier d’infanterie à Revel épouse le 23 septembre 1773 Melle Elisabeth Louise d’ ESPÉRANDIEU DE ST SAUVEUR, habitante du Louvre paroisse de Palleville)
Jean-Thomas FAURE, bourgeois à Revel
Etienne FAURE « ministre du Saint-Evangile » résidant à Revel
Elisée FAURE, « administrateur du district de Revel » (1791)
Jean-Philippe FAVAS, bourgeois de Sorèze
Guillaume FERRIOL, marchand à Revel
Durand FONTERS, « journalier » à Revel
Jean-Pierre GAILLARD, fabricant de bas au métier à Revel
Philippe GALABERT, négociant à Revel
Jean-Pierre GALAND, garçon tisserand à Revel
Pierre GALAUD, tisserand à Revel

Louis GALINIÉ, bourgeois à Revel
Guillaume GOUT, boulanger à Revel
Pierre GOUT, faiseur de bas à Revel
Jean-Antoine de GRIMAILH, ancien officier d’infanterie à Sorèze
Jacques GUIBAUD et son fils Jean, fabricant de bas à Revel
Jean GUIBAUD, serrurier à Revel
Antoine GUIBBAUD, chirurgien à Revel
François GUICHOU, perruquier à Revel
Jean-Jacques HESSE, ancien conseiller de commerce à Zurich (Suisse) habitant à Revel
Jean-Pierre LAFOND, facturier en bas à Revel
Paul LAROQUE, bourgeois à Sorèze
Melle Suzanne LAURENS, fille d’un marchand de Revel
Guillaume LAVABRE, maître cordonnier à Revel (48)
Pierre LAVAL et ses fils Jacques et Barthélémy, fabricants de bas à Revel – Sorèze
Mathieu LAVILLE, maître perruquier à Revel
Paul LAVILLE, faiseur de bas à Revel
Jean-Joseph-Maurice de LESPINASSE, ancien capitaine d’infanterie
Jacques LOMBRY, coutelier à Revel
Abel LOUP, marchand à Revel
Melle louise-Marguerite MADIÉRE, fille d’un avocat au Parlement
Jean MASSIA, marchand à Revel
Melle Marie MAUREL, fille d’un apothicaire de Revel
David MAZIÉRES, fabricant de bas à Sorèze
Jean MAZIÉRES, boulanger à Sorèze
Gabriel PAGÉS, facturier en bas de Revel
Paul PANCOL, facturier en bas à Sorèze
Jean PARATGES, peigneur de laine de Revel
Paul PASTURIN, maître chirurgien à Sorèze
Pierre-André PÉLISSIER, marchand à Revel
Melle Paule PÉRILLE, fille du tisserand de Revel
Philippe PETIT, marchand de Revel
André PINEL, menuisier de Revel
Jacques PRADAL, métayer à Poudis
Jean-Pierre PRADAL, garçon cordonnier à Revel
Antoine RAYNAUD, fabricant de bas à Revel
La famille RECH de LAVAL, seigneur de LASTOUZEILLES à Palleville
Melle Anne RIEUX, fille d’un boulanger de Revel
La famille RIEUX, fabricant de bas à Revel
Jacob RIVENC, boulanger à Revel
Jean RIVENC, facturier en bas à Revel
La famille de ROBERT, sieur de Lalbarède à Sorèze
Philippe ROUYRE, cordonnier à Sorèze
La famille ST ALARY, marchand et fabricant en bas de Revel
La famille SALVAN, ou SALVAING sieur de Lapergue, bourgeois de Revel
Paul SANECH, cordonnier à Revel
La famille SARRAT, négociant et facturier en bas à Revel
Daniel SARRAT, bourgeois de Revel
Louis SARRAT, boulanger de Revel
Jean-Jacques SERS, faiseur de bas à Revel
Antoine et Etienne TAILHADE, marchand à Revel
La famille de TERSON, seigneur de Palleville
David VERDEIL, maître menuisier à Revel
David et Jean-Baptiste VIEU, négociant-fabricant de bas au métier à Revel

 

 

 

NOTES

 

1 - . Les Protestants, Histoire et Patrimoine, n°1, 2005, p.33.

2 - . Les Protestants de France (XVIe – XXe siècle), Notre Histoire, n° 154 avril 1998, pp.36 – 40.

3 - Archives départementales de la Haute-Garonne, 2 E 2266.

4 - . Revel raconté par Pierre-Antoine BARRAU, Léodère GERY, Gustave DOUMERC, Toulouse, imprimerie du Sud, 1992, pp.76-77.

5 - GARRISSON Janine, L’Edit de Nantes et sa révocation. Histoire d’une intolérance, Paris, Seuil 1985 pp. 137 – 139.

6 - . A Revel, il y avait un temple et trois pasteurs, à Puylaurens, un temple et quatre pasteurs, à Sorèze un temple et un pasteur.

7 - . Il s’agit des sieurs Lansguier et Quinquiry.

8 - . BRISSAUD Frédéric, Comment a été vécue dans le pays tarnais la Révocation de l’Edit de Nantes 1660 – 1690, Revue du Tarn n° 162, été 1996, pp 225 – 226.  « Le dit édit, enregistré au parlement de Toulouse, le 24 du dit mois ».

9 - BARRAU Pierre-Antoine, GERY Léodère, DOUMERC Gustave, REVEL, Toulouse, Imprimerie du Sud 1992 pp76 – 82 – En 1684, ordre de démolir les temples de Mazamet, Castres, Saint-Amans et Puylaurens ; en avril-juin 1685 : destruction des temples de Lacaune, Brassac, Aiguefonde et Sorèze

10 - . Archives Départementales de la Haute-Garonne GG3/2 E – 1529 – Jean HEBRARD a fait publier cette liste dans les Cahiers de l’Histoire de Revel n°4 -1998,pp 39-43.

11 - . Les plus humbles sont simplement appelés par leur nom.

12 - . Les Cahiers de l’Histoire de Revel, n°4, 1998 p .38

13 - . Il s’agit de la famille Campmas : Bertrand, natif de St Papoul (Aude) avait eu quatorze enfants de 1636 à 1655 ; il transmit son art à deux de ses fils : Antoine et Paul.

14 - . ABRUZZO Nelly, Revel, mémoires protestantes (1600-1685). Les Cahiers de l’Histoire de Revel n°4, 1998, pp 25 – 37 – ROUBEAU-BASCOUL Nathalie, Les abjurations protestantes à Castres et dans le Haut-Castrais (Monts de Lacaune) aux XVIIe et XVIIIe siècles, Revue du Tarn n°166, été 1997, pp. 261-282 – Dans le Poitou, il faut noter l’importance numérique du monde agricole.

15 - . REVEL raconté par Pierre-Antoine BARRAU  , Léodère GERY, Gustave DOUMER, --- op.cit , pp. 405 – 406.

16 - . BRISSAUD Frédéric : Comment a été vécue dans le pays tarnais la Révocation de l’Edit de Nantes, --- op.cit. p.229.

17 - . CALVET Jean-Paul : David Martin, un théologien protestant revélois,  Les Cahiers de l’Histoire de Revel n°15 2010, pp 104 – 112

18 - . Revel, raconté par Pierre-Antoine BARRAU --- op.cit. p.407 ; BRISSAUD Frédéric : Comment a été vécue dans le pays tarnais la Révocation de l’Edit de Nantes, 1660 – 1690 ; Revue du Tarn n° 162, été 1996, pp. 215 – 232.

19 - . En 1715, à quelques mois de sa mort, Louis XIV déclarait qu’il n’y avait plus que des catholiques dans son royaume.

20 - . POITEVIN Maurice de , Les assemblées du « Désert » en Pays Castrais, Cahiers de la Société Culturelle du Pays Castrais N° 4 1989, voir annexe 1 et 2 pp 33 - 54.
Le 13 octobre 1776, dernière assemblée tenue par les protestants des environs de Puylaurens, Revel, Sorèze et Saint Paul dans un bas-fond situé à proximité immédiate de l’église de Couffinal de 9h du matin à 7 heures du soir.

21 - . Bien entendu, cette conclusion n’a qu’une valeur locale.

22 - . FRECHE Georges, Puylaurens, ville huguenote en Languedoc. La vie économique, sociale et religieuse dans le Pays de Lavaur (1598-1815), Toulouse, Privat 2001, p.122.

23 - . A Puylaurens, le registre s’ouvrait le 20 septembre 1744 ; la même année marquait l’ouverture des registres de Castres, Mazamet, Réalmont, Vabre et Roquecourbe.

24 - . « Le 10 septembre 1748, a été baptisé au dézert Estienne de Terson, né le 7 septembre de Noble Jacques de Terson, seigneur de Palleville et de Louis Marguerite de Madière, paroisse de Bellesserre, diocèse de Lavaur. Parrain, Maître Estienne Bénazet, docteur en médecine de la faculté de Montpellier, marraine, Melle Anne de Campoulies de Castres ». Signature du père et du pasteur Jacques Dunière, originaire du Vivarais.

25 - . A Puylaurens, les baptêmes étaient relevés par le pasteur depuis le mois de juillet 1745.

26 - Etienne Faure, « Ministre du Saint-Evangile » et son épouse Jeanne Bruniquel Labaume eurent deux enfants : Jacob, né le 28 octobre 1772 et Pierre-François, né le 13 novembre 1774 ;

27 - . D’autres pasteurs figurent quelquefois dans les registres du « désert » : Lanthois (22 mai 1782) ;Georges Barbey (9 avril 1788) et surtout Jacques Mingaud, pasteur de Puylaurens : 29 mars 1778, 2 février 1780, 13 janvier 1783, 30 octobre 1785, 25 août 1787, 4 mai 1790 et 15 mars 1791.

28 - . RICHARD Michel, La vie quotidienne des protestants sous l’Ancien Régime, Hachette 1966, p.235.

29 - Sur la même période, nous avons comptabilisé 7 naissances gémellaires et 5 naissances d’enfants « naturels », c’est-à-dire nés hors mariage, ce qui était condamné aussi bien par les protestants que par l’Eglise catholique.

30 - . Dans le détail, nous avons 21% des nouveaux nés baptisés le même jour que leur naissance, 36% le lendemain et 14 % le troisième jour. Une ordonnance de l’Intendant du Languedoc du 28 septembre 1692 imposait un délai de trois jours pour faire baptiser les enfants de couples nouveaux convertis.

31 - . DELSALLE Paul, Histoire de famille, Les registres paroissiaux et d’état civil, du Moyen Age à nos jours. Presses Universitaires de Franche-Comté, 2009, pp.132-133.

32 - . Voir annexe 1 : une étude des prénoms de ceux qui ont abjuré en 1685-1686 aboutit aux mêmes résultats à la fin du XVIIe  siècle.

33 - . Cinq actes de baptème seulementont été signés par les mères des baptisés

34 - RICHARD Michel : La vie quotidienne des Protestants sous l’Ancien Régime, Hachette 1966, pp.231-232.

35 - . Les « Temps clos » étaient des périodes durant lesquelles on ne célébrait pratiquement pas de mariages.

36 - . Durant une période de 35 ans, nous avons dénombré seulement 6 mariages en janvier, 6 en mars, 3 en mai, 4 en août et 5 en décembre.

37 - . Voir annexe II, origine géographique des époux protestants (1743-1792)

38 - . Autres types d’alliances : 7 mariages entre nobles, 5 entre bourgeois et marchands, 3 entre nobles et bourgeois et 1 seul entre bourgeois.

39 - . Exceptionnellement, 19 signatures lors du mariage de Jean François Paul Marie de Prat de Lestang, ancien garde du corps du Roi, habitant de Mazères en comté de Foix et de Mademoiselle Jeanne Marie Henriette de Lavaïsse de Caraman, fille de Jean Moyse de Lavaïsse, écuyer secrétaire du Roi et de Marie Guillemette de Bouffard de Caraman (1er avril 1788).

40 - . MARCADE Jacques, Protestants poitevins, de la Révocation à la Révolution, Geste éditions 1998, p 148.

41 - . FRECHE Georges, Puylaurens, une ville huguenote en Languedoc. La vie économique, sociale et religieuse dans le pays de Lavaur (1598-1815), Toulouse, Privat 2001, p.121.

42 - . De 1780 à 1787, deux sépultures d’enfants de 8 ans figurent dans les registres.

43 - CABANEL Patrick, Histoire des protestants en France (XVIe-XXIe siècles), Paris, Fayard 2012, pp. 906-910.

44 - . Le nombre de « feux » a été multiplié par 5, chiffre employé par le subdélégué fréquemment, et plausible pour cette période, d’après Georges Frêche.

45 - .  FRECHE Georges, Puylaurens, une ville huguenote en Languedoc… op.cit. pp.144, 218, 223, 225 et 263

46 - REVEL  raconté par P.A. BARRAU, L. GERY et G. DOUMERC … op.cit. p.82

47 - LIGOU Daniel, Document sur le protestantisme montalbanais au XVIIIè siècle, sans date, Toulouse, Imprimerie Universitaire, p. L II – Voir le détail dans l’annexe III. Médecins, chirurgiens et apothicaires, environ 3% de l’ensemble. Autres professions, environ 6%.

48 - . LAUX Christian, La famille LAVABRE à Puylaurens au XVIIIe siècle, Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn, bulletin n°XLIV, 1990, pp.293 – 313.

 

 

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