ÉDIFICES DISPARUS

LA CHAPELLE DES FRÈRES DOCTRINAIRES

HISTORIQUE

Dans le courant de reconversion à la foi catholique et romaine du XVIIe siècle, un ancien consul, ALEXANDRE DEVALS, lui-même revenu dans l' église, fonda, en 1666, une mission spéciale dont le but était de ramener les protestants dans le giron catholique.

Les frères de la Doctrine chrétienne furent chargés de cet enseignement à Revel et ce, à perpétuité. La somme de 20 000 F, qui correspondait à la fondation ne leur était attribuée qu'à la mort d'Alexandre Devals.

 Mais, celui-ci s'engageait à leur servir les intérêts annuels en plus d'une somme de 1500 F pour leurs frais d'installation. S'ils abandonnaient leur fonction, ils devaient remettre cette somme au diocèse de Lavaur pour ses œuvres, et en aucun cas pour leur ordre.

En 1671, la municipalité de Revel leur confia également l'instruction des jeunes Revélois pour la somme de cent écus la première année, quatre cents la deuxième. En 1770, ils recevaient 600 écus. Mais, l'établissement ne fut jamais très florissant, et les familles protestantes répugnèrent à confier leurs enfants aux frères Doctrinaires. Les enfants pauvres y étaient reçus gratuitement. ALEXANDRE DEVALS mourut en 1689.

Les Doctrinaire s'étaient installés à l'angle des rues Camp-­Martel et Marius Audouy (anciennement Saint-Antoine). Ils possédaient une grande maison avec cellier et une chapelle que les historiens de Revel savent reconnaître.

Leurs revenus ne pouvaient suffire à l'entretien de leur établissement. En I778, les frères abandonnèrent leur mission dans les conditions prévues par le contrat. L'évêque de Lavaur proposa d'utiliser les fonds pour la construction de l'hôpital, près de la porte Notre-Dame. L'emplacement, abandonné par les frères, a été transformé, à l'époque moderne en hôtel. Aujourd'hui, à son tour, l'hôtel a disparu et l'espace est en cours de restructuration.

Les quelques éléments architecturaux qui s'y trouvent, depuis l'époque des frères Doctrinaires, seront peut-être sauvés.

 

 

 

L'ÉGLISE DES JACOBINS

HISTORIQUE

 

Les FRÈRES PRÊCHEURS, appelés autrefois « Jacobins »,   aujourd'hui Dominicains, ont été fondé en 1215 à Toulouse par saint Dominique. Entre 1215 et 1310, on compte 55 couvents dans la province de Provence, à laquelle appartenait Revel.

Ils se sont installés dans la ville en 1377, soit 35 ans après la fondation de la bastide. Il semblerait que ce soit dans le mouvement spirituel qui accompagna le transfert des reliques de saint Thomas d'Aquin d'Italie jusqu'à Toulouse. Les Dominicains répondaient alors à la demande du gouverneur du Languedoc.

 

En 1377, le roi CHARLES V exonère de toute taxe deux arpents de terre pour la construction du couvent et de l'église des Frères Prêcheurs de Revel. Au même moment, le pape CLÉMENT VII rédige une bulle qui autorise les religieux à prélever jusqu'à cinq cents florins d'or sur les biens « mal acquis que l'on ne sait à qui restituer. »

 

C'est ainsi que les Dominicains occupent, du début à la fin de leur présence à Revel, un emplacement au centre de la ville. Cela laisse supposer que la ville de Revel, derrière ses remparts, n'était pas encore entièrement peuplée.

Par un mémoire rédigé en 1696 par le prieur RAYMOND PARENT, on est en mesure de connaître la disposition des premiers bâtiments :

 

« L'église ancienne avait environ tretze canes de long, sans y comprendre le chœur et le presbytérium, et cinq canes de large sans y comprendre les chapelles. Le chœur et le presbytérium avoint huit canes de long, le chœur avoit cinq de large comme l'église, et le presbyterium trois et demi estant en angles ronds. II y avait quatre chapelles du côté du midi et quatre du côté de l'aquilon. Elles avoint doutze pans de large dans l'œuvre et environ trois canes de long.

Vers le midi estaoit le cloître. Autour du cloître estoit le chapitre et une chapelle, le réfectoire et autres offices. Et au-dessus, estoit le dortoir [...] au midi ;l'infirmerie estoit au-delà du cloître

du côté aquilon, et les chambres des hostes [...] de midi. Au­delà des bastiments estoit un [...] jardin. Au milieu du jardin, il y avait un grifoul avec un bassin ; on faisait venir l'eau par des tuyaux souterrains du ruisseau qui faisoit moudre LES_MOULINS et passoit dans la ville avant qu'on eust fait la rigole du canal royal. » (M.B.)

 

Comme dans tout couvent des Frères Prêcheurs, à cette époque, les religieux, au départ, devaient être douze. Il leur fallait ensuite recruter dans la circonscription qui leur revenait, soit dans un rayon de vingt kilomètres, autrement dit dans le Lauragais, terre majoritairement chrétienne au XIVe siècle. Ils purent même fonder un nouveau couvent de douze religieux, à Quillan, en 1547.

 

La population de Revel leur était très attachée, comme le prouve « le nombre élevé d'obits* qui leur étaient confiés. Les Revelois souhaitaient de même être ensevelis dans leur église ou dans le cloître et tenaient à s'assurer la prière des frères. »

Mais au XVIe siècle, comme dans l'ensemble du Lauragais, Revel eut à souffrir des guerres de religion.

En 1567, le 29 septembre, les Huguenots chassent les Dominicains de leur couvent et le pillent.

 

 Le sous-prieur, trois religieux et plusieurs catholiques sont tués et jetés dans un puits. Les quinze religieux qui avaient échappé au massacre revinrent peu après. Ils ne trouvèrent que des ruines. Ils se mirent à reconstruire leur couvent, mais en décembre 1576, une nouvelle attaque de la ville réduisit leurs efforts à néant. Les frères furent massacrés ainsi que de nombreux fidèles. Les Huguenots épargnèrent l'église pour en faire un temple, en attendant la construction d'un lieu de culte qui leur soit propre. Ils l'édifièrent alors avec une partie des matériaux de l'église qu'ils démolirent. Lorsque fut promulgué l'Édit de Nantes, le 13 avril 1598, Revel faisait partie des places de sûreté données aux protestants.

 

Au siècle suivant, cinq frères Dominicains revinrent à Revel souhaitant faire revivre leur communauté. Ils s'installèrent dans quelques masures leur appartenant. Ils vivaient dans la plus grande pauvreté. Ils édifièrent une petite chapelle sur l'emplacement de leur ancienne église. C'est l'évêque de Saint­Papoul qui vint bénir ce nouveau lieu de culte en avril 1603, car le siège de Lavaur dont dépendait Revel, était vacant à ce moment-là.

 

Mais en 1621,le duc de ROHAN ravageait le Languedoc, et le 11 novembre les Dominicains sont à nouveau chassés. Sept années après, le maître de l'ordre des Dominicains voulant faire revivre sa congrégation, autorisa la reconstruction du couvent de Revel. « En 1631,un arrêt du Parlement de Toulouse condamna les Consuls protestants à faire reconstruire dans les quatre mois, l'église et le couvent des jacobins dans l'état où se trouvaient les bâtiments en 1621.

La même sentence fut confirmée en 1636 par la Chambre de l'Édit, siégeant à Castres, preuve que jusque-là rien n'avait encore été fait. » (M.B.)

Dans le cadastre de 1690 (t III, folio 344), « les Pères jacobins de lad. ville tiennent noblement [c'est-à-dire sans être assujettis à aucune taxe foncière] dans l'enclos de lad. ville et du levant, la place une églize, cloistre et jardin, confronte du levant les escousières de la ville, midy la rue des frères, couchand lad. place septantrion demoiselle Isabeau de Callagues... etautrs contient l'église : demy lougade, deux onces et demy ; le bâstiment et maison du couvant : deux lougades et demy, demy-cart ; jardin ; vingt et une lougades. » (M.B.)

 

Ce n'est pourtant que le 27 avril 1643 que les religieux quittèrent leurs masures pour se loger dans le couvent... « où il n'y avait encore de bâti que deux chambres sur le jardin, et deux autres sur la place, le réfectoire et l'église, le tout en très mauvais état. Le couvent ne retrouva jamais l'importance qu'il avait au début du XVe siècle. »

 

Les Doctrinaires qui avaient un collège à Revel, se retirèrent en 1778. Aussitôt, les Dominicains proposèrent leurs services pour palier cette absence. « Outre la doctrine théorique et pratique de la religion et des bonnes mœurs, à laquelle on veillera avec l'attention la plus scrupuleuse, on s'engage à instruire les jeunes gens dans les langues française et latine. L'histoire, la mythologie, la géographie, les mathématiques, la physique et la philosophie moderne sont les connaissances vraiment utiles auxquelles on s'appliquera spécialement. On se flatte d'avance que leurs progrès ne demeureront jamais au-dessous de leur degré d'intelligence. » (M.B.)

Ce beau programme ne fut sans doute jamais mis en œuvre à Revel, mais les Dominicains de Soréze qui le possédaient déjà surent en faire la base de l'éducation dispensée dans leur collège. La Révolution dispersa à nouveau les frères et leurs biens furent vendus à l'encan...

 

« Une fois les Dominicains de Revel dispersés par la Révolution et leurs biens vendus, la mémoire de ce chapitre de l'histoire religieuse de la bastide s'est peu à peu effacée. En raviver le souvenir, rend justice aux Frères Prêcheurs, mais aussi aux gens de Revel dont ils ont partagé le sort durant un peu plus de quatre siècles. Il reste aujourd'hui la porte d'entrée du couvent et de leur église dans la galerie du Levant, qui fut longtemps appelée galerie des moines. » (M.B.)

                                                     Il reste aujourd'hui la porte d'entrée du couvent et de leur église dans la galerie du Levant, qui fut longtemps appelée galerie des moines.

 

NOTRE-DAME-DEL-FRAYSSÉ

 

HISTORIQUE

 

Au XVIe siècle, il existait un cimetière appelé « cimetière de Notre-Dame del Frayssé ». Il était entouré de haies et possédait une chapelle dédiée à la Vierge. Il semble que ce fut le premier lieu d'inhumation des Revelois de « petites conditions ».

 Selon la Charte de fondation de Revel en 1345 (art. XXV) :« Il y aura une terre pour le cimetière... »

La chapelle eut alors le rôle d'une chapelle cimétériale, c'est­à-dire :

 

« une  variété d'église champêtre où l'on célébrait occasionnellement des offices mortuaires mais pas de baptême, pas de mariage. Selon une expression ancienne, sa fonction est d'accueillir les morts avant de les mettre au cimetière. Dans de nombreux cas, l'église cimétériale est l'église primitive du lieu, dite église-mère. Elle a perdu cette qualité lorsque la population s'est déplacée sur un autre site. Après cet abandon, l'église fut souvent rasée. »

 

Fut-ce le cas de Notre-Dame-del-Frayssé dont on ignore aussi bien l'époque de sa construction, que celle de sa disparition ?

 

 

EGLISE SAINT ANTOINE DU T

HISTORIQUE

JEAN LE  BON (1319-1364) n'était encore que duc de Normandie et lieutenant en Languedoc du roi PHILIPPE VI DE VALOIS, son père, lorsqu'il accorda, le 4 septembre 1344, par lettres patentes, deux arpents de terre, dans la ville de Revel, aux commandeurs et chanoines de l'ordre de Saint-Antoine du Viennois. Ces deux arpents furent pris dans la partie occidentale de la ville, de part et d'autre de la rue qui a gardé le nom de Saint-Antoine. II s'agit de nos jours de la rue Marius Audouy.

Les moines devaient édifier une commanderie avec une maison et une église. Il est possible que cet édifice ait été le premier lieu de culte à Revel, puisque l'église Notre-Dame ne fut bâtie qu'à partir de 1350.

 

L'église Saint-Antoine-du-T, construite près des remparts, occupait en partie la place dite aujourd'hui du Patty. Elle a été démolie par les protestants en 15 76, et ne fut jamais refaite.

 

« L'ordre de Saint-Antoine du Viennois a été fondé en 1070 par un nommé GASTON, originaire du Dauphiné, pour soigner ce qu'on appelait « le mal des ardents » ou « feu de Saint Antoine ». Cette maladie, très répandue au Moyen Âge, causait souvent la mort après d'atroces souffrances analogues à des brûlures.

 

     

 

 

Quelquefois, on en était quitte avec la perte d'un membre qui devenait sec et noir comme du charbon. On sait maintenant qu'il s'agit d'un empoisonnement dû à l'ergot de seigle, mélangé à la farine. L'appellation du T venait de ce que les membres de l'ordre portaient sur leurs vêtements une croix, en forme de T (tau). »

 

 

SAINT PIERRE DE CALVAYRAC

On trouve aussi Calvairac et Calveyrac.

Titulature : saint Pierre.

HISTORIQUE

A l’origine, l'église de Saint-Pierre de Calvayrac appartenait aux abbés de Soréze. En 1317, elle fera partie du nouveau diocèse de Lavaur créé par le pape JEAN XXII.

On trouve un « Compte-rendu » par GÉRARD CARRIÈRE, chanoine de Lavaur ci-devant bayle pour le pape, de la recette en blé de l'année 1318 provenant de diverses redevances et des biens du chapelain de Calvayrac. L'église Saint-Pierre est citée également dans le relevé des comptes de la décime* en 1375.

 

Sur les cartes dressées à la demande de Mgr CHARLES LE GOUX DE LA BERCHÈRE, évêque de Lavaur, l'église y figure en 1683 et 1695.

En 1713, elle dépendait de la paroisse de Saint-Sauveur- de Conilh à la Jalabertie.

 Les registres paroissiaux sont communs aux deux communautés. C'est à cette date, le 8 août1713, qu'y fut instituée la confrérie du saint-Rosaire. La chapelle du Saint­ Rosaire a été construite et décorée par les soins du saint curé avec l'autorisation de BRANQUE, prêtre et prévôt de l'église catholique de Lavaur et du frère PoL ROUCH, prieur des Dominicains de Revel.

 

Dans « l'état des hommages reçus par le bureau des finances de la généralité de Toulouse » durant le règne de Louis XV, il est cité pour le diocèse de Lavaur, le 19juin 1722 : « Seigneur ÉTIENNE AUGÉ, habitant à Soréze possédant un fief appelé Saint-Pierre de Calvayrac dans les consulats de Revel et de Saint­Félix. »

ÉTIENNE AUGÉ était le fils du seigneur de Durfort et Calvayrac. Il est à noter que le claveau central de la porte d'entrée était marqué du monogramme A C jusqu'à une époque très récente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Elle faisait partie des huit paroisses de la juridiction de
Saint­Félix et relevait pour moitié du consulat de Revel, et pour moitié des consulats de Saint­Félix et de Roumens. Une situation qui engendrait parfois quelques conflits.

 

Le 20 mars 1735, les consuls de Revel avaient donné rendez ­vous à ceux de Saint­Félix et de Roumens à six heures du matin, à la porte de Saint-Pierre de Calvayrac au sujet des réparations à effectuer dans cette église. Aucun consul de Saint­Félix ne s'est déplacé et, seul, un simple huissier de Roumens était présent.

 

Aucune décision ne fut prise, mais les consuls de Saint­Félix furent déclarés responsables des événements ou dommages qui pourraient survenir.

Quelque temps après « une assemblée générale politique est convoquée au son de la cloche et par billets. Il est proposé par le sieur JEAN IZARD, premier consul de Revel, que le 22 de ce mois (?), on fait signifier - au ban de publication de Saint­Pierre - aux consuls de se trouver à dix heures du matin, en la ville de Saint­Félix, à l'étude de Me ROQUES, notaire, pour voir faire l'adjudication à passer au bail des réparations et de rapporter les actes énoncés dans l'exploit (procès) duquel a été fait lecture. »

 

Il s'agissait de réparations à la nef de Saint-Pierre, à la maison presbytérale, cimetière et coulisses du confessionnal, M. PIERRE GALAUP étant curé de la dite église.

« Bien que les communautés de Saint­Félix et de Roumens n'y soient pas tenues, elles auraient offert de payer le bail des réparations pour obéir aux ordonnances de M. l'Intendant, sauf à se pourvoir après-demain à sa grandeur pour en obtenir les retraitements et faire ce qu'elles trouvaient à propos. »

 

Ce texte plutôt confus n'apporte guère de données quant à l'état de l'église ni de ses desservants.

Mais les liens avec Saint-Sauveur sont évidents : en 1737, le curé de Saint-Pierre préside l'inhumation du curé GUERRE, de Saint-Sauveur.

 

De même, dix années plus tard, en 1747, c'est un vicaire de Saint-Pierre qui assure le service à Saint-Sauveur. En 1770, le territoire de Calvayrac est rattaché à Revel. Le marguillier de Saint-Pierre est GERMAIN SALES ; il avait encore la charge en 1778. Après la construction de la nouvelle église de la Jalabertie, en 1804, Saint-Pierre deviendra son annexe en 1806. Un même conseil de fabrique* gère les deux églises et achète des chaises,15 pour la Jalabertie, 5 pour Saint-Pierre.

On sait aussi qu'il est donné autorisation au trésorier de la Jalabertie d'accepter le legs du sieur MICHAVET, mort en 1841 : une rente annuelle et perpétuelle de 100 F, pour exécuter des messes à la succursale de la Jalabertie jusqu'à ce que l'église Saint-Pierre, désignée par le testateur, soit pourvue d'un titre légal : chapelle de secours.

On ignore les événements qui se produisirent au début du XIXe siècle, peut-être s'agit-il de réparer les dégâts de la Révolution. Ils entraînèrent des modifications importantes, à en juger par l'épitaphe de J.-G. BOUTIÉ :

 

Jean-Germain Boutié
Fondateur de cette église
Mort en 1842

  

 

 

Il semble que l'église ait été refaite en grande partie, peut ­être transformée en simple chapelle, et les murs rabaissés. En 1999, des restes de peintures murales ont été retrouvés au-dessus des voûtes et des lambris décorés qui avaient été utilisés comme voliges pour la couverture. Était-ce en 1833 ou en 1839 ? A cette date, l'église avait besoin de réparations.

À la fin du XIXe siècle, des réparations urgentes sont envisagées étant donné l'état de vétusté de l'édifice. Seuls les travaux effectués à la sacristie ont été rapportés :

•   relever la toiture de 1,40 m;

•   le canon de cheminée doit dépasser la toiture de 0,50 m;

•   faire un faux plancher, plâtré de blanc ;

•   crépir les murs.

 

L'église fut cependant desservie jusqu'en 1953. Après son abandon, l'autel et le mobilier furent retirés et les vases sacrés et divers ornements transportés à l'église de la Jalabertie

Depuis 1998, cette église est en cours de remise en état. Ayant été désacralisée par l'évêché de Toulouse, elle ne servira plus au culte.

Elle est devenue « chantier de réinsertion » pour une équipe d'adultes sans emploi. Dans le chœur, à peine à 0,20 m de profondeur, les ossements d'une huitaine d'enfants ont été retrouvés.

 

Ceci confirme le rôle de chapelle funéraire qu'a tenu cette église, peut-être à l'époque des AUGÉ DE CALVAYRAC.

Elle deviendra demain un lieu de culture où expositions et concerts lui redonneront vie. Que cette équipe au travail soit chaleureusement remerciée, mais que jamais, l'église ne soit utilisée pour une quelconque activité que ses six siècles d'existence pourraient réprouver.

 

DESCRIPTION

 

EXTERIEUR

 

C 'est sur un très petit monticule que l'église a été construite. Au cours des travaux actuels, les fondations se sont révélées profondes et non homogènes - à certains endroits, elles atteignent 1,20 m. Cela peut-être pour compenser l'irrégularité du terrain, peut-être aussi à cause des différentes campagnes de restauration.

L'église est bâtie en moellons irréguliers et le toit à deux pentes est ornée d'une génoise de deux rangs.

Les murs gouttereaux* sont raidis par des contreforts tardifs pour contrebuter les voûtes qui ont couvert la nef. Les ouvertures en plein cintre" : deux au nord et une au sud, vont recevoir des vitraux. L'entrée se fait au niveau du mur méridional par un grand portail en plein cintre* et dont l'arcature est du XVIIIe siècle.

Le mur occidental est surmonté d'un modeste clocher-mur dont l'unique baie abritera la cloche. Au-dessus se trouve une très jolie croix trèflée en fer forgé.

Le chevet est à trois pans. Il a été ouvert récemment d'une fenêtre en plein cintre*. Il s'agit d'une ancienne fenêtre murée au cours de travaux à la sacristie vers la fin du XIXe siècle.

La sacristie est en hors d'œuvre. Elle a été construite au flanc sud du chœur.

Un cimetière est situé à l'est. Il était auparavant à côté de la maison presbytérale distante de quelques dizaines de mètres de l'église (cadastre1831

 

INTERIEUR

  

L 'église est à nef unique de deux travées, prolongée à l'est         par un chœur à cinq pans. À l'entrée du chœur, deux pilastres indiquent l'ancien arc triomphal. Les deux travées étaient couvertes de voûtes de lattes plâtrées dans le style PHILIBERT DE L'ORME. Les ogives retombaient sur des consoles. Les travaux de 1999 ont fait apparaître et malheureusement détruit une série de peintures en camaïeu de tonalité bistre représentant des trophées religieux.

 

 

Dans le fond de l'église, le mur nord porte des traces de « léchage » par le feu : un incendie a peut-être endommagé la nef à une certaine époque.

 

Au sud, près de la porte, une petite niche a été ménagée. Elle est surmontée de deux pierres grises de Saint-Ferréol, et simule un arc en mitre. Le fond a été creusé pour recevoir une cuvette.

 

 Des encoches sur la paroi indiquent la place des gonds d'une porte. Il s'agit de fonts baptismaux très rustiques.

La sacristie retrouvera ses dimensions d'origine. La voûte sera charpentée.

 

LA CHAPELLE SAINT ROCH

HISTORIQUE

 

Dans les plus anciens cadastres une petite église champêtre existait dans les vignobles, au point le plus élevé de la route qui conduit de Revel à Saint-Ferréol.

La date de fondation n'est pas connue, mais en 1480, les consuls de Revel firent don de « quelques sétérées de terre au milieu desquelles cette chapelle est située. »

 

Peut-être une des conditions de la donation fut-elle d'y célébrer le service divin à certaines époques ?

On sait aussi que dans « les cahiers des biens nobles, les Pères jacobins dudit Revel, tiennent sur la montagne et à Saint­ Roch, une chapelle et une vigne. »

 

C'est à la Révolution que cette chapelle aurait disparu, selon les exigences du 17 vendémiaire de l'an II supprimant toutes les églises secondaires.

L'emplacement est marqué par un calvaire.

 

 

BIBLIOGRAPHIE 

 

Doctrinaires

Collado (V.), Condensé, 18,43.

 

Jacobins

Collado (V.), Condensé, 11-18.

Montagnes (B.), Les Dominicains à Revel, in Cahier de l'Histoire de Revel, Société d'Histoire de Revel, 8° F n° 3, 25-31.

 

 Notre-Dame-del-Frayssé

 Malary (S.), 69.

Menard (H.), Églises perdues de l'ancien diocèse de Rieux,

Saint-Girons, 1983, 49-50.

 

Saint-Antoine-du-T

Collado (V.), Condensé, 11, 42.

 Malary (S.), 58.

 

Saint-Pierre de Calvayrac

 A.M.Toulouse, II, 135.

ADHG, 1G 335.

ADHG, 2E 3647. ADHG, 3V 9AV.

AM Revel, BB4.

 Connac, 2550

Malary (S.), 61.

 RHT, T1, 1935, 216.

 

Saint-Roch

 Collado (V.), Mélanges, 16.

Malary (S.), 62.

 

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