Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE

 

L'apparition de la céramique médiévale vernissée

dans la région de Soréze et Revel

d’après la publication « L’ APPARITION DE LA CERAMIQUE MEDIEVALE GLACUREE DANS LE SUD DU TARN » 

par Bernard POUSTHOMIS in Archéologie du  Midi Médiéval – tome 1 - 1983 

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La région concernée par cette étude est située à l'Est de Toulouse et constitue une partie du Lauragais.

Les poteries glaçurées étudiées sont le fruit de fouilles archéologiques dont le contexte a permis une datation de la fin du XIIIe siècle pour les plus anciennes et de la fin du XIVe siècle pour les plus récentes.

Après plusieurs siècles d'une production traditionnelle, aux formes et aux techniques qui ont évolué avec une extrême lenteur, apparaît dans la seconde moitié du XIIIè siècle une distinction entre la vaisselle de cuisine, épaisse, en céramique grise, et la vaisselle de table, plus fine, décorée et glaçurée. Celle-ci présente des formes peu nombreuses qui se détachent mal des habitudes domestiques traditionnelles. Plus tard, à la fin du XIVè siècle, les formes ouvertes apparaissent, préfigurant les plats des siècles suivants.

Les innovations techniques résident dans l'emploi du tour, dans le glaçurage utilisé dans un souci plus matériel qu'esthétique, et dans un mode de cuisson qui nécessite l'emploi de fours d'un type nouveau.

 

 

The area concerned by this study is located East of Toulouse and it forms a part of Lauragais.

The glazed potteries we studied arise from archaeological excavations. According to their context, the oldest potteries date from the late XIII th century. The most récent date from the late XIV th century. After several centuries devoted to a traditional production with formes and techniques witch euolued very slowly, in the second half of the XIII th century a distinction is made between cooking utensils, thick, made of grey ceramics and crockery, finer, ornamented and glazed. Then, in the late XIV th century, the open forms appear. They foreshadow the dishes made during the following centuries.The technical innovations consist in using the wheel, in using the technique of glazing for a material care and in a way cooking wich requires the use of a new type of kiln.

 

 

La région concernée par cette étude est située à l'Est de Toulouse et constitue une partie du Lauragais.

Les poteries glaçurées étudiées sont le fruit de fouilles archéologiques dont le contexte a permis une datation de la fin du XIIIe siècle pour les plus anciennes et de la fin du XIVe siècle pour les plus récentes.

Après plusieurs siècles d'une production traditionnelle, aux formes et aux techniques qui ont évolué avec une extrême lenteur, apparaît dans la seconde moitié du XIIIé siècle une distinction entre la vaisselle de cuisine, épaisse, en céramique grise, et la vaisselle de table, plus fine, décorée et glaçurée. Celle-ci présente des formes peu nombreuses qui se détachent mal des habitudes domestiques traditionnelles. Plus tard, à la fin du XIVé siècle, les formes ouvertes apparaissent, préfigurant les plats des siècles suivants.

Les innovations techniques résident dans l'emploi du tour, dans le glaçurage utilisé dans un souci plus matériel qu'esthétique, et dans un mode de cuisson qui nécessite l'emploi de fours d'un type nouveau.

 

 

 

La céramique médiévale a très longtemps été délaissée au profit, entre autres, de celle de l'époque gallo-romaine. Cette lacune, particulièrement nette pour le midi de la France, rend tout essai de synthèse délicat par manque de référence et nous limite aux analyses.

 C'est ce que nous avons tenté de faire dans notre étude (1). Celle-ci, bien que limitée au Sud du Tarn, plus particulièrement au Sorèzois et au Revélois (2), intéresse en fait la majeure partie du midi toulousain.

 En effet, même si les formes varient localement, les techniques, les éléments relatifs à la vie quotidienne et le phénomène même de l'apparition de cette céramique glaçurée sont communs.

 

LE CONTEXTE

Le Lauragais est occupé par l'homme depuis la préhistoire, mais certaines périodes ont connu un peuplement plus ou moins intense. Ainsi à l'époque gallo-romaine la plaine était jalonnée de stations le long de voies reliant le pays castrais à Toulouse et Castelnaudary.

 

La poussée démographique de l'an mil et la création de villages amorcent un retour dans la plaine des populations qui s'étaient retranchées sur les points culminants bordant la plaine à l'époque des Invasions.

 Ces villages, clairsemés au départ, vont se multiplier au fur et à mesure du défrichage de la forêt de Vaure et de l'assainissement des terres situées au pied de la Montagne Noire. Leur répartition aux XIe et XIIe siècles montrent déjà une dispersion équilibrée de ces agglomérations, probablement liée à une bonne répartition des terres.

 

Cette partie du Lauragais, bien que constituant une enclave dans le Toulousain était sous la domination directe des vicomtes de Carcassonne.

 

Aux XIIe et XIIIe siècles, pendant la croisade albigeoise, la grande majorité des villes était acquise à l'hérésie

La plupart des historiens ont cherché à démontrer que toutes les places fortifiées et perchées de la région avaient été détruites au début du XIIIe siècle par Simon de Montfort.

 En fait, les découvertes archéologiques ont montré que certaines d'entre elles étaient abandonnées avant son passage, amorçant déjà un mouvement généralisé de retour des communautés dans la plaine ; tel est le cas pour Verdun (aujourd'hui appelé Berniquaut) alors que d'autres, comme le Castlar de Durfort, ont été occupées au-delà du XIIIe siècle.

 

La fondation de la bastide de Revel en 1342 a certainement donné un nouvel élan à cette région par la fixation de la population et la mise en valeur des terres, participant à une expansion sans précédent dans cette région.

Du XIe au XIVe siècle la population du Lauragais ne semble pas avoir vécu seulement de la culture des riches terres.

J. Ramière de Fortanier a écrit de cette région que « le Lauragais est de beaucoup la zone la plus peuplée au XIVe s., riche de son agriculture, de ses petites villes drapantes puis du pastel, carrefour commercial il voit pulluler marchés et foires d'intérêt local à partir des XIIe et XIIIe s. » (3).

Pourtant il semble que, comme l'Albigeois et le Toulousain, cette frange de la Montagne Noire ait subi d'importantes pertes humaines par les calamités du milieu du XIVe siècle.

C'est dans ce cadre géographique et historique qu'est apparue à la fin du Moyen-âge la poterie rouge glaçurée. Celle-ci nous permettra d'évaluer le degré de technicité, les goûts et certains aspects de la vie quotidienne des populations qui l'ont fabriquée et utilisée.

Trois sites archéologiques ont permis de mettre au jour des lots de céramique glaçurée. Il s'agit d'habitats au Castlar de Durfort (4), d'un dépotoir de four de potier dans Revel et de fosses découvertes à Dreuilhe (cf. la carte de la Planche I).

 

 

• Le Castlar

 

 est le lieu-dit d'un petit village fortifié de 2 000 m2 de superficie environ, aujourd'hui ruiné. Il est bâti sur un rocher formant éperon et dominant le village actuel de Durfort, à l'entrée d'une des voies de pénétration de la Montagne Noire, la vallée du Sor.

 Les documents d'archives que viennent compléter les données de la fouille archéologique ne permettent pas actuellement de faire remonter sa construction au-delà du XIIe siècle. La période d'occupation intensive semble être le XIIIe et la première moitié du XIVe siècle.

En 1415 les Grandes Compagnies sont chassées de la vallée et du Castlar où elles s'étaient retranchées momentanément. Cette date semble marquer le terminus « ad quem » de l'occupation du site.

Les quelques vestiges encore visibles montrent une organisation défensive rationnelle avec une tour carrée aux murs épais, surplombant un fossé sec à l'extrémité la plus vulnérable du site. Partout ailleurs un rempart surhausse un ravin tantôt naturel, tantôt aménagé.

Deux zones distinctes ont été fouillées par nos soins sur ce site (5).

Il s'agit d'une part d'une série de terrasses étagées ayant pu servir de remises plutôt que d'habitats et d'autre part d'une case partiellement taillée dans le rocher calcaire.

Le mobilier métallique ainsi que plusieurs monnaies nous ont conduits à dater l'occupation des terrasses de la fin du XIIIe et du début du XIVe s. et l'occupation de la case de la fin du XIIIe siècle.

 

 

<<<<LIEN VERS SITES-ARCHEOLOGIQUES - LE CASTLAR DE DURFORT>>>>

 

 

• Revel

 

 est l'une des dernières et des plus grandes bastides du Midi. Elle est implantée au milieu d'une plaine riche. Sa fondation, en 1342, met fin à un grand mouvement de créations de bastides lancé à la fin du XIllè siècle parfois dans un souci politique mais le plus souvent dans un but d'exploitation rurale par le défrichement et la conquête agraire.

C'est le cas pour Revel qui a été délibérément bâtie dans la forêt de Vaure sur l'ordre de Philippe VI de Valois.

La découverte fortuite en 1976 et 1977 d'une importante quantité de tessons de poterie lors de travaux dans la cour d'une maison particulière a attiré l'attention de son propriétaire qui a su relever un maximum d'informations en complétant la description de certaines zones par des fouilles personnelles (6). La découverte de nombreux ratés de cuisson et de tessons déformés, ainsi que de plusieurs morceaux d'argile cuite informes, le tout mêlé à une terre charbonneuse nous a conduit à penser qu'il s'agissait là d'un dépotoir de four de potier.

L'implantation de la découverte, à la limite de la ville médiévale, en bordure du fossé rempli d'eau n'est pas incompatible avec cette idée. Il faut noter de plus que cette partie du Lauragais est riche en argile et que la forêt de Vaure pouvait grandement alimenter en bois les fours.

Le dépotoir a été découvert dans la couche archéologique la plus ancienne, donc postérieure à 1342, et datée par un demi-guinard de Charles VI de Valois (1388).

 Ces deux éléments nous permettent de proposer une datation large des poteries qu'il contenait de la deuxième moitié du XIVe siècle.

 

"""  DETAIL DES  FOUILLES DE LA MAISON MONS  """


• Le hameau de Dreuilhe

 

 est bâti au Sud-ouest de Revel sur le flanc d'un contrefort de la Montagne Noire. La faible importance politique et humaine de cette communauté au cours des siècles n'a légué que de rares documents d'archives. Au XIe siècle un bourg existait. Il deviendra dépendance de Revel lors de la fondation de cette bastide.

 

En 1973 une fouille de sauvetage a permis d'étudier une batterie de fosses creusées dans le grès à proximité de l'église (7).Elles contenaient des remplissages, par lits superposés, de squelettes d'animaux, de tuiles brisées, de tessons de céramique, plus rarement de verre, de charbon de bois. Ces remplissages comportaient parfois un mobilier d'époque récente et sont difficilement datables. Toutefois quelques éléments typiques, associés à des lots de céramique glaçurée permettent de proposer comme datation du milieu, la première moitié du XIVe siècle.

Les tessons de poteries glaçurées découverts sur ce site ne sont pas exploitables pour la typologie et leur rapport avec la vie quotidienne. Mais ils constituent un lien chronologique entre les découvertes du Castlar et de Revel. De plus ils apportent certaines précisions et confirmations sur les motifs décoratifs 'et les techniques.

Ce sont donc les poteries glaçurées découvertes sur ces trois sites qui ont servi de base à notre étude). 
     A la lumière de ces découvertes archéologiques nous ne pouvons qu'approcher la date d'apparition de type de céramique dans notre région.

 Notre seul repère sûr est l'existence de poteries glaçurées à la fin du XIIIe siècle. Elles présentent déjà une technique maîtrisée qui tendrait à prouver que les potiers possédaient alors une certaine expérience.

 

 

LES POTERIES

 

A) LA TYPOLOGIE :

 

Les poteries glaçurées sont systématiquement en céramique rouge. La diversité des formes est faible. On note avec certitude pour la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle quatre formes différentes.

A la fin du XIVe s. on en relève six (voir le tableau ci-dessous qui représente les proportions des diverses formes découvertes sur chaque chantier).

 

 

C'est l'oule qui prédomine (50 à 80 %). Ses caractéristiques principales sont celles d'une poterie globulaire, sans anses, aux parois minces (3 à 5 mm), sans inflexion entre la panse et le fond. Le col, très court, fait la liaison avec une lèvre en drapeau souvent terminée en poulie. Le décor, rare, est formé de lignes parallèles imprimées dans la pâte, au sommet de la panse (cf. Planche II).

 Le volume des oules varie de 5 à 6,8 litres. Cette forme est connue depuis plusieurs siècles mais dans plusieurs cas avec anses latérales. Cette dernière disposition semble plutôt résulter de pratiques locales (Allemagne et Provence). Ainsi rencontre-t-on les vases à fond bombé sans inflexion en Rhénanie dès le IXe siècle (dénommés « kugel­topfe »),

aux XIe et XIIe siècles dans le Nord de la France, puis au XIIe siècle dans le Limousin (Bourg­le-Bec) (8), du XIIème au XIVème siècle en Bourgogne (Dracy) (9), à partir du début du XIIIe siècle en Provence (10) et de la fin du XIIIe siècle en Lauragais.

Une certaine progression géographique de cette forme du Nord vers le Sud semble apparaître. En fait, nos oules globulaires inédites à ce jour, ont dû être fabriquées et employées très localement (Nord-Est du Lauragais et Sud du Tarn).

A Toulouse et dans la région toulousaine c'est encore l'oule à fond bombé, parfois munie d'anses et à col généralement ourlé, qui est usitée.

Deux types de vases à liquide, proches dans leur forme ont été utilisés à la même époque. Il s'agit du pégau et du pichet à bec pincé.

 

Le pégau, typique de la moitié Sud de la France est la poterie la plus couramment rencontrée en fouilles, après l'oule. La panse renflée surmontant un fond plat et terminée par une lèvre épaisse, sans col, lui confère une forme basse et trapue. Un bec ponté est opposé à une anse rubanée rattachée à la lèvre. Les parois sont fines (3 à 4 mm). Cette poterie est systématiquement décorée de lignes horizontales tracées dans la partie supérieure de la panse. Parfois, quatre ou six fleurettes en relief d'applique sont rapportées sur le décor linéaire. Il semble d'ailleurs que ces motifs estampés soient propres à la région tarnaise où ils apparaissent au XIIIe siècle (cf. Planche III, fig. 1).

 La contenance de ces pégaus varie de 1,5 à 2,3 litres, rarement plus.
     Le pichet, essentiellement découvert sur des habitats, se différencie du pégau par un fond sensiblement bombé, l'existence d'un col droit et un bec pincé (cf. Planche III, fig. 2).

Ce n'est qu'à la fin du XIVe siècle qu'apparaît à Revel un deuxième type de pichet, haut, à bec pincé. L'anse relie le col à la panse et non à la lèvre dont le profil s'est simplifié à l'extrême (Cf. Planche IV).

Les jattes glaçurées sont absentes des habitats de la fin du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle.

En revanche on les trouve à la fin du XIVe siècle à Revel. Leur forme générale est celle d'une poterie de faible hauteur, largement ouverte et couronnée par une lèvre inclinée vers l'extérieur. L'épaisseur de ses parois est en rapport avec ses dimensions (diamètre moyen : 34 cm). Le fond est légèrement bombé. Ce type de poterie ne semble pas comporter d'anses (Cf. Planche V, fig. 1).

Plusieurs tessons appartiennent à de grosses cruches à eau, des dournes, à panse très renflée, fond lenticulaire bombé et munies de deux ou trois anses latérales. Elles ne semblent pas être de fabrication locale (Cf. Planche IV).

Un tesson à paroi épaisse porte deux listels en renfort sur la face externe. Ce tesson appartient à une poterie de grande dimension, peut-être une jarre.

 

 

B) LA TECHNIQUE :

 

Les documents d'archive ne nous renseignent pas sur les techniques de fabrication de ces poteries. Les seules informations dont nous disposons reposent sur des données archéologiques, sur l'observation des pièces et sur des analyses effectuées en laboratoire.

 

La matiEre premiEre

 

La plaine et les coteaux environnant notre région (en particulier les cuestas de Saint-Félix et de Vaudreuille) recèlent d'importantes poches d'argile. De nombreux lieux-dits tels que « La Tuilerie », « La Teule », « Les Ouilles » trahissent encore ce qui fut, jusqu'à une époque très récente, une activité importante, celle du travail de l'argile.

 

L'implantation d'un four de potier à Revel au Moyen-âge n'est donc pas le fait du hasard. L'extraction de l'argile devait essentiellement être pratiquée en surface. En l'absence de documents d'archive et archéologiques nous ne connaissons malheureusement pas les techniques d'exploitation et l'outillage.

En revanche, une découverte exceptionnelle a été faite en 1973 dans une grotte près de Soréze (11) (voir Site minier du Calel).

 

 Il s'agit de l'exploration d'un réseau, jusqu'alors inconnu, où ont été retrouvées d'importantes traces d'une extraction d'argile qui a du cesser brutalement au XIIIe ou plutôt au XIVe S.

 Ce mode d'extraction, même s'il a du être relativement rare à l'époque médiévale, fournit des renseignements de première importance sur l'outillage utilisé et les conditions de travail de l'équipe de « mineurs » composée d'adultes et d'enfants.

Plusieurs centaines de mètres de galerie ont été aménagées afin de faciliter la circulation des travailleurs (marches taillées dans le calcaire ou bâties, implantation de poutres et de poteaux de bois pour constituer des planchers de travail et des mâts ou échelles de meunier, élargissement au pic de certaines galeries rocheuses trop étroites).

L'éclairage était donné par des torches de bois plantées dans les parois d'argile. Les empreintes d'outils montrent l'emploi d'une herminette et d'un piochon pour l'extraction du matériau. Une tige d'acier semble avoir été utilisée pour en sonder l'épaisseur.

Les nombreuses traces de pieds d'adultes et d'enfants, nus ou ensachés, les dépôts de charbon de bois, résidus de torches, les poteries abandonnées sur place, quelques reliquats de repas, des graffiti sur certaines parois montrent une activité intense dans cette « mine » dont on ne peut indiquer la durée d'exploitation.

L'argile extraite dans cette galerie était d'une qualité rare. C'est un matériau prêt à être travaillé, comportant même une charge en sable, et qui s'avère très dur si on le laisse sécher à l'air libre.      

 

                                                      (NDLR : les fouilles programmées par le Service Régional de l’Archéologie ont démontré qu’il s’agissait d’une exploitation d’hydroxydes de fer au XIe et XIIe siècles – la notion de prélèvement d’argile n’est plus retenue aujourd’hui).

 

 

 

Le faConnage

 

Une fois décantée et si nécessaire additionnée du dégraissant constitué de sable quartzeux et micacé, l'argile était pétrie et semble avoir été tournée sur un tour lent, d'après les larges traces visibles à l'intérieur des poteries.

 

 

 

 

Les oules globulaires ont dû imposer une technique particulière. L'observation des tessons des oules du Castlar et de Revel nous conduit à penser que la partie supérieure et la partie inférieure de ce type de poterie ont été tournées de façon indépendante puis raccordées suivant une technique déjà remarquée sur d'autres sites dont Bourg-le-Bec (12).
     Au tournage succédait suivant les cas le « collage » des becs et des anses, puis l'ornementation.

 Le recueil de conseils d'un potier de Castelnaudary du XIXe siècle (13) rapporte les précisions techniques traditionnelles dans l'art de tourner et préparer les poteries avant la cuisson. Lorsqu'on connaît la faible évolution des techniques en cette matière qui se transféraient de génération en génération, ce document est précieux et peut être considéré comme proche de la technique médiévale.

 

La glaCure

 

Les poteries présentent des glaçures de deux couleurs différentes (14) : le vert, dont les nuances varient du vert-jaune (225) au vert-mousse (206) et l'orange aux nuances plus stables variant du brun-­garance (186) à l'ocre (336).

Dans tous les cas cette glaçure est posée directement sur la céramique, sans l'intermédiaire d'un engobe. Son application s'est faite systématiquement sur la surface interne (le plus souvent limitée au fond) et sur le dessus de la lèvre.

 Seuls. les pégaus et les cruches portent une dispersion de glaçure à l'extérieur, sur le tiers supérieur de la panse.

A notre sens la raison première de l'emploi de la glaçure sur nos poteries est le souci d'étanchéité, la volonté d'esthétique étant réservée pour les récipients à liquides.

Ces principes ont peut-être été guidés par un souci d'économie de moyens.

L'analyse en laboratoire d'un échantillon de glaçure verte a montré que les composants principaux étaient la silice, le protoxyde de plomb comme fondant et l'oxyde de fer comme colorant. La couleur verte donnée par ce dernier élément indique déjà une cuisson en atmosphère du type réductrice.

Nous pouvons donc en déduire que la glaçure orange est obtenue par la présence d'un oxyde de cuivre. La répartition de la glaçure sur les poteries du Castlar nous conduit à penser qu'elle a été appliquée par saupoudrage (15). En revanche, pour les poteries de Revel il semble qu'elle ait été employée à l'état liquide. En effet on remarque de nombreuses taches de glaçure, telles des éclaboussures ainsi que des coulures. Son aspect est dans ce cas lisse.

 

La technique de préparation de ce type de glaçure nous est connue par quelques études spécialisées et un texte médiéval (16). Nous voyons ainsi que le protoxyde de plomb peut-être obtenu en fondant directement du minerai de plomb riche ou du sulfure de plomb (PbS). La silice est obtenue en pilant de l'argile « forte des potiers »(c'est-à-dire comportant un dégraissant) cuite ou crue.

 L'oxyde secondaire devait se présenter sous forme de rouille pour le fer ou de limaille. La silice, le plomb et le colorant sont pilés ensemble jusqu'à l'état de poudre. A ce stade, la glaçure peut être utilisée telle quelle pour le saupoudrage.

Pour une glaçure liquide, la poudre doit être diluée dans de l'eau, la silice et les oxydes restant en suspension.

Le moine Théophile mentionne une technique différente basée sur du verre broyé avec des colorants, appliqué sur les poteries et cuit au four (17).

 

La cuisson

 

La recherche archéologique n'a pas livré, à ce jour, de four de potier dans le Sorèzois et le Revélois. Seule une analyse céramologique pratiquée sur un lot de tessons découvert au chantier 2 du Castlar de Durfort a permis de préciser la technique de cuisson (18).

 Ainsi il a pu être établi que les poteries ont été cuites en « atmosphère confinée » (sinon réductrice) à une température voisine de 1000°. La céramique obtenue est généralement de couleur rouge-orangée, pouvant varier du rose au brun, résistante, sonore au choc et sensiblement poreuse. L'observation des poteries du Castlar et de Revel nous indique que sur la sole les poteries étaient placées l'ouverture en haut (les coulures de la glaçure liquide ou saupoudrée sont toujours dirigées de l'ouverture vers le pied). Les ratés de cuisson découverts à Revel montrent que l'on empilait les poteries dans le four les unes sur les autres en piles juxtaposées (les « collages » sur le dessus des lèvres ainsi qu'au niveau des panses en sont les témoins).

 

EVOLUTION ET NOUVEAUTES

 

La fouille des habitats du Castlar a permis de découvrir, dans les mêmes milieux archéologiques, des séries de poteries glaçurées mais également des céramiques grise et rouge, non glaçurées.

Le tableau ci-après restitue les proportions de ces divers types de céramique.

Dans ces trois types de céramique, contemporaines, nous notons une proportion élevée de pâtes grises, la rouge sans glaçure n'ayant qu'une faible importance.

C'est cet ensemble de poteries différentes mais utilisées simultanément qui constitue la vaisselle de cette fin du XIIIe et du début du XIVe siècle.

 Il est donc indispensable de relever les différences de formes et de techniques ainsi que l'usage des poteries contemporaines de celles qui font l'objet de cette étude.

Les poteries à pâte grise présentent une technique particulière. La céramique est épaisse (5 à 12 mm) et contient un dégraissant grossier. L'analyse en Fluorescence X a montré que l'argile qui compose ces céramiques grises est moins réfractaire que celle des céramiques rouges. Ces poteries sont montées sans l'aide du tour. Seuls le col et la lèvre peuvent avoir été finis sur une tournette. Le fond est bombé. La cuisson, de type réductrice, a été effectuée à une température d'environ 1050° (19). Les formes sont plus variées que pour la céramique rouge glaçurée. On relève ainsi l’oule, le pégau à bec ponté, le pichet à bec pincé, la jarre, la dourne et très rarement la jatte (cf. Planche IV).

 

 

 

La poterie en céramique grise est fabriquée dans la plus grande partie du Midi de la France depuis le Haut-Moyen-âge, les céramiques rouges n'apparaissant qu'exceptionnellement dans les fouilles avant le XIIIe siècle.

 On peut dire que, pour notre région, c'est la céramique médiévale typique. Son évolution est très lente au cours des siècles. Les formes fermées dominent. A la fin du XIIIe siècle les poteries grises montrent une certaine élégance et une recherche esthétique, en particulier par la décoration de lissages en bandes ou de cordons rapportés.

Les poteries rouges sans glaçure qui n'apparaissent qu'exceptionnellement dans les fouilles avant le XIIIe siècle, montrent la même technique que celle des poteries glaçurées.

La seule forme relevée pour la fin du XIIIe et début XIVe siècle est la cruche à bec pincé. A la fin du XIVe siècle existent l'oule, le pégau, les cruches (basse et haute), la jatte, la jarre, la dourne et le couvercle.

 

La caractéristique générale de toutes ces poteries contemporaines, qu'elles soient en céramique grise, rouge ou glaçurée, est la forme fermée caractérisée par les oules et les récipients à liquides.

 Seuls ces derniers présentent des fonds plats ou sensiblement plats. Dans la deuxième moitié du XIVe siècle, à Revel, apparaissent d'une part la jatte qui semble préfigurer les formes ouvertes, oubliées depuis l'Antiquité et qui seront courantes au XVe, et d'autre part la cruche haute qui va supplanter le pégau au siècle suivant.

Malgré de trop rares découvertes de céramiques de la fin du XIIIe et du XIVe siècle dans le Sud-ouest de la France nous pouvons tout de même constater une répartition géographique inégale des divers types de céramique.

 En effet si la poterie à pâte grise a une forme et des décors communs à une zone géographique correspondant à peu près à la moitié méridionale du Comté de Toulouse au XIIIe siècle, la poterie à pâte rouge glaçurée présente au contraire des typologies locales très variables d'une région à l'autre. Nous prendrons pour preuve Toulouse et ses environs où les formes de la poterie grise, proches de celles du Sorézois et du Revélois (20) perdurent dans les poteries rouges glaçurées (21).

 

 

POTERIE ET VIE QUOTIDIENNE

 

Pour comprendre l'utilisation des diverses formes de poteries glaçurées dans la vie quotidienne des XIIIe-XIVe siècles, il est indispensable de les étudier dans leur contexte, avec tout le mobilier céramique découvert.

Ainsi avons-nous rassemblé dans les tableaux des Planches VI et VII les proportions de tous les types de poteries découverts dans le même milieu archéologique.

 Ces histogrammes présentent pour chaque forme les pourcentages des poteries à céramique grise, rouge glaçurée et rouge sans glaçure. Nous avons tenu à dissocier les données du Castlar, relatives à des habitats, de celles de Revel relatives à un centre de production et dont la datation est plus tardive.

 Nous n'avons pas inclus les céramiques de Dreuilhe dont le nombre n'est pas significatif.

 

Ces tableaux ainsi que notre étude des céramiques glaçurées permettent de distinguer deux types de poteries liés à deux fonctions différentes : la poterie grise utilisée pour tous les travaux culinaires communs, et la poterie glaçurée, plus fine et plus esthétique, destinée au service de la table.

La cuisson des aliments - légumes, viandes (22) - s'effectuait dans les oules grises sur le feu de bois de la cheminée domestique (le fond de ces oules est systématiquement noirci jusqu'au cœur de la céramique et certains portaient encore, lors de leur découverte, une croûte charbonneuse). Des couvercles étaient utilisées sur ces poteries. Les récipients à liquides - pégaus et cruches - devaient servir à la préparation des mets. Les jarres conservaient des liquides tels que huile et eau. La dourne permettait de transporter l'eau depuis la fontaine du village.

Après la cuisson, les viandes ou les bouillies de pain et de légumes étaient versées et présentées sur la table dans les oules glaçurées, d'un volume plus petit et plus esthétique que les oules grises (voir Planche V, fig. 2).

 Les aliments qu'elles contenaient devaient être parfois maintenus au chaud sur un peu de braise. Le léger noircissement du fond de presque toutes les oules du Castlar semble le prouver. Elles étaient peut-être fermées par des couvercles tels que ceux trouvés à Revel.

Le souci de décoration des cruches et surtout des pégaus glaçurés montre bien que l'eau ou le vin était présenté sur la table dans cette poterie.

Les poteries en céramique rouge non vernissées, peu nombreuses, ont pu aussi bien servir à la préparation d'aliments que sur une table.

La diversité des formes des poteries, en cette fin du XIIIe et au XIVè siècle n'est pas grande. Mais il ne faut pas oublier que nous étudions un milieu rural où le luxe est hors de propos.

Malheureusement, rares sont les fouilles archéologiques qui s'attardent sur ces proportions de formes. Il semble que la fouille d'habitations riches ou d'abbayes, bien qu'ayant donné des vaisselles de plus grande qualité esthétique, présentent les mêmes éléments fondamentaux, où l’oule constitue la poterie de première nécessité (près de 50 % en quantité) (23).

La fouille de l'Hôtel de Brion à Avignon a livré un important lot de céramiques glaçurées du XIVe s. Un dénombrement grossier a été effectué sur la céramique dite commune et donne des résultats proches des nôtres.

La fouille de Dreuilhe et surtout du Castlar a livré des tessons de verre, généralement de gobelets et de bouteilles, mais en très faible quantité (environ 20 tessons de verre pour 1 500 tessons de céramique), ce qui confirme le niveau de vie très moyen que devaient avoir les habitants de Durfort. Malheureusement il n'a pas été possible de retrouver les éléments de bois, courants pendant tout le Moyen-âge (24) et qui comprenaient le plus souvent des écuelles, assiettes et cuillères.

L'apparition de la céramique glaçurée semble marquer un changement de mentalité dans les arts de la table. Avec elle apparaît une poterie spécifiquement destinée à la table et nettement différenciée de la poterie culinaire commune.

L'importance en quantité de l’oule glaçurée marque encore un attachement aux habitudes des siècles précédents mais qui diminuera rapidement pour faire place, à partir du XVe s., à une vaisselle de table aux formes ouvertes, faisant une large part aux plats dont les jattes de Revel sont peut ­être un jalon dans cette évolution.

La décoration de ces poteries fines n'est pas négligée, en particulier sur les pégaus.

 Nous avons noté un choix préférentiel pour les glaçures vertes, toujours majoritaires par rapport à celles de couleur orange. Ainsi, elles constituent au chantier 1 du Castlar 69 %, au chantier 2 du Castlar 82 % et à Revel 64 % des poteries glaçurées.

Ce phénomène a également été remarqué par M. Bordenave à Saint-Vincent d'Arnhac où « parmi les couleurs utilisées, la plus répandue est le vert dans toute sa gamme... » (25).

Nous ignorons si nous devons interpréter cette proportion par un goût prononcé pour la couleur verte ou par une facilité d'approvisionnement en oxyde de fer ou encore par une question de prix. Peut-être la glaçure à l'oxyde de cuivre était-elle plus chère que celle à l'oxyde de fer.

 

POTIERS ET POTERIE

 

Les documents sur les potiers médiévaux et leurs techniques sont rares, voire inexistants pour certaines régions, contrairement à d'autres métiers très proches tels que les verriers ou les tuiliers.

 Mais à la différence du verrier qui ne peut exercer s'il n'est pas noble et de sang noble, le potier de terre est anonyme. L'artisanat de la céramique constitue souvent une activité annexe, ponctuelle et temporaire, exercée par des agriculteurs ou des bâtisseurs.

A Toulouse, les tuiliers furent constitués en corporation en 1289 (26) alors que les potiers (« ouliers ») ne le furent qu'en 1427 (27). La poterie est un élément de la vie quotidienne, très répandu, beaucoup plus que le verre car moins cher. On la fabriquait partout et son prix était peu élevé. C'est probablement parce que cet artisanat était très commun qu'il n'a pas retenu l'attention des contemporains. C'est pourquoi nous en connaissons si mal les techniques. Le moine Théophile qui s'est attaché à consigner dans ses livres les techniques de son temps, n'a pas abordé le travail de la céramique.

Malheureusement, rares sont les fouilles archéologiques qui s'attardent sur ces proportions de formes. Il semble que la fouille d'habitations riches ou d'abbayes, bien qu'ayant donné des vaisselles de plus grande qualité esthétique, présentent les mêmes éléments fondamentaux, où l’oule constitue la poterie de première nécessité (près de 50 % en quantité) (23).

La fouille de l'Hôtel de Brion à Avignon a livré un important lot de céramiques glaçurées du XIVe s. Un dénombrement grossier a été effectué sur la céramique dite commune et donne des résultats proches des nôtres.

La fouille de Dreuilhe et surtout du Castlar a livré des tessons de verre, généralement de gobelets et de bouteilles, mais en très faible quantité (environ 20 tessons de verre pour 1 500 tessons de céramique), ce qui confirme le niveau de vie très moyen que devaient avoir les habitants de Durfort. Malheureusement il n'a pas été possible de retrouver les éléments de bois, courants pendant tout le Moyen-âge (24) et qui comprenaient le plus souvent des écuelles, assiettes et cuillères.

L'apparition de la céramique glaçurée semble marquer un changement de mentalité dans les arts de la table. Avec elle apparaît une poterie spécifiquement destinée à la table et nettement différenciée de la poterie culinaire commune.

L'importance en quantité de l’oule glaçurée marque encore un attachement aux habitudes des siècles précédents mais qui diminuera rapidement pour faire place, à partir du XVe s., à une vaisselle de table aux formes ouvertes, faisant une large part aux plats dont les jattes de Revel sont peut ­être un jalon dans cette évolution.

La décoration de ces poteries fines n'est pas négligée, en particulier sur les pégaus.

 Nous avons noté un choix préférentiel pour les glaçures vertes, toujours majoritaires par rapport à celles de couleur orange. Ainsi, elles constituent au chantier 1 du Castlar 69 %, au chantier 2 du Castlar 82 % et à Revel 64 % des poteries glaçurées.

Ce phénomène a également été remarqué par M. Bordenave à Saint-Vincent d'Arnhac où « parmi les couleurs utilisées, la plus répandue est le vert dans toute sa gamme... » (25).

Nous ignorons si nous devons interpréter cette proportion par un goût prononcé pour la couleur verte ou par une facilité d'approvisionnement en oxyde de fer ou encore par une question de prix. Peut-être la glaçure à l'oxyde de cuivre était-elle plus chère que celle à l'oxyde de fer.

 

POTIERS ET POTERIE

 

Les documents sur les potiers médiévaux et leurs techniques sont rares, voire inexistants pour certaines régions, contrairement à d'autres métiers très proches tels que les verriers ou les tuiliers.

 Mais à la différence du verrier qui ne peut exercer s'il n'est pas noble et de sang noble, le potier de terre est anonyme. L'artisanat de la céramique constitue souvent une activité annexe, ponctuelle et temporaire, exercée par des agriculteurs ou des bâtisseurs.

A Toulouse, les tuiliers furent constitués en corporation en 1289 (26) alors que les potiers (« ouliers ») ne le furent qu'en 1427 (27). La poterie est un élément de la vie quotidienne, très répandu, beaucoup plus que le verre car moins cher. On la fabriquait partout et son prix était peu élevé. C'est probablement parce que cet artisanat était très commun qu'il n'a pas retenu l'attention des contemporains. C'est pourquoi nous en connaissons si mal les techniques. Le moine Théophile qui s'est attaché à consigner dans ses livres les techniques de son temps, n'a pas abordé le travail de la céramique.

En revanche, il consacre tout le livre « deuxième » à celui du verre.

Les Archives du Tarn et de la Haute-Garonne n'ont pas conservé de documents sur le travail des potiers médiévaux du Sorèzois et du Revélois. Les seuls renseignements que nous possédions se rapportent à des potiers de Toulouse. Ce sont des usages postérieurs à l'époque qui nous intéresse mais qui devaient être pratiqués plus anciennement, avant d'être codifiés :

« Si un vase n'était pas bien cuit, le maître devrait le faire recuire ; et, s'il s'y refusait, le vase serait confisqué par les bayles, après avoir été soumis au jugement des Capitouls. Si quelqu'un du métier avait vendu des vases qui ne seraient pas assez cuits ou qui seraient défectueux, les bayles devraient les retirer des mains des acheteurs et leur faire donner en échange par le vendeur d'autres vases satisfaisants ; en outre, le potier devrait payer l'amende et faire recuire lesdits vases, faute de quoi, ces derniers seraient brisés. Quand les bayles auront à juger un ouvrage du métier, ils devront convoquer deux ou trois prud'hommes qui devront se joindre à eux pour cet examen» (28).

A Paris l'amende était de 20 sols parisis pour tout emploi frauduleux des faux vernis («embousements») faits d'albumine et de chaux, de cire ou de fromage (29)

De plus, le travail devait respecter certaines règles.

 

 A Toulouse,

 « Tout maître du métier devra terminer ses fournées les veilles des fêtes chômées, aux coups des complies de l'église Saint-Etienne, sous peine d'amende de 5 sols tolzas » (30).

 

Ces mêmes potiers toulousains avaient leurs fours dans le quartier Saint-Georges,

situé alors à l'extérieur de la ville. Une chapelle dédiée à saint Georges était bâtie sur le lieu de travail et ils avaient la charge de subvenir aux besoins matériels du service religieux (31).

Pour le Tarn, nous n'avons pas retrouvé de documents antérieurs au XVIIe s. Ce n'est qu'en 1618 que semble s'y constituer l'une des premières confréries de potiers, à Giroussens, sous la protection de sainte Rufine (32).

Ch. Portal, dans son Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Tarn, ne mentionne pas de potiers pour le Moyen-âge (33).

Il arrivait parfois au Moyen-âge que les menus travaux tels que la fabrication des couvercles et des anses étaient réservés aux femmes et aux enfants. Cette pratique existait encore à Revel au XIXe siècle (34).

Nous ne sommes pas davantage renseignés sur les prix de vente des poteries du Lauragais que sur la vie des potiers. Les seuls documents financiers conservés sont des tarifs d'imposition et des taxes. Suivant les régions, les redevances pouvaient être payées soit en nature (prélèvement sur la production) soit en argent, par « roue » (tour) ou par fournées.

Aux environs de Revel, à Issel, les potiers ne furent imposés qu'à partir de 1610, à 2 sols 6 deniers par « virol » (tour) (35).

Les documents relatifs au commerce nous renseignent sur les droits perçus pour le transport des poteries ou pour leur vente.

Ainsi à Albi, le tarif sur les péages « del Pont de Tarn », établi en 1193 et repris en 1269, taxait les « grazals, veires, botelhas... » (36).

 L'article 7 de la charte de fondation de Revel en 1342 indique « pour une charge (...) de vases et de récipients (grasals) un denier tour sera payé par les étrangers les seuls jours de marché » (37). 

La tradition et l'histoire n'ont pas conservé le souvenir de centres de fabrication majeurs de poteries pour notre région au Bas-Moyen-âge.

 Pourtant à la même époque, des ateliers s'individualisent en donnant des productions de luxe de très grande qualité esthétique et d'un haut degré de technicité. Parmi ces ateliers, les principaux dans le Midi sont ceux de Catalogne et à un degré moindre ceux d'Italie du Nord. Leurs productions se sont répandues essentiellement à partir du XIIIe siècle autour de la Méditerranée où elles ont plus ou moins influencé les formes et les décors des productions locales. Il s'agit de poteries à cuisson oxydante avec décors peints ou sgraffites et glaçure plombifère ou stannifère.

 

A côté de grands centres de fabrication étrangers ou méridionaux (Provence, Comtat et Languedoc) le Lauragais et le Tarn présentent une production pauvre et anonyme, qui est la marque d'une région rurale et relativement isolée.

Au milieu ou à la fin du XIIIe siècle apparaissent donc dans le Sorèzois et le Revélois des poteries dont les techniques de tournage et de cuisson, les décors, la glaçure, une forme (l’oule globulaire) et l'emploi sont entièrement nouveaux mais proches de l'évolution constatée dans tout le Midi Méditerranéen.  

A la lumière des découvertes archéologiques faites dans la région sur plusieurs sites médiévaux entre le XIe et le XIVe siècle, cette apparition semble brutale et tranche radicalement avec la lente évolution qu'a connue durant des siècles la poterie à céramique grise. Ceci nous amène à penser qu'un tel changement n'a pu se faire à la seule initiative des artisans locaux. Une influence extérieure a dû déclencher ce bouleversement dans la production traditionnelle.  

 

LE PROBLEME DES INFLUENCES

 

L'absence ou la rareté des textes ne permettent pas de connaître le mécanisme de la transformation qui s'est opérée en cette fin du XIIIe siècle, ou peut-être dès le milieu de ce siècle si l'on considère que les fabrications découvertes au chantier 2 du Castlar prouvent une certaine maîtrise.

Le problème est d'autant plus délicat que nos fouilles ne comportent pas de mobilier d'importation. D'ailleurs, à notre connaissance, le Tarn et le Lauragais n'ont pas livré de poteries étrangères à la région pour la période qui nous intéresse. Les fouilles de Montaigut (38), qui portaient sur quatre siècles d'existence du village (Xe au XIVe s.) n'ont donné que de la poterie locale. C'est à Toulouse que nous rencontrons de très rares éléments d'importation.

F. Mathieu a fait état dans ses divers articles (39) de découvertes fortuites de poteries dans les tranchées de la ville. Il y relève, avec juste raison, quelques influences arabes, italiennes et espagnoles, mais sur des productions qui, semble-t-il, ne peuvent être antérieures au XIVe siècle.

Grâce à l'obligeance de M. G. Villeval, responsable du dépôt de fouilles de l'Institut Catholique de Toulouse,

nous avons pu étudier un lot important de tessons découverts lors des récents travaux de la place Saint-Georges. Parmi ceux-ci se trouvait un tesson décoré de motifs en bleu turquoise sur fond blanc, typique des productions médiévales du Proche-Orient, et un tesson hispano-mauresque à reflet métallique, probablement d'Espagne du Sud.

 

D'ailleurs les premières poteries glaçurées de Toulouse ne cherchent nullement à en reprendre les motifs ou la technique et ce jusqu'au XVe siècle au moins.

 

Comme nous l'avons vu tout au long de notre étude, les découvertes et les moyens de comparaison sont pauvres et délicats pour notre région. Toutefois nous notons des rapprochements possibles avec les premières céramiques glaçurées médiévales du Sud Est.

 Elles y apparaissent au plus tard dans la deuxième moitié du XIIIe siècle avec peu de formes et de décors.

A côté de vases traditionnels tels que le pégau, apparaissent pour les besoins de la table de nouvelles poteries, glaçurées, à cuisson oxydante : marmites à fond globulaire et lèvre en poulie, vases à liquide, jattes, coupes et écuelles (40). Sur nos sites, à la fin du XIIIè siècle, seule l'oule à fond globulaire est nouvelle. Le pégau et le pichet a bec pincé préexistaient en céramique grise.

Le problème de l'apparition de la glaçure plombifère en Lauragais et dans le Toulousain reste entier. A notre avis les rares poteries importées, lorsqu'elles ont existé, n'ont pas suffi à l'apprentissage des techniques.

En effet, on peut imiter un style mais non une technique fondée sur des principes physiques et chimiques. Pour cela il est nécessaire d'en avoir reçu l'enseignement. Il faut donc imaginer que les potiers du Midi ont appris les techniques de la glaçure là où elle se pratiquait. La documentation archéologique et archivistique ne permet pas de connaître avec certitude la filiation directe jusqu'à nos productions du Lauragais.

Toutefois il nous est possible de constater une antériorité des premières glaçures médiévales du Sud-est par rapport à celles du Sud-ouest. Or des contacts avec cette région proche du Lauragais sont possibles et même probables.

Une hypothèse qui recoupe l'idée précédente peut être avancée. Le Lauragais fut durant le XIIIe siècle un des foyers les plus actifs du catharisme et après la prise de Montségur beaucoup durent chercher refuge en Italie du Nord, dont de nombreux artisans (41). Si certains d'entre eux s'y fixèrent, quelques-uns revinrent au pays dès la fin du XIIIe siècle.

Cette fuite devant les répressions de l'Inquisition semble donc avoir permis d'établir des contacts étroits bien que cachés entre le Sud-ouest et l'Italie. Comment ne pas imaginer alors l'intérêt que présentait pour ces artisans expatriés des techniques encore inconnues du Midi toulousain.

D'autres régions, plus ou moins proches de la nôtre fabriquaient des poteries à glaçure plombifère (Catalogne en particulier). Mais dans ces cas, les relations avec ces pays lointains seraient liées à un commerce dont nous n'avons pas de preuves suffisantes.

 

 

 

 

CONCLUSIONS

 

Les poteries glaçurées étudiées ici sont le fruit de fouilles archéologiques dont le contexte a permis une datation de la fin du XIIIe siècle pour les plus anciennes et de la fin du XIVe siècle pour les plus récentes.

 

Le Sorèzois et le Revélois où elles ont été découvertes étaient au Moyen-âge à l'écart des grands courants commerciaux. Mais il ne faut pas en conclure pour autant que cette région rurale n'a connu qu'un type de poterie archaïque et sans commune mesure avec les grands pôles du Midi tels que Toulouse.

 En fait nous avons constaté que les problèmes soulevés par la première céramique glaçurée médiévale se retrouvaient dans tout le Midi toulousain et jusque dans le Sud-est de la France. En effet, après plusieurs siècles d'une production artisanale, aux formes et aux techniques qui ont évolué avec une extrême lenteur, apparaît dans la seconde moitié du XIIIe siècle une vaisselle nouvelle qui supplantera rapidement la poterie commune traditionnelle.

Les innovations techniques résident dans l'emploi du tour, dans la technique de la glaçure, utilisée dans un souci plus pratique qu'esthétique, et dans un mode de cuisson qui nécessite l'emploi de fours d'un type nouveau.

A la fin du XIIIe siècle les formes sont peu nombreuses et se détachent mal des habitudes domestiques traditionnelles. L'oule à fond globulaire et à lèvre en bandeau n'était pas connue jusque-là. En revanche le pégau traditionnel connaît une faible évolution guidée par un souci d'esthétique. La cruche à bec pincé conserve sa forme initiale tout comme la dourne.

 Outre l'apparition de techniques nouvelles c'est un changement de mentalité qui naît avec ces productions. Une distinction est créée entre la vaisselle de cuisine,

épaisse, en céramique grise, et la vaisselle de table, plus fine, en céramique rouge décorée et glaçurée.

Plus tard, à la fin du XIVe siècle, les formes ouvertes apparaissent, préfigurant les plats des siècles suivants.

La qualité des poteries glaçurées médiévales du Lauragais et du Midi toulousain est bien éloignée des productions contemporaines de la Méditerranée (Espagne islamique et chrétienne, bassin oriental). Là, elles seraient reléguées au rang de poteries communes alors que notre contexte nous conduirait presque à les définir comme des poteries « de luxe ».

Le Sud-est, largement ouvert aux influences étrangères, a bénéficié plus tôt que le Sud-ouest des nouveautés techniques.

 L'évolution des formes et des décors y est rapide. De nombreux ateliers locaux, influencés par les importations d'Italie et d'Espagne, produiront des poteries de luxe, à leur tour commercialisées.

Dans le Sud-ouest en revanche, une fois les nouveautés techniques acquises, les productions ont une évolution lente limitée aux formes et caractérisée par des poteries communes. A notre avis, c'est dans le contact des populations et d'artisans de régions proches qu'il faut rechercher l'origine de l'enseignement et de la pratique de ces techniques nouvelles.

 

 

(1) La présente étude est un résumé de notre mémoire de maîtrise d'archéologie : Bernard POUSTHOMIS, L'apparition de la céramique médiévale vernissée dans la région de Soréze et Revel, mémoire de maîtrise (présenté) sous la direction de MM. les professeurs Y. Bruand et M. Durliat à l'Université de Toulouse-le-Mirail, 1979-1981, 203 p. 

(2) La région que concerne précisément notre étude appartient à l'extrémité Nord du Lauragais. Il s'agit d'une zone comprise entre les coteaux de Saint-Félix et les premières pentes de la Montagne Noire (cf. Planche 1).

Cette région, située à une quinzaine de kilomètres de l'axe Toulouse -Narbonne, qui de tous temps fut une voie commerciale d'importance majeure, est largement ouverte vers la Méditerranée alors que les coteaux du Toulousain en limitent le débouché vers l'Atlantique.

Par leur situation géographique, au contact à la fois de la plaine et de la montagne, le Sorèzois et le Revélois furent de tous temps une zone d'échange privilégiée.

 (3) A. RAMIERE DE FORTANIER, Enquête sur les péages du Lauragais jusqu'à la première moitié du XIVe s., dans Carcassonne et sa région, XXIVe Congrès de la Fed. des Soc. Acad. et Sav. L.P.G., (1968) 1970, p. 222.

(4) Coordonnées Lambert X= 578,70 Y = 127,70 Z= 400 m.

(5) Nous devons remercier tout particulièrement Mme G. Fleury et M. J. Malignon, de Durfort, pour leur collaboration soutenue, sans lesquels la recherche archéologique sur ce site n'aurait pu être aussi avancée. 

(6) Nous avons vivement apprécié la collaboration de M. E. Mons qui a mis à notre disposition tout le mobilier découvert et qui nous a aidés à préciser la stratigraphie et la localisation des découvertes. 

(7) Christophe BLAQUIERE, Les fosses de Dreuilhe, dans Travaux et Recherches, bulletin de la Fédération Tarnaise de Spéléo-Archéologie, 1978, n° 15, p. 39-59. 

 (8) J.-L. ANTIGNAC et R. LOMBARD, Un habitat médiéval rural limousin, le site de « Bourg-le-Bec »(Corrèze), dans Archéologie Médiévale, Caen, 1979, T. IX, p. 127 - 134.

(9) A. ABRAMOWICZ, J. CHAPELOT, A. NADOLSKI, J.-M. PESEZ et T. POKLEWSKI, Le village Bourguignon de Dracy, dans Archéologie du village déserté, Ecole Pratique des Hautes Etudes et Académie polonaise des sciences, Evreux, 1970, T. l, p. 128 et 151. 

 (10) G. DEMIANS D'ARCHIMBAUD, Céramique et stratigraphie : l'évolution de la vaisselle commune en Provence aux XIIIe-XVe siècles d'après les fouilles du Rougiers, dans La Céramique Médiévale en Méditerranée Occidentale, Colloque International du CNRS, Valbonne,1978, Paris 1980, p. 447, 449 et 450. Voir aussi G. DEMIANS D'ARCHIMBAUD, L. VALLAURI, J. THIRIOT, Céramiques d'Avignon.

Les fouilles de l'hôtel de Brion et leur matériel, publié par l'Académie de Vaucluse, Avignon, 1980, p. 120.

(11)II s'agit de la grotte du Calel située au Sud-est de Soréze, sous le plateau du Causse (coordonnées Lambert : X = 579,90 Y = 127,40 Z = 524 m). Elle possède un vaste réseau souterrain actif (un des plus vastes du Tarn) creusé dans le calcaire. La publication de cette découverte est due à Ch. BLAQUIERE, Le Calel au Moyen-âge, dans Travaux et Recherches, 1974, n° 11, p. 103 à 142.

(12)J.-L. ANTIGNAC et R. LOMBARD, Un habitat médiéval rurol..., art. cité.

 (13)A. FOURES, Potiers et poterie du Lauragais, Albi, 1890, 35 p., in 8°.

 (14)La description des couleurs étant très subjective, il nous a paru utile de faire suivre l'appellation de ces couleurs par leur numéro dans le Code Universel des couleurs de E. SEGUY, Paris, Ed. Chevallier, 1936.

(15)Plusieurs remarques nous conduisent à cette hypothèse.

Lorsqu'on regarde les poteries de dessus toute la surface visible est couverte comme si la dépose de la glaçure s'était faite en jetant le produit depuis le haut.

 D'autre part cette répartition est régulière avec de rares taches accidentelles.

 Enfin nous avons remarqué la présence d'une multitude de petits cratères sur la surface de la glaçure, ce qui, pour M. VERHAEGHE, est un des inconvénients du saupoudrage. (cf. Fr. VERHAEGHE, La céramique médiévale : problèmes concernant la glaçure, dans R.O.B.. Nederland, 1968, p. 196).

 (16)G. FAGNIEZ, Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du commerce en France, Paris, 1898, T. 1, p. 108-109. Ce texte est daté approximativement du Xlle s. mais la technique décrite semble être plutôt attribuable au Xllle s.

 (17)THEOPHILE, Essai sur divers arts, Ed. Laboratoire du C.N.R.S. et Ecole Régionale des Beaux-arts de Valence, Paris, 1980, p. 80, chap. XVI.

 (18)Cette analyse a été exécutée à notre demande au laboratoire de la Société CERAVER de Tarbes. Nous remercions MM. Minjolle et Savès pour l'amabilité avec laquelle ils ont permis et conduit cette étude.

La température de cuisson des poteries a été recherchée par l'étude de l'évolution des porosités après recuisson et vérifiée par l'évolution de la dureté. Le mode de cuisson a été défini par la recherche du carbone libre.

 (19)Résultat donné par l'analyse céramologique de la Société CERAVER. Voir supra.

 (20)Voir en particulier G. BACCRABERE, De la céramique commune au Moyen-âge dans le Toulousain (Haute-Garonne), dans Archéologie Médiévale, Caen, 1972, T. II p. 253 - 279.

 (21)C'est le cas, entre autres pour les poteries glaçurées découvertes au cours des travaux de terrassement de la place Saint-Georges et conservées au dépôt de fouilles de l'Institut Catholique.

 (22)Pour l'alimentation, nous nous basons sur la notice d'Yves Esquieu parue dans  « Aujourd'hui le Moyen-âge ». Archéologie et vie quotidienne en France méridionale, catalogue de l'exposition tenue à Sénanque en Juin-Septembre 1981, Aix-en-Provence, 1981, p. 95.

Cette notice repose sur une série d'études spécialisées.

Les fouilles du Castlar ont révélé plusieurs déchets culinaires de viandes parmi lesquels on reconnaît du mouton, du porc et en quantité moindre du gibier.

 (23)Voir par exemple : AV. SAUTAI-DOSSIN, La céramique du Moyen-âge à Vauclair, dans Archéologie Médiévale, 1975, T. V, p. 371-415 et en particulier les « tripodes » p. 387.

24)Voir à ce sujet la découverte du mobilier de bois de Colletière : R. et M. COLLARDELLE, L'habitat médiéval immergé de Colletière à

Charavines (Isère). Premier bilan des fouilles, dans Archéologie Médiévale, 1980, T. X, p. 246 à 249. 

(25)J. BORDENAVE et M. VIALELLE, Aux racines du mouvement cathare : la mentalité religieuse des paysans de l'albigeois médiéval, Toulouse, 1973, p. 149.

 (26)A. DU BOURG, Coup d'œil historique sur les diverses corporations de Toulouse, dans Mém. Soc. Archéo. du Midi de la France, 1886­1889, T. 14, p. 66.

 (27) Ibidem, p. 83.

 (28)A. DU BOURG, Les corporations ouvrières de la ville de Toulouse, XIIle-XVe s., dans Mém. Soc. Archéo. du Midi de la France, 1885, T. XII, p. 196- Ce texte est extrait des statuts de la corporation des potiers constituée en 1427. (29)G. JANNEAU, Les arts du feu, 1967, coll. Que sais-je ? p. 68.

 (30)A. DU BOURG, Les corporations ouvrières..., art. cité, p. 168.

 (31)A. DU BOURG, Coup d'œil historique..., art. cité, p. 83.

 (32)Ouvrage collectif, Les terres vernissées de Giroussens, catalogue d'exposition Castres, Musée Goya, 1972, p. 3 (non paginé).

 (33)Ch. PORTAL, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Tarn du XIIIe au XXe s., Albi, 1925.

 (34)Y. BLAQUIERE, Notes sur les potiers du Sorèzois et du Revélois, dans Recherches dans le Sorèzois et le Revélois, bulletin de la Soc. De Rech. Spéléo Archéo du Sorèzois et du Revèlois, 1974-1978, n° 12, p. 26.

 (35)A. FOURES, Potiers et poteries du Lauragais, Albi, 1980, p. 17.

 (36)CL. COMPAYRE, Etudes historiques et documents inédits sur l'Albigeois, le Castrais et l'ancien diocèse de Lavaur, Albi, 1841, p. 201.

  (37)G. DOUMERC, Histoire de Revel en Lauragais, Albi, 1976, p. 184.

 (38M. HENSEL, A. ABRAMOWICZ, J. GASSOWSKI, J. OKULICZ, S. SUCHODOLSKI, et S- TABACZYNSKI, dans l'Albigeois. Le château et le village de Montaigut, dans Archéologie du village déserté, Ecole Pratique des Hautes Etudes et Académie polonaise des sciences, Evreux, 1970, T. i, p. 13 à 53.

 (39)F. MATHIEU, Notes sur la céramique de Toulouse et du Sud-ouest, numéro spécial de l'Auto, Toulouse, 1965, 88 p.

 (40)G. DEMIANS D'ARCHIMBAUD, Céramique et stratigraphie..., art. cité, p. 447 à 453.

 (41)René NELLI, La vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle, 1970, p. 258-263.