Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol PARU DANS LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE numéro 16 - 2011  | 
        
 LA COHORTE "IMPERIALE" A REVEL EN 1814 Par Claude POUZOL  | 
        
I - Note liminaire
 
Le document analysé dans cette étude est un  document de conscription (1), suite à une demande  urgente, du 1er Empire et les débuts de la Restauration.
 
Exécuté avec soin et très détaillé, il  apporte beaucoup de renseignements précieux sur la ville de Revel à une époque  charnière : les débuts de la Restauration, renseignements économiques,  sociaux, familiaux, démographiques, voire fiscaux qui peuvent être mis en  statistiques, à une époque où les historiens peuvent déplorer leur absence  presque totale.
  
Donc une richesse que nous avons essayée  d’exploiter, aidés par le dévouement de   M. Jean-Louis Toupin, que je remercie amicalement.
     
     
   II - Le contexte historique
     
   Trop connu pour être détaillé, il peut être  caractérisé d’une image assez tragique : l’effondrement progressif de  l’Empire, après que l’Empereur eût décidé, alors que rien, sinon son ambition  démesurée, ne l’obligeait d’envahir l’Empire russe.
   Le 24 juin 1812 : c’est le début de  cette campagne militaire.
   Le 14 septembre 1812, la capitale Moscou est  prise.
   Le 19 octobre, c’est le début de la retraite  de Russie.
   Le 13 décembre de la même année, les restes  de la Grande Armée  franchissent le fleuve Niemen.
   En 1813, l’Allemagne du Nord se révolte et se  joint aux armées russes.
   Malgré les victoires françaises de Lutzen et  Bautzen, en mai 1813, cette campagne d’Allemagne ne permit pas à Napoléon de  reprendre en main son Empire, tandis que l’armée anglaise jette les Français  hors d’Espagne et envahit l’Aquitaine.
   La défaite française de Leipzig oblige  Napoléon 1er à se replier derrière le Rhin.
   Dans cet écroulement Napoléon suit cette idée  maitresse : reconstituer une armée qui lui permettrait de refouler et  d’écraser le rouleau compresseur des armées alliées coalisées contre lui. Pour  cela, il faut tirer des provinces françaises les recrues qui lui font défaut.  C’est l’armée qui a été à l’origine de sa puissance inespérée. C’est l’armée  qui le sauvera. 
   En 1814, il fait appel à 6666 + 150000 +  10000 + 20000 + 10 000 + 160 000 + 25 000  soit un total de 451 666 hommes.
    Aussi les textes législatifs militaires se  multiplient, de même que les injonctions à son administration préfectorale et  municipale.
   Notre document est dans cette politique  désespérée : un décret impérial du 26 décembre 1813 ; une lettre du  sous-préfet de Villefranche du 7 janvier 1814.
    Inutile  de  raconter l’écroulement final !  Les actes de bravoure de la campagne dite de France, la folle équipée des Cent  Jours, le désastre final de Waterloo, le 18 juin 1815, la 2ème abdication,  Sainte Hélène…
   Déprimé, souvent trahi, l’ex Empereur a une  obsession : éviter à la   France  qu’il a établie  et qu’il aime, le chaos d’une guerre civile, comme  trop de ses conseillers l’y incitent.
     
     
   II bis  - Cadres généraux de la conscription
     
   L’article d’Alain PIGEARD (2) m’a servi de base  documentaire.
   Depuis la mise en place de la loi  JOURDAN-DELBREL (5 octobre 1796) la conscription fonctionnait comme une machine  aux rouages bien huilés qui donnait une relative satisfaction (elle servira de  base au recrutement de l’armée française   pendant près de deux siècles).
     
     
   Formalités du recrutement 
     
   A partir du 8 fructidor AN XIII (26 août  1805) le préfet et les sous-préfets ont la haute main sur la répartition du  contingent  une fois la décision prise  d’une levée par sénatus-consulte ou décret impérial, qui fixe les effectifs du  contingent pour l’année.
   Le préfet préside le conseil de recrutement  aux formalités longues et fastidieuses. Il se déplace, avec le sous-préfet,  dans chaque canton pour l’examen définitif et pour statuer sur toutes les  réclamations introduites. Tous ceux qui n’ont pas été reconnus d’emblée inaptes  au service doivent se présenter personnellement à une deuxième réunion  cantonale.  
   Le conseil de recrutement se prononce alors  sur chaque cas : exemptions,  ajournements, remplacements.
   Le sous-préfet assure les relations entre le  préfet et les hommes de terrain, maires et commandants militaires. Puis, il  dresse la liste d’appel et préside à l’examen médical.  
   Le maire envoie un billet aux jeunes gens qui  sont invités ainsi à se faire inscrire sur la liste de la commune de leur  domicile.
       
       
     Une liste est alors dressée : c’est notre document.
       
     Huit jours plus tard, le sous-préfet se rend  au chef-lieu de canton, vérifie les listes et procède à l’examen des conscrits.  Ceux-ci pieds nus sont toisés ; les estropiés, boiteux, aveugles,  sourds-muets sont proposés pour la réforme. Ceux dont la taille est supérieure  à 1,54 mètre  sont déclarés capables de servir. Le sous-préfet informe alors les conscrits du  jour et lieu de l’examen définitif par le conseil de recrutement et établit un  état des réfractaires et déserteurs, ainsi que le nom de leurs parents.
       
       
     III -  Une lente et longue mise en place administrative, qui finit par  oblitérer le sens originel  de la mesure  prise et que l’on peut suivre par les documents d’archives.
       
     1 - lettre du sous-préfet du 7 janvier  1814. 
     Organisation d’une cohorte de grenadiers de 2ème masse au sein de la commune de Revel, en exécution du décret impérial du  17 décembre 1813.
   
  
 
Page de garde du dossier
Pages interieures du dossier
lettre du sous-prEfet du 17 janvier 1814.
 
Note au verso du document écrite par les secrétaires de la mairie de Revel pour le classement administratif
2 - lettre du maire de Revel du 10 janvier  1814 qui demande poliment d’être dispensé de l’organiser.
     
    3 - lettre du sous-préfet du 17 janvier  1814. 
    Le ton est ferme (« il n’est pas  possible… »), mais accommodant sur certains points (voir document pages  précédentes).
    Le haut fonctionnaire s’appuie sur des  instructions écrites et des explications verbales de Mr le commissaire  extraordinaire de l’Empereur et de Mr le préfet. Certes ceux-ci sont informés  de la situation de l’arrondissement et de la ville de Revel, et les administrés  peuvent faire des réclamations portées sur la liste de la cohorte. Mais le  maire doit se rendre à Villefranche le 23 janvier avec les matériaux  nécessaires.
    
    4 - lettre du maire de  Revel du 18 janvier n° 662.
  
    
    5 - lettre du  sous-préfet du 20 janvier 1814 n° 413
    Apporter les matériaux  suivants : la liste préparatoire et d’autres documents. Sursis à donner  aux gardes nationaux jusqu’à la liste définitive.
  
    
    6 - lettre du  sous-préfet du 3 février 1814. 
    Il manque les  exceptions accordées, le préfet les approuve à l’exception des militaires qui  doivent être déclarés capables pour être employés comme officiers (de la garde  nationale).
    Si vous pensez à un  changement à la liste des officiers proposés, faites le savoir au plus tôt.
  
    
    7 - Circulaire du  sous-préfet du 4 mars 1814
    Convocation du maire  de Revel à Villefranche le 13 mars 1814 avec l’état bien complet de la  population de Revel.
  
    
    8 - Le 8 mars  1814
    Le sous-préfet informe  que le préfet approuve de substituer trois compagnies de fusiliers à une  cohorte de grenadiers de 2ème classe.
  
    
    9 - le sous-préfet au  Maire – lettre du 24 mars 1814
    Substitution des 3  compagnies de fusiliers aux 2 compagnies de grenadiers de 2ème classe  est acceptée. Prévenez par écrit chaque fusilier, chaque compagnie est d’une  force (effective) de 125 hommes.
  
    
    - prévenir  les officiers qui sont sur la lettre du 11 février qu’ils sont nommés.
    - faire liste pour présentation d’un second  sous-lieutenant par compagnie. Faire la liste de ces 3 officiers de suite.
    - si  réclamations à la liste des gardes nationales, m’en donner le nombre afin que  je me déplace à Revel pour les entendre avec vous et Mr Lacombe en conseil  d’organisation. En attendant officiers et soldats sont placés en activité.
  
    
    10 - approbation par  le préfet (31 mars 1814)  des 3 sous-lieutenants  Jean Baptiste Fortuné PONSDEVIER, Pierre RECH, Mathieu VIGUIER, dans la cohorte  de fusiliers de la garde nationale de la commune de Revel. Sont nommés et leur  faire connaître cette qualité.
  
    
    11 - lettre du 31 mai  1814 du sous-préfet : il ne peut se rendre à Revel, à moins que quelque  parti ennemi ne se montre dans la vallée du canal. Auquel cas, il doit sur  ordre évacuer sur Revel. Les 3 compagnies doivent être mises en activité de  suite et tous les hommes valides, sauf les exceptions doivent être mis à la  disposition de leurs chefs.
    Le conseil  d’organisation pour l’examen des réclamations   se tiendra plus tard quand nous pourrons. Réclamations réduites à un  petit nombre, à moins d’impotence absolue. Opposer une fermeté inébranlable aux  prétentions déplacées.
  
    
    11 bis -  lettre du 31 mars 1814, bureau militaire : approbation par le préfet (31  mars 1814) de la présentation qui lui a été faite de 3 sous-lieutenants Jean  Baptiste Fortuné PONSDEVIER, Pierre RECH, Mathieu VIGUIER de la cohorte de  fusiliers de la garde nationale de la commune de Revel. Les informer et la  faire reconnaître en cette qualité.
  
    
    12 - lettre du  sous-préfet (25 mars 1814) la garde nationale sédentaire convenant, il n’y a  aucun changement à y faire.
  
    
    13 - lettre autographe  du sous-préfet (Marron) au maire (18 janvier 1815) : un capitaine délégué  du colonel Saint André est venu voir mon   armement sur l’objet de la circulaire de M. le Préfet du 9 octobre 1814,  mémorial 287 (relativement aux armes de guerre). Il a été impossible de satisfaire  cet officier, vu que vous le maire de Revel   et quelques autres maires ne m’avez pas envoyé l’état des armes en  question. Voyez la circulaire précitée, réponse pour le 25 janvier sans faute.
    Ainsi l’espoir napoléonien de lever une armée  en Lauragais, ou du moins une cohorte de grenadiers de 2ème masse, s’est-il  peu à peu restreint, pour finalement être totalement abandonné, les  circonstances nationales y aidant. Très curieusement celles-ci ne sont guère  évoquées  dans nos documents, sauf à  propos d’une évacuation sur la région de Revel. Quelques officiers de la garde  nationale, à la place d’un contingent vont servir de conclusion…. Tant mieux  pour la population de Revel, que ses édiles ont ainsi préservée !
  
    
  
    
    IV - les noms de la liste 
  
    
    C’est cette longue liste de patronymes  revélois qui a attiré mon attention sur ce document : je constitue depuis  plusieurs années des fichiers sur eux. Le long mémorandum de 559 noms ou  patronymes répertoriés m’a intéressé car c’est un coup d’œil sur la population de  Revel, comme seul l’annuaire du téléphone peut en fournir de nos jours, la plupart des noms  connus y sont répertoriés, avec quelques familles très représentées : 
    GABOLDE  (3), IZAR (3), MASSIA (3), RAMON (3), SARRAT (3).
  
    
  
    
    V - Les prénoms 
  
    
                    Voici quelques prénoms  les plus notés (sur 141 prénoms recensés)
    ANDRE : 13,   ANTOINE : 42 , FRANÇOIS : 40,  GUILHAUME : 24, JACQUES : 19, JEAN : 71, JEAN-PIERRE : 18, JOSEPH :  14, LOUIS : 21, PAUL : 15, PIERRE : 53, MATHIEU : 6, RAYMOND :  6
    Il ne parait pas indispensable d’apporter une  signification particulière à cette statistique.
  
    
  
    
    VI - Les sobriquets 
  
    
    Soixante-cinq sobriquets recensés sur 559. Cela peut sembler un chiffre  faible ! D’une façon générale les sobriquets sont le signe d’une société  un peu fermée, qui vit sur elle-même.
Tableau des sobriquets des jeunes revèlois en 1814 : la plupart se rebellant à toute explication sensée.
Remarque : les appellations, visant à supléer les prénoms (Xainé, Yjeune) peuvent être considérés comme des surnoms ou sobriquets
  Tableau des sobriquets des jeunes revélois en  1814 ; la plupart se rebellant à toute explication sensée.
  Remarque : les appellations, visant à  suppléer les prénoms (X aîné, Y jeune) peuvent être considérées comme des surnoms  ou sobriquets
    
  
 Le sobriquet (ou surnom) est réservé à des initiés qui sont à l’origine de  ce surnom et comprennent sa signification d’emblée. C’est le cas d’une classe  scolaire, d’une chambrée de régiment, d’un petit village etc. Une petite ville  comme Revel semble un cadre plus étendu et peu favorable à la compréhension de  tous. Ce qui explique leur relative rareté. Si Honoré de Balzac explique leur  éclosion par un phénomène de classe : pour lui les petites gens paraissent  seuls affublés de sobriquets (« jadis les gens du peuple n’étaient connus  que par des sobriquets »), son jugement manque de solidité sociologique,  les aristocrates se reconnaissant eux aussi entre eux par le sobriquet ! 
    
    
    VII - Les métiers
    
    
    1 - les  Métiers agricoles 
    Ils restent encore importants, sans être  prioritaires.
    - propriétaires : sans être exploitants  confient leurs terres à des métayers, 37 propriétaires plus 1 copropriétaire, (dont l’un est secrétaire en  chef de la mairie de Revel).
    - Ménagers : 48, sans doute des petits  propriétaires, exploitants par eux-mêmes leurs terres et vivant sur celles-ci.
    - Les propriétaires exploitants rassemblent  les ménagers de l’Ancien Régime et les cultivateurs propriétaires de l’Empire (3) ; Alphonse Daudet dans  « Les lettres de mon moulin » parle de la maison des ménagers (4) de Provence avec ses  tuiles rouges, sa large façade brune inégalement percée… et du sieur Gaspard  Mistifio, ménager au lieu dit des Cigalières et y demeurant (p. 21, Avant  propos). En Provence, nos ménagers te parleront souvent de la chèvre de  monsieur Seguin (p. 57).
    Agriculteur : 1
    Cultivateurs : 6
    Jardiniers : 24
    Vigneron : 1
    Presseur d’huile : 1
    Meuniers : 4+1 : 5
    Meuniers 3+1 (Moulin du Roy).
    
    2 -  les métiers de la maison 
    Charpentiers (17),
 
    maçons plâtriers 22.
    Serruriers (7), 
  tuiliers (6),
 
  vitrier (1).
  Ebéniste (1),
 
  menuisiers (9),
 
  potier (1).
  
  3 - les  métiers du textile 
  Fabricants de bas + fabriquants : 35   
  facturiers 4.
  Tisserands : 46 (tisserands de toile + 1  de laine).
  Raccommodeur de métiers de bas : 1, 
  ourdisseur : 1.
  Cordiers : 2.
  
  Restent importants, mais stagnation (voir H.  Ricalens – la crise dans ce secteur). (5)
  
  
  4 - les  commerçants, grande diversité, progrès.
  Boulangers : 16 + 3 pancoussiers.
  Cabaretiers : 15 + 1 limonadier.
  Débitants de tabac : 3.
  Marchands : 12 + 5 (spécialisés :  md de fer 4, de sel 4, de toile 1, faïence 1).
  Négociants : 14 + blatiers (vendeurs de  blé).
  Pharmaciens : 4.
  Revendeur : 1.
  Trafiquants : 9.  
  
  5 - Les  métiers peu connus : 
  pancoussiers 3, revendeurs de pain - cela dérive  d’un ancien mot : le regattier de pain (qui le revend de seconde main). (6).
  
  6 - les  métiers du cheval : 
  éperonniers : 2, 
  maréchal ferrant : 3, 
  sellier : 1.
  
  7 - les métiers  des transports : 
  roulier : 1.
  
  8 - les  métiers de l’habillement 
  Cordonniers : 32.
  Chapeliers : 8.
  Tailleurs : 10 +  1 pour femmes.
  Perruquiers : 8.
  Teinturiers : 2.
  
  9 - les métiers administratifs 
  Notaires : 2.
  Libraire et instituteur : 1 +1.
  Huissier : 1.
  Homme de loi : 1.
  Homme de lettres : 1.
  Hommes d’affaires : 2.
  Garde du canal : 1.
  Percepteur : 1.
  Etudian en droit : 1.
  Professeurs au collège (de Soréze) :  4+2.
  Préfets au collège (de Soréze) : 3.
  Receveur de l’enregistrement : 1.
  Receveur de l’octroi : 1.
  Receveur des droits : 1.
  Surveillant de canal : 1.
  Préposé aux lettres : 1.
  
  10 - les  métiers de la santé 
  Pharmaciens : 4.
  Médecin : 1.
  Artiste vétérinaire : 1.
  Officiers de santé : 2. 
  
  11 - artisans 
  Horlogers : 2.
  Orfèvres : 4.
  Potier : 1.
  Tourneurs : 2.
  Couteliers : 2.
VIII -   Renseignements démographiques 
  
    
    1 – Nuptialité
  
    
    la totalité des  naissances se fait dans le mariage : l’union libre si elle se pratique  dans les faits, ne s’affiche pas.
    - Le  nombre total de mariés : 483 sur 559, 41 célibataires, 22 veufs.
  - Les  mariages ont lieu assez tardivement (après 22 ans. Il se généralise après 23  ans ; une exception : 1 marié à 20 ans sans enfant, né en 1794).
  Pas de couples ayant 8 ou 9 enfants 
  Couples ayant 10 enfants : 2.
  
  
  
  2 – Natalité
  
  Couples ayant un  enfant : 73.
  Couples ayant 2  enfants : 114.
  Couples ayant 3  enfants : 102. 
  Couples ayant 4 enfants : 92.
  Couples ayant 5 enfants : 27.
  Couples ayant 6 enfants : 13.
  Couples ayant 7 enfants : 7.
  Pas de couples ayant 8 ou 9 enfants 
  Couples ayant 10 enfants : 2.
    3 - Population totale de Revel
  
    
    Peut être calculée en  joignant 559 hommes recensés + 483 épouses + 1140 enfants (73 (couples à 1  enfant) + 114 (couples à 2 enfants) + 102 (couples à 3 enfants) + 92 (couples à  4 enfants) + 27 (couples à 5 enfants) + 13 (couples à 6 enfants) + 7 (couples à  7 enfants) + 2 (couples à 10 enfants). 
    En réalité, il faut compter plus de 483, avec  des veuves et des jeunes non mariées soit près de 150. Soit une somme  totale de 560 femmes.
    Estimation totale de la population de  Revel : 2 500.
    Comparaison  avec des statistiques d’archives :
    En 1743, 3 268 habitants (Revel  ville : 1 790 habitants, Vauré : 416, Dreuilhe et Vaudreuille :  595, Couffinal : 407, Saint Pierre de Calvayrac : 60. (7). 
    An X : population totale :  4 453.  
    An XI : population totale :  4 405.
    Au 13 vendémiaire an XII  (1804) : 4 950 habitants  (hommes : 2 445, femmes : 2 505). (8)
      
  
  
    
    4 - Le contexte fiscal 
  
    
    Dans la dernière  colonne, il y a quelques indications fiscales. Quelques unes donnent des  indications sûres (imposé ou non imposé).Cependant on ne sait pas quelle  imposition, et il semble que les scribes se soient contentés des réponses  orales des citoyens, sans vérification de document fiscal.
Donc cette dernière partie  n’a pas de solidité totale. Mais c’est une indication précieuse quand même.  Quant au taux d’imposition, il ressort d’un chiffre placé dans cette colonne, sans que l’on  puisse dire si ce chiffre a une réalité fiscale et correspond à une tranche d’imposition.
  
    
      Aussi  donnons-nous le à titre indicatif
      Tranche 1 : 2
      Tranche 2 : 7
      Tranche 3 : 15
      Tranche 4 : 14
      Tranche 5 : 18
      Tranche 6 : 70 
      Deux précédés d’un numéro ont été barrés  (264-265).
      
          Conclusion
  
      
  Ce beau document de nos archives municipales  a donc un double intérêt : il nous apprend l’échec des dernières  tentatives de Napoléon 1er  de  tirer de notre territoire un contingent armé ; en outre, il constitue un  très utile panorama de notre ville à la fin du 1er Empire.
  Détails – agrandissement du registre ....
    1-   Voir les photos du document dans le déroulement de l'article
    2-   Alain Pigeard, « La conscription sous le Premier  Empire », revue du Souvenir Napoléonien, Octobre-Novembre 1996, p.  3-20.
   
3- Georges Frèche, « Puylaurens, une ville huguenote en Languedoc », Privat, 2001, p. 287.
4- Alphonse Daudet, « Lettres de mon moulin ».
5- Henri Ricalens, « Les gens de métier de la vie quotidienne du Lauragais sous l’Ancien Régime », p. 143 et suivantes (le travail de la laine, particularités du pole revélois) et surtout p. 157 ( expansion et déclin de la fabrication des bas de laine et regards d’un contemporain sur la fabrique des bas de Revel, sa grandeur et sa décadence).
6-« Dictionnaire de la langue d’Oc » par Simon Jude Honorat, Digne, chez repos, imprimeur libraire.
7- Archives Départementales de la Haute-Garonne ADHG 2E607 ;
8- Archives Départementales de la Haute-Garonne ADHG ; 6M 182.