Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol                          -                                      Cahier d'Histoire de Revel  N° 20        pp 48-63

 

Généalogie de la famille de Las Case

par Christiane et Bernard Vialelle

 

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RETOUR CAHIER DE L'HISTOIRE N°20

Avant d'arriver dans le diocèse de Lavaur, cette famille d'ancienne chevalerie a vécu dans le Bazadois et l'Agenais, en Guyenne puis dans le Razès près de Carcassonne.
Nous allons  suivre son histoire et ses déplacements pendant sept siècles. A chaque génération, un chevalier a guerroyé pour servir les princes ou les rois de son époque.

Cette maison,  primitivement française,  est passée en Espagne vers l'an 1095 avec le comte Henri de Bourgogne (1066/1112), venu prêter main forte au Roi Alphonse VI de Castille et Léon en vue de combattre les infidèles musulmans.
Pour le remercier de ses services, le Roi lui offrit comme fief le comté du Portugal et lui donna sa fille Teresa pour épouse. De cette union, naquit, en 1110, un fils,  Alphe Henriques  qui, le 25 juillet  1139, remporta  la bataille d'Ourique contre 5 rois Maures Almoravides ; l'année suivante, il sera proclamé roi du Portugal sous le nom d'Alphonse Ier.

L'ancêtre de la famille Las Cases, chargé de la bannière du comte  Alphe, avait joué un rôle clé dans cette  victoire qui succédait à 17 batailles, et dont l'issue avait été longtemps indécise.
Au terme de la bataille, il ne restait plus de  l'étendard de Bourgogne qu'un lambeau, une bande d'azur avec ses deux voisines d'or. Alphe voulut que ce reste précieux, entouré d'une bordure sanglante (de gueules) devint la propriété et les nouvelles couleurs de celui auquel il reconnaissait les honneurs de la journée. Il y joignit le cri de guerre qui caractérisait les dispositions dont il avait été le témoin : « Semper Paratus » (toujours prêt)  et voulut qu'il eût pour butin « todas las casas » (toutes les habitations, toutes les demeures) des Maures qui pouvaient se voir à partir de ce lieu de triomphe.
De là viennent l'origine des armoiries,  la devise et même le nom de famille des Las Casas qui leur fut attribué  car, dans les temps anciens,  lorsque la notion de nom patrimonial était absente, les noms dérivaient  toujours, à chaque génération, de quelque qualité du corps ou de l'esprit ou bien encore de quelques circonstances particulières.

Cette famille noble a été présente dans le diocèse de Lavaur, actuel département du  Tarn,  pendant deux siècles de 1598 à la Révolution. Elle est connue grâce à Emmanuel de Las Cases (1766/1842) compagnon, avec son fils, en 1815, de l'Empereur Napoléon 1er dans son exil à Sainte-Hélène et qui a publié en 1823  « Le Mémorial de Sainte-Hélène » qui le rendra célèbre.

A la bataille d'Ourique, le 25 juillet 1139, le fils du comte Henri de Bourgogne, Alphe Henriques,
à cheval, donne à son porte-étendard, debout à ses pieds  « Todas Las Casas » visibles du champ de bataille
d'où l'origine du nom de la famille de Las Cases.
Collection particulière  

Telle est l'origine traditionnelle du nom et des armes de cette maison. Elle est fondée par la légende familiale entretenue, mais aussi par le récit des historiens : Remesal,  Echard, Guetif, Clavijo de Veira et Ocariz.   Emmanuel de Las Cases disait qu'il n'avait aucune preuve écrite de cet événement mais que ses ancêtres le vénéraient  et aimaient à entourer leur berceau de cette glorieuse action qui, à côté de la fierté qu'elle leur inspirait, les mettait dans l'obligation de s'en montrer digne.

Armes et devise

D'or à la  bande d'azur et à la bordure de gueules, deux lions pour support timbré d'une couronne de marquis sommée d'un casque de front orné de ses bourrelets et de ses lambrequins. Devise « Semper Paratus » : Toujours prêt.
Ces armoiries ne sont qu'un déchirement de celles de l'ancienne Bourgogne quand, vers la fin du XI° siècle, l'esprit de religion et de chevalerie qui régnait alors en Europe  avait fait passer les Pyrénées à plusieurs princes français pour aller combattre les Maures.

 

 

 

 

 

 

 

 

Armes  de la famille de Las Cases avant l'Empire

 

 

Une branche des Las Casas revient en France.1er degré : CARLOS (CHARLES) de Las Casas

 

En  1200, le chevalier Carlos (Charles) de Las Casas,  alors fixé à Séville (Andalousie) où les croisades contre les Maures avaient attiré ses ancêtres, un siècle auparavant, fut l'un des seigneurs espagnols désigné pour accompagner Blanche de Castille lorsqu'elle vint en France épouser, le 12 mai 1200,  Louis VIII, père de Saint-Louis.
Charles s'attacha au service de ce prince, et par amour pour son ancienne patrie, sollicita et obtint du roi de Castille la permission de se fixer en France où il suivit Louis VIII dans ses expéditions contre les Anglais dans le Midi de la France, avant de s'établir en Agenais.

Il eut 2 fils :
Ferdinand, chevalier, qui continue la race, et Arnaud ou Ardouin qui obtint, en 1290, d'Edouard Ier, Roi d'Angleterre et de Guyenne, le commandement de deux places fortes près de Monségur-en-Agenais (Gironde). On peut voir,  à proximité de ce village, les ruines du château de Cazes.
Cet Arnaud de Cases  eut 5 fils  dont Amanieu, archevêque de Bordeaux, de 1344 à 1348  qui, réfugié à Belvès (Dordogne),  y décéda de la peste et fut inhumé dans l'église du couvent des Dominicains,  devenue l'actuelle mairie.
A sa suite, son frère Bernard, grand trésorier de Rouen en 1311, devint archevêque de Bordeaux,  de 1348 à 1351,  sous le nom de De Cazes ou De Casis.

2ème degré : FERDINAND de Las Cases                   (ca 1225/1294)

Né vers 1225, Ferdinand, fils aîné de Charles, chevalier et seigneur de Las Cases en Agenais, épousa Ofrèse …  dont il eut un fils Pierre Ier qui continue la race.
Il lui donna,  par testament, le 17 juin 1294,  un portrait d'or  que la reine Blanche de Castille lui avait offert.

3ème degré : PIERRE Ier de Las Cases                    (ca 1251/1346) seigneur de Sainte-Bazeille (près de Marmande) Lot-et- Garonne

 

Né vers 1251, Pierre Ier, chevalier, personnage important de son époque, épousa, le 8 février 1269,  Lombarde de la Mote,  fille de Maugis Mota Cavoirs qui donna à sa fille la moitié de tous ses biens, héritages et possessions de Landarron situé à l'est de la Réole en Gironde.
En 1294, il fut l'un des barons de l'Agenais auxquels le roi Edouard Ier, duc de Guyenne, écrivit pour demander du secours, et en 1307, il commandait, pour le Roi d'Angleterre Edouard II, à Saint-Seve ou Saint-Selve (Gironde).
Le couple eut 5 enfants dont Pierre II qui continue la race et, Bernard,  dont le fils Guillaume sera Viguier de Carcassonne, de Cabardès et de Minerve.

En 1320, son fils Pierre II épousa Richarde de Séverac. En 1329, suite au décès de sa petite-fille Esclarmonde, Pierre Ier entama un long procès relatif à l'héritage des Séverac. Il décéda en 1346 sans avoir vu la fin du procès dans lequel intervinrent le Pape, le roi de Majorque et le Comte de Foix. Son fils Pierre II continua le procès contre les Séverac.

4ème degré : PIERRE II de Las Cases  (ca 1290/1383)

Né vers 1290, damoiseau puis chevalier,  Pierre II se maria 2 fois, épousant en premières noces, vers 1320, Richarde de Séverac,  fille aînée de  Guy VI de Séverac et de Béatrix de Béziers.
De son père, elle avait hérité  la baronnie de Séverac et de sa mère,  les châteaux de Belvèze-du-Razès (Aude) et de Cesseras (Hérault)  qu'elle tenait de son père Roger III Trancavel de Béziers (le dernier des Trancavel).

En 1321, Pierre II et Richarde de Séverac eurent une fille,  Esclarmonde. A sa naissance,  Pierre Ier, le père de Pierre II, devint  protecteur de l'épouse de son fils, Richarde et de sa mère Béatrix de Béziers, veuve de Guy VI.
En 1326, suite au décès de Richarde,  Pierre Ier devint alors,  au nom de sa belle-fille et de sa petite-fille Esclarmonde, administrateur de la baronnie de Séverac (Aveyron).
Au décès d'Esclarmonde en 1329, pour régler l'héritage des Séverac, Pierre II  poursuivit le procès commencé par son père et qui ne se termina qu'en 1368. A l'issue de ce procès il perdit la baronnie de Séverac et n'hérita que des terres de Belvèze et de Cesseras.

Château actuel de Belvèze-du-Razès (Aude) 
construit sur les ruines du château-fort où vécut                la famille de Las Cases de 1320 à 1594
Photo : M.  Malafosse

e 7 février 1332, Philippe VI de Valois  remit des lettres patentes à Pierre II pour affirmer sa noblesse et la possession des terres de Belvèze qu'il avait héritées de son épouse Richarde de Séverac. Ce document sera utilisé  par Jean de Las Cases au XVII° siècle pour prouver l'origine noble de la famille de Las Cases.

En secondes noces, vers 1330, Pierre II  s'était remarié avec Riambaude … qui lui donna deux fils, le premier, Pierre III, seigneur de Belvèze et de Cesseras, n'eut de son épouse Miracle de Cournonterral, qu'une seule fille Philippa.  
Pierre III, décédé sans héritier mâle, la succession passa au second fils de Pierre II, Bertrand, continuateur de la race.

5ème degré : BERTRAND de Las Cases (+ vers 1396)

Bertrand, chevalier,  fait partie des barons qui rendent hommage, en 1363,  au roi d'Angleterre, Edouard IV Plantagenet, duc de Guyenne dit le Prince Noir (1330/1376).
Il se maria avec,  peut-être, Simonette Dupuy ?,  et eut un fils Guillaume qui continue la race. En 1383, il obtint pour patrimoine le château de Belvèze et ses dépendances suite à un partage de famille passé avec sa belle-sœur Miracle de Cournonterral, femme de son frère Pierre III. Le château de Cesseras alla à sa cousine Philippa, fille unique de son frère Pierre III et de Miracle de Cournonteral. Il mourut vers 1396.

6ème degré : GUILLAUME de Las Cases,                  (… /+ avant 1440) seigneur de Belvèze

Ecuyer, Guillaume aura d'un premier mariage, un fils Jean qui continue la race et sera à l'origine  de la branche aînée des Las Cases de Belvèze en Languedoc  dont descend Emmanuel de Las Cases, auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène

En seconde noces, il épousa Delphine Otho, dont il eut un fils  Bertrand à l'origine de la branche cadette des Las Cases de Roquefort en Quercy. Cette lignée a eu pour descendants les  ancêtres des propriétaires viticoles du célèbre château Léoville Las Cases situé dans le Médoc à  St Julien-Beychevelles (Gironde)

Guillaume de Las Cases  fut blessé à la bataille d'Azincourt,  le 25 octobre 1415, quand Henry V d'Angleterre  battit Charles VI.

Bataille d'Azincourt - 25 octobre1415

               
7ème degré : JEAN de Las Cases ( …/ + vers 1467)

Jean, chevalier, seigneur de Belvèze, issu du premier lit de Guillaume, demeura sur les biens paternels en Languedoc où il continua la ligne directe. A la bataille de Poitiers,  en août 1356,  quand Edouard IV d'Angleterre et de Gascogne battit Jean II le Bon, plusieurs rejetons Las Cases se distinguèrent ainsi qu'à la bataille de Castillon, qui termina, le 17 juillet 1453, la Guerre de Cent Ans contre les Anglais par une victoire française de Charles VII   sur Henry VI d'Angleterre. Jean  se maria avec Marguerite de Galard, dont il eut un fils Pierre, qui continue la race.

8ème degré : PIERRE de Las Cases (1448/1495)

Pierre, chevalier, seigneur de Belvèze, devint, par substitution, héritier de son oncle Bertrand, chef de la branche cadette de Roquefort du Quercy, et épousa Souveraine de Tournus  qui lui donna un fils François qui continua la race, et quatre filles.                        Pierre de Las Cases accompagna Charles VIII, dans la première  guerre d'Italie (1494/1497) et décéda en 1495, à 48 ans, des suites de ses fatigues accumulées pendant cette guerre.

9ème degré : FRANCOIS de Las Cases (1475/1548) seigneur de Belvèze

François, né en 1475, seigneur de Belvèze et chevalier, épousa le 15 janvier 1501 (C.M. à Limoux), Delphine Leroy, fille de Jehan Leroy,  seigneur de Lauraguel (Aude) qui lui donna 7 enfants  dont Jean et Antoine, morts sans postérité  et Pons, leur 3° fils qui  continua la race.

François de Las Cases, courageux et prudent, accomplissait de beaux faits d'armes et donnait de bons conseils. Il paraissait grave, réfléchi. Son grand jugement était reconnu. Le seigneur de Lautrec, Odet de Foix, nommé Maréchal de France en 1511 et Gouverneur de Guyenne en 1512, le consultait souvent. 
Avec trois de ses fils, François participa aux guerres d'Italie  sous Louis XII  puis sous  François Ier,  de 1494 à 1529. Dans son testament du 31 mai 1547, il demanda à être enterré dans l'église Notre-Dame de la Reig (chapelle du château de Belvèze ?) où reposaient ses prédécesseurs. Il mourut en 1548, âgé de 73 ans.

Odet de Foix, seigneur de Lautrec
 

Généalogie de la famille DE LAS CASES  

Bartholoméo de Las Cases (1484/1546)

Contemporain de François de Las Cases, le célèbre Bartholoméo de Las Casas, vertueux protecteur des Indiens, était né à Séville le 11 novembre 1484.  Il avait pour père Pedro de Las Cases, marchand juif mauranne (converti au catholicisme) qui accompagna Christophe Colomb lors de son second voyage en Amérique en 1493. 
Il fut prêtre, moine dominicain, missionnaire, écrivain, historien et nommé évêque de Chiapas (Mexique) le 30 mars 1544. Il mourut le 17 juillet 1566 à Madrid.

Bartholoméo de Las Casas (1484/1566)
l'apôtre des Indiens
Né à Séville, d'une branche des Las Cases
restée en Espagne.

Les Las Cases se plaisent à dire,  sans en apporter la preuve,  que Bartholoméo était issu d'une noble famille française venue en Espagne au XII° siècle où elle s'était particulièrement distinguée contre les Maures. Cette maison, en partie  revenue en France avec Blanche de Castille en 1200, avait laissé en Espagne des rameaux qui y conservèrent longtemps encore le haut rang et les grandes richesses qu'elle y tenait de ces hauts faits.

 

10ème degré : PONS de Las Cases (1495/1581) coseigneur de Belvèze

Pons, né vers 1495, 3ème fils de François de Las Cases et Delphine Leroy était  coseigneur de Belvèze, seigneur d'Espérandieu et de Campmasviel (Ferran), dans l'Aude.
Chevalier accompli, brave à l'excès, il participa avec son père François et deux de ses frères aux guerres d'Italie. Selon le « Noble héritage », il se trouva dans de nombreuses batailles et sortit vainqueur de trois combats singuliers, « Loyal, désintéressé, courtois, c'est le héros de la famille. On le nommait, d'amitié et de justice,  à cause de ses beaux faits d'arme, le vrai chevalier et la fleur de noble famille. Il ne lui manqua qu'un caprice de la renommée et qu'un écrivain pour être cité à côté de Bayard.» Il vit se terminer, en 1559, la onzième  guerre d'Italie dirigée contre Charles Quint, et commencer aussitôt, les guerres de religion qu'il détestait et qui, pendant 36 ans, de  1562 jusqu'en 1598,  allaient opposer les catholiques et les protestants sous le règne de Charles IX, de 1560 à 1574, puis d'Henri III,  de 1574 à 1589. Il ne put les continuer longtemps ne voulant, disait-il, que « victoires dont il put se réjouir et non qu'il dut pleurer.»

De retour dans Belvèze, il n'avait l'esprit et la pensée que de gloire et d'amour de son nom. Il disait que : « le premier bonheur de la vie était d'être né gentilhomme et que le premier devoir était de toujours le demeurer. » Il se plut à rassembler tous les vestiges et débris de ses  ancêtres Las Cases : il les plaça dans la chapelle du manoir où reposait déjà un des anciens de sa famille, Bernard de Las Cases, archevêque de Bordeaux de 1348 à 1351. Il ne manqua pas  d'embellir la chapelle et de la décorer à grands frais. On y voyait des lances, des éperons, des ceintures, des grosses épées de bataille, des débris de casques, des lambeaux d'écharpes  ayant appartenu à ses aïeux et les dépouilles d'un capitaine napolitain obtenues par Pons lui-même.

Il se maria et, vers 1556,  naquit leur fils Antoine qui continue la race.  Il régla l'ordre de succession de la famille en 1580 à l'occasion du mariage de son fils et mourut l'année suivante, âgé de près de 86 ans.

11° degré : ANTOINE de Las Cases (ca 1556/1616), coseigneur de Belvèze 

Antoine, fils de Pons de Las Cases, écuyer, épousa le 27 septembre 1580,  (C.M.) au château de Villegly,  au nord-est de Carcassonne,  Catherine de Pÿs ou de Pins,  fille de François de Pins, seigneur et baron de Cauquallières  et de Catherine de La Villette  de Monlédier,  vivants près de Mazamet, dans le diocèse de Lavaur. Ce couple eut un fils Marc-Antoine, né vers 1585, qui continue la race et 4 filles.

 

Château de Villegly (Aude)
où eut lieu, le 27septembre 1580, le mariage
d'Antoine de Las Cases avec Catherine de Pins.

 

Antoine imita l'ardeur de son père, Pons, pour les combats et sa patrie mais il eut le malheur de vivre au temps des troubles et guerres civiles pendant  les huit guerres de religion de 1562 à 1598. Il déclarait : « Dans les autres guerres,  on est conduit par la gloire ; dans les guerres de religion,  on est animé par la rage et on se déteste cent fois plus. Il faut rompre des liens plus forts et l'on reçoit des coups plus douloureux venant de mains jadis plus chères. On y commet tous les crimes et forfaits, on y égorge son frère et on reçoit la mort par un ami. En peu de temps, on ne sait plus de quel  côté sont la raison, la justice, la patrie.» Antoine suivit fidèlement le parti de la religion catholique et du Roi.

Dans l'un des moments les plus forts de la crise anarchique, au cours de la 8° guerre de religion qui dura de 1585 à 1598, Antoine tomba au pouvoir du parti protestant. Blessé, il fut emmené captif par des protestants des montagnes.
Pendant son absence, d'autres ennemis surprirent et  forcèrent le fort de Belvèze-du-Razès, pillèrent et saccagèrent le château, détruisirent les monuments de la famille et les souvenirs des ancêtres, brulèrent tous les actes  de famille ce qui rendit difficile ultérieurement la reconnaissance de la noblesse de la famille. Ils emmenèrent son fils aîné Marc-Antoine, encore enfant, au pays de Foix.

Antoine, de retour dans un moment plus tranquille, ne put supporter la vue des ruines de son château, si chères et qu'il ne pouvait réparer. Il  vendit,  le 15 novembre 1594,  la terre de Belvèze, depuis presque 3 siècles  dans la famille,  à Antoine de St Jean, Seigneur de la Cortelle  (La Courtête) à l'ouest de Belvèze.    
Le château de Belvèze, avait été  la propriété de Béatrix de Béziers, fille de Roger III  Trancavel de Béziers  qui avait épousé Guy VI de Séverac en 1293. Leur fille,  Richarde de Séverac,  avait hérité du château de Belvèze de sa mère. Pierre II de Las Cases qui  l'avait épousée en première noces en 1320 avait hérité de Belvèze après le décès de son épouse en 1326.

Les Las Cases quittent le Razès et arrivent dans le diocèse de Lavaur

Après la vente de la seigneurie de  Belvèze et des ruines du château,  pour 6 866 écus,  Antoine  acheta,  pour 2 333 écus, le 11 juillet 1598,  à Olivier de Tolozani, seigneur de la Sesquière, docteur en droit et avocat à la cour de Toulouse,   le fief et  la métairie de la Caussade  dans le consulat de Viviers-les-Montagnes, proche de Mazamet dans le diocèse de Lavaur, d'où était issue son épouse Catherine de Pins.

Métairie de La Caussade à Viviers-les-Montagnes, achetée en 1598 par Antoine de Las Cases (ca 1546/1616)
 Cadastre 1834 A.D. du Tarn

Château des Las Cases, (La Veyrière)  acheté en 1601
par Antoine de Las Cases (ca 1546/1616)
 et  métairie de Sauzières. Cadastre 1834   A.D. du Tarn

Trois ans plus tard, le 20 janvier 1601, Antoine de Las Cases acheta à Carcassonnne, à Guillaume Vigouroux, marchand, la métairie de  la Veyrière (actuelle  maison Las Cases,  située alors à Couffinal, diocèse de Lavaur et de nos jours à Blan  - Tarn) dans le consulat de Revel et Dournes, l'Empeault, la Gardiolle, Belleserre.
Cette maison  restera dans la famille Las Cases  pendant 2 siècles, jusqu'à la Révolution. Le même jour, il acheta  à la mère de Guillaume Vigouroux, la métairie de la Vaisse (Baysse) proche de la Veyrière, dans le Consulat de Revel et Sorèze. Les deux propriétés furent achetées pour 2 250 écus. Antoine de Las Cases décéda le 7 août 1616 à La Caussade, à Viviers-les-Montagnes, âgé d'environ 70 ans. Son épouse, Catherine de Pins,  mourut après 1620.

12° degré : MARC-ANTOINE, (ca1585/1665)  dit Marquis, seigneur de Belvèze, de la Caussade et de la Veyrière

Né vers 1585 au château de Belvèze, Marc-Antoine avait été  emmené en captivité au pays de Foix,  dans son enfance,  suite à l'attaque du château de Belvèze. On l'éleva chez Pierre  de Vaure,  seigneur de Carla,  époux de Béatrix de Molinier. Cette  famille de réformés, importante dans le pays,   l'imprégna de sa religion.  Il s'attacha à la fille de la maison, la jeune Jeanne de Pérès de Vaure. L'habitude d'être ensemble et la parité d'âge établirent entre eux un sentiment que rien ne put vaincre. Les parents de la jeune fille  s'y opposèrent constamment. On maria la demoiselle de Pérès mais,  devenue bientôt veuve de Pierre Psuès et, Marc-Antoine se trouvant libre, ils s'unirent  lorsqu'ils purent l'un et l'autre s'affranchir de l'opposition de leurs familles. Ils  se marièrent,  le 26 février 1623, à l'église réformée de Revel.
Ils  professèrent la religion réformée et y élevèrent leurs 4 garçons et leurs 5 filles.  


Le 26 février 1623 a eu lieu le mariage de noble
Marquis de Las Cases sieur de Belvèze et la Caussade
et damlle Jeanne de Pérès de Vaure 
(Eglise réformée de Revel) A.D. de la Haute-Garonne

 

 

Marquise, née le 23 février 1625,  épousera le 8 janvier1655 Guillaume de Besset,   Elle décèdera le 8 mai 1689 à Revel. Sans postérité, elle lèguera ses biens à ses neveux.

Jean,  seigneur de la Nauze,  qui continue la race, est  né le 22 septembre 1627. Il  va épouser,  à Revel,  le 16 décembre 1647, la demi-sœur de Guillaume, Marie de Besset, qui  décèdera le 15 août 1681 à Revel. 
Ecuyer, gentilhomme du Languedoc, Jean de Las Cases servait dans le régiment de Champagne. En 1706, il fit donation de ses biens à son fils aîné Marc-Antoine.  Il mourut en 1708.

Jean (autre),   né le 28 août 1632,  était seigneur du Clauzel (Les Fargues à Montgey).  Appartenant au régiment de Modène, il sera en  garnison à Aigues-Mortes en 1668. En 1672, une compagnie fut  créée pour lui dans le Régiment de Champagne ; il y sera nommé lieutenant.
Il devient  capitaine des grenadiers en 1689 puis commandant militaire du fort de Trèves en Allemagne en 1693. Il y mourra  en 1695 et sera enterré dans la sacristie de l'église de l'abbaye St Martin-de-Trèves.

Trois filles de Marc-Antoine de Las Cases et de Jeanne Pérès de Vaure : Marquise, Charlotte et Dianne, protestantes, avaient abjuré à Revel le 15 octobre 1685 juste avant  la révocation de l'Edit de Nantes, par Louis XIV, le 17 octobre.
Le culte protestant étant  interdit, le temple aménagé en 1590 dans la  Galerie Nord de la place centrale de Revel,  fut saccagé,  les écoles furent fermées et les pasteurs qui refusèrent de se convertir au catholicisme furent expulsés.

Demoiselle Marquise de las Cases veuve de noble Guillaume de Besset sr de la Nausse âgée de 55 ans
 Demle  Charlotte  de las Cases fille du feu sr de la Caussade âgée de 31 ans
Demle Dianne de las Cases fille de feu sr de la Caussade âgée de 30 ans
Les trois sœurs abjurent à Revel le 15 octobre 1685       A.D. de la Haute-Garonne

 

 

 


Le 21 décembre 1624,  Marc-Antoine, pour payer ses dettes à ses créanciers et  donner à ses  4 sœurs leur part d'héritage,   revend les terres de  la Caussade à Viviers, à Jean-Antoine de Grave,  seigneur de la Nauze,  habitant de La Bruguière,  pour la somme de  7 200 livres.  Il garde le fief et ses descendants porteront le titre de seigneur de la Caussade  jusqu'à la Révolution. Les Las Cases seront restés pendant un quart de siècle à Viviers-les-Montagnes.

En 1641, le marquis de Las Cases, sieur de la Caussade, âgé de 56 ans, fut l'un des consuls de Revel. En 1647,  Marc-Antoine  émancipe son fils Jean et lui fait abandon de ses biens : la Vaisse (Couffinal)  et la Veyrière (Blan). Marc-Antoine de Las Cases  ayant embrassé  le protestantisme, ses  biens lui furent confisqués. Son petit-fils Jean abjura en 1674 mais ses biens ne lui furent pas rendus. Depuis lors, les vassaux distingués des Ducs de Guyenne ne furent plus que de simples gentilhommes, braves dans les combats mais réduits à un moins brillant héritage et revenant de la guerre moins riches qu'ils n'étaient partis

Marc-Antoine, zélé protestant,  fut poussé dans les guerres de religion par ses principes et ses ressentiments : il était religionnaire ardent et tenait en grande aversion le cardinal de Richelieu qu'il appelait l'ennemi de sa religion et de toute la noblesse.             Il s'attacha  à  Henri II,  duc de Rohan,  sous les ordres duquel il combattit et il  le suivit même hors de France. Durant la Guerre de Trente Ans (1618/1648) qui opposa les Catholiques aux Protestants, il participa à la bataille de Leucate,  le 28  septembre 1637 et au siège de Salses en 1639.  « Mais il ne lui fallut qu'un instant pour décider de  revenir, au risque de sa vie,  respirer encore l'air de son berceau préférant cent fois dans son cœur la médiocrité sous l'ombre du toit paternel  à toutes les brillantes richesses des contrées  étrangères. Et ce ne fut pas la seule fois que ce choix se renouvellera dans la famille. » (Noble héritage)
Marc-Antoine survécut à  sa femme, Jeanne de Pérès de Vaure,  décédée vers 1647. Il mourut  le 10 juillet 1665, à Revel,  âgé d'environ 80 ans. La sépulture eut lieu dans l'église réformée.

13 ° degré : Jean de Las Cases,   (1627/1708)  sieur de la Nauze.

Chevalier, sieur de la Nauze, Jean de Las Cases, né le 22 septembre 1627,  fut baptisé le 26 septembre 1627 dans l'église réformée de Revel.  A vingt ans, Jean  se maria, le 16 décembre 1647, à l'église réformée de Revel avec Marie de Besset, fille de Pierre de Besset,  sieur de Couffinal et de Ramonde Darailh.
Ils eurent 3 garçons et 2 filles dont :

Marque-Anne,   née le 23 avril 1650,  qui épousa le     24 avril 1671,  Pierre Tallon,  conseiller du Roi, trésorier provincial de l'extraordinaire des guerres en Picardie, Flandres et Artois. Le contrat de mariage avait été  signé le 9 novembre 1670  à Revel dans la maison de son père, Jean de Las Cases,  par devant  le notaire Elie Roberty de Sorèze. Elle avait reçu  en dot 88 000 livres.
Marc, baptisé le 16 mars1653,  à l'église réformée de Revel et qui continue la race,

Pierre, né le 8 janvier 1666 à Revel, seigneur de Belesta (Lempaut), en 1686,  eut le malheur de tuer en duel  le seigneur de Montmirail,  son  camarade du régiment de Champagne, commandé par le Maréchal de Luxembourg.

Il obtint des lettres de grâce mais il fut tué,  à 25 ans, le 3 août 1692,  à la bataille de Steinkerque en Belgique lors de la  victoire française  sur Guillaume d'Orange et  la Ligue d'Augsbourg. 

En 1692 et 1693, Jean de Las Cases âgé d'une soixantaine d'années fut, comme son père Marc-Antoine, l'un des consuls de Revel.
C'est dans sa génération que se fit la vérification de la noblesse de Languedoc. On y vit les embarras de Jean de Las Cases pour remédier aux papiers et titres perdus lors du sac du château et fort de Belvèze avant 1594. La tradition et la notoriété publique facilitèrent cette vérification mais il fallait des titres.  Il fallut se contenter de quelques pièces de dates éloignées telles, entre autres,  des lettres patentes de Philippe VI de Valois de 1332 et du testament de François de Las Cases de 1547.
Jean de Las Cases fut reconnu et déclaré, en 1668, lui et les siens, issu d'antique et noble race par la maintenue dans la noblesse d'ancienne extraction du Languedoc.
Plus tard, Emmanuel de Las Cases (1766/1842) parvint  à retrouver les pièces nécessaires qui lui permirent de reconstituer, sans interruption,  la lignée des Las Cases en remontant  jusqu'à son ancêtre espagnol Carlos,  revenu en France avec Blanche de Castille en 1200.

14 ° degré : MARC de Las Cases,  sieur de la Caussade (1653/1726) dit Marquis de Las Cases

Second enfant de Jean de Las Cases et de Marie de Besset,  Marc  est baptisé le 16/5/1653,  à l'église réformée de Revel. A 21 ans, il abjure la religion protestante à Paris en 1674 malgré le désaccord de son père.
Après un contrat de mariage passé le 19/4/1687 à Revel, il épouse en premières noces, dans la religion catholique, apostolique et romaine,   Marie de Poytevin,  née le 19/2/1668 à Revel, baptisée dans l'église réformée le 29 février, fille de Maître Daniel de Poytevin, conseiller du Roi  et receveur des tailles du diocèse de Toulouse et de Marie  de Roberty.

Du premier lit,  Marc eut deux fils : Jean, né le 11 mars 1688 à Revel  qui continue la race
Et Pierre, né le 5 février 1691 à Revel, sieur de Belesta, capitaine dans la cavalerie Saint-Simon, qui se marie le 9 août 1735 (CM) avec Marie-Louise de L'Hostelle dont il a 3 fils, morts sans postérité. Blessé à la retraite du Rhin en 1745, il est  fait chevalier de St Louis et meurt en 1749.

En seconde noces, en 1700, Marc de Las Cases,  épouse Françoise de Saillac de Marsa qui lui donne deux filles religieuses : l'une, Marque, supérieure au couvent de Réalville (Tarn-et-Garonne) et l'autre, religieuse maltaise à Cahors (Lot). 
C'est cette dernière qui recevra, fin 1774, la  visite de François-Hyacinthe de Las Cases et de son fils Emmanuel, en route vers Paris où ils allaient rejoindre Jeanne-Marque, la sœur de François-Hyacinthe, devenue Mme de Berny. Fortunée, elle souhaitait donner à son neveu Emmanuel une bonne éducation, dans la capitale. On verra, par la suite, combien elle avait eu raison de proposer à son frère François-Hyacinthe de prendre en charge son fils aîné qui, de ce fait, et après un parcours étonnant, deviendra célèbre.

La vie de Marc de Las Cases

Dès 15 ans,  Marc de Las Cases, chevalier,   servait au régiment de Navarre où il fut nommé lieutenant en 1671 puis capitaine en 1681.
En 1674, à 21 ans, après avoir abjuré la religion réformée  à Paris, en dépit de sa famille, une piété extrême s'était développée dans son cœur ; il voulut se consacrer à l'église. Maltraité par son père, à cause de son changement de religion, il songea à s'éloigner. Nommé à l'ambassade de Pologne à Rome, il s'en fallut de peu qu'il ne se jetât dans un cloître.

A son retour de Rome, en 1679, il entre dans l'extraordinaire des guerres auprès de Pierre Tallon, l'époux de sa sœur Marque-Anne. Celui-ci était  trésorier des guerres ; employé supérieur des finances, il prenait ses fonds au Trésor royal pour les dépenses de guerre. 
On se joua de la pureté de cœur de Marc, de la délicatesse de sa conduite  et de la facilité de son caractère. Monsieur de Louvois, ministre de Louis XIV,  qui voulait réprimer les abus commis par les militaires,  aidé du père jésuite François de la Chaise, confesseur de Louis XIV, lui firent écrire des Mémoires qui devinrent la source des ordonnances de mars 1680 et 1682.
Des trésoriers,  dont son beau-frère Pierre Tallon, furent arrêtés, jugés à Abbeville, condamnés pour malversations, faussetés et double emplois dans les comptes. En 1682, Pierre Tallon  et son épouse Marque-Anne de Las Cases sont  incarcérés à la Bastille puis à Vincennes ; en 1683,  ils sont bannis du royaume et leurs biens sont confisqués.  Ils  quittent  le pays pour la Hollande puis l'Allemagne.
Marc de Las Cases, au désespoir, intervint vainement auprès du père de la Chaise pour aider sa sœur et son beau-frère Pierre Tallon ; il se consacra à consoler les maux qu'il avait  innocemment causés. Il sacrifia une partie de sa fortune pour réparer ce désastre et il vendit  les biens qu'il avait hérités de sa tante  Marquise, décédée en 1689 : la Vaysse en 1691 et Belesta en 1703,  ce qui acheva de ruiner ses affaires.

Le 26 octobre 1693, le sénéchal du Lauragais  adjugea à Marc de Las Cases les biens de sa soeur Marque-Anne partie à l'étranger, conformément à l'édit du Roi contre les religionnaires sortis du Royaume.
La même année,  il fut nommé  Chevalier de l'ordre militaire et hospitalier du Saint-Esprit,  à Montpellier. En 1695,  à 42 ans,  il fut mis en congé militaire par le Roi Louis XIV.
Il se retira chez lui et  consacra la solitude de ses vieux jours à écrire le  « Noble héritage et belles conduites de nos ancêtres » Cet ouvrage servira plus tard à Emmanuel de Las Cases pour prouver ses origines nobles. Marc de Las Cases mourut le 15/6/1726,  âgé de 73 ans.  Il est inhumé dans l'église St-Emmanuel de Mannheim (Allemagne)


« Noble Héritage et Belles Conduites de nos Ancêtres »
écrit  vers 1700, par Marc de Las Cases (1653/1726)
Collection particulière

 

 

 

 


15° degré : Jean de Las Cases (1688/1759) seigneur de la Caussade

Baptisé le 11 mars 1688, dans l'église catholique de Revel,  Jean est le fils aîné de Marc et de Marie de Poytevin. Emancipé par son père en 1712, il  entre dès sa plus tendre jeunesse aux Mousquetaire et  passe de là  au Régiment du Maine. Chevalier, en 1721, il est lieutenant au Régiment du Maine. Nommé capitaine en 1728, on le retrouve dans ce grade à Albi en 1742.      Il reçoit le brevet de Saint-Louis en 1758. Il participe, sous Louis XIV,  à la fin de la guerre de Succession d'Espagne (1701/1714) ; blessé plusieurs fois, il est décoré de la Croix de St Louis. Sous Louis XV, il participe à la guerre de succession d'Autriche (1740/1748)

Le 26 mai 1716, il épouse Elisabeth-Marque Tallon, sa nièce à la mode de Bretagne. Sa belle-mère, Elisabeth Tallon, lui suscite mille persécutions. Françoise de Saillac de Marsa, la seconde femme de son père, dérange tout son patrimoine. Jean d'un caractère doux, pieux et droit trouve des consolations à tant de peine dans la tendresse constante de sa femme, l'estime de ses amis et l'accomplissement de ses devoirs de gentilhomme.

Jean et Elisabeth-Marque Tallon ont  eu  2 garçons et 2 filles dont :

Marque-Anne, baptisée le 2 juin 1727 à St André de Couffinal, religieuse maltaise, décédée à Cahors le     12 février 1769 
François-Hyacinthe, né le 1 janvier 1733 à Couffinal, qui continue la race
et Jeanne-Marque,  née le 19 mai 1739,  qui épouse le comte Gabriel de Bernez-Bern, chevalier.
Ils eurent deux fils  qui resteront en relation avec leurs cousins Las Cases venus de la province à Paris : Etienne de Berny, (1768/1851),  marié le 8 avril 1793 à Livry-Gargan à Laure Hinner qui sera liée à Honoré de Balzac
et Emmanuel de Berny (1773/1832)  dit Monsieur Manuel, officier de la gendarmerie royale, qui est resté célibataire.
Gabriel de Berny  décède le 10 septembre 1759,  à 71 ans. Sa veuve,  Jeanne-Marque, la tante d'Emmanuel, tout juste rentré d'émigration,  décède le 3 Prairial An X (22 mai 1802) au 196 rue du Faubourg du Roule à Paris VIII, âgée de 63 ans.

En 1753, Jean de Las Cases avait demandé à l'évêque de Lavaur l'autorisation d'élever une chapelle avec autel dans l'église de Couffinal.
Vers le fond du cimetière, il proposait que le mur de l'église, derrière la chaire soit ouvert et qu'un escalier en briques à chaux et à sable soit construit. L'évêque lui donna son accord.
Jean de Las Cases décéda en 1759, âgé de 71 ans.

16° degré : FRANCOIS-HYACINTHE dit le marquis de Las Cases (1733/1780) seigneur de la Caussade

Seul fils survivant de Jean de Las Cases et d'Elisabeth-Marque Tallon, François-Hyacinthe est seigneur justicier dans les consulats de Puylaurens, Revel et Palleville, seigneur suzerain et dominant des terres et seigneuries de Dournes et de la Mothe, coseigneur direct des consulats de Revel et de Dournes, commandant à Revel, Sorèze et pays dépendants.

Né le 1 janvier 1733 à Couffinal, il part en campagne avec son père en 1740, tout juste âgé de sept ans.
En 1744, à  onze ans, il suit son père Jean en Italie où, il est  blessé à l'œil gauche,  ce qui le défigura et pèsera par la suite sur son moral. En 1746, à 13 ans, il accompagne son père auprès du prince de Conti, Louis-François de Bourbon, au Piémont.
Le  9 décembre 1755, à 22 ans,  il est émancipé par son père. Il continue sa carrière militaire avec zèle et distinction. En 1755, il est promu capitaine des Grenadiers au bataillon d'infanterie d'Albi

Pendant la guerre de Sept ans (1756/1763),  il fait la guerre en Prusse avec le prince de Condé, lors de la campagne de 1757/1758 puis sur le Rhin en 1762 avec le même Condé. En 1763, il est décoré de la Croix de St-Louis pour prix de ses services.

Le 18 février 1765, dans son contrat de mariage signé à Toulouse, il est dénommé Messire François-Hyacinthe de Las Cases, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis,  commandant au Burzet-en-Vivarais, habitant dans son  château de Las Cases au diocèse de Lavaur. Il épouse, le même jour,  à l'église St Pierre-des-Cuisines de  Toulouse,  Jeanne Naves de Ranchin, née le 17 janvier 1749 à Puylaurens, fille de Jean  Naves et de Marie de Ranchin,  mariés le 19 juillet 1746 à l'église St Sernin de Cadix.

Eglise Saint-Pierre-des-Cuisines à Toulouse,
où eut lieu,  le 18 février 1765,  le mariage
de François de Las Cases  et de Marie  Naves de Ranchin, les parents d'Emmanuel.
 

De cette union, ils ont 2 garçons et 2 filles :

Marie-Joseph-Emmanuel-Auguste-Dieudonné  de Las Cases, dit le Mémorialiste, qui continue la race.

Une fille ondoyée le 31 juillet 1767 à Couffinal et décédée le même jour.

Alexandre-François-Jacques-Marc,  né le 20 avril 1769 à Couffinal et  baptisé le 22 qui sera élève de l'école royale militaire de Sorèze, cadet gentilhomme, sous-lieutenant  dans le Régiment d'Infanterie d'Auvergne.
Il est l'ancêtre des descendants de la famille de la Lozère qui porte encore le nom de Las Cases.


(Cahiers d'histoire N° 19)

Charlotte,  née le 14 mai 1770 et baptisée le même jour à Belleserre. Elle décèdera le 23 octobre1774,  à l'âge de 4 ans.

En 1766, à la naissance d'Emmanuel,  François-Hyacinthe  abandonne l'armée et se retire dans son patrimoine.
Le 14 avril 1768, à Puylaurens, il achète la suzeraineté de la seigneurie de Dournes au marquis Charles de la Croix de Castries, seigneur de Puylaurens.
Le 11 juin 1768, à Toulouse, il achète au même marquis, la seigneurie de la Caussade (anciennement Les Garres à Lempaut) ainsi que les fiefs de Belesta et Beauvoir, anciennement Lirarnié,  sur la commune de Palleville.

Le 9 décembre 1774,  à 41 ans, François-Hyacinthe  fait son testament au château Las Cases. En 1776, il rend hommage au roi Louis XVI pour toutes ses possessions.

Le 16 février 1777,  il obtient  la permission d'établir une chapelle dans le château Las Cases. Elle sera installée au rez-de-chaussée et au 1er étage et soumise à des conditions de culte. La messe ne pourra pas y être célébrée les jours de grandes fêtes catholiques : Noël, Pâques, La Fête-Dieu, la Pentecôte, l'Assomption  et le jour de la St André, patron de l'église de Couffinal. Elle sera accessible à la famille et aux voisins.  

Château de Las Cases,
maison natale d'Emmanuel à Blan  - 1920
Collection particulière

La chapelle établie en 1777 avait une tribune.
 Une croix indique à l'étage, l'endroit où
François de Las Cases est mort en 1780
Collection particulière

Le 4 janvier  1779,  François-Hyacinthe achète,  à Rosalie de Verguière,  la terre noble des Crozes,  métairie de Couffinal, proche du château Las Cases. C'est là que sa femme, Jeanne de Ranchin, vivra en partie à l'époque de la Révolution, « le château » de Las Cases ayant été vendu comme bien national en 1794.

Le 15 janvier 1780, il est nommé commandant de Burzet-en-Vivarais, diocèse de Mende.  L'acte est signé à Montpellier par le comte Gabriel-Marie de Talleyrand  Périgord, Grand d'Espagne, gouverneur du Berry et du Languedoc.

Six mois plus tard, le 23 juillet 1780, il se donne la mort dans une chambre du premier étage de son « château ». Il est inhumé, le lendemain de son décès,  à l'extérieur du cimetière de Couffinal, vu les circonstances de sa mort  (Cahiers d'histoire N° 11)

Le 24 juillet,  c'est l'ouverture de son testament rédigé  6 ans plus tôt.  Il donne,  à son fils aîné Emmanuel,  ses biens  dont il pourra jouir à 25 ans, en 1791. Il donne à son fils cadet,  François-Alexandre, son domaine des Pugets dont il ne pourra jouir qu'à ses 25 ans, en 1794.
Les événements en décideront autrement et les deux fils Las Cases seront privés d'héritage car, à la Révolution, leurs biens dont leur mère avait l'usufruit sa vie durant, seront vendus comme bien nationaux à des acheteurs de Revel.

Le 30 Pluviose An II (18 février 1794) la métairie de la Veyrière (autre nom du château Las Cases) et la métairie voisine de  Sauzières  propriétés de  Jeanne de Las Cases,  née de Ranchin,  sont vendues à Sylvestre Sarrat,  fabricant de bas de soie à Revel qui décèdera 2 mois plus tard ! Il reste à trouver les noms des propriétaires successifs du château Las Cases depuis cette époque jusqu'à nos jours.

Par  procès-verbal d'adjudication du 7 Floréal an II (26 avril 1794) les biens familiaux de la citoyenne Las Cases sur la juridiction de Revel sont dispersés en trois lots représentant 54 hectares, 65 ares dont les acquéreurs sont trois propriétaires fonciers : Pierre-André Pélissier, David Petit et Laurens Massias.

Une dizaine d'années plus tard, le 12 Floréal An XIII (2 mai 1805), à Sorèze,  Emmanuel de Las Cases abandonne les objets de son bien qui ne seraient pas vendus, ceux qu'il pourrait recouvrer à l'amiable,  et les titres et droits patrimoniaux qu'il possède,  à son frère François-Alexandre, chargé de s'occuper de leur mère, Jeanne de Ranchin, âgée de 56 ans.  Il se réserve pour lui et ses descendants une terre, choisie par son frère,  pour demeurer un souvenir de l'héritage de ses ancêtres.

Jeanne Naves de Ranchin a vécu  à Sorèze pendant la période révolutionnaire. Elle décède le 7 avril 1816 dans un lieu qui reste à déterminer, alors que son fils Emmanuel et son petit-fils Emmanuel-Pons partageaient le sort de l'Empereur déchu, exilé à Sainte-Hélène.
C'est de ce séjour des  Las Cases, père et fils,  auprès de Napoléon que viendra le renom et la fortune de la famille suite à la publication du « Mémorial de Sainte-Hélène » paru en 1823.

Jeanne  Naves de Ranchin (1749/1816)
Mère d'Emmanuel de Las Cases
Collection particulière

 

17ème degré : EMMANUEL de Las Cases, (1766/1842), marquis (1780), baron (1808) et comte d'Empire (1810) dit le Mémorialiste

Marie-Joseph-Emmanuel-Augustin-Dieudonné, voit le jour le 20 juin 1766 au « château » Las Cases, paroisse de Couffinal, diocèse de Lavaur ; il sera baptisé dans l'église de Belleserre,  le lendemain, l'église de Couffinal  étant en réparation. On peut voir, dans l'église actuelle de Belleserre, le baptistère sur lequel fut porté Emmanuel.

Avant la Révolution, le hameau principal de Couffinal était aux Pugets. A cette époque, l'église fut démolie ou tomba en ruines. Quelques habitants, suivant sans doute les conseils de M. de Laprade, résolurent de construire la nouvelle église en un lieu appelé Enbouyé. Le quartier où fut construite l'église actuelle prit le nom de Labaylarié et des maisons s'ajoutèrent aux quelques maisons existantes constituant peu à peu, autour de l'église, le village actuel.     :
(Cahiers d''histoire   N° 12)

Emmanuel de Las Cases  passera sa toute tendre enfance à Couffinal qu'il quittera à l'âge de huit ans et demi, en décembre1774, pour la capitale. Après des études au collège de Vendôme puis à l'Ecole Militaire de Paris,  il s'engagera dans la Marine à Brest en 1782 et sera nommé  lieutenant de vaisseau le 10 avril 1789.

En juillet 1790, il est présenté à la cour de Louis XVI. « Cette présentation devenait un véritable titre de haute et antique noblesse, il fallait prouver devant le généalogiste Chérin qu'on était issu d'ancienne chevalerie et de générations toutes militaires.»                                                                                                                 Il parvint sans doute à le prouver en se servant de l'ouvrage écrit par son arrière grand-père Marc : « Noble héritage et bonnes conduites de nos ancêtres ». Ces recherches ainsi que l'arbre généalogique établi ensuite avec son frère François, à Couffinal, à l'automne 1790, le prépareront sans doute à l'élaboration de son futur « « Atlas historique, généalogique, chronologique et  géographique » paru à Londres en 1799 puis à Paris en 1802, sous le nom de A. Lesage.

En 1791, Emmanuel abandonne la Marine ; la Révolution va décider de son destin. Fin décembre 1792, il émigre à Londres.
En août 1799, il  revient clandestinement en France pour épouser religieusement et en secret,  à St Méen (Finistère), sa fiancée bretonne, Henriette de Kergariou,  née le 5 mai 1770 à Brest.
Ce mariage non enregistré n'étant pas reconnu, un mariage civil aura lieu le 6 octobre 1808 à Paris Ier suivi d'un mariage religieux, le 18 octobre, au château de la Granville à Bringolo (Côtes d'Armor). 

 

Emmanuel de Las Cases (1766/1842)
Collection particulière

De cette union naquirent 4 enfants :

Emmanuel-Pons-Dieudonné, déclaré  né le 8 juin 1800 au manoir de Coz-Castel à St-Méen (Finistère) sur l'acte de reconnaissance établi  le 5 octobre 1808,  à la mairie du Ier arrondissement de Paris, la veille  du mariage civil de son père avec Henriette de Kergariou. En 1815, Emmanuel, page de l'Empereur,  accompagna son père qui avait suivi Napoléon dans son exil à Sainte-Hélène. Il participera au retour des Cendres de l'Empereur en 1840.
Il avait signé en Haïti le traité  reconnaissant l'indépendance inconditionnelle de cette île en 1838. Député du Finistère,  dans la majorité gouvernementale, de 1830 à 1848, sous Louis-Philippe ; il sera nommé sénateur par Napoléon III en décembre 1852. Engagé en politique, il investira sa fortune dans des mines de houille à partir de  1838 et, en 1842, il sera nommé administrateur des mines de charbon de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire).
Il se mariera  à Passy,  le 28 juin 1854 avec une angevine, Elisabeth Poudret de Sevret.

Il décèdera 10 jours plus tard, à Passy, le 8 juillet 1854. Sans postérité, c'est son frère Barthélémy qui deviendra le chef de famille.

Emmanuel-Pons de Las Cases (1800-1854)
Collection particulière

Emma, née le 8 novembre 1809, à Paris VIII°, y décèdera en février 1814, âgée de 5 ans et demi.

Charles-Joséphine-Auguste-Pons-Barthélémy, qui continue la race après le décès de son frère, sans postérité.

Marie-Louise-Napoléone-Ofrésie, née le 21 septembre 1813, à Paris X°,  épousera Gustave de Chanaleilles,  le 18 novembre 1853 à Paris XVI°.
C'est elle qui s'occupera de la diffusion du « Mémorial de Sainte-Hélène » écrit par son père. Sans postérité, elle décèdera le 7 mai 1865 à Paris VIII°,  n'ayant pu assister à l'inauguration de la statue de son père qui aura lieu à Lavaur, le 8 octobre 1865.

Ofrésie de Las Cases (1813/1865)
Sœur d'Emmanuel et de Barthélémy de Las Cases

Collection particulière

 

Emmanuel de Las Cases dans le diocèse de Lavaur devenu le Tarn en 1790

Emmanuel de Las Cases qui avait quitté son village en 1774 n'y reviendra que 5 fois :

En mai 1783, sur le chemin qui le conduit de Toulon à Brest,  il s'arrête pour voir sa mère, son frère François qui poursuit ses études à Sorèze, les  Padiès à  Lempaut, les  Ranchin à Puylaurens.
En juin 1789, venant de Coettiliau,  près de Lannion, où il résidait chez les  Kergariou, il retrouve sa mère et son frère à Sorèze ; il fréquente alors le château de Vaudreuille près de Revel où il est attiré par Louise de Vaudreuil qui jouera un grand rôle dans sa vie, d'abord à Londres pendant l'émigration puis, à son retour en France,  auprès de Joséphine, épouse de Napoléon.
(Cahiers d'histoire N°18)

A l'automne 1790, il revient chez lui ; ce sera son dernier séjour dans « le château » de ses ancêtres.   Au printemps 1791, il part à Paris pour rejoindre les émigrés avec lesquels il gagnera l'Angleterre en décembre 1792. Il y restera 10 ans. En mai 1804, Emmanuel de Las Cases passe à Sorèze pour voir sa mère.  En juillet 1812, en mission pour contrôler les maisons de détention et les dépôts de mendicité, il s'arrête 15 jours à Sorèze pour voir sa mère et sa famille. Il ne la reverra pas vivante puisqu'elle décèdera en 1816 alors qu'il était à Ste Hélène.

Dix-sept  générations de militaires

Le 15 mars 1808, Emmanuel de Las Cases avait adressé une requête à  Napoléon Ier pour obtenir le titre de Baron et l'institution du Majorat. Il y évoquait ses ancêtres : « Je viens vous demander votre haute et flatteuse protection… au nom des dix-sept générations militaires qui toutes ont suivi fidèlement leurs princes et la patrie. Espagnols d'origine, venus en France avec la mère de St Louis, tous les miens n'ont cessé depuis de se vouer au service de la patrie. On les retrouve dans toutes les armes ; plusieurs ont péri au champ d'honneur ou dans des postes honorables, tous sont chevaliers de l'ordre de St Louis.» Suite à cette demande, Emmanuel de Las Cases sera nommé Baron le 28 octobre 1808 et autorisé à la formation du  Majorat.

Peu de temps avant son décès, Emmanuel de Las Cases  est revenu  à Blan, avec sa fille Ofrésie, pour revoir le berceau de sa famille et parcourir, avec une joie profonde, ces lieux qui faisaient revivre autour de lui l'histoire du passé. Il fit transférer à l'intérieur du cimetière de Couffinal, le corps de son père, inhumé à l'extérieur en 1780,  en raison des circonstances de sa mort. Il fut accueilli par les de Gouttes Las Touzeilles dans leur château de Palleville.

Dix ans après le décès de son épouse, Henriette de Kergariou,  le 22 mai 1832 à Passy, Emmanuel de Las Cases y rendit l'âme, le 14 mai 1842, âgé de 76 ans,  après une vie trépidante malgré une santé précaire.   Le couple est  inhumé au cimetière de Passy ainsi que de nombreux membres de leur famille.

18ème  degré : Charles-Joséphine-Auguste-Pons-BARTHELEMY baron puis comte de Las Cases (1811/1877)

Second fils d'Emmanuel de Las Cases et d'Henriette de Kergariou, né le 1 août 1811 à Paris VIII°, il  s'engagera, comme son père, dans la Marine en 1830. En 1844, à la demande de son frère Emmanuel, il dirigera les mines de charbon en Anjou.
Devenu chef de famille en 1854 après le décès de son frère, il s'engagera en politique et sera député du Maine-et-Loire de 1857 à 1869. Nommé Chambellan de Napoléon III en 1859, il exercera deux mandats de maire à Chalonnes-sur-Loire de 1859 à 1869.
Il siègera au Conseil général du Maine-et-Loire de 1854 à 1871.

Il avait épousé Rosalie Isaure Bigot de la Presle, le    26 avril 1844 à Paris I°.  Arrivé à Chalonnes en 1845, pour y diriger des mines de charbon, c'est dans cette commune du Maine-et-Loire que naîtront leurs 7 enfants : 3 garçons et 4 filles dont :
Jean-Marie-Barthélémy qui continue la race, né le 22 août 1845.

Et Louis-Pons-Emmanuel, né le 25/4/1852, marié le 25 avril 1881 à Paris VIII° avec Emma-Eugénie Guilloux (1859/1940) n'aura qu'une fille.
Sous-lieutenant au 1er cuirassier et  au 3° Régiment colonial en 1905,  il sera le dernier militaire de la famille Las Cases,  terminant  ainsi la longue lignée de ses ancêtres.

 

Louis-Pons-Emmanuel de Las Cases
(1852/1918)  Ier cuirassier
Collection particulière

 

19ème degré : Jean-Marie-BARTHELEMY, comte de Las Cases (1845/1923)

L'aîné des fils de Barthélémy, fut le dernier de la branche aînée de Belvèze à porter le nom de Las Cases car de son mariage, le 3/7/1880 à Paris VIII°,  avec Marie-Madeleine Mercier de Lostende (1858/1898), il eut 6 filles.
Ayant hérité par sa mère de la propriété de La Presle, à Coulandon dans l'Allier, il sera maire de ce village en 1888. Il siègera au Conseil général de l'Allier jusqu'en 1923. C'est lui qui liquidera la société des Houillères de Chalonnes-sur-Loire en 1917. Il décèdera le 9 novembre 1923 à Paris XVI°.

                                                                                                                                                      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Marie Barthélémy de Las Cases (1845/1923)
Petit-fils du Mémorialiste
Collection particulière

 

 

Les souvenirs d'Emmanuel de Las Cases dans le Tarn.

Quand, en 1858,  le Général Baron Gorsse, (1784/1868)   député du Tarn de 1852 à 1868,  maire  d'Albi de 1853 à 1859 et Président du Conseil général du Tarn en 1847, proposa à  Barthélémy de Las Cases, second fils du Mémorialiste de Napoléon,  de faire ériger une statue à la mémoire de son père, presque plus personne ne se souvenait de celui qui était né à Couffinal en 1766 et avait quitté son village natal en 1774.

C'est la ville de Lavaur qui fut choisie pour accueillir la statue  car,  en 1858,  le château Las Cases autrefois situé dans la paroisse de Couffinal se trouvait  depuis 1790 dans la commune de Blan qui  faisait partie de l'arrondissement de Lavaur, alors sous-préfecture du Tarn.  Des notables de Revel,  Puylaurens et des habitants du secteur de Blan furent consultés au sujet d'Emmanuel de Las Cases et de sa famille ; ils  donnèrent quelques renseignements parfois erronés. On avait oublié que l'auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène », devenu célèbre, était un Tarnais.

Au bout de  7  longues années de tractations, la statue d'Emmanuel de Las Cases, érigée dans le jardin de l'Evêché à Lavaur,  fut  inaugurée le 8 octobre  1865, en présence de son fils Barthélémy et de sa famille , ce qui répara cet oubli. Cette année, le 29 avril, sera fêté à Lavaur,  le 150° anniversaire de son installation.
Poursuivant son voyage, Barthélémy de Las Cases s'arrêta à Blan pour voir le « château » Las Cases, maison natale de son père. Il est probable que son frère aîné, Emmanuel-Pons, décédé en 1854, n'est jamais venu à Blan.

Le 30 septembre 1995, une stèle érigée à la mémoire de l'auteur du « Mémorial de Ste Hélène »,  près de sa maison natale à Blan,  rassembla  les membres de   l'association «E. de Las Cases, mémorialiste de l'Empereur » présidée par Francis Carrade alors maire de Lescout.
Le panneau illustré qui l'accompagne, mis en place par la Communauté de Communes Lauragais, Revel et Sorézois et inauguré le 22 juin 2014  perpétue sa mémoire.
Le 8 mars 2015, à Sorèze, une conférence évoquera le souvenir de l'auteur du « Mémorial » et de son fils à Ste-Hélène.
En 2016, il conviendra de célébrer dignement le 200° anniversaire du séjour des Las Cases père et fils avec Napoléon ainsi que le 250° anniversaire de la naissance d'Emmanuel de Las Cases dont les talents d'écrivain, le dévouement et la fidélité ont fait  de lui un grand homme malgré sa petite taille.

Le panneau,la stèle et, à l'arrière-plan,la maison natale d'Emmanuel de Las Cases à Blan (81)
Photo : C. Vialelle 

Emmanuel
de LasCases(1766/1842)
Barthélémy
de Las Cases(1811/1877
Barthélémy
de Las Cases(1845/1923)

Sources

Nobiliaire Universel de France -  Tome 1
"Noble héritage et belles conduites de nos ancêtres" Marc de Las Cases (1653/1726)
Recueil de copies d'actes de pièces et documents de famille classés et mis en ordre par Emmanuel de Las Cases XVII° degré. Collection particulière
Las Cases le Mémorialiste de Napoléon»
Comte Emmanuel de Las Cases – Fayard – 1959
Las Cases l'abeille de Napoléon
Jean-Pierre Gaubert – Loubatières – 2003
Archives Départementales du Tarn
Archives Départementales de la Haute-Garonne

Photos : Christiane et Bernard Vialelle

 

FAMILLE  DE LAS CASES  du XIIème au XXème siècle

 

RETOUR CAHIER DE L'HISTOIRE N°20