SAINT-JULIA-DE-GRAS-CAPOU

 

 

 

Titulature : saint Julien de Brioude ; sainte Agathe.

 

314 habitants en 1982.

305 habitants en 1990.

 

Le site de Saint-Julia de Gras-Capou était déjà occupé à l'époque préhistorique. À leur tour, les Romains firent de ce lieu élevé un poste d'observation placé sous la protection de leurs divinités. Ils construisirent un fanum* et leur ville s'appela fanum julii.

 

 Il semblerait que ce fanum* romain ait été transformé en lieu de culte chrétien et le nom de saint Julien, martyr du IIIe siècle, dût remplacer fanum julü. Quant à l'épithète de Gras-Capou, on n'a jamais pu en déterminer l'origine avec certitude.

 

 Peut-être signifie-t-il colline fertile : caput, lieu élevé et gras, fertile. Mais, de tout temps, et encore aujourd'hui, l'élevage de la volaille grasse et des chapons en particulier, est la ressource principale de la ville.

 

La paroisse est mentionnée, pour la première fois en 1318 dans le pouillé* du diocèse de Toulouse. Elle faisait partie de l'archiprêtré de Carmaing (Caraman) et la ville comptait parmi les onze villes maîtresses du diocèse.

 

Du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, Saint-Julia fut une ville fermée, entourée de remparts et de fossés, encore visibles en partie.

 

D'après la bulle de JEAN XXII, le chapitre de Saint­Félix était patron* de la cure de Saint-Julia.

 Il percevait la moitié de toutes les dîmes qui y étaient levées. La deuxième patron* était le collège Sainte-Catherine de Toulouse qui était « fruit-prenant* » pour les 2/7 de blé.

 

Aux XIIe et XIIIe siècles, la contrée connut de nombreux tourments du fait de la guerre des Albigeois. Au siècle suivant, la guerre de Cent ans fit ses ravages et plus encore, les guerres de religion : entre 1562 et1570, la ville fut enlevée à trois reprises par les Huguenots. Elle fut pillée et l'église endommagée.

 

La reine MARGUERITE DE VALOIS tenait par sa mère CATHERINE DE MÉDICIS, héritière des LA TOUR D'AUVERGNE, comtes du Lauragais, le titre de comtesse de Lauragais

Elle fut « dame et seigneuresse » de Saint-Julia de 1580 à 1606. De ce fait, elle fit don de la somme de 15 000 livres pour la construction (ou la reconstruction) du chœur de l'église.

 

En 1638, l'archevêque de Toulouse, CHARLES DE MONTCHAL, constate que tout est en ordre, mais, en 1700, Mgr de COLBERT DE VILLACERF, son successeur, menace d'interdiction l'église, si des travaux d'entretien ne sont pas effectués : carrelage et lambrissage, établissement d'une chaire en bois de noyer, étamage de la cuvette baptismale entre autres.

 

Lorsque M. D'HAUTPOUL D'AUCILLON prend la cure de Saint­Julia en 1710, les travaux n'ont pas commencé ! Homme de caractère et de décision, il intente un procès à la communauté, mais les consuls le renvoient au chapitre de Saint­Félix, patron* de la cure. Cependant, ils lui accordent 40 livres pour se loger.

 

 

 

Marguerite de Valois Reine de Navarre comtesse de Lauragais

 

Une nouvelle intervention, soutenue par l'archevêque, amène enfin un espoir en 1728. Lorsque les échafaudages sont mis en place, la voûte de la nef s'écroule, entraînant, en partie, la chute du mur sud. Seul, le chœur de la Reine Marguerite resta debout !

 

M. D'HAUTPOUL s'emploie de son mieux à rassembler les sommes nécessaires à la reconstruction ; mais l'église fut simplement plafonnée.

Au cours de sa visite, en 1747, le Visiteur de l'archevêché constate le bon état général, mis à part la chapelle Saint-Joseph qui est interdite.

En 1775, lorsque arrive le nouveau curé GÉRAUD, c'est toute l'église qui est interdite. Il se hâte de faire exécuter les réparations et obtient ainsi de Mgr DE COLBERT l'annulation du décret d'interdiction.

 

À la Révolution, le curé GÉRAUD dût prendre le chemin de l'exil comme prêtre réfractaire. Le culte catholique fut interdit et l'église fermée par autorité de justice.

 

Elle ne servit que pour les assemblées révolutionnaires et pour le culte de la déesse Raison. Elle fut dépouillée de son mobilier, mais, malgré l'arrêté du 14 Vendémiaire, le clocher resta entier et les cloches furent cachées par les habitants dans la profondeur d'un champ labouré, puis dans un ruisseau.

En 1800, au retour du curé GÉRAUD, l'église était dévastée et dépourvue de tout ornement, vases sacrés ou objets précieux : ils avaient été vendus pour la somme de 495 livres.

 

Le curé suivant, M. BRUNET, passa trente-deux ans dans la paroisse. Il employa tous ses moyens personnels à restaurer l'église et reconstitua le mobilier.

Mais, c'est l'abbé BOUQUIÉ, curé de 1854 à 1874 qui fit les travaux les plus importants. Il fit voûter la nef de l'église dans le style primitif et reconstruire les huit hautes fenêtres qui l'éclairent.

 La dépense dépassa les 20 000 francs.

Le cardinal DESPREZ voulut récompenser cette entreprise : il consacra solennellement l'église de Saint-Julia en 1 870.

 

En 1884,le curé SAURINE fit construire une sacristie qui s'élève, au chevet, sur trois étages. Elle est éclairée par deux fenêtres géminées. Cet ensemble dissimule entièrement le chevet de l'église.

 

 

LES CONFRÉRIES

 

 

Au moment de la Révolution, la paroisse de Saint-Julia possédait quatre confréries :

- les Pénitents bleus : confrérie érigée le 3 mai 16o6, adoptant le règlement des Pénitents bleus de Toulouse ;

- la Confrérie du Rosaire : fondée le17 novembre 1624,disparue à la Révolution, elle fut rapidement rétablie à la reprise du culte ;

- dans les procès-verbaux des visites pastorales, la Confrérie du Saint-Sacrement, et celle de saint Jean-Baptiste sont évoquées, mais, en 1868, l'abbé ARAGON ne put découvrir ni leur date d'établissement ni leur règlement.

 

DESCRIPTION

 

 

EXTÉRIEUR

 

 

L'église se situe au milieu de la ville de Saint-Julia. Elle est englobée dans sa majeure partie dans des constructions annexes qui rendent difficile l'examen de son architecture. Seule la partie occidentale se détache des bâtiments environ­nants.

 

Le clocher-mur reposeau sol sur de la roche et des matériaux hétéroclites : petits moellons de pierre de grès, débris de tuiles mal camouflés sous un vieil enduit épais.

 

Au-dessus de cette base, le mur de pierre de grand appareil s'élève sans contrefort jusqu'au « campanal » dont les quatre baies plein cintre*, et de hauteur inégale, abritent les cloches sur deux niveaux .

Au premier, terminé de chaque côté par une tourelle en pain de sucre, se trouvent :

 

1/ au sud, la grosse cloche qui mesure 0,90 mètre de haut pour un diamètre de un mètre. Elle porte trois inscriptions :

 

- au sommet : L'AN MCCCXCXVI (1396) ;

- au dessous, un écusson représentant une porte de ville avec des remparts - (Saint-Julia était une ville fermée) ;

- en dessous, on lit : IMBER : NEBULA : PONDUS : BENEDICAT : VOS DIVINA : MAJESTA (pluies, nuages, grêle, soyez bénis par la majesté divine) ;

 

aux quatre faces, se trouvent quatre petits écussons représentant deux fois les armes de la communauté et deux fois le sceau des consuls ;

- plus bas, une troisième inscription :

ET : FILI : S : S : P : S : A : N : S : T : S : S : AMEN.

 

 

 

 

 

 

La reine MARGUERITE DE VALOIS tenait par sa mère CATHERINE DE MÉDICIS, héritière des LA TOUR D'AUVERGNE, comtes du Lauragais, le titre de comtesse de Lauragais.

Elle fut « dame et seigneuresse » de Saint-Julia de 1580 à 1606. De ce fait, elle fit don de la somme de 15 000 livres pour la construction (ou la reconstruction) du chœur de l'église.

 

 

2/  au nord, la deuxième cloche :

 

X: P: S: VINQT : XPS : IIVIPERAT : X: P: S: REGNAT : X: P: S: ABO.

Le Christ a vaincu, le Christ règne, le Christ gouverne.

 

ABO est le commencement d'une phrase qui se trouve sur un grand nombre de cloches du Moyen Âge.

 

AB/OMNI/MALO : NOS : DEFENDAT.
Que le Christ nous préserve de tout mal

 

-en dessous, une deuxième inscription en lettres gothiques tout autour de la cloche :

 

TE : DEUM : LAUDAMUS : TE : DEUM LAUDAMUS...

Dieu nous te louons, Dieu nous te louons

 

- plus bas, trois bas-reliefs gothiques :

un Ecce homo, entouré des signes de la Passion ;

une Vierge tenant l'Enfant Jésus sur son bras gauche ; saint Michel terrassant le dragon.

Ces bas-reliefs paraissent être du XVIe siècle. Cette cloche ne porte ni date, ni nom de parrain ou marraine.

Au deuxième niveau :

 

3/ Au sud:

la troisième cloche mesure 0,35 mètre de haut pour un diamètre de 0,40 mètre. On lit, en lettres romaines :

 

Parrain : JEAN-JACQUES DAVESSENS DE ROME, seigneur d'Aguts
Marraine : dame FRANÇOISE-ROSE DE ROME
NOGARET DUMORIER seigneur de Saint-Julia
PR. CLÉMENT AUDOUY
SPR ARMAUD MARTY 1750

 

Il s'agit de la cloche des Pénitents bleus et les lettres PR signifie Prieur et SPR, sous-prieur. Les registres de la Confrérie attestent les fonctions des deux personnes citées.

 

4/ Au nord: la quatrième cloche a 0,55 mètre de hauteur, son diamètre est de 0,62 mètre.

Elle ne porte qu'une seule inscription sans date, ni nom :

 

CHRISTUS : REX : VENIET : IN : PACE : DEUS : HOMO : FACTUS : EST :J.H.S.

 

 Ce qui signifie : le Christ-roi viendra dans la paix. Dieu s'est fait homme, Jésus Sauveur des hommes

 

En-dessous de cette inscription, figurent deux bas-reliefs évoquant ceux de la deuxième cloche :

Ecce homo ; Vierge à l'Enfant.

 

Ces deux gravures rappellent les précédentes avec suffisamment de similitude pour dater cette cloche également du XVle siècle.

 

 

 

 

5/ Le sommet du pignon est fait de créneaux et de merlons. Le créneau central est occupé par : la cinquième cloche datée de 1470.

 

L'étrier qui la supporte est surmonté d'un coq et d'une croix de fer forgé. Haute de 0,50 m et d'un diamètre de o,61 m, cette cloche porte aussi une inscription en lettres gothiques :

 

L'AN MCCCCLXX
JHS + MARIA
: VOX : D : NI : SONAT


Jésus sauveur des hommes + Marie la voix du Seigneur retentit.

 

Sur sa face méridionale, le massif du clocher est flanqué d'une tour carrée qui, à l'intérieur de l'église, donne accès à une tribune.

 

 

 

 

Le mur sud de l'église date, en grande partie, de la reconstruction du XVIIIe siècle. Il masque entièrement les trois chapelles latérales, bâties à l'origine entre les contreforts de la nef, laissant émerger les chaperons. Ce mur est percé de trois fenêtres plein cintre* qui éclairent le baptistère et les deux premières chapelles ; la quatrième, au niveau du chœur, est en forme de lancette*.

 

Au côté nord, le porche profond occupe l'emplacement d'une chapelle. Il est bâti entre deux puissants contreforts à ressauts et simplement couvert en appentis. L'un de ces ressauts est orné d'un masque de grotesque dont la bouche béante a dû servir de gargouille. Là aussi, un mur, crépi aujourd'hui, englobe chapelles et contreforts.

Le chevet est entièrement dissimulé par l'ancienne halle au nord et par des habitations au sud, tandis que la partie orientale est masquée par la sacristie de trois étages, bâtie au XIXe siècle.

 

Les murs du chevet sont contrebutés par de larges contreforts. Dans l'intervalle, se trouvent des gargouilles de pierre en forme de chimères et au-dessus, des médaillons représentant autrefois, des figures de saints que le temps et la Révolution ont détruites. Aujourd'hui, seule la partie supérieure des contreforts est apparente.

 

Le toit de la nef est nettement plus bas que celui du chœur. Il ne manque pas de surprendre :

Il est construit en bâtière* et couvert de tuiles plates de part et d'autre d'une arête de briques plates et serrées. À l'extrémité de chacun des deux pans, trois frontons triangulaires encadrent les trois hautes fenêtres de la nef et s'insèrent dans le toit par une construction en lucarne ; les toits respectifs sont couverts de tuiles canal.

 

Il semble qu'en 1728, lors de l'effondrement de la voûte et du mur sud, les hautes fenêtres n'aient pu être conservées qu'en partie. La nef a été couverte à une moindre hauteur.

 

INTÉRIEUR

 

 

 

 

L’église mesure 22 m de long, 18 m de large - y compris les chapelles - et  13 mètres de hauteur.

 

 

La nef se présente comme une grande salle rectangulaire se prolongeant, sans arc triomphal, par un chœur heptagonal de même largeur. Elle comprend quatre travées voûtées sur croisées d'ogives*. Des chapelles latérales ont été installées entre les contreforts.

 

 

Le chœur est voûté de huit ogives disposées en étoile et renforcées par des liernes et des tiercerons. La clef de voûtes* pendante est décorée de végétaux polychromes. Le chœur est éclairé par six grandes fenêtres géminées à remplage trilobé. Elles ont 5 m de haut et 1,5m de large.

 

Les vitraux ont été offerts par le recteur SAURINE, quelques mois avant sa mort en 1890.

 

Des boiseries de noyer ornées d'un arc brisé* courent le long du mur du chevet. Elles ont été placées en 1835 : il s'agit du banc de l'œuvre-mage * qui pourvoyait aux dépenses ordinaires du maître-autel.

 

Le centre du chevet est occupé par une grande toile représentant le Christ en croix, entouré de la Vierge et de saint Jean. Au-dessus, est placée une statue de saint Julien.

De part et d'autre, et de gauche à droite, six grands tableaux décorent le chœur :

•   la Pentecôte ;

•   l'adoration des bergers ;

•   le martyre de saint Julien ;

•   le martyre de sainte Agathe ;

•   l'adoration des Mages ;

•   la Cène.

L'ancienne sacristie, au sud, ouvre sur le chœur. C'est une salle de deux travées voûtées :

•      la première en berceau ;

•      la seconde, sur croisée d'ogives* qui retombent sur des culots sculptés de têtes humaines et de végétaux.

L'ensemble, blanchi à la chaux, a servi de chapelle pendant quelques années.

 

 

LES CHAPELLES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1- Au sud, se trouvent trois chapelles, auxquelles il faut ajouter celle du baptistère, plus exiguë et fermée par une grille de bois tourné.

 

Tout au long des siècles, ces chapelles ont souvent changé de vocable comme en témoignent les procès-verbaux des visites pastorales des trois derniers siècles.

 

Aujourd'hui, les trois chapelles du côté sud sont dédiées à:

•      saint Roch ;

•      saint joseph ;

•      Notre-Dame des Victoires.

 

 

2- Au nord, elles sont dédiées :

 

•      à Notre-Dame de pitié, où se trouve une belle Pietà de VIREBENT (XIXe siècle) ;

 

•      au Sacré Cœur.

Dans le fond de l'église, une porte ouvre sur l'escalier de la tour extérieure qui mène à la tribune.

 

Une grande peinture représentant l'Ascension orne le mur occidental. Il s'agit d'une œuvre tout à fait récente.

Mais, de nombreux tableaux monumentaux, dont au moins un est de BÉNÉZET, décorent les murs et les chapelles. Leur très mauvais état actuel rend leur lecture très difficile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EDIFICES DISPARUS

 

 

LA CHAPELLE DES PÉNITENTS BLEUS

 

 

 

En l’an 1606, un certain nombre de notables de Saint-Julia  obtinrent l'autorisation d'ériger une confrérie de Pénitents bleus et adoptèrent le règlement établi quelques années auparavant à Toulouse sous le vocable de saint Jérôme. L'acte fut passé le 3 mai 16o6.

Dès que la confrérie fut érigée canoniquement, les membres formèrent le projet de bâtir une chapelle pour vaquer librement à leurs exercices. En attendant, ils demandèrent l'hospitalité au curé de Saint-Julia qui leur céda une chapelle au fond de l'église et la tribune pour leurs assemblées.

La chapelle de la confrérie fut construite au cœur du village. C'était un édifice, dit-on, assez grand, surmonté d'une tribune et muni d'un petit clocher avec une seule cloche.

La confrérie comptait 130 hommes et 18o femmes.

En 1710, les Pénitents paient un impôt extraordinaire pour la réparation de leur chapelle. Deux ans après, on rebâtit une tour qui jouxtait l'édifice.

Les membres de la confrérie des Pénitents bleus « seront vêtus de couleur bleue tendant sur le violet, pour mieux représenter le deuil de pénitence ainsi que les prélats et les prieurs font ordinairement les jours des advens et carême ».

 

Lorsque l'église paroissiale s'effondra, en 1728, les offices furent célébrés dans la chapelle des Pénitents.

 

Mais le 18 avril 1792, parut le décret relatif à la suppression des congrégations séculières et des confréries.

 Le trésor des Pénitents bleus fut remis entre les mains de l'enregistrement et l'église fut vendue le 4 frimaire an V(i796), comme bien natio­nal, au prix de 900 livres. Elle fut achetée par M. FORTUNÉ ­Du CLAUX qui la céda en 1803 gracieusement à la commune de Saint-Julia, à condition qu'elle soit aménagée en presbytère pour le curé résident qui ne pouvait se loger.

 

Mais, aujourd'hui, le presbytère, à nouveau vendu, est une simple maison d'habitation, située « rue du presbytère »!

 

 

LA CHAPELLE SAINT ROCH

 

En l’an 1629, le onzième jour du mois d'octobre, une assemblée de notables, le curé et un consul se réunirent à la porte d'Auta de la ville de Saint-Julia de Gras-Chapon :

 

 « Il a  esté présenté que Dieu nous afflige, mais que pour estre préservé de la maladie contagieuse qui fait tant de victimes dans la présente ville, et qu'il y a trois mois et plus qu'elle règne dans la présente ville, qu'ils sont morts beaucoup d'habitants d'icelle, il serait bon de fléchir Dieu, au nom de Monseigneur SAINT ROCH, qu'ils trouvent bon de faire bastir et édifier une chapelle au milieu du cimetière parochal dudit Saint-Julien, laquelle on intitulera au nom de Monseigneur SAINT ROCH... »

 

La chapelle fut édifiée aux frais de la communauté qui donna une pièce de terre pour les revenus et qui paya la main ­d'œuvre.

 

La peste cessa et la chapelle servit de lieu de sépulture à quelques curés, clercs tonsurés, notables, et même à une femme, MARIE DE PASTRE, morte en odeur de sainteté.

 

En 1724, la chapelle Saint-Roch ne fut pas oubliée au cours

des grands travaux de restauration entrepris dans toute la ville.

 

Cependant, en l'an II de la République (1793), le citoyen-maire dénonça le grand dépérissement de la chapelle et adressa à l'administration du district une pétition demandant sa démolition, afin de récupérer les matériaux.

 

Le  17  juin de la même année, la chapelle Saint-Roch avait disparu.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

ADHG, 1G 592. Aragon (abbé).

Baccrabère (G.), Stations gallo-romaines en Lauragais Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France XXIX, 1963, 418.

Lestrade, 83-84, 109

 

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