Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                      LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

La légende de la Fée Nore.

 

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La légende de la Fée Nore.

         

"La géologie nous dit que la Montagne Noire s’est constituée lorsque des terrains métamorphiques (gneiss et micaschiste) se sont trouvés exhaussés à l’ère tertiaire (formation des Pyrénées). Mais la tradition des anciens l’attribue à l’action d’une fille du rêve, la « Fée Nore ».

 

  Deux versions de la légende existent.

 

  - Dans la première, la fée Nore, désolée par les atteintes que le vent de Cers porte aux cultures, fiche sa pique dans le sol. Les rochers, comme attirés par une force magnétique, viennent se placer par magie autour de la pique et deviennent… la pique de Nore, ou le pic de Nore.

 

  - Dans la deuxième version, Nore, Bug et Arach se plaignent à Jupiter des ravages occasionnés par le vent de Cers sur les cultures humaines. Jupiter, fort courroucé d’être ainsi importuné, change Nore, Bug et Arach en montagne. Si Bug et Arach deviennent le sommet de Bugarach, Nore se métamorphose en pic de Nore. "

 

Extrait de : http://polymathe.over-blog.com/article-21219975.html

 

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La fée Nore et les lutins Bug et Arach

 

L'Aude était autrefois, nous dit la tradition, une plaine immense et fertile sur laquelle veillaient des fées et des lutins. Les fées armées de longues piques chassaient les dragons et les serpents qui infestaient le pays et dispersaient les nuages malfaisants pour la levée des récoltes. Les lutins, petits Dieux des bois et des taillis, chassaient les vipères et dénichaient les corbeaux et les pies rapaces.

 

Et c'est pourquoi, le peuple audois bénissait ces esprits bienfaisants, leur élevait des autels et avec leurs images en décorait les frontons.

Parmi les fées et les lutins, la déesse Nore et les lutins Bug et Arach étaient les plus honorés, tandis que Cers, fils d'Eole, père des vents et de la tempête voyait son peuple abandonné par les bons paysans qui l'accusaient de ravager les récoltes, dépouiller les arbres de leurs fleurs et parfois de découronner même les toits des maisons. En vain les fervents de Nore et des lutins Bug et Arach les suppliaient-ils ardemment d'intervenir auprès de Jupiter pour conjurer les méfaits de Cers.

 

Un jour que la tempête avait fait rage plus que de coutume, la fée Nore, prise de pitié plus tendre pour le malheur de ses paysans, résolut d'implorer de front le grand dieu Jupiter. Touché de cette sainte audace, le maître du tonnerre promit à la petite déesse de calmer les colères de Cers et de veiller sur la contrée qu'elle aimait. A peu de temps de là, Cers, un soir qu'il faisait sombre, déchaîna une tempête furieuse faisant gémir sous ses coups tous les arbres de la forêt.

 

Nore enfermée dans son temple sent bondir son coeur au fracas  de l'ouragan et adjure Jupiter de tenir la promesse qu'il lui a faite.

Tout à coup le vent se calme et tandis que la petite fée vole au dehors pour jouir du spectacle, elle a l'impression, ô merveille, que le large plateau où la vue se promène s'élargit, s'élève progressivement , devient monts, puis chaîne et par un prodige qu'elle ne peut expliquer, elle se trouve elle-même comme par enchantement, sur le sommet le plus élevé de cette nouvelle montagne dressant sa pique vers le ciel. Depuis ce jour le pays, en proie aux colères du Cers, se trouva abrité par le rempart de montagnes qu'avait fait surgir féériquement la puissance de Jupiter, sollicitée par la petite fée. Aussi, les paysans reconnaissants appelèrent dès ce jour le plus haut sommet de cette chaîne protectrice "La pique de Nore".

 

Encouragés par l'exemple de Nore, les lutins Bug et Arach se décidèrent eux aussi à implorer Jupiter pour qu'il délivre les pays qu'ils habitent des colères malfaisantes du dieu Cers. Mais afin de mieux se faire entendre du Maître des Cieux, Bug grimpe sur les épaules d'Arach et fait sa prière à Jupiter qui se laisse fléchir et dresse dans les nues un promontoire protecteur, fait du mont même sur lequel s'étaient placés ces deux lutins pour l'implorer. A l'abri de ce nouveau rempart, qui portera désormais le nom de Bugarach, toute la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières ne craindront plus jamais les colères désastreuses de Cers.

 

Source: Abbé P Montagné. "Les superstitions audoises". 1941.
http://www.limoux-aude.com/bugarachlegende1.htm

 

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