ÉDIFICES SECONDAIRES

NOTRE DAME DE

          L’ASSOMPTION DE CADENAC

        Titulature : à l'origine, Notre-Dame des Anges ; ultérieurement, Notre-Dame de l'Assomption.

HISTORIQUE

CADENAC est un petit hameau de Saint-Félix-Lauragais, dont la population est dispersée sur le flanc oriental de la commune jusqu'aux bords de la Rigole. Seuls, l'église, le presbytère et l'ancienne école sont regroupés sur une place ombragée.

 

 

À la fin du siècle dernier, au cours de travaux au mur sud de l'église, des ouvriers mirent au jour des sépultures remontant probablement à la civilisation dite du « Vase campaniforme », soit de la première moitié du deuxième millénaire avant Jésus ­Christ : les squelettes étaient en position fœtale selon un rite religieux rencontré en Europe, en Espagne, au Moyen-Orient et en Moravie. Un monceau de blé brûlé avait été déposé dans les tombes. On dit également qu'un prieuré bénédictin y aurait été élevé à la demande de PÉPIN LE BREF, au VIIe siècle.

 

Mais, c'est seulement en 1275 que la première mention de l'église Sainte-Marie apparaît lors d'une transaction entre l'abbé de Soréze et le seigneur de Vauré. Elle n'est mentionnée dans aucun document antérieur, ni en 1140et 1143, ni dans la liste des possessions de Soréze de 1255.

 

En 1317, elle est rattachée au diocèse de Saint-Papoul, créé par le pape JEAN XXII. On retrouve Sainte-Marie de Cadenac en 13 70 dans un compte du diocèse, puis en 13 8 5 dans le compte de la levée d'un décime* sous CLÉMENT VII.

 

 

 

 

 

Au siècle suivant, en 1426, l'évêque de Saint-Papoul, l'abbé de Soréze et le doyen de la collégiale* de Saint­Félix, décident que le desservant de Sainte-Marie sera présenté par l'abbé et institué par l'évêque. Au même moment, une décision pontificale de MARTIN V, unit l'église de Cadenac à la collégiale* de Saint­Félix. Faut-il rappeler que les habitants de Cadenac avaient participé à la construction de l'église de Saint­Félix en 1303 ? Cadenac se retrouve donc dans la situation bien singulière, d'avoir des liens avec trois diocèses : Saint­Félix dépendant du diocèse de Toulouse, l'abbaye de Soréze, du diocèse de Lavaur, et Cadenac du diocèse de Saint-Papoul. Le hameau lui-même a toujours fait partie de la commune de Saint­Félix.

 

 

 

 

 

 

Le hameau eut-il à souffrir du passage de SIMON DE MONFORT ? de la guerre de Cent ans ? et des guerres de religion au XVle siècle?

Même si la littérature historique est muette sur ces sujets, Cadenac, sans défenses naturelles, a sans doute subi le même sort que tous ces petits villages dispersés et détruits dans ce coin du Lauragais.

Les procès-verbaux des visites épiscopales du XVIIIe siècle nous livrent quelques renseignements forts précieux sur l'église Notre-Dame de Cadenac :

 

C'est d'abord Mgr BARTHÉLÉMY DE GRAMMONT, évêque et seigneur de Saint - Papoul, qui juge l'église en bon état, de même que les fonts baptismaux, la nef et le clocher. Seul, le tableau d'autel est à refaire, ainsi que la corniche du chœur. Il est signalé dans le compte-rendu que l'évangile est proclamé en « langue vulgaire », probablement l'occitan.

 

Quelques années plus tard, le 23 octobre 1720, les fonts baptismaux sont dans une espèce de voûte, vis-à-vis de la porte. Il n'y a pas de reliques. L'église, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption, n'est pas consacrée. Le clocher, avec une cloche, est en bon état.

 

Mais, l'édifice se dégrade au cours des décennies suivantes, comme le prouve la visite de MARC-ANTOINE DE MARVEJOL, vicaire général et official* de Mgr DE SAINT-PAPOUL, le 29 octobre 1760. Si le sanctuaire et le maître-autel sont jugés « assez bien » ainsi que le tabernacle, les fonts baptismaux sont « passablement bien », les ornements « assez bien ». Les registres sont en bon état. Mais la visite de la nef apporte de sérieuses critiques :

 

- la nef est sans pavé ;

- la couverture très indécente, étant très mal planchéiée, en sorte qu'on y voit le jour de toutes parts faute des planches qui se trouvent très éloignées les unes des autres ;

- la chapelle de saint Prim est à la droite de la nef et est assez bien ;

- à l'entrée de l'église, il y a un bénitier de cuivre attaché à un pilier par un lien.

 

« Ensuite de quoi, nous avions fait la visite du clocher qui se trouve placé sur le sanctuaire où nous avions vu qu'il n'y a qu'une cloche, laquelle est même fendue. De plus, nous avions vérifié que les murs qui en soutiennent la pyramide, laquelle commence à la hauteur des combles ou faîte de l'église, et qui est poussée au-dessus extrêmement haut, s'en trouvent absolument affaissés, en sorte qu'ils se partagent et se fendent dans leur épaisseur et que les pierres qui composent ces gros murs, sortent de leur niveau et font une saillie hors de la surface »

« Les voûtes qui sont construites au-dessous du dit clocher et qui s'appuient sur les murs se fendent et s'entrouvrent aussi de toutes parts... Le tout présente un danger imminent et une ruine prochaine... tout le sanctuaire et une très grande partie de la nef ne peuvent qu'y être écrasés et ensevelis sous les décombres de cette immense et prodigieuse masse de bâtiment. »

 

                                                

 

 

L'église de Cadenac fut interdite et pour ne pas priver les paroissiens des secours spirituels, le service fut transporté à Graissens, annexe de la paroisse de Saint-Paulet, la plus proche. Le visiteur insiste également pour que le curé quitte sa  « petite et mauvaise cabane de païsan où il n'a ni commodité, ni sûreté pour sa personne. »

 

 Il doit disposer d'une maison presbytérale.

 

Entre 1776 et 1781, Cadenac est toujours sous la dépendance du monastère de Soréze, comme le prouvent les déclarations de changement de résidence de deux recteurs : DOM ANTOINE MARREUX DE LA SERRE, parti à Pau, et DOM MARTIN BORDE revenu à Soréze.

 

Pendant la Révolution, l'un de ses habitants, RAYMOND BARBASTE, fut élu officier municipal de Saint­Félix, en 1790.

L'année suivante, le 27 avril, après la destitution du clergé réfractaire, le sieur FAURÉ, prêtre assermenté, est nommé vicaire régent constitutionnel à Cadenac.

Il assure lui-même quelque temps le service de la collégiale* car le curé CONSTANT, également assermenté, a rapidement disparu.

Au siècle suivant, en 1840,l'église de Cadenac subit des

transformations ou des restaurations : il s'agit de l'exhaussement des murs, de la construction d'un plafond en lattes et de la réparation du couvert.

Le  15 août 1844, une demande est faite, par les habitants,

pour que l'église soit érigée en succursale de Saint­Félix, alors qu'elle était annexe : « La population est très nombreuse, la distance est grande, les chemins mauvais.

La nomination d'un prêtre lui serait accordée pour la desservir d'une manière spéciale : le bien des âmes y gagnerait... » Cette demande est formulée auprès du conseil de fabrique* de la collégiale*, avant d'être présentée à l'archevêque de Toulouse, le cardinal D'ASTROS.

La demande est exaucée le 3 mai 1846...

 

Cependant, en 1863, lorsque l'abbé ANDRAU prend ses fonctions, il trouve une église perdue dans les champs, toute petite, délabrée, dépourvue d'ornements convenables et de vases sacrés !

« La population qui loue les fermes de la paroisse est constituée d'immigrés, population flottante, sans religion, sans mœurs, sans idée de justice. Tous travaillent à la construction de la voie ferrée qui va de Castres à Castelnaudary et se souient peu de dévotion ».

 

L'abbé ANDRAU prend sa tâche à cœur et en 1868 obtient la construction d'un presbytère lui permettant d'être sur place.

 

Ayant gagné des âmes par son zèle, il agrandit l'église en reconstruisant le collatéral sud qui devient la chapelle de la Vierge.

 

Il ajoute un grand porche fermé qui précède le portail, à l'ouest, et le petit clocheton est agrandi pour recevoir deux nouvelles cloches.

 

C'est pour effectuer ces travaux que l'abbé ANDRAU fait transférer le cimetière qui entoure l'église, à une centaine de mètres. Puis, il fait décorer les murs intérieurs de riches peintures.

 

Mais, en février 1895, un incendie d'origine criminelle, détruit la sacristie, la toiture, les peintures, le vestiaire liturgique et les vases sacrés. Courageusement, à 66 ans, aidé par les habitants, il reprend les travaux et remet son église en état. En 19oo, toutes les fenêtres sont dotées de vitraux provenant des ateliers Saint-Blancat de Toulouse.

 

Dans la protestation que l'abbé ANDRAU établit contre l'inventaire des biens du clergé en 1906, il écrit :

 

 « l'église de Cadenac a été fondée au VIIe siècle par les Bénédictins, brûlée au XVIIe siècle avec le couvent, par les Huguenots ; relevée modestement par les habitants, elle fut érigée en paroisse séculière par l'évêque de Saint-Papoul dont elle dépendait. Rendue au culte en 1801, elle fut de nouveau agrandie, restaurée, embellie, pourvue de tous les objets du culte par les seuls habitants de Cadenac, sans que l'Etat ou la commune y aient en rien contribué. Elle est donc, avec ses dépendances, leur propriété exclusive ».

 signé G. ANDRAU, curé de Cadenac.

 

Suit l'énumération des autels, bénitiers, vitraux et cloches, toujours en place, aujourd'hui.

 

Plus tard, les stations de terre cuite du chemin de Croix furent offertes par les familles et l'ensemble fut inauguré en grande pompe. Ce jour-là, chacun lut, avec émotion, la méditation correspondant à la station offerte. Des paroissiennes ayant participé à la cérémonie se souviennent encore aujourd'hui

 

Lorsque ce bon curé ANDRAU meurt, le 25 février 19o9, l'église de Cadenac est en parfait état. Elle sera desservie jusqu'en 1984.

Les diverses réorganisations pastorales la feront dépendre, un temps, de Revel. Un temps, elle sera regroupée avec Graissens, Roumens, La Jalabertie et Montégut-Lauragais. Aujourd'hui, elle fait partie du secteur paoissial de Saint­Félix.

 

Les derniers travaux de restauration et de mise en conformité pour la liturgie postconciliaire datent de 1994.

 

DESCRIPTION

 

EXTÉRIEUR

Les historiens et les archéologues s'accordent pour écrire             que l'église Sainte-Marie de Cadenac date du XIe siècle et qu'elle relevait de l'abbaye bénédictine de Soréze ou de Saint ­Papoul.

L'église fut construite sur plan basilical avec une abside et deux absidioles semi-circulaires. Il existe aussi deux sections d'une moulure ornée de cordons de billettes récupérées qui ont été utilisées postérieurement pour obstruer une porte occidentale.

 

L'absidiole nord, en cul-de-four, devenue annexe de la sacristie, possède une ouverture plein cintre* à son chevet. L'arc donnant accès dans le collatéral nord est encore visible en grande partie. L'appareil régulier, utilisé pour la construction, est partout apparent. Au centre du chevet, sous la fenêtre, un siège de pierre avait été bâti pour l'abbé ANDRAU.

 De là, il enseignait le catéchisme aux enfant de Cadenac. Une fenêtre existait dans le mur nord de l'absidiole et, dans le collatéral, une porte, dite porte des morts, donnait dans le cimetière ; toutes deux en plein cintre'`. Elles ont été murées à une époque indéterminée.

Aujourd'hui, l'église de Notre-Dame-de-l'Assomption est un petit édifice rectangulaire se terminant à l'est par un chevet à trois pans, flanqué d'une absidiole romane semi-circulaire au nord et, au sud, d'un chevet plat.

Un large et profond porche avec un simple portail de bois, s'appuie sur le mur occidental, lequel est surmonté d'un clocher-mur à trois baies abritant trois cloches.

Le chevet est éclairé par sept fenêtres en plein cintre*. Les murs sud et nord comportent chacun quatre ouvertures également en plein cintre*.

Au mur nord, l'encadrement de pierre de la porte des morts est toujours visible. Le toit à deux pentes, orné d'une génoise recouvre l'ensemble de la construction. Une statue de saint Prim est placée près de l'entrée de l'église.

 

 

INTÉRIEUR

 

 

La nef centrale est séparée des larges collatéraux par quatre arcades retombant sur des piliers rectangulaires. Un autel a été installé dans chaque collatéral :

o au nord, au-dessus de l'autel de marbre blanc, la statue de saint Prim a été placée dans une exèdre* de marbre.

Du côté occidental, se trouvent les fonts baptismaux. La cuve de pierre sur colonne, est surmontée d'une représentation du baptême du Christ par saint Jean-Baptiste. Une belle grille de bois tourné clôt l'ensemble

- au sud, se trouve la chapelle de la Vierge dont l'autel est également en marbre blanc. Une statue de l'Immaculée Conception est placée dans l'exèdre * au-dessus de l'autel.

 

L'église est éclairée de chaque côté par les fenêtres des collatéraux dont les vitraux sont datés de 1900.

La nef et les collatéraux sont plafonnés.

 

Dans le fond de l'église, à côté de la porte, se trouve la chaise du carillonneur. Trois cordes descendent jusqu'à terre et l'une se termine par un étrier. En s'aidant du pied, une corde à  chaque main, le carillonneur peut alors sonner à toute volée.

Le choeur, de même hauteur que la nef, est pentagonal.

Il est éclairé par sept grandes fenêtres en plein cintre* garnie de vitraux : au centre, un vitrail de la Vierge a remplacé en 1995 celui du début du siècle qui avait été détérioré ;de part et d'autre :

- à gauche, deux vitraux décorés et le troisième portant l'effigie de saint Jean ;

- à droite, sainte Marie et deux vitraux décorés.

 

L'autel est de marbre blanc : rectangulaire, son devant est décoré de cinq arcades retombant sur des colonnes de marbre gris. Les sculptures représentent le Bon Pasteur et les quatre évangélistes : Matthieu, Marc, Luc et Jean.

La prédelle* de marbre est décorée de dorures. Sur le tabernacle, un beau crucifix est entouré de six grands candélabres de cuivre travaillé.

Cette petite église possède encore de très beaux vêtements liturgiques et deux croix de procession en argent ornées de palmettes.

 

Sur l'esplanade de l'église, se trouve une source, dite fontaine de saint Prim : source miraculeuse non seulement pour les habitants du lieu, mais aussi pour les nombreux pèlerins des « dix-huit paroisses de Puylaurens à Castelnaudary qui venaient se laver les yeux avec l'eau de saint Prim ». Un enfant aurait été guéri. L'eau est placée sous le vocable d'un saint dont le nom interprété en langue d'oc, les assurait qu'ils pourraient littéralement « bézé Prim », c'est-à-dire « distinctement ».

 

La fête de saint Prim se célébrait le 9 juin ; or, le même jour, les anglicans fêtent saint Clair... qui serait passé par Cadenac !

Saint Prim était romain et frère de saint Félicien. Ils furent décapités à Rome en 286, car les lions qui devaient les dévorer se couchèrent à leurs pieds...

 

L'été 1998, l'église était ouverte : on la décorait pour un mariage. Un homme est entré : il portait la coquille et le bâton du pèlerin. Il venait de Rome et marchait vers Compostelle... Il a prié à Sainte-Marie de Cadenac.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Cadenac

ADA, G 420 - 421.

ADHG, 20 1164.

ADHG, V 29.

AP, non classées.

Barthas (C.), Des âmes et des prêtres. Vie du chanoine Andrau,
curé de Cadenac, Toulouse, Apostolat de la prière, 1963.

Malary (S.), 118-120. Morère (abbé), 109.

Souton (A.), Église romane bénédictine de Cadenac, dans l'Auta
n°422, octobre 1976, 203-208.

 

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EDIFICE SECONDAIRE : SAINTPRIM

SAINT-PIERRE DE GRAISSENS

    Garssema

    Grassenx

    Titulature : saint Pierre

HISTORIQUE

Graissens fait partie de la commune de Saint-Félix­Lauragais : il ne s'agit que de quelques habitations éparses situées non loin de la « Rigole », au sud-est de la ville. L'église Saint-Pierre, l'école et le presbytère sont regroupés à quelques mètres d'un carrefour de petits chemins vicinaux sur la D 67a.

 

 

En1303, un acte est passé entre la commune et les habitants de trois petits hameaux dont Graissens : ils sont obligés de concourir à l'édification de l'église paroissiale de Saint­Félix.

Quelques années plus tard, à la création du diocèse de Saint­Papoul, le 22 février 1318, Graissens dépend de ce nouveau diocèse et devient annexe de Saint-Paulet : « item alla capella sancti Petri de Grassenx juxta sanctum Pauletum ».

Pendant près de quatre siècles, aucun document ne reflète la vie de cette petite paroisse.

Ce n'est que le 3 mai 1700, que le procès-verbal de la visite épiscopale de Mgr BARTHÉLÉMY DE GRAMMONT, évêque et sei gneur de Saint-Papoul, signale que l'église de Graissens a:

 

- deux chapelles dédiées à saint Loup et au Rosaire ;

- deux pierres sacrées sur trois qui sont rompues.

 

L'évêque ordonne, aux propriétaires des chapelles, de remplacer les pierres. Les habitants, quant à eux sont chargés de faire réparer le couvert, l'espace de la nef et le clocher.

L'église Saint-Pierre eût-elle à souffrir de la Révolution ? Au XIXe siècle, des travaux importants sont entrepris. En 1856, un nouveau clocher est élevé. Un desservant est attribué à la paroisse, en 1871, par l'archevêché de Toulouse. Depuis 1802, la paroisse est revenue dans le giron du diocèse de Toulouse.

 

Un projet d'agrandissement est exécuté en 1885.

Il s'agit de la construction d'une chapelle au côté nord, voûtée à nervures et ouvrant dans la nef par un arc de 3 mètres de large. Un débarras est bâti en alignement, au niveau du chœur.

Au sud, sont construits un porche couvert, une chapelle latérale et une sacristie.

Le plafond est charpenté et plâtré, le toit recouvert de tuiles canal.

La nef mesure alors :10,8 mètres de long, 7,2 mètres de large, 6 mètres de haut.

Le sanctuaire mesure : 6 mètres de long, 7,2 mètres de large.

 

 

  

 

 

 

 

  

 En 1898, cinq fenêtres sont percées pour éclairer le chœur, l'année suivante, c'est le dallage de terre cuite qui est refait.

Malgré la contribution du conseil général et du ministère des cultes, le déficit doit être comblé par la générosité des paroissiens qui ont, eux-mêmes, donné des journées de travail pour charrier les matériaux.

Dans l'inventaire de 19o6, il est recensé :

•      deux bénitiers de marbre blanc en forme de coquille ;

•      des fonts baptismaux de pierre ;

•      deux autels collatéraux de marbre blanc ;

•      dans le chœur, cinq vitraux représentant le Sacré-Cœur et les quatre vangélistes ;

•      un maître-autel de marbre rouge ;

•      deux sacristies ;

•      trois cloches tintant le sol, le do et le mi.

Il faut préciser qu'à la Révolution les habitants de Graissens avaient fait transporter, à Saint­Félix, la cloche qu'ils avaient achetée aux Dames du couvent des Cassés. Mais, lorsqu'ils voulurent la reprendre, ils furent éconduits...

 

 

DESCRIPTION

 

EXTÉRIEUR

 

L ‘église de dimensions modestes est de forme rectangulaire prolongée à l'est par un chevet à trois pans. Le toit, en bâtière*, est couvert de tuiles canal. Une génoise, sur un rang, court le long de l'édifice. Au niveau du chevet, il s'agit d'une génoise à deux rangs.

 

Le mur occidental est mitoyen avec l'école au sud et le presbytère au nord. Il est surmonté d'un petit clocher à trois baies de dimensions diverses, en fonction de la taille des cloches qui y sont abritées. Au-dessus, un petit fronton triangulaire supporte une girouette avec les quatre points cardinaux. Il n'y a pas de croix sur cette église. Ce petit clocher-mur a été récemment recrépi.

 

Au nord, sont construits une chapelle et le débarras qui a été ajouté plus tard. Il prend appui sur le mur de la chapelle et s'aligne sur le pan central du chevet.

Une porte secondaire donne accès à l'église au niveau de la chapelle, près du presbytère.

Au sud, le porche et une chapelle latérale sont construits en appentis et dissimulent les deux ouvertures de la nef dont on aperçoit les arcs en plein cintre*.

Au niveau de la chapelle, se trouve une fenêtre dont l'arcature en plein cintre* a été sommairement sculptée.

La sacristie est bâtie en prolongement mais elle est légèrement plus élevée que la chapelle.

Le porche est large et profond. Il est simplement charpenté. On y accède par une arcade de pierres et de briques alternées. Le cintre est fait de briques plates posées en tas de charge.

Les matériaux employés pour la construction de l'ensemble sont des blocs de grès réguliers, fixés au mortier. L'ensemble a été crépi à une date déjà ancienne.

 

INTÉRIEUR

 

On retrouve la forme rectangulaire et la nef est constituée de trois travées quadripartites séparées par des doubleaux* en plein cintre* retombant sur des pilastres flanqués de colonnettes.

La nef est éclairée de chaque côté par deux arcs en plein cintre ° .

On accède aux chapelles latérales par deux grandes arcades.

Au nord, la chapelle est dédiée à sainte Germaine. Le monument aux morts y a été dressé. Au sud, c'est la Vierge qui est honorée.

 

Les autels de chaque chapelle sont de marbre blanc.

Au fond de l'église, la tribune est posée sur des pilastres. On y trouve les statues de saint joseph, du Sacré-Cœur et de saint Loup.

Sous la tribune, dans une exèdre ", se trouve le baptistère de pierre dont la cuvette est à godrons*.

Le chœur est pentagonal. Il est voûté sur ogives retombant sur des colonnettes ornées de chapiteaux à décor de végétaux. Il en est de même pour la clef de voûtes*.

L'autel est de marbre blanc. Il est surmonté d'une haute prédelle* et d'un ciborium de marbre blanc. Sur l'antependium*, sont représentés la scène d'Emmaüs et de chaque côté saint Pierre et saint Paul.

Les deux marches d'accès à l'autel sont décorées de dessins géométriques en marbre de Caunes-Minervois.

L'ensemble de l'édifice porte des peintures du XIXe siècle. En plus des quatorze stations du chemin de Croix, l'église est encombrée de statues dont certaines empiètent sur le chœur.

Sur la placette, devant l'église, se trouve le monument aux morts, non loin duquel avait été élevée une croix tréflée en fer forgé, sur un socle de pierre.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Graissens

ADA, G 421, 8. ADHG, 1G 588.ADHG, 20 1164-1165. ADHG, 3V 10AV
Beaunier (Dom), 340.

Malary (S.), 123.

Morère (abbé), 109.

 

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