Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                       PARU DANS  LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE NUMERO 15 - 2010 -

 

LA GRAVURE SUR BOIS OU « XYLOGRAPHIE »
ANDRE LAGARRIGUE … GRAVEUR SUR BOIS.

JP. Calvet - JC. Pétronio


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Né à Revel en 1886, au 15 rue Jean Moulin, Frédéric Emile André Lagarrigue est surtout connu pour ses peintures.
Il est classé  peintre néo-impressionniste comme son ami « chaurien » le peintre Jean Sibra. Ses peintures représentent essentiellement des paysages du Lauragais. Quelques toiles sont exposées à la mairie et à l’Office de Tourisme de Revel.
On connaît moins bien son autre passion, la gravure sur bois.
Des publications, romans (notamment ceux d’Edouard Estaunié) en portent le témoignage.
Nous avons voulu par cet article, mettre en valeur l’œuvre « xylographique » peu connue d’André Lagarrigue…

 

Les premiers bois gravés sur papier datent du XIVème siècle.

On distingue la gravure en relief et la gravure en taille d’épargne dont les traits sont épargnés et non creusés comme en taille douce.

On peut graver sur du poirier, du noyer, du buis, ou sur d'autres essences, etc.

On grave au canif sur « bois de fil » (bois débité en planches dans le sens du fil, au burin sur « bois debout  » (bois débité transversalement au fil).

Le travail du graveur consistait à mettre en relief le dessin tracé par les maîtres sur le bois. Le graveur suivait le dessin tracé à la plume sur la planche même où  chaque taille était indiquée.

Le trait était cerné et dégagé au canif et les blancs enlevés avec des gouges de différentes grosseurs.
Jusqu’au XIXème siècle, les images populaires ont été gravées sur bois. Le trait seul est imprimé et les couleurs mises au pinceau.

A. Dürer (1471-1528) est considéré comme le créateur de la gravure sur bois.

La gravure sur bois fut supplantée par la photographie et l’héliogravure.

La gravure est donc le moyen d’obtenir un dessin reproductible sur une surface comme du papier et donc de servir à la fabrication de plusieurs exemplaires d’une vision d’artiste.

Les outils utilisés étaient des échoppes(burins)et des gouges pour évider les blancs du dessin, les parties devant venir en noir étant épargnées.

L’échoppe est une petite barre d’acier emmanchée sur du  bois et dont l’extrémité se termine en biseau de section losangée.

La gravure demandait de grandes qualités et un long apprentissage.

Lorsque l’on examinait un bois gravé et le résultat de l’impression, on vérifiait que la gravure soit évidemment l’inverse de l’image définitive.

Une autre forme de gravure est « l’eau forte » dont la technique consiste à attaquer  une planche de métal par de l’acide pour la creuser (en général de l'acide nitrique).

On utilise le plus souvent une plaque de cuivre que l’on protège par du vernis. Ensuite l’on gratte avec des pointes à graver les parties du dessin que l’on veut voir attaquer par l’acide.

Pour la reproduction de la gravure, on enduit la plaque d’encre grasse et on la fait pénétrer au fond des tailles avec un tampon.

 

 

Ensuite on enlève l’encre qui se trouve à la surface en évitant d’ôter celle qui est au fond des tailles.

L’essuyage terminé, on place une feuille de papier humide et on presse le tout après l'avoir recouvert avec un ensemble de linges épais.

La pression exercée permet au papier d'aller chercher l’encre au plus profond des entailles.

Ensuite on fait sécher le tirage sur un fil.

L’impression est une manœuvre délicate qui dépend autant du pressage que de la qualité de la gravure.

 

André Lagarrigue est peintre et sculpteur sur bois.

Il illustrera notamment les ouvrages d’Edouard Estaunié (voir Cahiers de l’Histoire n° 12 - janvier 2007) :

  1. en 1923 : L’appel de la route

  2. en 1924 : La vie secrète

 

APPELV1 APPELV2 APPELV3
APPEL DE LA ROUTE cliquez sur le titre  
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Des aquarelles  illustreront l’ouvrage d’Hubert Heuillet paru en 1934 « Tous les chiens » imprimé à Toulouse par « Les frères Douladoure » 39 rue Saint Rome.

ILLUSTRATION

Romancier, ingénieur en télécommunications Edouard Estaunié

 

 

 

Biographie

Né à Dijon, le 4 février 1862.
Issu d’une famille de la bourgeoisie aisée, Édouard Estaunié fut d’abord élève des Jésuites dans sa ville natale, avant de poursuivre ses études à Paris.
Il entra en 1882 à l’École Polytechnique et à l’École des Sciences politiques. Cette formation devait lui ouvrir les portes d’une carrière d’ingénieur dans les Postes et Télégraphes, carrière qu’il achèverait avec le rang d’inspecteur général.

Auteur de plusieurs ouvrages scientifiques (Les sources d’énergie électrique, 1895, Traité de communication électrique, 1904), Édouard Estaunié choisit de consacrer ses heures de loisir à la littérature.

Il publia ses premiers romans, Un simple et Bonne Dame, en 1891, tableaux de mœurs provinciaux. Vinrent ensuite L’Empreinte (1896), satire subtile de la vie dans un collège de Jésuites pour laquelle il s’était aidé de ses propres souvenirs et où s’affirmaient ses positions anticléricales, Le Ferment (1899), L’Épave (1902), La Vie secrète (1908), Les Choses voient (1913), L’Ascension de M. Baslèvre (1921), Solitudes (1922), L’Infirme aux mains de lumière (1923), Tels qu’ils furent (1927), Madame Clapain (1932).

De roman en roman, Édouard Estaunié se révéla un admirable analyste de l’âme humaine et de ses tourments.
Il fut élu à l’Académie française le 15 novembre 1923 au fauteuil d’Alfred Capus, qu’il remporta au troisième tour par 17 voix contre 10 à André Rivoire et 3 à Charles Le Goffic.
« Vous avez, lui déclara Robert de Flers dans son discours de réception, le 2 avril 1925, écrit cinq ou six fois le roman de la détresse humaine. »
En 1926, Édouard Estaunié devait être porté à la présidence de la Société des gens de lettres.
Il reçut Émile Mâle sous la Coupole, en 1928.
Mort le 2 avril 1942.

 

SECRETE ROQUEFORT

"La tour de Roquefort" bois gravé d'André Lagarrigue

Les bois gravés dans les livres d' Estaunié

L'appel de la route

 

 

PLANCHE1 PLANCHE2

 
La vie secrète

 

André Lagarrigue est surtout connu pour ses peintures…

 Il faudra bien qu’un jour une publication exhaustive soit faite sur l’artiste et ses œuvres…

Ci contre : tableau situé dans la salle des mariages à la Mairie de Revel…

Ce tableau peint par André Lagarrigue est daté de 1914.

On pourrait l’appeler « Les laboureurs dans la plaine de Revel ».

En arrière plan, peints avec un réalisme surprenant, la « montagne de Berniquaut et le versant septentrional de la Montagne Noire ».

LABOUREURS

 

MOULIN

Tableau d'André Lagarrigue.

Le Moulin (peut-être de St-Félix)

Office du Tourisme Revel

 

BLASONS

Représentation des blasons de Revel peints par André Lagarrigue (papier collé sur « contreplaqué » - offert au Syndicat d’Initiative de Revel par sa fille Mme Vignaux).

COURONNEFEVES

Janvier 2010 … un pâtissier-boulanger bien connu de Revel « édite » des fèves représentant les blasons de Lagarrigue … Chaque « galette des  rois » véhicule ainsi une image de notre patrimoine local.

CERISIER-EN-FLEUR

André Lagarrigue : cerisier en fleur huile
(collection particulière)

 

 

 

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