Georges SABO (1897-1945)  

 

 G.SABO

 

 

Né à Lavaur en 1897, G.Sabo est notaire à Revel. Il est un des fondateurs dans la région du mouvement « Libération - Sud » tout en ayant le grade de lieutenant du réseau Gallia (du BCRA) et coopérant avec le Corps Franc de la Montagne Noire.

 

Dans ses lettres, avant même la défaite, Georges  Sabo écrit    : « Acceptons tous nos revers avec énergie (...) Ils ne sont que des épisodes, seule compte l'issue. Notre destinée se joue, les jours qui viennent sont angoissants, mais, une fois de plus nous saurons tenir. » (29 mai 1940)

« Avec angoisse, j'attendais cette jour­née (...) Attendons douloureusement, avec résignation, avec foi, les événements qui vont se dérouler (...) Je ne sais quand nous nous reverrons... La lutte n'est pas finie. Espoir et confiance. » (17 juin 1940).

 

Marcel Arnaud, chef de Centaine' de la Milice de Revel, dans sa dénon­ciation faite devant le commissaire de police le 6 avril 1943, le présente comme « le chef des Gaullistes de Revel », réunissant ses amis plusieurs fois par semaine « dans la salle à manger du propriétaire de Café du Commerce (Monsieur Jean Rispal), en présence de M. Ghiloni pharmacien  et de quelques juifs (...) pour compulser des dossiers, établir des listes, donner des mots d'ordre et régler le plan de propagande... »

Le même dénonciateur ajoute :« certains papillons collés et jetés à Revel...étaient dactylographiés avec des caractères semblables à ceux de la machine à écrire de M.Sabo .

 Ce dernier reçoit le journal « Libération » et le distribue lui-même (...) Lors de l'invasion de notre Afrique du Nord par les Anglo-Américains, M. Sabo et quelques amis fêtèrent au champagne, à son domicile, le rapt de notre plus belle colonie... »

 

 

L'âme de la Résistance revéloise

 

Il est un fait, incontesté. Georges Sabo est bien l'âme de la Résistance à Revel. Il participe d'abord au réseau Gallia (fondé par Henri Gorce en 1941), qui avec plus de 1900 agents, va devenir une des meilleures organisations de renseignement de la France Combattante.

Plus tard, Georges Sabo, pour développer les actions de la Résistance, intègre le mouvement « Libération-Sud », né au printemps 1941 à Lyon et qui s'implante rapidement dans toute la zone Sud.

Ce mouvement, « Libé-Sud », qui recrute surtout ses militants dans les milieux syndicaux et socialistes, se singularise par ses positions radicales à l'égard de Vichy.

Son journal clandestin, dont le premier numéro paraît le 22 juin 1941, va atteindre un tirage de150000 exemplaires en 1944, pour soutenir le moral et les espoirs des Français, tout en combattant la propagande vichyste et pro-allemande.

Il est, en effet, essentiel que la presse clandestine atteste, par sa présence, des milliers d'initiatives des réseaux et des mouvements, qui couvrent peu à peu le pays.

Les difficultés de cette presse sont considérables : il faut trouver et détourner le papier, matière première contingentée, rare et surveillée, il faut disposer de ronéos et d'imprimeries .

Quant à la distribution, elle est aussi hasardeuse que la fabrication ; elle se fait par des canaux les plus divers : trains avec la complicité des cheminots, dépôts dans les boîtes à lettres, sous les portes ou jets à la volée dans les ciné­mas et les marchés.

Imprimeurs et distributeurs de cette presse clandestine vont payer un lourd tribut à cette mission civique d'information à laquelle participent Georges Sabo et ses amis de Revel.

Les frères Henri et Raoul Lion, maîtres imprimeurs à Toulouse (rue Pargaminières) ont imprimé tracts, faux papiers et journaux pour la Résistance jusqu'au 4 février 1944, quand la Gestapo fait irruption à l'impri­merie, arrête et déporte tout le personnel (y compris le jeune apprenti, Georges Séguy, qui deviendra plus tard un des leaders de la CGT). Les frères Lion meurent, six mois plus tard, à Mauthausen.

 

  

Un Français du refus

 

Georges Sabo, qui fait partie de ces Français du refus, est infatigable dans ses diverses activités résistantes : il fabrique aussi des faux papiers, sauve un aviateur canadien (Julian Sale) et lui permet de franchir les Pyrénées et de rejoindre la Royal Air Force, anime son réseau et son mouvement tout en participant à l'implantation du CFMN.

 

Dénoncé une nouvelle fois par la Milice, la Gestapo vient l'arrêter à Revel le 9 février 1944, mais il réussit à s'enfuir et à se cacher à Toulouse. Il y continue ses actions militantes quand il est arrêté par la police allemande et la Milice, le 28 avril 1944, au café La Comète, à Toulouse, au moment où il revenait d'un contact avec le colonel Bonneau, chargé de l'organisation militaire du mouvement.

 

Il est enfermé à la prison Saint-Michel (côté allemand) jusqu'à la fin du mois de juin.

Sur les régistres du camp de concentration de Dachau, il est enregistré comme arrivé le 7 juillet et immatriculé sous le numéro 78 369. Par la suite, il est transféré au camp de Flossenburg (matricule 21 175), où il décède le 10 janvier 1945. Il avait 47 ans.

 

 
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